#1 La prise de refuge
Lorsque nous décidons d'entrer dans la voie du dharma (l'enseignement de Bouddha), il y a des conditions authentiques préliminaires qui vont assurer la justesse de notre progression c'est-à-dire le succès de notre pratique. Parmi ces conditions, il y a tout d'abord ce qu'on appelle "prendre refuge". Prendre refuge, c'est développer l'intention altruiste, l'intention parfaitement pure, et donc développer le cœur d'une pratique continue. Nous dédions pour finir ce mérite, cette activité positive, au bénéfice de tous les êtres, dans l'intention qu'ils obtiennent tous la libération, la réalisation de l'état de Bouddha.
La prise de refuge n'est pas simplement un acte ritualisé ou spécialisé, c'est avant tout une intention. Peut-être même plus profondément qu'une intention, un désir et un souhait profond ainsi qu'une confiance. Si nous pouvions trouver un mot qui regroupe à la fois le sens d'intention et de confiance, nous aurions peut-être quelque chose qui s'approche d'aspiration-confiance. Et c'est sur la base de cette aspiration-confiance que nous allons prendre refuge. Prendre refuge dans les trois joyaux, donc dans le but: le Bouddha; le chemin du dharma: l'enseignement; et les moyens: la communauté des pratiquants ou Sangha. Cette aspiration, c'est l'aspiration à utiliser les moyens et ce qui est mis à notre disposition pour avancer, dans l'intention profonde de libérer tous les êtres progressivement. Il s'agit de se libérer soi-même de l'existence conditionnée, puis d'en libérer tous les êtres. Et lorsque nous prenons ce refuge, à la fois relatif et provisoire, nous nous protégeons face aux problèmes et aux difficultés rencontrés ici et maintenant, dans cette existence et dans ce monde. En même temps, c'est un refuge au sens ultime, dans le sens où il libère de l'existence conditionnée, par la pratique et par l'évolution progressives. Ce refuge permet d'avancer, de se libérer peu à peu et de se mettre au service des autres. Cette liberté acquise permettra ultérieurement de servir tous les êtres dans cet état de libération.
Cette intention profonde est ce qui va qualifier le sens du refuge et le maintien de l'engagement. Le vœu du refuge, c'est cette intention qui va également le définir. C'est l'intention d'avancer, de progresser, le souhait qu'on a de libérer tous les êtres qui fait à la fois l'engagement et le maintien de l'engagement. Et lorsque cela est assuré d'une façon stable et permanente, tous les êtres sont heureux. Tous les êtres qui sont à l'intérieur de ce mode d'existence conditionnée, qu'on appelle le Samsara, se réjouissent de cet engagement, de cet effort constant, parce qu'ils savent qu'à travers cet effort et cet engagement, c'est leur libération qui est en jeu et en devenir. Donc, la condition d'accès primordiale à la voie vers l'éveil, c'est la prise de refuge qui est une intention, une aspiration de confiance et le souhait d'établir tous les êtres dans cet état de libération.
L'existence conditionnée
La difficulté est la relation à la fois confuse et passionnelle que nous établissons avec ce mode d'existence. Nous ne reconnaissons pas la nature défectueuse et douloureuse de ce conditionnement. A cause de l'ignorance, et de la confusion qu'elle entraîne, nous ne pouvons pas voir la nature profondément défectueuse et douloureuse qui régit le mode d'être qui est le nôtre. Au contraire, nous avons créé une sorte de bien-être. Nous nous sommes en quelque sorte arrangés de cet état de fait et y avons trouvé notre compte. Nous y projetons nos espoirs, nos désirs, et nous essayons, le plus clair de notre temps et avec toute notre énergie, d'accomplir et de réaliser nos espoirs, sans voir que la trame même de ce travail est défectueuse et ne peut apporter que des ennuis. Puisque nous ne voyons pas cela, soit par véritable ignorance, soit par inconscience à ce sujet, nous restons prisonniers de ce modèle conditionné, nous l'entretenons, nous avons même peur de le quitter, nous sommes totalement fascinés par ce qui s'y passe. C'est le théâtre de tous nos espoirs, de tous nos désirs. Mais nos désirs et nos espoirs sont généralement réalisés à l'inverse de ce que nous souhaiterions, c'est-à-dire qu'ils le sont en douleur et en difficultés. Donc là, il y a frustration. Il y a une sorte de malaise qui est d'essayer d'obtenir ou de réaliser un bonheur stable et durable dans une structure qui, par nature, par définition, par essence, est impermanente, défectueuse et douloureuse. Le problème essentiel des êtres dits "ordinaires", c'est de ne pas croire à cette réalité: ne la voyant pas, ils restent dans la fascination, ils projettent leurs désirs et leurs espoirs et donc continuent à tourner dans ce cycle d'existence conditionnée, le Samsara.
