Psychologie: Une maman belge sur cinq est seule

BERNARD DEMONTY
vendredi 24 octobre 2008, 11:45


EN QUINZE ANS, LE NOMBRE DE FAMILLES MONOPARENTALES A AUGMENTÉ DE 30 %. NEUF FOIS SUR DIX, L'ISOLÉ EST UNE FEMME.

Au sens du rapport, la famille monoparentale se compose d’un parent isolé avec un ou des enfant(s) de moins de 20 ans. © D.R.

Les familles monoparentales sont de plus en plus nombreuses en Belgique. L'Office national d'allocations familiales pour travailleurs salariés (Onafts) vient de publier une étude détaillée sur le sujet (1). « La famille monoparentale est un des types de familles qui croît le plus rapidement en Belgique », dit l'étude, qui fait état d'une croissance à 32,10 % entre 1991 et 2004.
Au sens du rapport, la famille monoparentale est constituée d'un parent isolé avec un ou plusieurs enfants de moins de 20 ans. « Les familles monoparentales constituent 20,48 % de tous les ménages avec enfants en Belgique. » C'est à Bruxelles que ce modèle est le plus répandu. Il y concerne près d'une famille sur trois, contre 25,52 % en Wallonie et 15,74 % en Flandre. Tout en précisant que les nuances sont légion, l'étude dresse également le portrait type de la famille monoparentale.
Une femme. L'écrasante majorité (86,18 %) de ces familles ont à leur tête une femme. L'étude ajoute que, proportionnellement à toutes les mamans, « près d'une mère sur cinq est isolée ». La plus forte proportion se rencontre à Bruxelles (28,17 %), devant la Wallonie (22,99 %) et la Flandre (13,65 %). En revanche, les « papas poules » sont rares : « Les pères isolés ne constituent que 3,44 % de tous les pères. »
Entre 35 et 44 ans. Près de la moitié des adultes qui se trouvent à la tête d'une famille monoparentale ont entre 35 et 44 ans. Les parents isolés de moins de 25 ans sont, en revanche, l'exception (3,73 %). Il existe une différence entre les sexes : 28,12 % des mamans seules ont moins de 35 ans, contre 11,39 % des pères isolés.
En situation économique souvent difficile. L'étude de l'Office des allocations familiales démontre que le groupe des parents isolés se caractérise par un taux de chômage élevé (32,19 %), soit cinq fois plus qu'auprès des parents en couple qui vivent avec des enfants. L'Onafts donne plusieurs explications. D'abord, le fait que les allocations de chômage de parents isolés ne peuvent être suspendues. « Ceci signifie que même s'ils ne sont pas activement à la recherche d'un travail, ces parents perçoivent une allocation. » L'étude constate aussi qu'il est parfois très difficile, pour une personne isolée, et spécialement une maman, de retrouver du travail. « Le salaire est certes plus élevé que l'allocation de chômage, mais il y a des frais supplémentaires qui résultent du travail (comme la garde des enfants et les frais de déplacement), sans parler de la disparition des avantages liés au statut de demandeur d'emploi. Le salaire net n'offre par conséquent pas assez de plus-value pour accepter l'emploi. »
L'étude relève également que la proportion de non-actifs (qui n'ont pas de travail et ne sont pas demandeurs d'emploi) est plus élevée au sein des familles monoparentales (10 %) qu'auprès des couples vivant avec les enfants (2,86 %).
Avec un seul enfant, qui va à l'école. L'étude constate que les familles monoparentales sont, le plus souvent, de petits ménages. Près de la moitié ne compte pas plus d'un enfant. Il s'agit d'une différence par rapport aux parents qui vivent en couple. Ceux-ci ont, dans plus de 60 % des cas, deux enfants ou plus. Les enfants élevés par un seul parent sont souvent en âge d'aller à l'école. Seuls 13,72 % des parents isolés ont un enfant qui ne fréquente pas encore l'école, alors que les enfants élevés par des couples n'ont, dans un cas sur quatre, pas encore fréquenté les salles de classe.

(1) L'étude est intégralement disponible sur internet : www.onafts.be/Fr/Documentation/Publication/Studies/FOCUS2008-2F.pdf