Evénements: Résumé de la visite de Sa Sainteté le Karmapa aux états unis !

Jeudi 15 mai 2008

L’état d’esprit à New York
L’énergie à New York depuis l’arrivée du Karmapa ce matin est indescriptible. Cette visite, si longtemps espérée et si longuement planifiée, est enfin devenue réalité. Sa Sainteté le Karmapa est ici avec nous, en Amérique, encore une fois.
Les gens du Chronicle Project ont affiché un clip audio datant de 1982 où Chogyam Trunpa Rinpoche dirigeait trois mois après le décès du XVIe Karmapa en Illinois la communauté de Shambhala qui formule une supplique pour le retour du Karmapa : « Votre Sainteté, nous vous prions de nous revenir. » Ainsi, nous avons le sentiment de l’envergure de cette présente visite et de combien on l’a espérée dans la communauté bouddhiste aux États-Unis. Depuis 1982 !
Chacun a senti l’enthousiasme croissant au fil des quelques dernières semaines à l’approche de l’arrivée du Karmapa. Impossible de décrire la mesure de planification et de préparation élaborées en vue de cette visite au cours des derniers 18 mois. Et aujourd’hui, Sa Sainteté est ici, l’attente s’est muée en émerveillement et en pur bonheur !
La délégation de dignitaires et de lamas tibétains qui ont accueilli Sa Sainteté Karmapa à l’aéroport à New York ce matin était aussi accompagnée d’un groupe d’enfants qui offrirent des fleurs et des khatas (écharpes blanches) souhaitant la bienvenue à Sa Sainteté en Amérique.
Sa Sainteté le XVIIe Gyalwang Karmapa, Orgyen Trinley Dorje est arrivée à New York ce matin, posant le pied pour la première fois en sol américain.
Après un vol venant de l’Inde, Sa Sainteté fut accueilli tôt ce matin par un groupe de dignitaires et de chefs spirituels ; un cortège de voitures l’escorta ensuite en route vers une cérémonie de bienvenue à Manhattan. Un groupe d’environ 150 personnes accueillit Sa Sainteté lors d’une cérémonie tibétain traditionnelle d’offrande de thé et de riz.
Au cours de la cérémonie, Sa Sainteté affirma qu’il était enchanté que cette visite inaugurale en Amérique se soit enfin concrétisée et il exprima le souhait de pouvoir rencontre encore et encore ses disciples ici.