A l'inverse, un être sage, un être qui est dans cet esprit d'aspiration et de souhait vers l'éveil, qui est dans le sens du refuge, s'efforce de percevoir la trame, la réalité de cet état, dans tous ses aspects, sous toutes ses facettes, et d'en voir la nature essentiellement douloureuse. C'est ce qu'a fait le Bouddha Shakyamouni, il a dit dans ses enseignements: "dans le cycle des existences, le bonheur ne peut demeurer comme rien ne demeure sur la pointe d'une aiguille. Il n'y a aucune possibilité." Il s'est détourné de cette fascination que l'être ordinaire a pour l'existence conditionnée et ainsi il s'est libéré. A l'aide de la pratique, il a pu atteindre une libération totale. Mais l'acte premier du chemin vers l'éveil, après le refuge, c'est de bien réfléchir sur la nature essentiellement douloureuse du cycle de l'existence, de nous libérer de la fascination qui est l'appât, qui nous rend prisonniers de nos propres espoirs et de nos propres désirs.
Notre vie commence naturellement par la naissance et nous en avons également une mauvaise perception. La naissance est un acte mortel puisque c'est à partir de là que le compte à rebours de notre mort est déclenché. Sans bien comprendre la réalité de l'impermanence, nous pensons, avec beaucoup de confusion, qu'à partir de la naissance nous grandissons. En fait, nous vieillissons. Notre vision des choses, c'est que nous allons grandir, aller vers quelque chose qui est de l'ordre de l'accomplissement de nos rêves, du développement de notre personnalité, que nous allons pouvoir agir. Nous sommes déjà dans ce schéma de projection des désirs, des espoirs, avec l'impression qu'aujourd'hui nous ne pouvons pas faire grand-chose de convenable, mais que demain nous ferons mieux. Nous projetons beaucoup sur demain, sur le futur, et au fond, peut-être que demain sera pire qu'aujourd'hui. Ce sera la déception parce qu'en fait, nous sommes dans un schéma, dans une logique d'espoir, d'attente, de rêves. La réalité, la vision juste, c'est de se dire qu'à partir du moment où nous naissons, les jours, les instants sont comptés et qu'en plus, nous ne savons pas quand va s'arrêter ce cycle.
Dans l'optique de l'éveil, du dharma, il y a un réajustement nécessaire à faire de notre vision du monde. Il faut voir la nature essentiellement douloureuse du cycle conditionné de l'existence, puis voir la réalité incontournable de l'impermanence. Depuis le moment de notre naissance, nous allons inéluctablement vers la disparition, vers la mort, vers la cessation et, dans ce temps, nous sommes en train de tirer des plans sur la comète, sur un avenir incertain avec beaucoup d'espoirs et d'investissements émotionnels. Ils ne seront peut-être pas couronnés de succès et vont certainement nous apporter nombre de désillusions, voire de grandes déceptions. Il faut donc intégrer profondément cette vision de la réalité de l'impermanence.
#2 L'impermanence
Notre environnement habituel, notre corps, ce qui nous entoure, notre monde, nos relations, nos amis, sont des phénomènes qui se manifestent à travers l'accumulation karmique, à travers des causes et des conditions qui façonnent l'avènement de ces différents modes d'existence. C'est une sorte de projection, de grand théâtre karmique, dans lequel nous évoluons avec notre passif, avec nos espoirs et nos craintes. Au moment de la mort, ces conditions karmiques qui ont fait notre existence, avec tout ce que cela comporte, arrivent à leur terme, et l'environnement disparaît. Il y a cessation. Si nous sommes totalement investis dans cette illusion d'existence, nous nous trouvons alors complètement perdus, dans un total désarroi parce que tout ce qui faisait nos repères, qui était en quelque sorte des miroirs pour confirmer notre existence, disparaît.
