Les cinq poisons et les cinq sagesses
Extrait d’un enseignement donné par Gangteng Toulkou Rimpoché (Jura, 4 mai 1997).
La bouddhéité ne consiste pas à quitter une contrée mauvaise, comme la terre, pour migrer vers une contrée heureuse, à se divertir dans une sorte de palais, dans une maison magnifique, n’est-ce pas ! La bouddhéité consiste à évacuer de son esprit la totalité des souillures de l’ignorance, à abandonner la totalité des causes les plus subtiles de la souffrance et à obtenir la plénitude des qualités, les plus subtiles soient-elles. C’est cela qu’on appelle bouddhéité. En bref la bouddhéité ressemble au fait de se réveiller, de sortir du sommeil, de retrouver ses esprits après avoir cuvé son vin, et ne concerne pas une contrée lointaine ! En deux mots, on peut dire que la bouddhéité consiste, après avoir secoué le sommeil de l’ignorance, à obtenir les qualités parfaites de la sagesse de Rigpa, aspect purifié résultant de la dissipation des voiles de l’ignorance. De telles qualités sont acquises. Abandonne-t-on ces souillures et des qualités parfaites sont obtenues. La paix, ce que l’on appelle le bonheur de la paix voit le jour grâce à cela, et dans la mesure où l’on possède en propre ce bonheur de la paix par la grâce, par la force de celui-ci on accomplira sans effort, dans la spontanéité, le bien d’autrui.
Lorsqu’on obtient de telles qualités quand bien même les (êtres des) trois Devenirs, les trois mondes s’élèveraient en ennemis pas un seul poil de notre corps ne saurait bouger. Pourquoi ? Parce qu’on est alors libre de toute forme de pensée faisant une saisie de substance (réelle des phénomènes), de toute pensée de colère-attachement, de toute saisie de colère-attachement.
Lorsqu’on obtient un tel bonheur intérieur celui-ci ne dépend pas des phénomènes externes, il n’a pas à s’appuyer sur les phénomènes externes, il n’a pas besoin de provenir des phénomènes externes, il n’a pas à être obtenu ainsi, ce bonheur, n’est-ce pas. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un bonheur purement intérieur. Une telle acquisition est appelée bouddhéité.
Le Bouddha Shâkyamouni est un Bouddha du Nirmânakâya qui s’est manifesté pour le bien des êtres, pour le bien d’autrui. Il s’est adressé à ses moines en disant « Bhikshou ! La souffrance doit être connue », puis « L’origine (de la souffrance) doit être abandonnée », il faut rejeter l’origine, c.-à-d. karma et Klésha, puis « Il faut s’en remettre au Chemin en son for intérieur. La Cessation (de la souffrance) ? doit être actualisée ».
Lorsqu’on énumère les cinq poisons dans l’ordre il faut d’abord mentionner le désir-appétence, puis la colère, la confusion, l’orgueil et la jalousie.
Les empreintes subtiles, ce qui est déposé sur le Âlaya (ou Réceptacle), ce qui se trouve dans l’élément du Réceptacle est ce qu’on appelle le désir. C’est une attente subtile, une saisie subtile. Lorsque celui-ci se manifeste, s’exprime, on parle alors d’appétence. L’appétence concerne l’aspect manifesté (du désir). Les empreintes stockées dans l’élément du Réceptacle sont la cause du désir. Tant qu’il n’y a pas d’agents circonstanciels il ne s’élève pas, il reste là, en latence, puis lorsque surgit un agent circonstanciel, aussitôt, sur la base de cet agent circonstanciel, il s’élève.
