reconnaissance du bouddhisme

La reconnaissance du Bouddhisme


Le 26 juin, l’informateur Didier Reynders a réuni les chefs des traditions reconnues en Belgique pour une table ronde qui a eu lieu au Cabinet de Finances. Il a exprimé son souhait d’instaurer un dialogue structuré entre autres dans l’idée d’arriver à une plus grande efficacité de fonctionnement sur le terrain. Il suggère également d’évaluer ensemble l’opportunité de discussions sur le fonds et ensemble avec les traditions religieuses et non-confessionnelles du pays. Une invitation a été adressée au Président de l’UBB de participer à cette table ronde. Le texte suivant a été utilisé pour les interventions de Frans Goetghebeur lors de discussions.

Ces jours-ci, tout le monde, même en dehors de cette réunion, vient avec ses lettres de noblesse, mais aussi ses souhaits et ses demandes pour ne pas dire ses exigences et ses conditions.
Je tiens à remercier au nom de tous les pratiquants et les sympathisants du bouddhisme en Belgique, Monsieur l’Informateur Didier Reynders de ne nous avoir réuni aujourd’hui et d’avoir invité également, et ceci pour la toute première fois, l’Union Bouddhique Belge, ensemble avec la laïcité et les religions reconnues.

Les convictions, spiritualités et religions représentées ici sont beaucoup trop importantes pour les caser dans une chambre close qu’on appelle la vie privée, comme si elles n’avaient aucune pertinence sociétale…
Il est clair à l’époque où on vit, que si on refuse ou brime ces énergies, l’état se transforme en un terrain jonché de mines. Si on sait les intégrer, elles font partie de la bonne gouvernance comme de l’harmonie à travers toutes stratifications de la société.

La présence du bouddhisme dans notre pays est devenu un fait historique, une réalité sociologiquement déterminable et un événement spirituel de format.

Nous voulons simplement rappeler que le bouddhisme représente et représentera certainement un élément modérateur dans le dossier délicat et parfois explosif du fait religieux et philosophique.
Une grande partie de toutes nos activités vont, en effet, dans le sens du dialogue interculturel et interconvictionnel. Nous jouons dans toutes les plateformes existantes aussi bien dans le nord que le sud du pays, un rôle plutôt actif et ceci pour une raison évidente : nous sommes d’avis que la chose la plus importante à apprendre aujourd’hui est de savoir vivre avec ceux et celles qui ont d’autres idées que nous et qui nous questionnent.
Cette tolérance, ce pluralisme actif peut cimenter les segments de la société, créer des passerelles entre les disciplines et les cultures et tenir ensemble les communautés.
En plus, la théorie fondamentale du bouddhisme consiste en la recherche de ce qui est appelé la Voie du Milieu : en d’autres mots, comment éviter les vues et les actions extrêmes ?

Pour terminer, nous saluons la déclaration ministérielle qui a été faite le 30 mars dernier par le dernier gouvernement sur base d’un avant-projet de loi et nous espérons que le prochain gouvernement reprendra le dossier en main afin de prévoir dans le projet d’accord, même si ce n’est sous la forme d’une courte phrase, la reconnaissance du bouddhisme.

« Le 20 mars 2006, l'Union Bouddhique Belge avait introduit une demande de reconnaissance en Belgique comme philosophie non confessionnelle. L'examen du dossier n'a révélé aucun obstacle à ce que l'Etat fédéral initie le processus de reconnaissance du bouddhisme en Belgique. Le 30 mars le gouvernement a marqué son accord de principe sur l'avant-projet de loi concernant la reconnaissance du Bouddhisme en Belgique. » Voilà, pour rappel, un extrait du texte du communiqué publié à cette occasion.

Le bouddhisme ne rejette ni ne rabaisse les autres traditions et ne refuse pas non plus les influences positives provenant d'autres systèmes de pensée.
Ce qui est appelé chez nous « amour bienveillante » signifie ceci : quelque soit la rencontre que l’on fasse, il n’y a jamais une autre réaction que celle de l’appréciation et de la joie ! Ce n’est pas l’attitude béate du naïf, mais la réaction très constructive qui évite tout danger de polarisation.

En dehors du souhait déjà exprimé, il nous reste une suggestion : est-ce que vous seriez inspiré par l’installation d’un cercle de sages qui ne sont pas seulement ou avant tout érudits, mais surtout sages grâce à leur pratique spirituelle et qui, une fois tous les six mois par exemple, pourraient s’exprimer sur le bien-être mental de notre pays, formuler quelques suggestions ou priorités émanant plutôt de la conscience profonde et du souci de la convivialité que des chiffres, par ailleurs importants, du PNB ?

Avec cette question qui ne restera, je l’espère pas une question rhétorique, je m’arrête tout en vous remerciant du temps que vous avez voulu nous consacrer.


Frans Goetghebeur
Président de l’Union Bouddhique Belge (U.B.B.)


A cette occasion certaines irrégularités dans l’application de la loi selon les traditions et la réalisation des conseils donnés par la commission des sages, tout comme plusieurs demandes spécifiques ont été formulés. Malgré touts, tous les participants à la table ronde étaient bien d’accord qu’une concertation permanente pourrait être bénéfique à chacun. Ceci pourrait inaugurer une nouvelle ère dans les relations entre les traditions reconnues et l’état belge. Ce dernier ne s’adresserait pas aux premières uniquement en période de crise ou lors d’incidents sur le terrain.

Pour la toute première fois la communauté bouddhiste de notre pays a pu faire entendre sa voix dans cette plateforme officielle qui réunissait tous les ténors des traditions religieuses et philosophiques de notre pays.
A la fin de la conversation Monsieur Reynders a confié à Frans Goetghebeur qu’il veillerait à ce que « la petite phrase sur la reconnaissance » soit reprise dans l’accord gouvernemental.

http://www.institut-tibetain.org/CMSimple/?La_reconnaissance_du_Bouddhisme