Il ne nous reste plus rien. Nous sommes profondément seuls. Nous avons toujours été seuls, mais nous avons peut-être eu l'illusion d'être entourés, d'avoir des choses à faire, d'être importants. Au moment de la mort, nous nous apercevons que cette illusion prend fin et que nous sommes totalement seuls. Si nous n'avons pas su utiliser l'existence, l'illusion, pour apprendre à développer cette confiance dans le sens du refuge, dans cet instant profond de solitude, nous sommes totalement perdus. Il y a là une immense souffrance, un désarroi, qui est le propre de cette expérience de la mort. Si nous réfléchissons à cet instant de la mort qui va arriver et au désarroi qui pourrait survenir, puisque tout est impermanent, nous avons une raison supplémentaire de développer le sens du refuge, d'apprendre dès maintenant à trouver un soutien qui sera efficace au moment de la mort, lorsque tout s'écroule. Ce qui restera, ce sera notre esprit, notre façon de voir les choses, ce que nous aurons développé dans le courant de notre esprit en termes de confiance, d'expérience, de réalisation. A ce moment-là, nous pourrons effectivement prendre refuge ou non. Prendre refuge profondément, c'est-à-dire prendre refuge dans l'ami spirituel, dans le maître, et là, il y a une notion importante.
L'ami spirituel ultime, ce n'est pas simplement la personne physique. Si nous nous contentons de rencontrer de temps en temps physiquement le lama, nous nous arrêtons finalement à cette enveloppe, et notre chemin de refuge auprès du maître finit là. Nous disons "bonjour Lama", et c'est tout. Mais au moment de la mort, lorsque l'environnement et le lama physique disparaissent, nous sommes également perdus à cause de nos réflexes et de nos habitudes qui nous font dire: "mon lama est aux États-Unis", ou "mon lama est en Inde", ou pire, mon lama est mort; alors, où est mon refuge maintenant ?".
Nous n'avons pas intériorisé la réalité de l'esprit du maître. C'est le travail de l'existence, c'est le chemin à faire dans cette vie pour qu'au moment de la mort nous n'ayons aucun doute quant à la nature de l'ami spirituel, du maître. Ainsi, lorsque nous prendrons refuge, le maître sera présent, bien qu'il soit décédé, bien que son corps ait disparu, bien que l'ami spirituel soit très loin physiquement.
Il y a un travail d'approfondissement du sens du refuge à faire. Il ne faut pas rester dans une sorte de superficialité de la relation maître à disciple. Il est essentiel de bien intégrer cette réalité de /'impermanence et de bien comprendre ce qui se passe au moment de la mort. Il s'agit de prendre conscience que notre environnement disparaît, que ce qui reste disponible est ce qu'on a profondément acquis dans le courant de notre esprit, en termes de réalisation, de confiance, de pratique du dharma. Cette prise de conscience génère un sentiment d'urgence pour maintenant. Nous nous rendons compte qu'ici et maintenant il y a une urgence, que cet instant présent négligé pourrait nous être fatal si nous venions à mourir dans la journée ou dans la soirée. Avant que la mort survienne, il faut utiliser, le plus possible, chaque instant pour développer ce sens du refuge, pour comprendre profondément ce qu'est l'ami spirituel, et réaliser cette relation au maître. Ne considérez pas que vous êtes immortels, arrêtez de penser que les choses vont rester dans l'état, comme ça, sans changer, et que demain sera un avenir radieux, prometteur de bonheurs à venir; parce que, en fait, demain se construit à partir de maintenant. Tout est né du jeu de l'interdépendance, des causes et des conditions. Donc, tout est une manifestation des actes antérieurs du corps, de la parole et de l'esprit. C'est ce qui façonne notre environnement et aussi notre façon de voir les choses. C'est maintenant que nous devons veiller à développer la sagesse, le sens du refuge, la réalisation de ce qu'est le maître, et adopter un mode de vie où l'attention que nous portons à nos actions nous assure d'un avenir qui sera un support adéquat et parfait pour notre chemin vers l'éveil. Ne considérons pas que cet instant présent est un instant éternel, que nous sommes immortels et que demain sera naturellement heureux. Le bonheur de demain se construit maintenant, et notre bonheur au moment de la mort s'édifie également dans cet instant.
