3. L’enseignement du BouddhaLe
bouddhisme primitif est essentiellement une doctrine de salut, la « voie
de la délivrance » par excellence. Il vise à libérer l’être vivant de
l’existence, car toute existence est nécessairement pénible, à briser
l’enchaînement des vies qui se succèdent sans fin, car on ne meurt que pour
renaître. Bouddha emprunte et développe l’analyse des maîtres
Samkhya et
Yoga,
tout en rejetant leurs présuppositions théoriques, en premier lieu l’idée du
Soi (
purusha,
atman).
L’Univers,
les dieux, la vie, tout n’est qu’ensemble de phénomènes physiques, biologiques
ou psychiques en perpétuelle transformation. Le monde est continuellement créé
par les actes bons ou mauvais des hommes. Le bouddhisme refuse de voir en une
divinité un Dieu créateur, Eternel et Souverain. Les dieux ne sont pas niés,
mais ils sont vus comme des sortes d’êtres supérieurs quoique limités.
Tout
ce qui existe est impermanent (
anitya),
car tout est « vide » (
sunya) de « soi » (
atman). Il n’y a pas d’« âme ». Aucun élément n’est permanent, immuable
ou éternel, ni dans les êtres ni dans les choses. L’absence d’âme ou de
Soi au fond du cœur de l’homme répond à l’absence de
Dieu ou d’Etre Suprême au-dessus de l’univers. L’être est définitivement seul.
Le
bouddhisme est la seule religion dont le fondateur ne se déclare ni le prophète
d’un Dieu, ni son envoyé, et qui rejette même l’idée d’un Etre Suprême.
Religion sans Dieu, sans âme et sans culte, le bouddhisme prétend faire appel à
la raison et à la compréhension, et non à la foi aveugle. Le bouddhisme se veut
une thérapeutique de l’esprit et rien d’autre.
Le
Bouddha attribua sa réalisation et tout ce qu’il acquit et accomplit, au seul
effort et à la seule intelligence humaine. La situation humaine est suprême
selon le bouddhisme. L’homme est son propre maître et il n’y a pas d’être plus
élevé, ni de puissance qui siège, au-dessus de lui, en juge de sa destinée. Le
principe de
responsabilité individuelleindique que l’homme doit se libérer, par son propre travail et sa propre
intelligence, de toute servitude.
L’enseignement
bouddhiste vise à conduire l’homme à la sécurité, à la paix, au bonheur, à la
compréhension du Nirvana. Le bouddhisme n’est pas une philosophie pessimiste,
mais plutôt réaliste. Il est tout à fait opposé à une attitude d’esprit mélancolique,
triste, sombre et morose, qu’il tient pour un empêchement à la compréhension de
la Vérité. La joie est un facteur d’éveil.
Le
bouddhisme met l’accent sur le savoir, la compréhension, la vision, plutôt que
sur la foi (plutôt aveugle) et la croyance. Il n’y a pas de dogme qui doive
être cru, la « foi » bouddhique, c’est plutôt la confiance née de la
conviction. La question de croyance se pose quand il n’y a pas de vision. Se
forcer à croire une chose ne sert à rien, il faut comprendre. La tolérance
envers les autres et leurs croyances est primordiale pour la tradition
bouddhique.
Il
n’y a pas de péché selon le bouddhisme : les racines de tout mal sont
l’ignorance et les vues fausses. Aussi longtemps qu’il y a doute, perplexité,
incertitude, aucun progrès n’est possible. Mais il doit y avoir doute aussi
longtemps qu’on ne comprend pas, qu’on ne voit pas clairement.
Le
Bouddha affirmait qu’il n’y a pas de doctrine ésotérique dans son enseignement.
Il était un instructeur pratique et n’enseignait que ce qui apporterait à
l’homme paix et bonheur. Il ne s’intéressait pas à la discussion de questions
métaphysiques inutiles, qui sont purement spéculatives et qui créent des
problèmes imaginaires, et avait sagement mis en garde ses disciples à leur sujet.
Il leur avait conseillé de ne s’intéresser qu’aux moyens capables de les faire
avancer sur la voie de la délivrance. Une petite liste canonique de sujets
proscrits fut établie, dont par exemple : l’éternité et l’infinité du
monde ou du « soi », la nature de l’être après sa mort, le régime du
saint entré dans le Nirvana, l’anthropogonie, … Malgré cela, bien vite les
spéculations intellectuelles se multiplièrent, sur tous les sujets mis à part
ceux de la petite liste.