Vendredi, le 16 mai 2008

Karmapa visite les musées de New York et récite des prières à Ground Zero [le site du 9 septembre 2001]
C’est un vendredi fort pluvieux à New York mais Sa Sainteté Karmapa profite de l’occasion pour admirer quelques-uns des sites d’intérêt qu’offre la ville. L’entourage nombreux qui accompagne le Karmapa, environ 30 personnes, faisait l’effet d’un océan vagabond d’habits religieux et de parapluies déambulant dans Manhattan. Parmi les parapluies noirs, l’on entrevoyait quelques parapluies bleus à l’effigie de l’« étendard du rêve » du Karmapa.
Au cours de la matinée, le Karmapa visita le Metropolitan Museum of Art, où on le reçut comme hôte de marque et où il se vit offrir la tournée VIP des diverses salles : médiévale, renaissance européenne, asiatique, etc. Au terme de la partie principale de la tournée, on demanda à Sa Sainteté s’il souhaitait voir d’autres formes d’art et il exprima le désir de voir d’autres salles consacrées à l’art contemporain. Un observateur remarqua que Sa Sainteté semblait particulièrement intrigué par les œuvres de Mark Rothko et de Jackson Pollock. Le Karmapa est lui-même peintre et artiste visuel ; récemment il a terminé une thangka d’importance, une œuvre religieuse, qui sera suspendue au monastère de Rumtek.
Sa Sainteté a également visité la Bibliothèque contemporaine tibétaine Latse, après avoir déjeûné au Centre Rockefeller, dans un restaurant surplombant la patinoire.
Sa sainteté le XVIIe Gyalwang Karmapa rend visite à la Bibliothèque contemporaine tibétaine Latse à New York, le 16 mai 2008.
Plus tard dans la journée, Sa Sainteté s’est rendu à Ground Zero, où quelques co-fondateurs du Centre pour le tribut l’ont encore une fois accueilli comme personnalité de marque et lui ont offert la tournée en tant qu’hôte de marque. Discutant avec quelques moines avant l’arrivée de l’entourage du Karmapa, le guide déclara : « Ce qui s’est passé ici est survenu à ause de la haine. La raison d’être de ce site, c’est qu’il nous faut trouver une nouvelle manière d’éclairer les gens pour que cela ne se reproduise plus jamais. »
Après la tournée des expositions consacrées aux événements tragiques du 9/11 et aux gens dont la vie et la famille furent touchées par ceux-ci, Sa Sainteté fit une pause pour bavarder avec Theresa Mullan, mère de Michael Dermott Mullan, un pompier qui a perdu la vie lors du 9/11. Elle montra à Karmapa des photos de son fils, tirées d’un album qu’elle garde avec elle et lui remit une carte souvenir portant le nom et la photos de Michael, que Karmapa glissa dans sa poche.
Après avoir parlé avec Mme Mullan, Sa Sainteté signa le livre des invités du Centre pour le tribut, rédigeant plusieurs lignes en tibétain. On l’escorta ensuite à l’extérieur, vers une section du site commémoratif du 9/11 interdit au grand public – le dernier dignitaire à voir cette partie du site fut le Pape. Sa Sainteté offrit des fleurs et des prières en hommage aux victimes du 9/11.
Sa Sainteté le XVIIe Karmapa offre des fleurs et des prières à Ground Zero, à New York, le 16 mai 2008.
Pour finir, Sa Sainteté se rendit au Musée d’art Rubin, où encore une fois on lui accorda une tournée pour VIP des collections d’art précieux du Tibet et de l’Himalaya. Sa Sainteté le XVIIe Karmapa fit la pause quelques minutes devant une rupa (statue) de Tara, que l’on dit avoir été sculptée par le Xe Karmapa, Choying Dorje (1604-1674).
Sa Sainteté le XVIIe Gyalwang Karmapa au Musée d’art Rubin, à New York, le 16 mai 2008.
Deux articles d’intérêt majeur sont parus depuis l’arrivée du Karmapa hier à New York.
Ce matin, le New York Times publie un article : « Un jeune chef spirituel arrive à New York, prêt à enseigner et à apprendre. »
« C’est ma première visite aux États-Unis, j’ai l’impression de rêver, » déclare Sa Sainteté, le XVIIe Gyalwang Karmapa, Urgyen Trinley Dorje, l’un des dirigeants prééminents du bouddhisme tibétain.
En dépit de son jeune âge, ses disciples le révèrent en tant que maître parmi les maîtres. Jeudi, Karmapa a entamé sa visite officielle des États-Unis, une tournée éclair de 18 jours passant par New York, le New Jersey, Boulder au Colorado et s’achevant à Seattle.
Oui c’est bien le même Karmapa, le jeune maître spirituel dont l’évasion audacieuse avait fait la Une des journaux de par le monde lorsque, à l’âge de 14 ans, il avait franchi à pied les Himalayas, fuyant la Chine vers l’Inde, en 1999.
Et un article publié en ligne hier, intitulé « Le prochain plus grand lama au monde, » le magazine Time dresse un profil du Karmapa et déclare :
Lorsqu’un journaliste observa que la lignée Kagyu met surtout l’accent sur la pratique et que sa propre génération [à lui] n’est pas encline à la patience, le Karmapa offrit un conseil que ses disciples américains apprécieront sans nul doute. « Si les gens n’ont pas de patience, » dit-il, « ils n’ont pas de patience et je ne peux insister pour qu’ils l’acquièrent. Mais j’ai remarqué que sans la patience l’existence humaine devient impossible. En raison de mon expérience personnelle, j’ai été contraint de développer la patience face aux situations que l’on ne peut pas changer. »