La loi de causalité
Ignorer la genèse de la structure du mode de l'existence conditionnée, comment elle vient à se manifester et à travers quelles conditions, entretient l'illusion d'une sorte de liberté où l'on pourrait construire, essayer d'amasser des biens, et éviter les difficultés. En fait, il y a une composante karmique dans notre existence. Le monde dans lequel nous évoluons est la projection et la production d'un passif karmique. Nous vivons avec une certaine vision des choses qui est aussi le résultat de ce que nous avons été ou de ce que nous avons accompli à travers le corps, la parole et l'esprit. Donc, nous sommes dans un univers avec une façon de voir les événements, de penser, avec certaines aspirations et certaines tendances qui font croire à un déterminisme total où l'avenir est bloqué. Le présent est fortement imprégné, conditionné par les actions antérieures et donc, lorsque nous ignorons cette réalité, dans cet instant présent, nous essayons d'amasser, d'attirer à nous tout ce qui à nos yeux représente le bonheur et l'agréable, et nous n'y arrivons pas toujours, même en fournissant beaucoup d'efforts. Donc, il y a frustration. Nous essayons aussi d'éviter tout ce qui est à nos yeux douloureux, désagréable, sans toujours y parvenir. Les choses s'élèvent, se manifestent, apparemment selon leur propre logique, avec leur propre volonté. En les suivant, nous sommes pris dans ce jeu de l'espoir et de la crainte, des désillusions, déceptions et frustrations qui sont notre lot quotidien. Nous nous efforçons de construire cet instant, de profiter du meilleur et de rejeter le pire sans avoir présent à l'esprit que cet instant est en fait conditionné.
Nous-mêmes, à l'intérieur de notre environnement, sommes conditionnés par tout ce que nous avons été. Nous sommes le résultat, le produit de nos actes antérieurs. Si cela est bien compris, du fait que cet instant est très limité et qu'à l'intérieur de ce conditionnement notre marge de manœuvre est faible, nous avons alors une certaine liberté, qui est de faire un bon choix pour demain, pour le futur, et de préparer des lendemains qui seront moins conditionnés, qui seront beaucoup plus libres. Le conditionnement sera beaucoup plus ouvert, ce qui nous permettra de mieux comprendre le sens profond du dharma et d'aller vers l'éveil.
Cet instant, ce que nous vivons maintenant, est totalement conditionné par les règles du karma. Nous sommes dans une manifestation, un déploiement des résultats du karma. A l'intérieur de ce conditionnement, penser que nous sommes les maîtres du jeu, que nous faisons ce que nous voulons, que nous avons toute latitude ou toute liberté pour accomplir et assouvir nos désirs, pour rejeter nos craintes et nos angoisses, est une profonde erreur.
Il faut bien comprendre cette règle, pour en tirer des leçons, savoir que ce que nous vivons maintenant est le résultat de ce que nous avons été et que si nous ne voulons plus revivre tout cela, il faut agir en conséquence dès maintenant. Il faut savoir tirer des leçons du passé pour que dans cet instant, avec le peu de liberté dont nous disposons, nous puissions préparer un avenir qui soit plus ouvert, plus libre et qui, d'une façon générale, mène à l'éveil.
A l'heure actuelle, les variétés de bonheur et de souffrance, qui sont toutes très différentes les unes des autres, sont très personnelles, c'est-à-dire qu'il n'y a pas une sorte de ligne générale, de schéma classique, puisqu'il y a autant de cas que d'individus. Ce que nous vivons, ce que nous expérimentons, nous est personnel. C'est à chaque fois une action intime, qui va donner naissance à un résultat, un fruit, qui sera aussi individuel. Donc, il faut bien comprendre cet autre aspect du karma, la relation entre les causes initiales et les fruits que ces causes portent, à savoir que ces actes nous sont très intimes. Donc, parfois les craintes qu'une action négative accumulée par quelqu'un d'autre puisse mûrir en nous ou bien que notre travail, notre développement puisse être en quelque sorte piraté par autrui sont des idées qui n'ont pas de fondement ni de terrain. Ce sont simplement des craintes, des illusions. Il faut comprendre que les bonheurs que nous rencontrons dans cette existence maintenant, comme les difficultés et les souffrances, sont le résultat de nos actes antérieurs personnels. C'est pour cela qu'ils sont aussi multiples, aussi différents, et que dans des situations relativement similaires, chacun va éprouver quelque chose de très unique et de très intime. Ayant bien compris cela, nous sommes conscients de notre responsabilité, c'est-à-dire que nous ne pouvons pas remettre entre les mains de quelqu'un d'autre ce travail et dire "faites-le pour moi". Il y a là la nécessité de nous impliquer personnellement, intimement, dans le travail au niveau du corps, de la parole et de l'esprit, en sachant que les actes négatifs seront vécus par nous, et par nous seuls, à travers le corps, la parole et l'esprit, et que les conditions positives, les actes intelligents, pleins de sagesse, seront aussi expérimentés par nous-mêmes à travers le corps, la parole et l'esprit. L'acte initial, la cause, et le fruit qu'il va porter seront expérimentés d'une façon totalement personnelle. Il y a une notion de responsabilité individuelle qui est en jeu.