Bouddha
s’élevait contre l’étalage des « pouvoirs merveilleux » (
siddhi), même si lui-même a été amené à effectuer des
grands miracles lors de la lutte contre les « six maîtres », ses
rivaux. La priorité est donc donnée à la sagesse (
prajna).
« On
est son propre refuge. »
« Etre
attaché à une chose (à un point de vue) et mépriser d’autres choses (d’autres
point de vue) comme inférieures, cela les sages l’appellent un lien. »
« L’enseignement
est semblable à un radeau qui est fait pour traverser, mais non pour s’y
attacher. »
3.1. Les textesLe
Bouddha n’a jamais accepté de donner à son enseignement la structure d’un
système, et son enseignement était oral. Il est très difficile de différencier
des « écrits originaux » du Bouddha, c'est-à-dire écrit par ses
fidèles proches, de ceux inventés par les disciples durant les siècles qui
suivirent. Les textes canoniques du bouddhisme primitif, écrits en pâli, ont
donné lieu assez tôt à des essais de systématisation (textes connus sous le nom
Abhidharma) d’une doctrine qui n’avait
jamais prétendu être une système philosophique.
La
« corbeille des sermons » (
sutrapitaka) est composé de 4 ou 5 recueils et forme l’ensemble de la doctrine.
La
« corbeilles de la discipline » (
vinayapitaka) forme le code monastique, divisé en 4 parties
concernant spécifiquement les moines, les nonnes, les règles générales
importantes et les règles générales secondaires. L’ensemble forme un
remarquable ouvrage de droit canon. Chaque école ancienne possède sa propre
corbeille, avec des différences sensibles, mais sans désaccord profond.
Plus
tard, un troisième recueil canonique s’ajouta aux deux autres : la
« corbeille de la doctrine approfondie » (
abhidharmapitaka), qui présente des différences plus notables entre
les sectes que les 2 autres recueils.
Vers
le –I siècle, des traités individuels apparaissent (comme par exemple la
Voie
de la pureté, et le
Trésor de la
doctrine Approfondie), des commentaires
(par exemple le
Grand commentaire),
ainsi que de nombreuses œuvres de genre très divers.
3.2. La première noble vérité : tout
est dukkhaLe
mot dukkha, dans l’énoncé de la première noble vérité, comporte évidemment le
sens courant de « souffrance », mais il implique en plus les notions
plus profondes d’« imperfection », d’ « impermanence », de « conflit »,
de « vide », de « non-substantialité ». Dukkha est la
souffrance ordinaire de la vie de tous les jours. Dukkha est aussi la
souffrance causée par le changement. Par exemple, un bonheur s’accompagne
forcément, au moment de sa cessation, d’une douleur. Dukkha intervient aussi en
tant qu’état conditionné. En somme, tout ce qui est impermanent est Dukkha.
« Le
monde est un flux continu et il est impermanent » : une chose
disparaît, conditionnant l’apparition de la suivante en une série de causes et
d’effets. Il n’y a pas de substance invariable. Il n’y a pas de moteur immobile
derrière le mouvement. Il y a seulement le mouvement.
3.3. La seconde noble vérité est Samudaya,
l’apparition ou l’origine (de dukkha)La
cause, le germe de l’apparition de dukkha se trouve en dukkha même, cette cause
n’est pas extérieure : « Tout ce qui a la nature de l’apparition,
tout cela a la nature de la cessation ». La seconde noble vérité identifie
l’origine de la souffrance inhérente à l’existence au désir, à l’appétit ou à
la « soif » de nouvelles jouissances (
tanha). C’est cette « soif » qui produit la
re-existence et le re-devenir. Elle est liée à une avidité passionnée qui
trouve sans cesse une nouvelle jouissance tantôt ici, tantôt là, à savoir (a)
la soif des plaisirs des sens, (b) la soif de l’existence et du devenir et (c)
la soif de la non-existence.
Le
terme soif comprend non seulement le désir et l’attachement aux plaisirs des
sens, à la richesse, à la puissance, mais aussi l’attachement aux idées, aux
idéaux, aux opinions, aux théories, aux conceptions et aux croyances. Les
termes « soif », « volition » et « karma » ont
tous le même sens. Ils désignent le désir, la volonté d’être, d’exister, de
re-exister, de devenir, de croître de plus en plus, d’accumuler sans cesse.