D’abord, au premier instant il y a simple vision, simple connaissance de l’objet. Au deuxième instant on pense « c’est ceci » et l’on commence à saisir. Après cela on pense « c’est bien, j’en ai besoin ! ». Cette forme d’espoir est ce que l’on appelle le désir-appétence. De plus, lorsqu’un homme voit une femme, ou qu’une femme voit un homme, pour que naisse le désir-appétence il faut qu’il y ait compatibilité entre le sujet et l’objet. Il faut que l’objet soit en accord avec soi. Un tel agent circonstanciel est requis. Sujet et objet sont-ils en accord et le désir-appétence peut naître, n’est-ce pas. En revanche, si sujet et objet ne sont pas en accord, même si les empreintes sont présentes, le désir-appétence ne saurait naître. C’est ainsi que cela se passe lorsqu’un homme voit une femme ou qu’une femme voit un homme. Y a-t-il accord avec son esprit et s’ensuit la naissance du désir-appétence, n’est-ce pas. Voilà ce qu’est le désir-appétence, cette forme d’ espoir après avoir pensé « c’est bien, j’en ai besoin ».
Pour la colère il faut qu’il y ait désaccord entre le sujet et l’objet. On parle alors de colère. S’agit-il par exemple de quelqu’un qui prononce des paroles blessantes, de quelqu’un qui nous a fait du tort, lorsqu’on voit cette personne au premier instant il n’y a qu’une simple connaissance, au deuxième instant on pense « Oh ! voilà la personne avec qui je ne m’entends pas ! », et au troisième instant on conçoit « cette personne m’a fait du mal ; elle est mauvaise », si bien que la saisie, la colère augmente de plus en plus, n’est-ce pas.
Ce qu’il faut entendre par confusion c’est l’absence totale de compréhension du mode d’être absolu, le fait de ne pas savoir. Cet aspect d’opacité est appellé confusion. En bref, le manque de compréhension du mode d’être absolu est ce que l’on appelle la confusion.
Dans le cas de l’orgueil on pense « je suis un bon Bhikshou, je suis un bon lama, je suis un bon pratiquant du Dharma, j’ai des qualités que les autres n’ont pas ». La forte pensée qui consiste à se considérer être supérieur aux autres est appelée orgueil. Pensant « J’ai des qualités et les autre n’en ont pas, j’ai plus d’argent que les autres, je suis riche » on se donne des airs importants. Cette importance que l’on affecte est ce que l’on appelle l’orgueil, n’est-ce pas. C’est par exemple comme l’âne, comme la façon de penser de l’âne. L’âne, pensant qu’il est mieux loti que les autres animaux génère, à partir de ses attributs, un fort orgueil, n’est-ce pas. C’est là un dicton bhoutanais. L’orgueil consiste essentiellement à penser « c’est moi ».
Devant quelqu’un qui est plus riche que soi, qui a des qualités supérieures aux siennes, qui jouit d’une position élevée, qui est beau, celui qui ressent de la jalousie pense « il me faut lui ressembler ! », c’est ainsi qu’on ressent de la jalousie, n’est-ce pas. Dans le cas de la jalousie, face à quelqu’un de plus important que soi on éprouve un sentiment d’infériorité et de là on se sent triste. Pensant « il me faut lui ressembler ! », « il me faut cultiver les mêmes qualités ! », « il me faut être riche comme lui ? » naît vis-à-vis de cette personne un esprit de compétition. Ce sentiment de rivalité est la jalousie. La jalousie naît à partir d’un objet plus important que soi, tandis que l’orgueilse fait à partir d’un objet inférieur à soi.
Ainsi désir-appétence, colère, confusion, orgueil et jalousie sont ce que l’on appelle les cinq facteurs de tourment-poisons. On parle de cinq poisons ; les cinq facteurs de tourment sont semblables à du poison. Si l’on avale du poison cela provoque la séparation de nos corps, parole et esprit, n’est-ce pas. Pareillement, si, au lieu de les rejeter, on « consomme » les cinq facteurs de tourment on deviendra un être ordinaire. En tombant sous la coupe des facteurs de tourment ceux-ci ressemblent à du poison. Ils voilent la sagesse de Rigpa, ils font obstacle à la vision de la sagesse de Rigpa.
En ce qui concerne le mode d’abandon de ces cinq facteurs de tourment-poisons on distingue la tradition du Véhicule des caractéristisques et celle du Véhicule du diamant. Si l’on pense en termes de la tradition du Véhicule des caractéristiques il y est question de chose à abandonner (Pang-dja) et de remède, et ceux-ci sont séparés. Par exemple, dans le cas du désir-appétence il s’agit d’être assurément capable de rejeter la pensée de désir-appétence au moyen des méditations de la laideur, du squelette, etc. C’est comme l’eau et le feu ; lorsque le feu brûle pour l’éteindre il faut verser de l’eau dessus, n’est-ce pas.