L'intention
Voyant que les circonstances de notre existence sont le fruit des actions antérieures du corps, de la parole et de l'esprit, nous essayons de remonter un peu plus en amont cette chaîne de causes interdépendantes. Nous nous apercevons qu'il y a, à la base, une intention. L'intention qui sous-tend toute action du corps ou de la parole. C'est là qu'il va falloir être vigilants, puisque cette intention sera bonne ou mauvaise. Si l'intention est juste, si notre esprit est dans la direction de l'éveil, dans le sens du dharma, alors toutes les actions du corps et de la parole que cet esprit va impulser seront justes. Si nous portons attention à notre motivation, à notre intention, nous pouvons être sûrs que les actes du corps et de la parole seront justes. A l'inverse, si nous ne sommes pas conscients de notre motivation, si l'intention est erronée, qu'elle va dans le sens de l'égoïsme et de l'ignorance, cette intention va naturellement porter des fruits qui seront des fruits de douleur, à travers le corps et la parole, parce que dans la structure corps, parole, esprit, il est dit, traditionnellement, que l'esprit est le roi et que le corps et la parole sont les serviteurs. Dans un système à peu près normalement constitué, les serviteurs obéissent à la hiérarchie, au roi, et donc si le roi et l'esprit ont l'intention juste, les actes du corps et de la parole seront dans la droite ligne de cette intention. C'est donc l'intention qu'il faut interroger à chaque fois et qu'il faut observer.
L'esprit d'éveil
Lorsque notre esprit est totalement imprégné de cette intention juste, c'est un esprit altruiste, qui est tourné vers les autres, qui n'a pas de retour égoïste, qui n'est pas sous l'influence des émotions perturbatrices ni de l'ignorance, qui ne porte pas la moindre trace de malveillance. Il est fondamentalement bon et il s'exprime au travers d'actes du corps et de la parole. Donc, les actes sont bons et vont dans cette direction de l'altruisme, de la générosité, de la sagesse, qui sont les qualités de ce que l'on appelle l'esprit de l'éveil, la bodhichitta. Parce qu'il y a une intention juste, il y a une bienveillance foncière, une bonté fondamentale, qui s'exprime à travers les actes du corps et de la parole, témoins de l'esprit de l'éveil, de la bodhichitta.
L'esprit malveillant se comprend comme malveillant à divers degrés. Une malveillance essentielle se caractérise par l'égocentrisme, par l'égoïsme, puisque c'est aux dépend des autres que notre bonheur sera assuré, ou parce que nous nous occupons seulement de nous-mêmes, que nous délaissons les autres. Donc, il y a une malveillance essentielle qui est l'égoïsme, et puis cette malveillance va se développer, se ramifier, se multiplier et donner naissance à toutes les émotions, à tous les états émotionnels comme la colère, la jalousie, l'orgueil.