Dans le bouddhisme le karma prend le sens spécifique d’ « action
volontaire ». Toute action qui est appuyée sur une volition produit ses
effets. L’acte est comparé à une plante qui produit un fruit. Pour qu’un acte
porte à un fruit, bon ou mauvais, il faut qu’il ait été voulu. Il n’est alors
même pas nécessaire qu’il ait alors été réellement accompli matériellement.
Dans la même logique, un acte complètement involontaire ne produit pas de
fruit. La morale bouddhique est donc une morale de l’intention plus encore
qu’une morale de l’action.
La
soif n’est ni la première, ni l’unique cause de l’apparition de dukkha, mais
plutôt la cause la plus palpable. Elle n’est elle-même que la conséquence
d’autres éléments, faisant partie du cycle des causes et des effets. Tous ces
facteurs sont autant conditionnés que conditionnant, ils sont tous relatifs et
interdépendants.
Pour
supprimer la soif, il faut suivre la voie aux huit membres, c'est-à-dire
cultiver huit vertus : l’opinion correcte, la pensée correcte, la parole
correcte, l’activité correcte, les moyens d’existence corrects, l’effort
correct, l’attention correcte et la concentration mentale correcte. Un libéré,
bien qu’il continue à agir, n’accumule pas de karma, parce qu’il est libéré de
la fausse notion de soi. La libération n’est pas lié à une quelconque moralité.
La théorie du karma est une théorie de causes et d’effets, d’action et de
réaction ; elle exprime une loi naturelle qui n’a rien à voir avec l’idée
d’une justice rétributive.
La
théorie de
production mutuelle (ou
Production Conditionnée,
pratityasamutpada) dit que dans le
monde, rien n’est absolu. Toute chose est conditionnée, relative et
interdépendante. Elle décrit l’enchaînement des causes et effets expliquant le
cycle des vies et renaissances, par l’interdépendance entre l’ignorance, le
désir et l’existence. La volonté, comme toute autre pensée, est conditionnée.
« Quand
ceci est, cela est ;
Ceci
apparaissant, cela disparaît ;
Quand
ceci n’est pas, cela n’est pas ;
Ceci
cessant, cela cesse. »
Par
l’ignorance sont conditionnées les actions volitionnelles ou formations
karmiques ;
Par
les actions volitionnelles est conditionnée la conscience ;
Par
la conscience sont conditionnées les phénomènes mentaux et psychiques ;
Par
les phénomènes mentaux et psychiques sont conditionnées les six facultés (les
cinq organes des sens physiques et l’esprit) ;
Par
les six facultés est conditionné le contact (sensoriel et mental) ;
Par
le contact est conditionné la sensation ;
Par
la sensation est conditionné le désir (la soif) ;
Par
le désir (la soif) est conditionnée la saisie ;
Par
la saisie est conditionné le processus du devenir ;
Par
le processus du devenir est conditionné la naissance ;
Par
la naissance sont conditionnées la décrépitude, la mort, les lamentations, les
peines, etc.
3.4. La troisième noble vérité est Nirodha,
la cessation (de dukkha)Pour
éliminer complètement dukkha, on doit éliminer sa racine principale,
c'est-à-dire la « soif ». On atteint alors le Nirvana, qui n’est pas
une annihilation du soi, parce qu’en réalité il n’y a pas de soi à annihiler.
S’il y a annihilation, c’est celle de l’illusion que donne la fausse idée d’un
soi. Selon le bouddhisme, la Vérité absolue, le Nirvana, est qu’il n’y a rien
d’absolu en ce monde, que tout est relatif, conditionné et impermanent, et
qu’il n’y a pas de substance absolue qui ne change pas, qui est éternelle,
comme le Soi, l’Ame ou Atman, en nous ou hors de nous.
