Un bel exemple de la propagande diffuse qui envahit même les journeaux dit sérieux/ Le monde devient lui aussi illisible :
Paul Valadier, professeur aux facultés jésuites de Paris
Croyants ou non, tous fêtent Noël
LE MONDE | 22.12.07 | 12h36 • Mis à jour le 22.12.07 | 15h10
au fil des ans les sociétés sécularisées et multiculturelles, l'origine et le
sens des fêtes chrétiennes - y compris Noël, la plus populaire -
sont oubliés et ignorés. N'êtes-vous pas inquiet de cet effondrement
de la mémoire chrétienne ?
Que signifient encore religieusement Noël, Pâques, la Pentecôte, la
Toussaint ? La mémoire de l'origine religieuse de ces fêtes
s'estompe en effet. Mais est-ce si grave ? Les fêtes, qu'elles
soient civiles ou religieuses, ont toujours plusieurs niveaux de
sens. Regardez le 14-Juillet : les historiens expliquent aujourd'hui
qu'il n'y avait presque personne ce jour-là à la Bastille... Cette
date est pourtant devenue le symbole républicain de la lutte contre
l'embastillement et la tyrannie, pour les droits de l'homme. Même
chose pour Noël : au-delà du folklore et d'une exploitation
commerciale insensée, cette fête est, pour les chrétiens, le rappel
de la naissance du Fils de Dieu à Bethléem. Mais elle a une
signification anthropologique universelle : c'est la fête de la
naissance, de la nouveauté, du mystère, de la fragilité de la vie
humaine. On peut la célébrer sans être croyant !
Je ne suis donc pas trop inquiet, parce que les vraies fêtes
trouvent toujours un écho. Les autres, non : regardez Halloween !
Les vraies fêtes sont celles qui ont un enracinement religieux,
anthropologique et culturel. Même Pâques, moins populaire que Noël
mais théologiquement plus importante - la commémoration de la
Résurrection du Christ -, a de la force parce que c'est la fête de
la renaissance, du renouveau, du printemps, dont tout homme peut
faire l'expérience après une maladie, un choc, un deuil. Le
religieux s'inscrit toujours dans l'anthropologie. Le christianisme,
plus que tout autre, puisqu'il est la religion de l'incarnation.
Quoi qu'il en soit, civiles ou religieuses, les fêtes sont
indispensables à la respiration d'une société. Or qu'est-on en train
de faire du dimanche ? Sa désacralisation est amorcée, sa
disparition annoncée. Je ne plaide pas pour l'instauration d'un
dimanche à la façon puritaine, austère et lugubre, mais une société
a besoin d'interruptions, de rythme, de gratuité. Sans le dimanche
et des fêtes régulières, elle tombe dans une espèce d'uniformité
mortelle.
Depuis quelques années, des sociétés multiconfessionnelles -
Angleterre, Allemagne, Etats-Unis, etc. - se montrent réservées dans
l'affichage de Noël et de ses symboles, par respect, dit-on, des
traditions religieuses non chrétiennes. Faudra-t-il un jour
débaptiser Noël ?
Je répondrai en affirmant, d'abord, le droit des musulmans, des
bouddhistes ou des juifs à célébrer librement leurs fêtes. Il faut
faire vivre le pluralisme religieux, mais à condition qu'on
n'aboutisse pas à une sorte d'aplatissement général. Les immigrés,
dans les pays où ils sont établis, doivent connaître les racines
religieuses et culturelles de leur pays d'adoption.
Les pays d'Europe sont inscrits dans une tradition façonnée, entre
autres, par vingt siècles de christianisme. Comment peut-on
l'oublier ? Nous ne venons pas d'une lointaine planète dans laquelle
toutes les traditions culturelles auraient, à toute époque,
cohabité. Il n'est donc pas du tout excessif d'exiger que la
tradition chrétienne soit respectée et sa prévalence reconnue. Comme
le 14-Juillet, les fêtes chrétiennes font partie de notre patrimoine
commun, et aucun avenir n'est possible pour une société sans le
respect de ses racines. C'est même un facteur de convivialité.
Mais est-ce que le rappel insistant des racines chrétiennes de
l'Europe - y compris à Rome par M. Sarkozy - est compatible avec le
caractère multiconfessionnel des sociétés d'aujourd'hui ?
Les psychanalystes disent que leurs patients n'ont plus de mémoire,
ne se souviennent même plus de leur enfance. Or il en va de la
société comme de l'individu. Elle doit assumer son histoire dans ce
qu'elle a de plus beau ou de plus médiocre. Une société amnésique
est une société qui ne sait plus où elle en est ni où elle va.