L'esprit bienveillant, l'esprit altruiste, c'est un esprit qui n'est pas centré sur son intérêt propre, sur l'obtention de la réalisation de ses désirs et l'évacuation de ses craintes. C'est un esprit qui est totalement tourné vers le bienfait d'autrui, donc qui est fondamentalement bon. Si nous développons cet esprit bon et cette intention d'esprit altruiste et bienveillant, non seulement nous déployons les qualités d'action, nous préparons un lendemain d'ouverture et finalement une voie vers l'éveil, mais nous nous débarrassons en même temps de toutes les émotions perturbatrices qui viennent polluer le courant de notre esprit. Si nous sommes fondamentalement bons, c'est-à-dire sans intérêt égocentrique et égoïste, la colère ne s'élève pas, puisque nous n'avons pas de territoire à défendre. La jalousie ne s'élève pas, parce que nous n'avons pas de compétition à remporter. La jalousie est le signe que notre esprit n'est pas fondamentalement bon, car si le bonheur des autres se réalise, en principe, nous devons être heureux, puisque c'est ce à quoi nous aspirons. Si cela nous dérange, nous met mal à l'aise, c'est qu'en nous il y a une sorte de compétition qui s'établit, un rapport à notre propre succès, notre propre bonheur, notre propre réalisation. Nous plaçons notre bonheur avant celui des autres. Là, nous avons la preuve de notre absence d'esprit altruiste, l'absence de l'esprit bienveillant. Développer une intention altruiste, une intention juste, nous assure non seulement que nos actions sont correctes et donc que notre avenir est juste dans le sens de l'éveil, mais nous permet également de diminuer en nous les émotions, leur influence perturbatrice dans le courant de notre existence. Il y a un double bienfait dans le développement de l'intention altruiste.
La pratique et le sens du dharma
Il y a des pratiquants qui s’attachent beaucoup à la forme, à la technique du dharma plutôt qu’à son esprit et qui partent bille en tête. Ils s’entraînent à une sorte de course pour faire beaucoup de choses, remplir l’espace avec de nombreuses pratiques. Ils passent totalement passer à côté de l'esprit du dharma tel que nous venons d'en parler. Si nous partons dans cette direction un peu excités, émoustillés par "l'emballage", nous ne voyons pas, nous n'appréhendons pas ce qu'est vraiment le dharma, c'est-à-dire l'essence, cette compréhension du sens du refuge, de la nécessité de développer une intention juste, altruiste, du sens profond que doit avoir la relation maître à disciple. Nous restons très en surface, parce que nous nous amusons un peu avec cette spiritualité, c'est quelque chose d'émoustillant, d'intéressant, et nous restons dans la structure habituelle qui consiste à prendre ce qui nous apparaît comme agréable. Nous jouons avec, et nous passons à côté du sens du dharma. Si nous ne faisons pas cet effort d'approfondissement, de compréhension des bases comme le sens du refuge, la réalité de l'impermanence, le fonctionnement du karma, si cette connaissance n'affecte pas en profondeur notre mode d'être et notre façon de voir les choses, alors notre pratique du dharma ne portera pas de fruits. Nous restons dans un schéma très ordinaire qui est de prendre ce qui nous paraît agréable. Cette attitude est totalement stérile. Il est important de nous calmer un peu, d'être un peu moins excités face à cette sorte de fascination de la découverte.
A partir d'un certain point, il faut essayer de comprendre le cœur des choses, d'approfondir cette connaissance. Il ne faut pas qu'elle ne soit qu'une connaissance intellectuelle, mais qu'elle vienne totalement imprégner notre façon d'être, notre façon de voir les choses, qu'elle transforme en profondeur notre vision. Si nous avons procédé à cette transformation, le reste suivra naturellement: la technique, la pratique formelle, les méditations à accomplir quotidiennement, le déroulement de la voie de pratique qu'offre la tradition. Tout cela va se faire simplement, puisque c'est le résultat de l'intention juste. C'est notre déploiement d'une recherche juste. Donc, nous serons évidemment dans le flot de la pratique la plus correcte possible. En amont, il faut faire ce travail d'intention, de réflexion, sur les données de base fondamentales du dharma et les intégrer au plus profond de notre être.
Les émotions
Il faut utiliser la perspicacité de notre esprit pour percevoir tous nos travers. Utiliser les émotions qui sont les nôtres lorsque nous abordons la pratique du dharma. Si nous n'avons pas bien compris le sens profond du dharma, nous restons dans la superficialité de cette pratique, soumis aux différentes émotions. L'émotion clef dans la pratique, c'est souvent l'orgueil: nous voulons être reconnus par le maître par exemple, être le disciple favori et être au premier rang. Nous nous sentons magnifiés, grandis, comme investis d'un statut supplémentaire et nous sommes alors très heureux et nous reconnaissons la grandeur du maître. En fait, c'est simplement notre orgueil qui a grandi, ce n'est pas la grandeur du maître. A l' inverse, si le maître, pour une raison ou une autre, ne nous remarque pas, qu'il porte sur nous un regard absent ou vide, nous nous sentons oubliés, abandonnés, rejetés, et nous sommes frustrés et en colère.