Celui
qui a réalisé le Nirvana est l’être le plus heureux du monde. Il est libéré de
tous les « complexes », de toutes les obsessions, des tracas, des
difficultés et des problèmes qui tourmentent les autres. Sa santé mentale est
parfaite. Il ne regrette pas le passé, il ne se préoccupe pas de l’avenir, il
vit dans l’instant présent. Il apprécie donc les choses et en jouit dans le
sens le plus pur sans aucune « projection » de son moi. Il est
joyeux, il exulte, jouissant de la vie pure, ses facultés satisfaites, libéré
de m’anxiété, serein et paisible. Il est libre de désirs égoïstes, de haine,
d’ignorance, de vanité, d’orgueil, de tous empêchements, il est pur et doux,
plein d’un amour universel, de compassion, de bonté, de sympathie, de
compréhension et de tolérance. Il rend service aux autres de la manière la plus
pure, car in n’a pas de pensée pour lui-même, ne cherchant aucun gain,
n’accumulant rien, même les biens spirituels, parce qu’il est libéré de
l’illusion du Soi et de la « soif » de devenir.
Les
possibles imperfections physiologique ou psychologique des délivrés vivants (
arhat), et donc d’une déchéance possible, ont été le sujet
de grandes controverses entre les diverses écoles bouddhiques.
Le
langage humain est trop pauvre pour décrire précisément le Nirvana, décevant et
trompeur quand il s’agit de saisir la Vérité : « Les ignorants se
laissent enliser dans les mots comme un éléphant dans la boue ». Parfois,
des descriptions négatives sont utilisées : « l’extinction du désir,
l’extinction de la haine, l’extinction de l’illusion » ; « La
cessation de la Continuité et du Devenir est Nirvana ». Le Nirvana n’est
ni cause ni effet, il est au-delà des causes et des effets. Il y a un sentier
qui y conduit, mais le Nirvana n’est pas le résultat du sentier. Le Nirvana est
la Vérité Ultime, il ne peut y avoir autre chose après le Nirvana. L’être
coïncide avec le non-être.
Le
Nirvana est équivalent à la transcendance absolue du Cosmos, c’est à dire son
anéantissement, comme illustré dans de nombreuses images et symboles. A l’idéal
archaïque qui est d’assumer une certaine situation existentielle dans un Cosmos
parfait, le Bouddha oppose l’idéal de l’élite spirituelle qui lui était
contemporaine : l’anéantissement du monde et la
« transcendance » de toute situation conditionnée.
Le
Nirvana n’est pas un état. L’expression populaire « entrer dans le
Nirvana » est donc impropre. Le Nirvana peut être réalisé dans cette vie
même ; il n’est pas nécessaire d’attendre la mort pour y parvenir. Le
Nirvana est au-delà de la logique et du raisonnement. Un Arhat, au moment de sa
mort, peut être comparé à un feu qui s’éteint après que le combustible ait été
consommé.
3.5. La quatrième noble vérité est Magga,
le sentier (qui conduit à la cessation de dukkha)C’est
le « Sentier du Milieu », car il évite deux extrêmes : l’un
étant la poursuite du bonheur dans la dépendance des plaisirs des sens ;
et l’autre étant la recherche du bonheur qui repose sur la mortification selon
différentes formes d’ascétisme. Mais cette discipline du comportement ne suffit
pas à déraciner les passions et vices. Les passions et vices, surtout latents,
sont plus difficiles à vaincre que les erreurs. Il importe avant tout de bien
connaître ses propres ennemis intérieurs et de choisir avec grand soin les
armes qui permettront de les vaincre.
Le
Sentier du Milieu est aussi nommé « le Noble Sentier octuple » car il
se divise en huit voies : (1) Compréhension juste, (2) Pensée juste, (3)
Parole juste, (4) Action juste, (5) Moyens d’existence justes, (6) Effort
juste, (7) Attention juste, (
Concentration juste.
Ces
8 voies sont liées entre elles et chacune aide à cultiver les autres, il faut
donc les suivre de concert. Elles se regroupent en 3 groupes : conduite
éthique, discipline mentale et sagesse.
La
conduite éthique (
sila ; voies3, 4
et 5) est fondée sur la vaste conception d’amour universel et de compassion
pour tous les êtres vivants, ce qui est la base de l’enseignement du bouddha.
La
discipline mentale (
samadhi) compte les
voies 6, 7 et 8. L’effort juste consiste à faire obstacle aux états mentaux
mauvais, à s’en débarrasser et à cultiver les états mentaux bons. La
Concentration juste conduit aux 4 étapes de
Dhyana.
La
Sagesse (
prajna) compte les voies 1 et
2. La pensée juste concerne les pensées de renoncement, de détachement non-égoïste,
les pensées d’amour et de non-violence étendues à tous les êtres. La voie de la
Compréhension juste consiste à comprendre les choses telles qu’elles sont
vraiment, c'est-à-dire les 4 nobles vérités.
