Mauvaise compréhension - besoin d'explication

 

Bonjour,


Les enseignements du Bardo Thödol expliquent que la conscience se sépare du corps à la mort et continue son chemin . C'est elle qui transporte les traces karmiques .

Les enseignements parlent souvent d'elle comme d'un cinquième agrégat, qui se sépare donc des autres le moment venu . 

L'esprit, lui, n'est pas un agrégat .
On ne peut le définir , il est partout, il n'est nulle part ; la méditation conduit à la réalisation de sa nature .

Je pense qu'on ne peut répondre à coup sûr à ton questionnement qu'une fois que l'on a réalisé cette nature de l'esprit .

.Mais des êtres éveillés en ont parlé...si Yéshé Kunga pouvait passer par ici , il serait bienvenu ....

Mila a écrit:"C'est elle qui transporte les traces karmiques "

J'adore cette expression. Je ne sais pas bien pourquoi. J'y vois de la poésie et de la prise de distance avec le corps.  L'éternité ? La vision sur ce monde depuis l'univers ? 

J'ai appris récemment que le but de certains bouddhistes était de tout régler afin de ne plus se réincarner, alors que d'autres veulent tout régler pour se réincarner avec une sorte d'éveil qui leur permettrait de pouvoir aider les autres à évoluer.  Cela porte un nom bien sûr mais je ne l'ai pas retenu. Quoi qu'il en soit, je ne sais pas dire pour moi ce que je veux. Je désire moins de souffrance pour le moment. Mon désir évoluera avec le temps je crois. Un peu comme sur le chemin de compostelle, le sens profond de ce projet  s'est révélé a moi au cours de la marche. 

Aussi, ce matin, je me suis aperçu devant le miroir de la salle de bain et me suis dit " je peux t'abandonner l'image de ce corps, je ne suis pas ce coprs, je suis la conscience et je lui survivrait. Cette distinction esprit/corps m'est précieuse car elle est porteuse de continuité. Cependant l'expression " ramener l'esprit dans le coprs" ," corps+esprit= 1" me semble précieuse aussi pour le quotidien. En effet, il m'arrive fréquemment de me voir absorbé dans une tâche. Ou un tourment,  une rumination, une boulimie.. et cela me coupe! Du moment présent, et donc me prive du contact avec le monde commun, avec le monde réel, ou la réalité. Pour donner une image, je dirai que je pars comme dans un revers de drap avec l'amoureuse. Là ou il n'y a pas les ressources necessaires au maintient de la vie du corps physique.  A la fois je sais que pendant longtemps j'y trouvais un refuge pour fuir ce monde commun. Cela s'expliquait car les contraintes que je vivais dans la maison ou j'ai grandi me donnaient envie de m'éclipser, de me soustraire du monde commun. Mais maintenant que je vis seul, je suis bien dans mon foyer. Je n'ai plus de raison d'aller me faire absorbé dans une réalité parallèle, ou une dimension parallèle pour trouver refuge et échapper aux menaces. Pourtant c'est comme un reflex. Je marche tel un funambule sur le fil de la réalité, et puis pof! Un quard d'heure après je me retrouve dans une succession d'actions pour atteindre un but futile. Alors je m'en rend compte et j'arrive à renoncer la poursuite de la frénésie pour renouer avec le contact du moment présent.  

J'en suis assez fier, et en même temps c'est tellement nouveau que ça me semble fragile. Voilà oû j'en suis.

Bonsoir,  pour ma part, plus cela va, et plus je pense que nous, bouddhistes,  sommes pareils aux chrétiens avec leur foi en Christ, pareils que les musulmans avec leur foi en Allah et en Mahomet leur prophète,  etc...Tous les êtres ont leur croyance,  leur foi...Nous sommes à l'identique : 99 999 sur 100 000 sont incapables de te dire ce qu'il y a après la mort, ce qu'il en sera. Car aucun n'a quitté son corps pour y aller voir... Les maîtres nous ont transmis leur savoir, issu de leur expérience. Mais quid de nous même.  A la mort  nous serons semblables au naufragé sur un radeau avec une perche pour nous guider sur un courant d'un rapide tels les  grands rapides de montagne. Nous serons emportés par le flux de nos pensées,  de nos désirs  vers un inconnu sans limites. Je crois que ce sont les Boddhisatva dont tu cherchais le nom: celui qui a atteint l'état de Bouddha, mais choisit de demeurer sur cette planète pour continuer à  transmettre la  vérité de l'Enseignement du Dharma de Bouddha.
Pour ce qui est de l'esprit, Taisen Deshimaru Roshi expliquait qu'à la mort nous, le courant qui nous maintient  en vie rejoignait ou fusionnait à nouveau avec l'Univers dont nous sommes partie et séparés momentanément  durant cette existence dont le moteur est le karma.

Mila a dit : L'esprit, lui, n'est pas un agrégat .
On ne peut le définir , il est partout, il n'est nulle part ; la méditation conduit à la réalisation de sa nature .

Pour résoudre le sujet , il faudrait déjà définir ce qu'est l'esprit .
Et si on ne le peut pas , alors on ne peut pas statuer sur lui , autant pour savoir si il se situe dans le corps ou en dehors du corps .
Effectivement , on se trouve donc dans un débat bizarre où on parle de ce qu'on ne sait pas définir , tout en jouant à débattre comme si on comprenait nous même de quoi on parle .
A un certain niveau , le débat pose problème .
Hors , plus on essait de saisir l'esprit et moins on le trouve .

" Quand quelqu'un dit : " je suis moi même " , cela signifie qu'il vit dans la dualité et l'illusion de la perception. Dans l'être on ne peut se reconnaitre , l'entité susceptible de se reconnaitre étant disparue" ( Dhiravamsa) .