L'orgueil vient complètement polluer notre esprit, et nous ne sommes pas dans le cœur du dharma mais dans l'apparence, le dharma de spectacle. Lorsque le maître arrive ou repart de la salle d'enseignement, nous essayons d'avoir un petit mouvement, de nous faire repérer pour avoir un petit geste, recevoir quelque chose, avoir une reconnaissance de notre différence, du fait de notre supériorité. Si jamais le lama passe et ne répond pas à cet espoir, notre fierté est un petit peu blessée, nous sommes froissés et puis, de cette fierté, ou de cet orgueil, les autres émotions vont s'élever. Ce peut être la compétition avec les autres pour être le plus en avant possible sur le chemin, ou le désir de paraître le mieux possible, et finalement monte la colère vis-à-vis des autres qui nous prennent la place. Toutes les émotions viennent polluer le courant de notre esprit et s'élèvent sur la base de la fierté, de l'orgueil, qui est la source de ces émotions. Lorsque nous avons compris le sens profond du dharma, nous nous attachons à observer, à déjouer les pièges de l'orgueil. Regarder en nous-mêmes et voir les mouvements émotionnels afin de les désamorcer, avant qu'ils n'aient des conséquences: là est le sens du dharma.
L'étude
Il en va de même avec l'étude du dharma. Si notre esprit n'est pas dans cette direction juste, nous restons dans le cas de figure habituel qui est l'acquisition d'un savoir; pour paraître, pour parler avec les autres, pas pour communiquer un message de sagesse, mais pour exposer notre connaissance, notre savoir, notre richesse, notre grandeur. Notre communication et, plus en amont, la volonté d'étudier, sont motivées par l'envie de paraître et d'avoir un retour, c'est-à-dire une reconnaissance pour que les autres disent de nous: "Qu'il est savant !", "qu'il parle bien". Cela va être une joute oratoire pour arriver à détruire l'autre, et le dharma n'a plus rien à voir dans cette histoire. Il faut vraiment, si nous voulons être au cœur du dharma, regarder en nous-mêmes et chercher quelle est notre motivation profonde. Pourquoi communiquons-nous le sens du dharma, pourquoi parlons-nous du dharma avec les autres ? Est-ce pour nous mettre en avant ? Est-ce pour avoir l'identité de "celui qui sait" ? Est-ce l'orgueil qui nous motive ? Ou est-ce un intérêt profondément bon et altruiste ? Parce que, si c'est un intérêt altruiste et bon, si quelqu'un arrive avec plus de savoir, plus d'expérience que nous, nous sommes alors très heureux d'apprendre. Nous pouvons juger aussi de notre intention en regardant notre réaction .
L'introspection
Nous avons tendance à centraliser toutes les informations, c'est-à-dire que tout ce que nous recevons, en termes de perceptions sensorielles, nous le jugeons. Nous lui donnons une sorte de qualité, de défaut, à la lumière de nos intérêts. Nous sommes constamment en train de juger le monde. "J'aime, j'aime pas, c'est bien, c'est pas bien j'aurais peut-être fait comme ça, j'aurais préféré que les choses soient comme ceci ou comme cela" et forcément cela crée beaucoup de tension, beaucoup d'amertume, beaucoup de jalousie, beaucoup de colère, un flot d'émotions. Ce flot d'émotions est parfois extériorisé, c'est-à-dire que nous crions notre désaccord et nous nous battons contre ce monde qui ne va pas dans le sens souhaité. Souvent, nous ne pouvons pas l'exprimer, nous le gardons à l'intérieur, et à l'intérieur c'est encore pire et ça fermente. Ca va, ça vient, ça grandit et cela va être la base de tous nos comportements malveillants et agressifs. Tout ça parce qu'au début nous n'avons pas été capables de nous observer intérieurement dans ce jugement permanent des autres. Il nous a été impossible de regarder en nous-mêmes et de nous dire "si je juge ceci et cela, ce n'est pas sur une base objective du bien et du mal ou de ce qui est à faire, ou de ce qui est à éviter, mais c'est sur une base très subjective qui est ce je crois être juste et ce que je veux défendre". Nous jugeons le monde de façon très subjective avec les valeurs de l'ego.