Les
5 empêchements à la compréhension claire, à tout progrès, sont : les
désirs sensuels ; la malveillance, la haine ou la colère ; la torpeur
et la langueur ; l’excitation et le remords ; les doutes sceptiques.
Les
7 facteurs d’éveil sont : l’attention ; l’investigation et la
recherche concernant les divers problèmes sur la doctrine ; l’énergie de
travailler avec détermination, jusqu’à ce que le but soit atteint ; la
joie ; la détente du corps et de l’esprit ; la concentration ;
et enfin l’équanimité, c'est-à-dire être capable de faire face, avec calme,
sans en être troublé, à toutes les vicissitudes de la vie.
Certains
auteurs insistent sur le fait que le long combat contre les passions ne peut
être mené à bien sans quitter le siècle. Selon eux, il faut renoncer aux liens
sociaux, aux biens personnels, à la famille pour mener l’existence de moine
mendiant et vagabond.
D’autres
auteurs, au contraire, indique que la voie du milieu peut être suivie sans
quitter sa vie, c’est une discipline de tout les jours qui s’intègrent tout à
fait dans une vie active.
3.6. La doctrine du Non-Soi : AnattaLa
méditation sur les 2 premières vérités mène à la découverte de l’
impermanence, la non-substantialité (
anatta) des
choses et des êtres propres. Contrairement au vedantin, à l’orphique ou au
gnostique, le bouddhiste ne se sent pas égaré parmi les choses, mais partage
leurs modalités d’existence.
Selon
la philosophie bouddhiste, ce que nous nommons « être »,
« individu » ou « moi » n’est seulement qu’une combinaison
de forces ou d’énergies physiques et mentales en perpétuel changement, que l’on
peut diviser en 5 groupes ou agrégats (
skandha). C’est un flux d’apparitions et de disparitions instantanées, il n’y
a donc pas d’esprit permanent, immuable, qui puisse être appelé
« soi », « âme » ou « ego ».
Pendant
la durée de la vie, les énergies qui nous constituent naissent et meurent à
chaque instant, et pourtant nous continuons à exister sans un Soi immuable et
impermanent. C’est une série qui continue sans rupture, mais qui cependant
change à chaque instant, comme un fleuve. La mort est l’arrêt complet du
fonctionnement de l’organisme physique, mais la volonté, la soif d’exister, est
une force formidable, l’énergie la plus puissante au monde. A la mort physique,
cette énergie ne cesse pas d’exister, elle permet aux l’agrégats de subsister
jusqu’à ce qu’ils se manifestent sous une autre forme physique.
Les
cinq agrégats sont :
- Le premier agrégat de la
Matière. C’est l’ensemble des apparences ou du sensible, qui comprend la
totalité des choses matérielles, les organes des sens et leurs objets.
- Le second agrégat des
Sensations, comprenant les sensations physiques ou mentales. Le mental
n’est pas vu comme opposé à la matière, c’est un organe comme les autre,
percevant le monde des idées plutôt que le monde physique.
- Le troisième agrégat des
Perceptions. Ce sont les perceptions qui reconnaissent les objets
physiques ou mentaux, c’est-à-dire les phénomènes cognitifs.
- Le quatrième agrégat des
Formations Mentales (samskara),
comprenant tous les actes volitionnels bons ou mauvais. La volition est
une construction mentale, une activité mentale. Sa fonction est de diriger
l’esprit dans la sphère des actions bonnes, mauvaises ou neutres. La
volition est ce que le Bouddha appelle karma. Les sensations et
perceptions ne sont pas des actes volitionnels : elles n’ont donc pas
d’effets karmiques.
- Le cinquième agrégat de la
Conscience. La conscience est un acte d’attention à la présence d’un objet
physique ou mental. La conscience dépend de la matière, de la sensation,
de la perception et des formations mentales, et ne peut pas exister
indépendamment de ces conditions.
Ce
que l’on appelle « Je » ou « Etre » est seulement une
combinaison d’agrégat physiques et mentaux qui agissent ensemble d’une façon
interdépendante dans un flux de changement momentané, soumis à la loi de causes
et d’effets. L’idée du Soi éternel est donc une croyance fausse et imaginaire
qui ne correspond à rien dans la réalité. Elle est la cause des pensées
dangereuses du « moi » et « mien », des désirs égoïstes et
insatiables, de l’attachement, de la haine, de la malveillance, des concepts
d’orgueil, d’égoïsme et autres souillures, impuretés et problèmes. Les idées
fausses de Dieu et d’Ame sont si profondément enracinées dans l’homme, elles
lui sont si proches et si chères qu’il n’aime pas entendre et ne veut pas
comprendre un enseignement quelconque qui leur soit contraire.