Il ne s'agit donc pas d'assommer les gens avec les racines
chrétiennes de l'Europe. Respecter la mémoire, c'est respecter la
pluralité de ses traditions culturelles : l'Europe, c'est aussi bien
Jérusalem ou Athènes que Rome. Même chose pour l'ethos national que
nous ne pouvons pas non plus ignorer. La France, c'est Voltaire, les
idées de 89, mais c'est aussi Jeanne d'Arc. Comment oublier Reims,
Vézelay, la Vendée et la Commune de Paris ?
Comment faut-il interpréter la revendication en faveur d'une
"visibilité" plus grande de la foi chrétienne ?
Elle correspond aux mutations de l'Eglise et de la culture ambiante.
Les générations de chrétiens qui, autrefois, réclamaient un
engagement vigoureux de leurs Eglises, un "dialogue avec le monde"
avaient en face d'elles des forces - je pense, pour ma génération,
aux marxistes - porteuses d'une espérance quasi messianique, que
nous estimions fausse et qui s'est révélée fausse. Dans ce contexte,
la voie d'un dialogue, voire d'une collaboration partielle avec
elles, n'était pas absurde.
Mais aujourd'hui, quelles sont les forces auxquelles sont confrontés
les chrétiens ? Ce sont soit les tenants d'une idéologie libertaire
permissive, qui approuvent toute forme de soi-disant "progrès" -
procréation médicalement assistée, divorce toujours plus facile,
clonage, utérus artificiel. Soit les "apocalypticiens" nihilistes
qui nous annoncent que demain sera pire qu'aujourd'hui, que le monde
court à sa perte, que nos océans sont pollués, que nous respirons un
air irrespirable, que nous mangeons une nourriture contaminée.
Mollesse d'un côté, horreur de l'autre. Je comprends la tentation de
certains groupes chrétiens de se raidir, de se replier sur leurs
convictions - quelques valeurs fortes, en premier lieu l'honnêteté
en affaires, la famille, la relation homme-femme, le bien commun,
l'Europe, la solidarité -, qu'ils affirment et défendent en bravant
les caricatures et la dérision.
Propos recueillis par Stéphanie Le Bars et Henri Tincq
Article paru dans l'édition du 23.12.07.
C'est quant même un peut fort, ces propos tenus par un autre serait considérés comme de Droite extréme, on croirait lire Philippe DE VILLIERS.
JE NE LIS JAMAIS UN JOURNAL DE MON OPINION DE PEUR D'EN CHANGER: Erik SATIE
Enfin c'est l'air du temps, faire passer de la pure propagande pour de l'information. Si avec cela ils croient oeuvrer pour la paix entre les Hommes, c'est RATE.
JCB
Paul Valadier, professeur aux facultés jésuites de Paris
Croyants ou non, tous fêtent Noël
LE MONDE | 22.12.07 | 12h36 • Mis à jour le 22.12.07 | 15h10
au fil des ans les sociétés sécularisées et multiculturelles, l'origine et le
sens des fêtes chrétiennes - y compris Noël, la plus populaire -
sont oubliés et ignorés. N'êtes-vous pas inquiet de cet effondrement
de la mémoire chrétienne ?
Que signifient encore religieusement Noël, Pâques, la Pentecôte, la
Toussaint ? La mémoire de l'origine religieuse de ces fêtes
s'estompe en effet. Mais est-ce si grave ? Les fêtes, qu'elles
soient civiles ou religieuses, ont toujours plusieurs niveaux de
sens. Regardez le 14-Juillet : les historiens expliquent aujourd'hui
qu'il n'y avait presque personne ce jour-là à la Bastille... Cette
date est pourtant devenue le symbole républicain de la lutte contre
l'embastillement et la tyrannie, pour les droits de l'homme. Même
chose pour Noël : au-delà du folklore et d'une exploitation
commerciale insensée, cette fête est, pour les chrétiens, le rappel
de la naissance du Fils de Dieu à Bethléem. Mais elle a une
signification anthropologique universelle : c'est la fête de la
naissance, de la nouveauté, du mystère, de la fragilité de la vie
humaine. On peut la célébrer sans être croyant !
Je ne suis donc pas trop inquiet, parce que les vraies fêtes
trouvent toujours un écho. Les autres, non : regardez Halloween !
Les vraies fêtes sont celles qui ont un enracinement religieux,
anthropologique et culturel. Même Pâques, moins populaire que Noël
mais théologiquement plus importante - la commémoration de la
Résurrection du Christ -, a de la force parce que c'est la fête de
la renaissance, du renouveau, du printemps, dont tout homme peut
faire l'expérience après une maladie, un choc, un deuil. Le
religieux s'inscrit toujours dans l'anthropologie. Le christianisme,
plus que tout autre, puisqu'il est la religion de l'incarnation.