Si, selon le dharma, nous pouvions intérioriser notre regard sur cette tendance à juger le monde à l'aulne de nos intérêts personnels, de notre vision égoïste, nous apprendrions à nous défaire progressivement de tout ce qui est la racine des émotions, des colères, des intolérances, des rejets... Quand nous pourrons, à la source, dire: "le monde est différent, les gens pensent différemment, si je suis gêné par ceci et par cela, c'est parce que cela fait écho en moi et vient choquer mon point de vue, ma vision subjective des choses, mes espoirs et mes désirs", nous commencerons à nous défaire de tout ce qui donne naissance aux émotions et à tous les conflits, surtout si nous sommes aptes à lâcher ce fonctionnement et à nous appuyer sur une vision plus objective qui est exprimée par le dharma et qui va dans le sens de l'éveil. Notre esprit sera alors en permanence paisible. Il sera paisible au sens du dharma, c'est-à-dire dans le sens de la justesse des choses, dans le sens de l'éveil, et il pourra voir ce qui ne va pas dans le sens de l'éveil. La justesse dans les intentions, dans les actes de corps et de parole, sera plus aiguisée.
C'est cela le dharma de l'intérieur, le dharma profond, essentiel, à l'inverse d'un dharma de superficialité qui juge le monde.
Quand nous pouvons transformer la vision des choses et développer cette justesse, alors tous les obstacles et les difficultés relatives, les problèmes de la vie de tous les jours, ici et maintenant, sont transmutés, libérés. Toutes les difficultés ultimes, tout ce qui ferait obstacle à notre obtention de l'éveil, est libéré. Cela vaut la peine de faire ce travail d'introspection en permanence.
Les relations conflictuelles avec les autres viennent du fait que nous sommes incapables d'observer le courant de notre propre esprit. Nous attribuons aux autres nos névroses, c'est-à-dire que lorsque, par exemple, notre esprit est sous l'emprise de la jalousie, nous voyons un monde de jalousie comme si nos yeux en étaient affectés, le monde entier en prend alors la couleur. Nous ne sommes pas habitués à nous intérioriser. Nous observons le monde et le jugeons: ainsi, nous pensons que si telle personne fait ceci, prend la place de celui-là, c'est parce qu'elle est jalouse. Nous projetons sans cesse nos visions sur le monde. Nous attribuons aux autres nos problèmes, parce que, regardant très superficiellement le courant de l'esprit, nous y apercevons les quelques qualités qui surnagent et nous nous disons que l'ensemble est acceptable. Nous projetons notre maladie que nous ne reconnaissons pas tout autour de nous. C'est valable pour la colère et pour toutes les émotions. Donc, ce qu'il faut faire, c'est se livrer à l'introspection. C'est très difficile parce que nous ne sommes pas habitués à agir ainsi. L'exemple tibétain, c'est: "l'œil ne peut pas voir son propre visage". En Occident, on dit: "on voit la paille dans l’œil de son voisin, mais on ne voit pas la poutre dans le sien." C'est ce principe qui fait que notre esprit ne s'observe jamais. Il faut donc utiliser la perspicacité de l'esprit, cette qualité vive, tranchante, que généralement nous appliquons aux autres, parce que nous les détaillons bien, nous les analysons, nous les étiquetons, nous voyons tous leurs défauts. Donc, cette qualité doit être utilisée pour observer notre esprit. Détournons le regard des autres pour le porter vers nous, de façon à analyser en profondeur le courant de l'esprit. Et là, nous allons nous apercevoir qu'il y a de l'ignorance, énormément de jalousie, de colère, de désir, des amoncellements d'émotions que nous n'avions jamais soupçonnés. Lorsque nous commençons à voir notre propre misère, celle des autres nous apparaît beaucoup moins importante. En fait, il y a beaucoup plus de travail à la maison que dans le monde. C'est en nous-mêmes qu'il faut commencer à évacuer, libérer, transformer toutes ces émotions que nous percevions avant chez les autres.
Dernière édition par karma djinpa gyamtso le Ven 04 Mar 2011, 19:23, édité 4 fois
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