La
négation du
Soi, sujet des
transmigrations mais susceptible de se délivrer et d’atteindre le Nirvana,
entraîna d’innombrables controverses sur lesquelles Bouddha ne voulait pas se
prononcer. Selon lui, ces questions trouvaient leurs solutions dans
l’expérience de l’Eveil, elles étaient insolubles par la pensée et au niveau de
la verbalisation.
Bouddha
reconnaissait cependant une certaine unité et continuité de la
« personne » (
pudgala) :
« Le fardeau, c’est les cinq
skandha : matière, sensations, idées, volitions, connaissances ; le
porteur du fardeau, c’est le
pudgala,
par exemple ce vénérable religieux, de telle famille, de tel nom, etc. ».
3.7. Bhavana, la culture mentaleL’enseignement
du Bouddha, particulièrement sa voie de « méditation », vise à
procurer un état de parfaite santé mentale, d’équilibre et de tranquillité. Les
formes classiques de méditation ne sont pas rejetées, mais conduisent à des
états mystiques qui sont des créations et des productions mentales n’ayant rien
à voir avec le Nirvana.
La
culture mentale vise à débarrasser l’esprit de ses impuretés, de ce qui le
trouble, comme les désirs sensuels, la haine, la malveillance, l’indolence, les
tracas et agitations, les doutes ; et à cultiver les qualités telles que
la concentration, l’attention, l’intelligence, la volonté, l’énergie, la
faculté d’analyser, la confiance, la joie, le calme, conduisant finalement à la
plus haute sagesse qui voit les choses telles qu’elles sont et qui atteint la
Vérité Ultime, le Nirvana.
La
véritable méditation bouddhique, appelée
vipassana pour « vision » de la nature des choses,
est une méthode analytique basée sur l’attention, la prise de conscience, la
vigilance, l’observation. Cette méditation ne fuie pas la vie, elle se fait en
rapport avec elle, avec nos activités quotidiennes. Une première étape
méditative est « l’attention à la respiration », pour laquelle une
position assise est nécessaire. Il s’agit simplement de se focaliser pleinement
sur sa respiration normale. L’exercice améliore les facultés de concentration,
et procure une grande détente. Les autres formes de méditation peuvent se faire
debout, voir même en marchant.
L’une
d’entre elles consiste à se rendre attentif à tout ce que l’on fait, actes ou
paroles, dans la routine quotidienne de la vie. La vraie vie, c’est le moment
présent, et non pas les souvenirs ou les projections dans le futur. Le but est
de s’oublier complètement et se perdre dans ce que l’on fait. Dès qu’un orateur
devient conscient de lui-même et pense « je m’adresse à un
auditoire », son discours est troublé et le cours de ses pensées rompu.
Toute grande œuvre – artistique, poétique, intellectuelle ou spirituelle – est
accomplie dans le moment où son créateur est complètement absorbé dans son
action, où il s’oublie absolument, où il est débarrassé de la conscience de
soi.
Une
forme de méditation concerne notre propre esprit. Il s’agit de le regarder en
face, posément, et de comprendre ses mécanismes, ses réactions. Il ne s’agit
pas d’une attitude critique, ni de juger et de discerner ce qui est juste et
faux ou bien et mal. Il s’agit simplement d’observer, d’être attentif,
d’examiner. Cela permet une distanciation vis-à-vis des passions et émotions,
négatives ou positives.
Une
autre forme de méditation porte sur les sujets moraux, spirituels et
intellectuels.
Le
moine s’entraîne d’abord à réfléchir perpétuellement sur sa vie physiologique,
pour prendre conscience de tous les actes qu’il accomplissait jusque-là
automatiquement. Cette lucidité ininterrompue lui confirme la friabilité du
monde phénoménal et l’irréalité de l’âme : elle contribue surtout à
« transmuter » l’expérience profane. Ensuite, le moine peut aborder
les techniques : les méditations (
jhana), les recueillements (
samapatti) et les concentrations (
samadhi).
