L'Ecole de Bir

L’école de Bir, c’est

* l’un des TCV (Tibetan Children’s Village) accueillant des réfugiés tibétains. L’ensemble des TCV est supervisé par Mme Jetsun Pema, soeur du Dalaï-Lama, venue à Luxembourg en mars 96.
* des garçons et filles de 13 à 18 ans qui ont fui une vie de paria au Tibet (les enfants nés sans autorisation n’ont pas d’existence légale, donc pas de droit à l’instruction et aux soins médicaux; le sort des autres est à peine plus enviable). Ils arrivent seuls, ou plutôt sans leur famille, car ils traversent les montagnes à pied avec l’aide d’un passeur. Ils sont encadrés par une petite équipe de Tibétains: le directeur Pema Tsutrim, le principal Sonam Sichoe, la responsable des parrainages Lobsang Choedon et quelques professeurs.

* une école en pleine expansion

* un village au pied de l’Himalaya, dans un décor enchanteur mais un climat difficile (hiver froid et humide, forte mousson en été), à 80 km de Dharamsala. Plus précisément, l’école a dû pour s’agrandir déménager à proximité du village sur un grand campus qu’elle partage avec l’école dite de Suja, réservée aux plus petits.

Pour plus d'information: http://users.skynet.be/photostibet/ecoledebir/index2.html

Brochure PDF:
http://www.amis-tibet.lu/EcoleBir/Ecole%20de%20BirOct06.pdf

Le projet à Chauntra des "Amis du Tibet":
Construction d’un bâtiment pour les enfants tibétains handicapés

Visitez le site: http://www.amis-tibet.lu/EcoleBir/ProjetChauntra.html

Ecole de Bir, école de Chauntra : bilan 2007
Les Tibétains redoutaient 2007, « année du cochon » qualifiée d’année « de tous les obstacles ». Heureusement, cette crainte était infondée pour les dons et parrainages en faveur de l’école de Bir … et de l’école de Chauntra, notre nouveau projet de développement, lancé au printemps. Même si cela ne compense pas les terribles difficultés des Tibétains au Tibet (à quelques mois des JO, la répression s’aggrave encore et les enfants fuient de plus belle), cela fait plaisir de voir que la chaîne de solidarité, souvent grâce aux parrains et marraines partageant leur belle expérience avec leurs proches, continue à s’agrandir.

Le montant des dons et parrainages en faveur des deux écoles a donc été, pour 2007, de 137.268, 52 euros dont une grosse moitié grâce aux parrainages ; comme toujours, ce terme recouvre deux sortes de versements : une majorité de parrains et marraines finance l’éducation d’un(e) enfant (qui revient effectivement à 30 euros par mois), d’autres préfèrent soutenir l’école, ce qui permet à la fois d’accueillir au plus vite de nouveaux jeunes et de bénéficier du cofinancement du ministère luxembourgeois de la coopération pour les projets de développement : le troisième bâtiment que nous avions construit de cette façon (projet 2006) est fini et occupé depuis avril 2007: il est très grand, très beau, comporte 3 niveaux et héberge 207 filles ! Idem pour les 4 nouvelles classes : l’ajout d’un nouvel étage sur un bâtiment existant a permis à environ 160 nouveaux réfugiés de travailler enfin dans des conditions à peu près acceptables (ils s’entassaient tous dans le grand hall). Quand je suis retournée sur place au printemps, nous sommes vite tombés d’accord sur les nouveaux besoins : financement en 2007 de 6 nouvelles classes (le bâtiment actuel comprend 12 classes sur 3 niveaux : il s’agira de le prolonger pour en ajouter 2 à chaque niveau car la place fait cruellement défaut) et surtout gros travaux en eau et assainissement car la situation est calamiteuse : il n’existe dans la région ni stations d’épuration ni égouts, l’eau est souvent polluée quand elle n’est pas coupée ou amenée avec une pression insuffisante, les fosses septiques des premiers bâtiments débordent, la chaleur et les pluies de la mousson aggravent encore des problèmes renforcés par la surpopulation (2200 enfants et une centaine d’adultes dans un terrain limité). Le début des travaux a subi un certain retard pour des raisons administratives et météorologiques, mais nous sommes déjà assurés de faire du bon travail grâce au soutien du ministère (contribution prévue de plus de 132.000 euros en plus de notre apport de 33.000 euros).

Ne pouvant mentionner tous les dons, qui nous vont toujours droit au cœur, je retiendrai

- ceux qui sont associés à des événements familiaux : le décès de Marie-Anne B. puis de Mieke W., la naissance de Flora R., l’anniversaire de Carmen L.. Nous sommes très touchés que dans la joie comme dans la peine, certains pensent aux enfants tibétains et oeuvrent pour leur bien-être.

- ceux qui viennent d’autres élèves : nous avons reçu un chèque impressionnant d’une école qui a organisé une « marche parrainée » avec certains établissements avoisinants. Les élèves de « l’équipe Action Solidarité » se sont activés pour la promouvoir, et 454 marcheurs ont finalement parcouru 4075 km et trouvé 1458 parrains pour soutenir Bir !

- une personne aisée nous verse régulièrement des sommes conséquentes en nous disant son bonheur à partager.

Ces formes variées de solidarité, complémentaires des parrainages, ne nous aident pas seulement à financer travaux et constructions et assurer la survie des enfants, elles sont porteuses d’un espoir auquel les Tibétains sont très sensibles (« le plus important, ce n’est pas l’argent, c’est la compassion et la gentillesse »).

Comme toujours, l’année a été marquée par diverses activités (sans parler des articles dans chaque bulletin, des stands et manifestations diverses, de la vente d’objets au profit de l’école, etc.)