Comment considère-t-on les facteurs de tourment-cinq poisons dans la tradition du Vadjrayâna ? Les Klésha-cinq poisons sont associés au Chemin. Par exemple, lorsqu’on a de l’eau dans une oreille on doit se la déboucher en ajoutant de l’eau supplémentaire ! C’est ainsi. C’est ce en quoi consiste ce qui est appelé associer au Chemin.
Si l’on considère la tradition du Véhicule des caractéristiques, des Shrâvaka et des Pratyéka, selon la tradition générale du Véhicule des caractéristiques les Klésha-cinq poisons sont connus comme étant du poison et doivent être abandonnés. On a recours à un antidote qui vise à les rejeter. La méthode recherchée est la circonspection, l’attention soutenue, la concentration sans faille.
Si l’on considère à présent la façon de penser de quelqu’un qui est entré sur le Chemin des Bodhisattva du Mahâyâna les Klésha ne sont alors pas nécessairement des choses à abandonner. Ils peuvent devenir, lorqu’on s’adonne aux pratiques des Bodhisattva, des moyens d’aider autrui. En tant qu’alliés on s’appuie sur les Klésha comme méthode. Pourquoi parle-t-on de « moyens d’aider autrui », de s’appuyer sur les Klésha en tant que méthode, alliés ? Par exemple, si pour le bien d’autrui, on dit un mensonge cela n’est pas répréhensible. Si pour le bien d’autrui, on vole, on tue, on commet l’acte sexuel, etc. cela est permis. Si ce n’est pas pour le bien d’autrui mais que l’on pense en termes de son propre bien alors cela est condamné, n’est-ce pas. Par exemple une fleur est belle, cependant pour qu’elle pousse bien il faut utiliser du fumier, n’est-ce pas. Cela est similaire.
Extrait d’un enseignement donné par Gangteng Toulkou Rimpoché (Jura, 4 mai 1997).
La bouddhéité ne consiste pas à quitter une contrée mauvaise, comme la terre, pour migrer vers une contrée heureuse, à se divertir dans une sorte de palais, dans une maison magnifique, n’est-ce pas ! La bouddhéité consiste à évacuer de son esprit la totalité des souillures de l’ignorance, à abandonner la totalité des causes les plus subtiles de la souffrance et à obtenir la plénitude des qualités, les plus subtiles soient-elles. C’est cela qu’on appelle bouddhéité. En bref la bouddhéité ressemble au fait de se réveiller, de sortir du sommeil, de retrouver ses esprits après avoir cuvé son vin, et ne concerne pas une contrée lointaine ! En deux mots, on peut dire que la bouddhéité consiste, après avoir secoué le sommeil de l’ignorance, à obtenir les qualités parfaites de la sagesse de Rigpa, aspect purifié résultant de la dissipation des voiles de l’ignorance. De telles qualités sont acquises. Abandonne-t-on ces souillures et des qualités parfaites sont obtenues. La paix, ce que l’on appelle le bonheur de la paix voit le jour grâce à cela, et dans la mesure où l’on possède en propre ce bonheur de la paix par la grâce, par la force de celui-ci on accomplira sans effort, dans la spontanéité, le bien d’autrui.
Lorsqu’on obtient de telles qualités quand bien même les (êtres des) trois Devenirs, les trois mondes s’élèveraient en ennemis pas un seul poil de notre corps ne saurait bouger. Pourquoi ? Parce qu’on est alors libre de toute forme de pensée faisant une saisie de substance (réelle des phénomènes), de toute pensée de colère-attachement, de toute saisie de colère-attachement.
Lorsqu’on obtient un tel bonheur intérieur celui-ci ne dépend pas des phénomènes externes, il n’a pas à s’appuyer sur les phénomènes externes, il n’a pas besoin de provenir des phénomènes externes, il n’a pas à être obtenu ainsi, ce bonheur, n’est-ce pas. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un bonheur purement intérieur. Une telle acquisition est appelée bouddhéité.