Dans
le premier
jhana, le moine se détache du
désir et en éprouve joie et félicité accompagnées d’une activité intellectuelle.
Dans le second
jhana, il obtient
l’apaisement de cette activité intellectuelle et connaît la sérénité. Le
troisième
jhana le détache de la
joie. Il demeure indifférent, pleinement conscient, et éprouve la béatitude de
son corps. Le quatrième et dernier
jhana lui fait renoncer à la joie comme la douleur, et obtient un état de
pureté absolue, d’indifférence et de pensée éveillée.
Les
4
samapatti poursuivent cette
purification. Vidée de ses contenus, la pensée est concentrée successivement
sur l’infinité de l’espace, sur l’infinité de la conscience, sur la
« nihilité », puis atteint un état qui n’est « ni conscience ni
inconscience », proche de la catalepsie. Il « touche le
Nirvana ».
Les
samadhi sont des exercices yogiques de
durée plus limitée qui servent surtout d’entraînement psycho-mental.
Les
exercices yogiques doivent être pratiqués pour être complètement compris. Ils
expérimentent des états de conscience qui se situent au delà des mots. Toutes
les vérités révélées par le Bouddha devaient être « réalisées » à la
manière yogique, c’est-à-dire méditées et « expérimentées ».
On
distingue 4 étapes dans la voie de la délivrance :
- L’« entrée dans le
courant » est l’étape atteinte par le moine débarrassé de ses erreurs
et doutes (il ne renaîtra que 7 fois)
- L’« unique
retour », pour celui qui a réduit la passion, la haine et la sottise
(une seule renaissance)
- Le « sans
retour » pour le moine affranchi complètement des erreurs, doutes et
désirs (il renaîtra dans un corps de dieu et obtiendra ensuite la
délivrance)
- Le « méritant » (arhat), purgé de toutes les
impuretés et passions, doué de savoirs surnaturels et de pouvoirs
merveilleux (il atteindra le Nirvana dès la fin de sa vie)
3.8. La morale bouddhiste et la sociétéThéoriquement,
il n’y a pas de cérémonie ou de baptême pour devenir bouddhiste. Si l’on
comprend l’enseignement du Bouddha, si on a la conviction que cet enseignement
est la voie juste et si on s’efforce de le suivre, alors on est bouddhiste.
Mais, traditionnellement, dans les pays bouddhistes il y a un baptême et une
cérémonie d‘intronisation. De même, la tradition a introduit des cérémonies
cycliques. La plus grande de toutes les fêtes bouddhiques a lieu le jour de la
pleine lune du mois de mai. Elle est connue sous le nom de
Vesak, et célèbre la naissance, l’Eveil et la mort du
Bouddha.
Il
n’y a pas non plus de mariage bouddhiste, mais souvent un moine vient prononcer
une bénédiction à cette occasion, après la cérémonie civile. Par contre les
moines bouddhistes officient aux cérémonies funèbres et y prononcent un sermon
de consolation.
Le
Noble Sentier Octuple s’adresse à tous, sans distinction. La morale bouddhiste
induit un respect entre les gens (famille, serviteurs, religieux, …). Il
enseigne la non violence et la paix : « Jamais par la haine la haine
n’est apaisée ; mais elle est apaisée par la bienveillance. C’est une
vérité éternelle. »
Le
bouddhisme ne considère pas le bien-être matériel comme une fin en soi ;
c’est seulement un moyen en vue d’un but plus haut et plus noble. Un certain
minimum de conditions matérielles est favorable au succès spirituel.
L’enseignement du bouddha touche aux questions sociales, économiques et
politiques. Il affirme que la pauvreté est une cause d’immoralité et de crimes.
Le bouddha suggère de mettre fin à la criminalité en améliorant la condition
économique populaire. Le Bouddha tenait donc le bien être économique pour une
condition du bonheur humain, mais un progrès seulement matériel ne rime à rien.
Les
10 devoirs du dirigeant : (1) libéralité, générosité et charité ; (2)
un caractère moral élevé ; (3) sacrifier tout au bien du peuple ; (4)
honnêteté et intégrité ; (5) amabilité et affabilité ; (6) austérité
dans les habitudes ; (7) absence de haine, mauvais-vouloir,
inimitié ; (
non-violence ; (9) patience, pardon, tolérance,
compréhension ; (10) non-opposition, non-obstruction à la volonté
populaire.
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