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Rarement l’élection d’un nouveau président américain aura autant attiré l’attention des médias du monde entier y compris de notre magazine www.amnestyinternational.be/doc/article13648.html" target="_blank" rel="nofollow">Libertés, et on peut le supposer, du public.
Ce hype est intéressant à plusieurs niveaux. Il indique tout d’abord que les USA restent, en tout cas dans l’imaginaire, la première puissance mondiale. Même si le pays est potentiellement en banqueroute, beaucoup considèrent que les clés de nombreux changements qu'attend notre planète (réchauffement climatique, objectifs du Millénaire, situation des droits humains partout dans le monde,...) sont entre les mains du nouveau locataire de la Maison blanche.
Ce n’est pas faux. Si l’on regarde l’impact qu’a eu M. Georges Walker Bush, on doit bien constater qu’il a laissé la planète dans un état moins attrayant qu’en arrivant, et qu’il a eu une empreinte négative sur la plupart des grandes préoccupations de notre temps. Ainsi, nous avons bien évidemment déploré la dégradation générale des droits humains engendrée par la "guerre contre le terrorisme" qu’il a lancée, et les reculs considérables observés, notamment en autorisant le recours systématique à la torture (www.amnestyinternational.be/doc/article438.html" target="_blank" rel="nofollow">voir notamment un déjà lourd bilan en 2002). La guerre en Irak a encore alourdi le bilan, cependan t qu’aucune initiative positive n’a pu être enregistrée sur d’autres scènes, comme le Moyen-Orient en général ou le Soudan, pour ne citer que ces deux exemples.
Ce n’est pas tout à fait exact non plus. Sans une administration et un Congrès qui ont approuvé sa politique, M. Bush n’aurait rien pu faire. On oublie que les Démocrates ont été bien timides dans la critique de l’intervention en Irak (du moins avant l’enlisement), et que le "Patriot Act", vrai condensé d’atteintes aux libertés fondamentales, a été voté facilement. Leurs voix ont d’ailleurs été bien faiblardes lorsqu’il s’est agi de critiquer Guantánamo...
Même s’il serait injuste d’affirmer que les Américains ont eu le président qu’ils méritaient (ce serait méconnaître une société civile américaine très active qu’il ne faut pas ramener à Michael Moore), M. Bush a d’une certaine manière représenté une époque. Une époque qui condamne à mort, ou qui oblige des www.amnestyusa.org/violence-against-women/abuse-of-women-in-custody/page.do--Q-id--E-1108288" target="_blank" rel="nofollow">femmes à accoucher menottées.
Et puis, certains en ont profité et l’ont aidé ailleurs dans le monde. Les gouvernements de nombreux pays ont pris l’ascenseur en marche et ont durci leurs législations: la Chine s’est découvert de nouveaux "terroristes" (les Ouïghours), et l’Europe a délibérément choisi (lors d’une réunion de l’Otan à Paris en 2001) de collaborer activement en autorisant les "renditions", les centres de détention secrets sur son territoire (Pologne, Roumanie) et l’"outsourcing" de la torture dans des pays "amis" (ou en tous cas "efficaces") comme la Syrie ou l’Égypte (www.amnestyinternational.be/doc/article12457.html" target="_blank" rel="nofollow">voir notamment). Par aill eurs, on a vu fleurir un peu partout de nouvelles législations anti-terroristes, ouvrant grandes les portes aux abus commis par les services de renseignements (www.amnestyinternational.be/doc/rubrique1564.html" target="_blank" rel="nofollow">voir notre rubrique sur ce thème).
À côté d’une politique de la canonnière exercée à l’égard des plus faibles, le leadership américain s’est jouée de façon soft, finalement, sur des gouvernements qui dans le fond n’attendaient que cela pour renouer avec des habitudes que l’on croyait oubliées.
M. Obama aura donc, bien entendu, une influence considérable, même si la situation que lui lègue son prédécesseur est très handicapante. Nous avons d’ailleurs dressé à son intention un www.amnestyinternational.be/doc/rubrique1615.html" target="_blank" rel="nofollow">check-list des mesures à prendre de toute urgence dans l’exercice de son nouveau mandat, et nous vous donnons rendez-vous en janvier pour une série d’actions en direction des États-Unis. Les promesses engrangées (parfois) durant la campagne électorale devront être tenues.
Mais l’histoire nous a montré que nous devrons être vigilants et ne pas tout attendre de lui; nos gouvernements ont aussi leurs responsabilités à exercer.
Et déjà se profilent chez nous les futures élections européennes et régionales ... On y reviendra bien entendu!

Philippe Hensmans Directeur

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bonjour m hensmans

jm kairis gr 115