Le Bouddha Shâkyamouni est un Bouddha du Nirmânakâya qui s’est manifesté pour le bien des êtres, pour le bien d’autrui. Il s’est adressé à ses moines en disant « Bhikshou ! La souffrance doit être connue », puis « L’origine (de la souffrance) doit être abandonnée », il faut rejeter l’origine, c.-à-d. karma et Klésha, puis « Il faut s’en remettre au Chemin en son for intérieur. La Cessation (de la souffrance) ? doit être actualisée ».
Lorsqu’on énumère les cinq poisons dans l’ordre il faut d’abord mentionner le désir-appétence, puis la colère, la confusion, l’orgueil et la jalousie.
Les empreintes subtiles, ce qui est déposé sur le Âlaya (ou Réceptacle), ce qui se trouve dans l’élément du Réceptacle est ce qu’on appelle le désir. C’est une attente subtile, une saisie subtile. Lorsque celui-ci se manifeste, s’exprime, on parle alors d’appétence. L’appétence concerne l’aspect manifesté (du désir). Les empreintes stockées dans l’élément du Réceptacle sont la cause du désir. Tant qu’il n’y a pas d’agents circonstanciels il ne s’élève pas, il reste là, en latence, puis lorsque surgit un agent circonstanciel, aussitôt, sur la base de cet agent circonstanciel, il s’élève.
D’abord, au premier instant il y a simple vision, simple connaissance de l’objet. Au deuxième instant on pense « c’est ceci » et l’on commence à saisir. Après cela on pense « c’est bien, j’en ai besoin ! ». Cette forme d’espoir est ce que l’on appelle le désir-appétence. De plus, lorsqu’un homme voit une femme, ou qu’une femme voit un homme, pour que naisse le désir-appétence il faut qu’il y ait compatibilité entre le sujet et l’objet. Il faut que l’objet soit en accord avec soi. Un tel agent circonstanciel est requis. Sujet et objet sont-ils en accord et le désir-appétence peut naître, n’est-ce pas. En revanche, si sujet et objet ne sont pas en accord, même si les empreintes sont présentes, le désir-appétence ne saurait naître. C’est ainsi que cela se passe lorsqu’un homme voit une femme ou qu’une femme voit un homme. Y a-t-il accord avec son esprit et s’ensuit la naissance du désir-appétence, n’est-ce pas. Voilà ce qu’est le désir-appétence, cette forme d’ espoir après avoir pensé « c’est bien, j’en ai besoin ».
Pour la colère il faut qu’il y ait désaccord entre le sujet et l’objet. On parle alors de colère. S’agit-il par exemple de quelqu’un qui prononce des paroles blessantes, de quelqu’un qui nous a fait du tort, lorsqu’on voit cette personne au premier instant il n’y a qu’une simple connaissance, au deuxième instant on pense « Oh ! voilà la personne avec qui je ne m’entends pas ! », et au troisième instant on conçoit « cette personne m’a fait du mal ; elle est mauvaise », si bien que la saisie, la colère augmente de plus en plus, n’est-ce pas.
Ce qu’il faut entendre par confusion c’est l’absence totale de compréhension du mode d’être absolu, le fait de ne pas savoir. Cet aspect d’opacité est appellé confusion. En bref, le manque de compréhension du mode d’être absolu est ce que l’on appelle la confusion.
Dans le cas de l’orgueil on pense « je suis un bon Bhikshou, je suis un bon lama, je suis un bon pratiquant du Dharma, j’ai des qualités que les autres n’ont pas ». La forte pensée qui consiste à se considérer être supérieur aux autres est appelée orgueil. Pensant « J’ai des qualités et les autre n’en ont pas, j’ai plus d’argent que les autres, je suis riche » on se donne des airs importants. Cette importance que l’on affecte est ce que l’on appelle l’orgueil, n’est-ce pas. C’est par exemple comme l’âne, comme la façon de penser de l’âne. L’âne, pensant qu’il est mieux loti que les autres animaux génère, à partir de ses attributs, un fort orgueil, n’est-ce pas. C’est là un dicton bhoutanais. L’orgueil consiste essentiellement à penser « c’est moi ».