- Collectes : nous avons poursuivi les collectes habituelles (petite papeterie auprès des enseignants, médicaments auprès du corps médical, ordinateurs portables, graines, etc.) mais elles ont pris une ampleur inattendue grâce à des propositions providentielles : merci à Claudine B. pour le précieux matériel dentaire, à Patrick H. pour les 400 trousses, à Nathalie D. pour les centaines de stylos et les 50 mallettes, à Viviane B. pour la collecte tous azimuts dans l’hôpital où elle travaille … et à tous ceux (également plus nombreux que prévu) qui ont accepté de les emporter à Delhi, où les Tibétains ont des relais qui se chargent de venir les chercher à leur hôtel pour les acheminer ensuite à Bir.

- Présentation dans les classes : parmi les nouveaux établissements visités, l’école Fieldgen à l’occasion de son invitation annuelle aux ONG (si d’autres établissements veulent aussi organiser une journée Tiers monde pour que les élèves s’ouvrent à d’autres cultures, nous viendrons de bon cœur) et le Neie Lycée (dont les professeurs travaillent ensemble sur des sujets transversaux, ce qui permet d’aborder la culture tibétaine sous divers aspects).

- Soirée annuelle « école de Bir » (6 octobre) : en 2007, elle s’est déroulée de nouveau à l’Abbaye de Neumünster qui nous soutient généreusement mais était pour la première fois assortie d’un pot avec amuse-bouche offert par la Brasserie, d’une opération « Portes ouvertes » des Amis du Tibet et d’une exposition de photos illustrant notre triple activité (politique, culturelle, humanitaire et développement) depuis notre naissance en 1995. Elle comportait quatre témoignages : celui d’un élève de Bir emprisonné et torturé à 13 ans ( !) pour avoir manqué sa fuite du Tibet, de Marc Liégeois sur ses voyages avec les enfants de Bir, de Pierre Swine en tant que dentiste bénévole et de Lydie Hoffmann, professeur de sciences bénévole à Bir en été 2007.

- Travail d’information : la partie « Bir » du site n’a pu être correctement réactualisée faute de temps, mais plusieurs bénévoles ont fait le travail préalable en traduisant en anglais et en espagnol diverses informations, qui sont donc d’ores et déjà disponibles (notamment une partie de la brochure « Ecole de Bir » parue fin 2006 et déjà épuisée).

Mon voyage annuel sur le terrain m’a permis, comme d’habitude, de faire le lien entre les parrains et marraines et leurs filleuls en emportant lettres et cadeaux, d’assurer le suivi, cerner les besoins (affinés grâce à la présence de Ross et Johara, ingénieurs spécialisés dans les problèmes d’eau), discuter avec les responsables, emmener des enfants en excursion, assister à la fête de l’école, visiter d’autres TCV où étudient désormais les filleuls les plus avancés, etc.

Ecole de Chauntra
Ouverte en novembre 2004, cette école à 7 km de Bir accueille des enfants handicapés depuis mars 2005. Comme nous avons la réputation auprès des responsables des TCV de réussir l’impossible (trouver des parrains pour les adolescents alors que les Occidentaux réclament en général des enfants très jeunes), les Tibétains m’ont demandé au printemps si on ne pouvait pas trouver aussi des parrains pour les enfants handicapés (ils n’en avaient pas un seul depuis deux ans alors que leur façon de s’en occuper est admirable) et des fonds pour construire un bâtiment adapté à leurs besoins. Quatre marraines ont déjà répondu à l’appel (trois d’entre elles soutiennent des enfants, la quatrième soutient l’école) et après avoir tergiversé sur le montant, nous nous sommes finalement engagés à verser 26.515 euros répartis sur 2007-2008, complétés par 103.000 euros du ministère, ce qui permettra de financer totalement à la fois la construction et l’équipement (lits, meubles et matériel de classe). Pour l’instant, malgré quelques dons bienvenus, spécifiques ou non (certains donateurs nous laissent le choix entre Bir et Chauntra, ce qui nous arrange car il est difficile d’évaluer les futures rentrées), on est loin du compte mais espère que d’ici fin 2008 (année prospère si l’on en croit l’astrologie tibétaine), le pari sera tenu.

Cela nous amène aux perspectives pour 2008 : pas question de relâcher nos efforts car en tant que principal soutien des enfants de Bir et Chauntra, nous sommes un peu responsables de leur survie.

L’année nous réservera quelques temps forts : après une exposition de photos sur les enfants de Bir et Chauntra à l’hôpital d’Esch (vernissage le 22 février), nous serons huit (sans compter les deux psychomotriciens bénévoles qui partiront aussi à Bir et Chauntra en mars … pour toute l’année scolaire !) à retourner en mars sur le terrain (et déterminer les nouveaux projets que nous soutiendrons)… puis le Président des TCV (Tibetan Children’s Villages), Tsewang Yeshi, successeur de Jetsun Pema (sœur du Dalaï-Lama) et aussi exceptionnel qu’elle (ce qui n’est pas peu dire), viendra en personne à Luxembourg début octobre. La conférence qu’il donnera sur l’éducation des enfants tibétains en exil s’inscrira dans un programme d’éducation au développement, nouveau projet d’envergure dont il sera question dans un autre bulletin.

Bref, grâce à vous tous, l’année 2007 a été dynamique et fructueuse et j’aimerais exprimer, au nom des Amis du Tibet et surtout des enfants de Bir et Chauntra, notre très profonde gratitude .

J’espère que 2008 le sera encore davantage : MERCI d’avance pour votre soutien sous toutes les formes, matérielle ou autre, et l’indispensable diffusion de l’information !

Monique Paillard ecoledebir@yahoo.fr
Tél / fax +352 48 81 58

Source: http://www.amis-tibet.lu/EcoleBir/BirBilan2007.html