Elle s’appelait Mahaprajapati Gautami. C’était la tante maternelle et la mère adoptive du Bouddha. Elle fut, selon la tradition bouddhiste, la première femme à demander à entrer dans le sangha monastique et devint doyenne (theri) des nonnes, puis arahant.
Elle est souvent mentionnée dans les documents concernant l’histoire du Bouddha. Comme tout ce qui a trait à Siddharta Gautama, sur qui rien ne fut écrit pendant les deux siècles suivant sa mort, les informations concernant Mahaprajapati Gautami sont parfois contradictoires et sujettes à caution, particulièrement celles tirées des Jatakas, clairement légendaires.
Sœur sans doute cadette de Mahamaya, elle naquit à Devadaha. Son père était Anjana du clan Koliya, tour à tour allié et ennemi des Sakyas, et comme eux membre de la caste des Kshatriyas.
Selon l’Apadana, sa mère se nommait Sulakshana, mais le Mahavatsu l’appelle Yashodhara. Elle avait deux frères, Dandapani et Suppabuddha. A leur naissance, les sages prédirent à chacune des sœurs un destin de cakkavattin (« tourneur de roue » : personne ayant une grande influence sur le cours des choses). Le nom de Prajapati (maîtresse) fut choisi pour la cadette car les devins lui prédisaient de nombreux disciples.
Gautami semble être son nom de famille (gotta) et non celui de son mari. Les sœurs épousèrent, soit ensemble, soit l’une après l’autre, Shuddhodana, chef des Sakya.
Lorsque Mahamaya mourut, Prajapati se chargea d’élever le jeune Siddharta, confiant son propre fils Nanda à une nourrice. Certains pensent que Siddharta pourrait lui devoir son nom de Gautama, car l’habitude de désigner les hommes par le nom de famille de leur mère est attestée à l’époque. Prajapati Gautami avait aussi une fille, Sundari Nanda.
Quand Suddhodana mourut, Mahaprajapati était déjà sotapanna (premier stade de la sainteté pour les laïques), ayant décidé de pratiquer les perfections depuis qu’elle avait entendu le Bouddha prêcher le Mahādhammapāla Jātaka lors de son premier retour à Kapilavastu après son illumination. Elle attendait une occasion de lui demander de la recevoir comme moniale mendiante. Celle-ci se présenta quand Gautama revint pour régler une dispute entre les Sakya et les Koliya concernant les droits sur la rivière Rohini. Il prêcha à cette occasion le Kalahavivāda Sutta et cinq cents jeunes gens demandèrent à entrer dans le sangha.
Leurs femmes et Prajapati Gautami sollicitèrent aussi leur entrée dans les ordres, mais le Bouddha refusa et repartit pour Vaisali. Obstinées, Gautami et ses compagnes se rasèrent la tête, s’habillèrent de jaune et se mirent en route à sa suite. Gautama réitéra plusieurs fois son refus, mais elles le suivirent jusqu’à destination.
Finalement, Ananda le persuada d’accepter, ce qu’il fit à contre-cœur en leur imposant huit règles supplémentaires les asujettissant à leurs homologues masculins. Il prédit de plus que le rayonnement de sa doctrine serait écourté du fait de l’existence des moniales. Les Jatakas prétendent que Yashodhara, femme du Bouddha, était parmi les cinq cents compagnes de Gautami.
En contraste avec l’épisode précédent, d’autres passages décrivent le Bouddha portant un intérêt marqué à la carrière monastique de sa mère adoptive.
Ainsi, lorsque certaines nonnes réfutèrent son autorité, considérant qu’elle n’avait jamais été proprement ordonnée, le Bouddha confirma que son acceptation des huit règles à Vaisali valait des vœux officiels (upasampada). Le jour où il refusa, malgré l’intercession d’Ananda, la robe qu’elle avait elle-même tissée à son intention, il expliqua que c’était dans l’intérêt de son avancement spirituel. Il prêcha à cette occasion le Dakkhināvibhanga Sutta qui examine les différentes catégories de dons ainsi que les qualités et mérites comparés des donateurs.
Il lui proposa un sujet de méditation grâce auquel elle devint arahant. Ses cinq cents ouailles le devinrent après avoir entendu deux fois le Nandakovāda Sutta.
Lors d’une assemblée de la sangha à Jetavana, le Bouddha la déclara première parmi les rattannunam (expérimentés). Il lui demanda même, pour justifier devant ses disciples le bien-fondé de l’admission des femmes dans les ordres, d’accomplir des miracles. Elle s’éleva alors dans les airs. Lorsqu’elle tomba malade, il dérogea aux règles pour venir lui rendre visite.
A l’approche de sa cent-vingtième année, sentant qu’elle allait bientôt s’éteindre, alla faire ses adieux à son fils adoptif et se retira après avoir accompli encore quelques miracles. Nombreux furent les membres du sangha qui vinrent la voir. Parmi eux se trouvaient des disciples importants du Bouddha et membres de sa famille : Shariputra, Moggallana, Nanda, Rahula, Khema, Uppalavanna, Sotapanna et Ananda, dont certains auteurs affirment qu’il se mit à pleurer et qu’elle dut le rappeler à l’ordre.