Quoi qu'il en soit, civiles ou religieuses, les fêtes sont
indispensables à la respiration d'une société. Or qu'est-on en train
de faire du dimanche ? Sa désacralisation est amorcée, sa
disparition annoncée. Je ne plaide pas pour l'instauration d'un
dimanche à la façon puritaine, austère et lugubre, mais une société
a besoin d'interruptions, de rythme, de gratuité. Sans le dimanche
et des fêtes régulières, elle tombe dans une espèce d'uniformité
mortelle.
Depuis quelques années, des sociétés multiconfessionnelles -
Angleterre, Allemagne, Etats-Unis, etc. - se montrent réservées dans
l'affichage de Noël et de ses symboles, par respect, dit-on, des
traditions religieuses non chrétiennes. Faudra-t-il un jour
débaptiser Noël ?
Je répondrai en affirmant, d'abord, le droit des musulmans, des
bouddhistes ou des juifs à célébrer librement leurs fêtes. Il faut
faire vivre le pluralisme religieux, mais à condition qu'on
n'aboutisse pas à une sorte d'aplatissement général. Les immigrés,
dans les pays où ils sont établis, doivent connaître les racines
religieuses et culturelles de leur pays d'adoption.
Les pays d'Europe sont inscrits dans une tradition façonnée, entre
autres, par vingt siècles de christianisme. Comment peut-on
l'oublier ? Nous ne venons pas d'une lointaine planète dans laquelle
toutes les traditions culturelles auraient, à toute époque,
cohabité. Il n'est donc pas du tout excessif d'exiger que la
tradition chrétienne soit respectée et sa prévalence reconnue. Comme
le 14-Juillet, les fêtes chrétiennes font partie de notre patrimoine
commun, et aucun avenir n'est possible pour une société sans le
respect de ses racines. C'est même un facteur de convivialité.
Mais est-ce que le rappel insistant des racines chrétiennes de
l'Europe - y compris à Rome par M. Sarkozy - est compatible avec le
caractère multiconfessionnel des sociétés d'aujourd'hui ?
Les psychanalystes disent que leurs patients n'ont plus de mémoire,
ne se souviennent même plus de leur enfance. Or il en va de la
société comme de l'individu. Elle doit assumer son histoire dans ce
qu'elle a de plus beau ou de plus médiocre. Une société amnésique
est une société qui ne sait plus où elle en est ni où elle va.
Il ne s'agit donc pas d'assommer les gens avec les racines
chrétiennes de l'Europe. Respecter la mémoire, c'est respecter la
pluralité de ses traditions culturelles : l'Europe, c'est aussi bien
Jérusalem ou Athènes que Rome. Même chose pour l'ethos national que
nous ne pouvons pas non plus ignorer. La France, c'est Voltaire, les
idées de 89, mais c'est aussi Jeanne d'Arc. Comment oublier Reims,
Vézelay, la Vendée et la Commune de Paris ?
Comment faut-il interpréter la revendication en faveur d'une
"visibilité" plus grande de la foi chrétienne ?
Elle correspond aux mutations de l'Eglise et de la culture ambiante.
Les générations de chrétiens qui, autrefois, réclamaient un
engagement vigoureux de leurs Eglises, un "dialogue avec le monde"
avaient en face d'elles des forces - je pense, pour ma génération,
aux marxistes - porteuses d'une espérance quasi messianique, que
nous estimions fausse et qui s'est révélée fausse. Dans ce contexte,
la voie d'un dialogue, voire d'une collaboration partielle avec
elles, n'était pas absurde.
Mais aujourd'hui, quelles sont les forces auxquelles sont confrontés
les chrétiens ? Ce sont soit les tenants d'une idéologie libertaire
permissive, qui approuvent toute forme de soi-disant "progrès" -
procréation médicalement assistée, divorce toujours plus facile,
clonage, utérus artificiel. Soit les "apocalypticiens" nihilistes
qui nous annoncent que demain sera pire qu'aujourd'hui, que le monde
court à sa perte, que nos océans sont pollués, que nous respirons un
air irrespirable, que nous mangeons une nourriture contaminée.
Mollesse d'un côté, horreur de l'autre. Je comprends la tentation de
certains groupes chrétiens de se raidir, de se replier sur leurs
convictions - quelques valeurs fortes, en premier lieu l'honnêteté
en affaires, la famille, la relation homme-femme, le bien commun,
l'Europe, la solidarité -, qu'ils affirment et défendent en bravant
les caricatures et la dérision.
Propos recueillis par Stéphanie Le Bars et Henri Tincq
Article paru dans l'édition du 23.12.07.
C'est quant même un peut fort, ces propos tenus par un autre serait considérés comme de Droite extréme, on croirait lire Philippe DE VILLIERS.
JE NE LIS JAMAIS UN JOURNAL DE MON OPINION DE PEUR D'EN CHANGER: Erik SATIE
Enfin c'est l'air du temps, faire passer de la pure propagande pour de l'information. Si avec cela ils croient oeuvrer pour la paix entre les Hommes, c'est RATE.
JCB
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