La semaine du Karmapa à New York
New York, 19 mai 2008

Le dimanche 18 mai, dans l’après-midi, Sa Sainteté Karmapa a donné deux enseignements sur le Dharma à la salle de bal du Waldorf-Astoria, à Manhattan. Avant l’enseignement, le maire de New York, Michael R. Bloomberg a présenté une proclamation à Karmapa reconnaissant que la semaine du 15-21 mai, serait désormais « La semaine de Sa Sainteté le XVIIe Karmapa » dans la ville de New York.
L’événement fut un pur délice. Le public put voir un Karmapa enjoué se livrant à un examen sérieux du thème, « Percer à jour la confusion : découvrir la sagesse de notre esprit. » S’inspirant d’anecdotes personnelles, Sa Sainteté a offert des conseils très pratiques et précieux pour quiconque cherche le bonheur, le tout en prenant conscience de notre mode de cognition illusoire. Il a circonscrit plusieurs méthodes pour transcender les pièges culturels et sociaux que l’on peut associer à la pratique de la méditation ; Karmapa a aussi expliqué comment laisser son esprit se détendre tout en demeurant lucide, d’une manière naturelle, sans artifice.
Karmapa a également abordé plusieurs autres thèmes, blaguant sans cesse avec son traducteur. À plusieurs reprises, il fit appel à son impressionnant vocabulaire anglais, et le public éclatait d’un rire ravi. Il fit remarquer que lors de son prochain séjour, il est à espérer qu’il maîtriserait parfaitement l’anglais et que l’enseignement sans passer par un traducteur serait plus amusant. En conclusion de cet enseignement, on lui fit plusieurs présents, dont un dictionnaire d’argot américain, en hommage à ses progrès dans cette langue.
L’enseignement fut également suivi d’une bénédiction exclusivement destinée aux organisations bouddhistes qui ont collaboré en vue de mettre sur pied cette visite. Dzogchen Ponlop Rinpoche, l’organisateur principal de Karmapa aux USA 2008 a remercié publiquement tous les sanghas participant, ainsi que la formidable ville de New York.
Karmapa a, encore et encore, offert sa gratitude sincère envers tous ceux qui ont rendu possible ce séjour aux États-Unis : le gouvernement américain, le gouvernement indien, le gouvernement tibétain en exil et surtout, les disciples et amis du Dharma aux États-Unis.


Vendredi, 23 mai 2008

Un sourire

Voici une autre courte anecdote tirée de l’enseignement de Sa Sainteté au New Jersey aujourd’hui. Vers la fin de l’après-midi, Sa Sainteté a abordé encore une fois combien il se sent heureux, enchanté de passer du temps avec ses amis du Dharma. « Vous m’avez fait sourire, » dit-il. « Et d’habitude, je ne souris pas beaucoup. » Sa Sainteté avoua aux membres du public qu’il n’oublierait jamais la joie qu’ils lui avaient procuré, cette joie qui avait dessiné un large sourire sur son visage. « Et, ajouta-t-il, si je vous ai aussi fait sourire, j’espère que ces sentiments de joie et de bonheur que vous avez éprouvés en cet environnement resteront toujours avec vous. »

Le Karmapa parle d’harmonie au XXIe siècle

Sa Sainteté Karmapa a rendu visite au principal centre Kagyu dans le sud du New Jersey, Karma Thegsum Choling, où il a dispensé des enseignements et une initiation sur le Bouddha médecine à un public formé de plusieurs centaines de personnes, sous un chapiteau à l’extérieur.