Le Bouddha suivit son cortège funéraire et le roi de Licchavi alluma le bûcher funéraire. Ses restes se seraient transformées en perles qu’Ananda distribua au Bouddha et au roi de Licchavi. Gautama ordonna qu’un stupa soit construit pour les recevoir.
www.buddhachannel.tv
Elle est souvent mentionnée dans les documents concernant l’histoire du Bouddha. Comme tout ce qui a trait à Siddharta Gautama, sur qui rien ne fut écrit pendant les deux siècles suivant sa mort, les informations concernant Mahaprajapati Gautami sont parfois contradictoires et sujettes à caution, particulièrement celles tirées des Jatakas, clairement légendaires.
Sœur sans doute cadette de Mahamaya, elle naquit à Devadaha. Son père était Anjana du clan Koliya, tour à tour allié et ennemi des Sakyas, et comme eux membre de la caste des Kshatriyas.
Selon l’Apadana, sa mère se nommait Sulakshana, mais le Mahavatsu l’appelle Yashodhara. Elle avait deux frères, Dandapani et Suppabuddha. A leur naissance, les sages prédirent à chacune des sœurs un destin de cakkavattin (« tourneur de roue » : personne ayant une grande influence sur le cours des choses). Le nom de Prajapati (maîtresse) fut choisi pour la cadette car les devins lui prédisaient de nombreux disciples.
Gautami semble être son nom de famille (gotta) et non celui de son mari. Les sœurs épousèrent, soit ensemble, soit l’une après l’autre, Shuddhodana, chef des Sakya.
Lorsque Mahamaya mourut, Prajapati se chargea d’élever le jeune Siddharta, confiant son propre fils Nanda à une nourrice. Certains pensent que Siddharta pourrait lui devoir son nom de Gautama, car l’habitude de désigner les hommes par le nom de famille de leur mère est attestée à l’époque. Prajapati Gautami avait aussi une fille, Sundari Nanda.
Quand Suddhodana mourut, Mahaprajapati était déjà sotapanna (premier stade de la sainteté pour les laïques), ayant décidé de pratiquer les perfections depuis qu’elle avait entendu le Bouddha prêcher le Mahādhammapāla Jātaka lors de son premier retour à Kapilavastu après son illumination. Elle attendait une occasion de lui demander de la recevoir comme moniale mendiante. Celle-ci se présenta quand Gautama revint pour régler une dispute entre les Sakya et les Koliya concernant les droits sur la rivière Rohini. Il prêcha à cette occasion le Kalahavivāda Sutta et cinq cents jeunes gens demandèrent à entrer dans le sangha.
Leurs femmes et Prajapati Gautami sollicitèrent aussi leur entrée dans les ordres, mais le Bouddha refusa et repartit pour Vaisali. Obstinées, Gautami et ses compagnes se rasèrent la tête, s’habillèrent de jaune et se mirent en route à sa suite. Gautama réitéra plusieurs fois son refus, mais elles le suivirent jusqu’à destination.
Finalement, Ananda le persuada d’accepter, ce qu’il fit à contre-cœur en leur imposant huit règles supplémentaires les asujettissant à leurs homologues masculins. Il prédit de plus que le rayonnement de sa doctrine serait écourté du fait de l’existence des moniales. Les Jatakas prétendent que Yashodhara, femme du Bouddha, était parmi les cinq cents compagnes de Gautami.
En contraste avec l’épisode précédent, d’autres passages décrivent le Bouddha portant un intérêt marqué à la carrière monastique de sa mère adoptive.
Ainsi, lorsque certaines nonnes réfutèrent son autorité, considérant qu’elle n’avait jamais été proprement ordonnée, le Bouddha confirma que son acceptation des huit règles à Vaisali valait des vœux officiels (upasampada). Le jour où il refusa, malgré l’intercession d’Ananda, la robe qu’elle avait elle-même tissée à son intention, il expliqua que c’était dans l’intérêt de son avancement spirituel. Il prêcha à cette occasion le Dakkhināvibhanga Sutta qui examine les différentes catégories de dons ainsi que les qualités et mérites comparés des donateurs.
Il lui proposa un sujet de méditation grâce auquel elle devint arahant. Ses cinq cents ouailles le devinrent après avoir entendu deux fois le Nandakovāda Sutta.
Lors d’une assemblée de la sangha à Jetavana, le Bouddha la déclara première parmi les rattannunam (expérimentés). Il lui demanda même, pour justifier devant ses disciples le bien-fondé de l’admission des femmes dans les ordres, d’accomplir des miracles. Elle s’éleva alors dans les airs. Lorsqu’elle tomba malade, il dérogea aux règles pour venir lui rendre visite.
A l’approche de sa cent-vingtième année, sentant qu’elle allait bientôt s’éteindre, alla faire ses adieux à son fils adoptif et se retira après avoir accompli encore quelques miracles. Nombreux furent les membres du sangha qui vinrent la voir. Parmi eux se trouvaient des disciples importants du Bouddha et membres de sa famille : Shariputra, Moggallana, Nanda, Rahula, Khema, Uppalavanna, Sotapanna et Ananda, dont certains auteurs affirment qu’il se mit à pleurer et qu’elle dut le rappeler à l’ordre.
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