Devant quelqu’un qui est plus riche que soi, qui a des qualités supérieures aux siennes, qui jouit d’une position élevée, qui est beau, celui qui ressent de la jalousie pense « il me faut lui ressembler ! », c’est ainsi qu’on ressent de la jalousie, n’est-ce pas. Dans le cas de la jalousie, face à quelqu’un de plus important que soi on éprouve un sentiment d’infériorité et de là on se sent triste. Pensant « il me faut lui ressembler ! », « il me faut cultiver les mêmes qualités ! », « il me faut être riche comme lui ? » naît vis-à-vis de cette personne un esprit de compétition. Ce sentiment de rivalité est la jalousie. La jalousie naît à partir d’un objet plus important que soi, tandis que l’orgueilse fait à partir d’un objet inférieur à soi.
Ainsi désir-appétence, colère, confusion, orgueil et jalousie sont ce que l’on appelle les cinq facteurs de tourment-poisons. On parle de cinq poisons ; les cinq facteurs de tourment sont semblables à du poison. Si l’on avale du poison cela provoque la séparation de nos corps, parole et esprit, n’est-ce pas. Pareillement, si, au lieu de les rejeter, on « consomme » les cinq facteurs de tourment on deviendra un être ordinaire. En tombant sous la coupe des facteurs de tourment ceux-ci ressemblent à du poison. Ils voilent la sagesse de Rigpa, ils font obstacle à la vision de la sagesse de Rigpa.
En ce qui concerne le mode d’abandon de ces cinq facteurs de tourment-poisons on distingue la tradition du Véhicule des caractéristisques et celle du Véhicule du diamant. Si l’on pense en termes de la tradition du Véhicule des caractéristiques il y est question de chose à abandonner (Pang-dja) et de remède, et ceux-ci sont séparés. Par exemple, dans le cas du désir-appétence il s’agit d’être assurément capable de rejeter la pensée de désir-appétence au moyen des méditations de la laideur, du squelette, etc. C’est comme l’eau et le feu ; lorsque le feu brûle pour l’éteindre il faut verser de l’eau dessus, n’est-ce pas.
Comment considère-t-on les facteurs de tourment-cinq poisons dans la tradition du Vadjrayâna ? Les Klésha-cinq poisons sont associés au Chemin. Par exemple, lorsqu’on a de l’eau dans une oreille on doit se la déboucher en ajoutant de l’eau supplémentaire ! C’est ainsi. C’est ce en quoi consiste ce qui est appelé associer au Chemin.
Si l’on considère la tradition du Véhicule des caractéristiques, des Shrâvaka et des Pratyéka, selon la tradition générale du Véhicule des caractéristiques les Klésha-cinq poisons sont connus comme étant du poison et doivent être abandonnés. On a recours à un antidote qui vise à les rejeter. La méthode recherchée est la circonspection, l’attention soutenue, la concentration sans faille.
Si l’on considère à présent la façon de penser de quelqu’un qui est entré sur le Chemin des Bodhisattva du Mahâyâna les Klésha ne sont alors pas nécessairement des choses à abandonner. Ils peuvent devenir, lorqu’on s’adonne aux pratiques des Bodhisattva, des moyens d’aider autrui. En tant qu’alliés on s’appuie sur les Klésha comme méthode. Pourquoi parle-t-on de « moyens d’aider autrui », de s’appuyer sur les Klésha en tant que méthode, alliés ? Par exemple, si pour le bien d’autrui, on dit un mensonge cela n’est pas répréhensible. Si pour le bien d’autrui, on vole, on tue, on commet l’acte sexuel, etc. cela est permis. Si ce n’est pas pour le bien d’autrui mais que l’on pense en termes de son propre bien alors cela est condamné, n’est-ce pas. Par exemple une fleur est belle, cependant pour qu’elle pousse bien il faut utiliser du fumier, n’est-ce pas. Cela est similaire.
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