Débordant d’humour et de bonne volonté, Sa Sainteté commença par dire, « C’est ma première visite au New Jersey et du coup, j’ai l’impression d’être un homme nouveau. » À part cette touche d’humour, Sa Sainteté partagea des messages d’une grande profondeur et magnitude. Avant l’initiation du Bouddha médecine, Sa Sainteté parla de l’importance de l’harmonie globale et de l’éducation pour rendre possible cette harmonie.

Notre monde, nous rappelle Sa Sainteté, devient de plus en plus petit. Il faut appliquer de nouvelles méthodes pour mieux nous comprendre les uns les autres et accroître les sentiments d’amitié chaleureuse prévalant entre les membres de diverses cultures. Il y a deux choses sur lesquelles nous pouvons en apprendre davantage pour engendrer ce type d’harmonie : la culture et la langue. Connaître les différentes cultures et les langues d’autres peuples permet d’éliminer l’obstacle de l’ignorance et, par le fait même, de réduire la distance entre les peuples.

Sur cette veine, Sa Sainteté a encore une fois généreusement partagé quelques expériences personnelles : tout petit garçon, il éprouvait quelques réserves à l’égard des Occidentaux. Puisque les touristes occidentaux qui lui rendaient visite au Tibet paraissaient si absolument différents de lui-même, il avait supposé que ces différences s’appliquaient de manière universelle. Néanmoins, à un moment, en guise d’expérimentation, Sa Sainteté introduisit dans son enseignement quelques phrases qu’il trouvait fort drôles. À sa grande joie, les disciples occidentaux les trouvèrent également amusantes. Il donnait des discours comportant certains éléments tristes propres, à son sens, à faire pleurer les gens. Et effectivement, ses disciples occidentaux versaient des larmes. Pour finir, Sa Sainteté conclut que les Occidentaux étaient essentiellement pareils aux Asiatiques – des êtres humains animés de sentiments et du souhait d’être heureux et libres de toute souffrance. Après avoir acquis cette certitude, et en raison de l’exposition accrue de Sa Sainteté aux langues et cultures de l’Occident, il affirma qu’il était plus à l’aise et ressentait plus d’amitié envers les gens de l’Ouest, et que sa facilité à leur enseigner le Dharma s’est aussi accrue.

Sa Sainteté a notamment souligné la connexion auspicieuse du fait que cet enseignement soit traduit en anglais et en chinois, deux langues prépondérantes dans le monde actuel.

Le cookie chinois

Sa Sainteté Karmapa a quitté Seattle ce matin, pour entreprendre le voyage de retour vers l’Inde. Ceci marque le terme d’une première visite en Amérique couronnée d’une grande réussite et qui s’est avérée très inspirante. Hier soir, lors d’une cérémonie d’adieu privée à Nalanda West à Seattle, Sa Sainteté a remercié les organisateurs et les sponsors de la tournée ainsi que les gouvernements de l’Inde, du Tibet et des États-Unis pour leurs encouragements, et leur soutien qui ont permis de réaliser ce voyage.

Avant cette réception d’adieu, Sa Sainteté raconta qu’il avait dîné dans un restaurant chinois. À la fin du repas, on a apporté un plateau de cookies chinois (gâteaux qui contiennent un petit message). Sa Sainteté en prit un tout en formant l’intention que le message à l’intérieur soit d’une manière ou d’une autre lié à sa prochaine visite aux États-Unis.

Lors de la cérémonie d’adieu, Sa Sainteté a demandé à son traducteur de lire tout haut le message du cookie chinois à l’intention des disciples présents. Le message disait :

Vous visiterez un pays lointain qui occupait vos pensées

merci pour ce résumer très interessant de la visite du karmapa en amérique

Merci beaucoup pour ce résumé! J'avais un peu l'impression d'y être.
J'ai hâte que Sa Sainteté vienne nous voir en Europe mais comme il dit, il est mieux d'être patient! Espérons que dans mon prochain cookie chinois, il y aura un message disant "Un grand Saint va bientôt venir dans votre pays".

Karmapa Chenno! :*Bouddhisme2: