Méditation sur la respiration
Il existe deux types de méditation, l’une conduit à la parfaite concentration, au calme, à la paix, et à la sérénité du mental, et l’autre à la Réalisation ou Illumination et par conséquent, à la parfaite paix du mental
Par Anapana-Sati
MÉDITATION SUR LA RESPIRATION
Anapana-Sati
Vénérable Balangoda Anandamaitreya Mahathera
DÉVELOPPEMENT DE L’ATTENTION SUIVANT L’ENSEIGNEMENT DE BOUDDHA
Traduit de l’anglais par Michel NICOLAS
–« Érudit auditoire, nous devrions avoir présent à l’esprit que nous marchons sur le Sentier et ainsi nos voeux seront renforcés » –Bouddha–
AVANT-PROPOS
Bien que minuscule, ce livre explique nettement, la théorie et la pratique du système bouddhiste de méditation. Nous présentons nos hommages au Vénérable Ananda Maitreya Maha Nakaya Thera : son éminente explication du système de méditation Anapana Sati selon la tradition Théravada, constitue un précieux service.
Nous espérons que le public généreux, reconnaissant la valeur de ce service rendu aux êtres humains qui souffrent, se manifestera pour nous encourager à poursuivre nos publications.
Le Vénérable visita deux fois (en 1982 et 1985) Paris où il donna plusieurs conférences sur le Bouddhisme qui eurent beaucoup de succès et suscitèrent l’enthousiasme.
Vénérable Parawahera Chandaratana Président de l’Association Bouddhique Internationale
PREFACE DE L’ÉDITION ANGLAISE
Suivant l’exemple du Grand Maître le Seigneur Bouddha, la voie bouddhiste à proprement parler, est centrée sur la pratique par l’individu de la méditation systématique, consistante et déterminée, tout au long de sa vie, dans le but d’atteindre la parfaite illumination. En fait, nous pouvons dire que pour la plupart des individus, cette pratique de méditation prendra plusieurs vies avant l’achèvement de la voie, puisqu’il n’est pas à la portée de tous d’atteindre le but en une seule vie. Cependant, il n’y a aucune raison d’être découragé, car il s’agit de persévérer. Grâce à un effort continu et une ferme résolution, le but sera certainement atteint, dans la vie suivante si ce n’est celle-ci. Le moindre effort fait dans la voie n’est jamais perdu.
C’est pour encourager ses lecteurs et les exhorter à la pratique que le Vénérable Anandamaitreya Maha Nayaka Thera écrivit ce précieux petit livre. Son but est de montrer clairement à l’audience occidentale la méthode de méditation connue sous le nom d’Anapana Sati (litt. « l’attention sur l’inspiration et l’expiration »), basée sur l’Anapana Sati Sutta tel qu’il est donné dans la Najjhima Nijaya du Sutta Pitaka de la tradition Théravada. De toutes les techniques de méditation menant à la concentration et au discernement, décrites dans les Suttas (discours) du Maître Bouddha, la technique Anapana-Sati est proéminente et a le plus de valeur. Cependant, les lecteurs occidentaux avaient rarement accés dans le passé à une explication pratique, simple et méthodique de forme écrite.
C’est pourquoi, nous remercions infiniment le Vénérable Anandamaitreya pour cette instruction de haut niveau. En effet, dans un petit nombre de pages, il fait bénéficier ses lecteurs d’un guide pratique concernant un système particulièrement complexe et profond de méditation, en soulignant étape par étape les différents degrés de réalisation, les fruits de cette démarche, les obstacles à éviter, ainsi que la fondation éthique complète de la pratique. Voici donc la quintessence du vieux chemin bouddhiste menant à la complète illumination, le coeur même de la vie et de l’enseignement de Bouddha.
A n’en pas douter, ce petit livre a une valeur inestimable pour quiconque est sur la voie spirituelle, pour tout pratiquant de méditation quelle que soit sa tradition en matière de religion ou sa perspective personnelle. Nous devrions tous nous servir de ce précieux livret pour notre grand bienfait, avec des pensées de gratitude envers le Vénérable son auteur.
Heidi Singh (Vajira) consultant dans les religions du monde Los Angeles, Californie, USA
MÉDITATION SUR LA RESPIRATION
Il existe deux types de méditation, l’une conduit à la parfaite concentration, au calme, à la paix, et à la sérénité du mental, et l’autre à la Réalisation ou Illumination et par conséquent, à la parfaite paix du mental. Sur les quarante techniques décrites pour la concentration, je parlerai de celle qui consiste en la méditation sur sa propre respiration.
Quiconque cherche le succès dans son investigation spirituelle, doit tout d’abord avoir une bonne moralité. Au minimum, il doit développer ces cinq préceptes (panca-sîla) :
1. il doit s’abstenir de tuer ou de blesser toute forme de vie ;
2. il doit s’abstenir de la possession illégale des biens d’autrui ;
3. il doit s’abstenir de mauvais comportements sexuels ;
4. il doit s’abstenir de mauvaises paroles ;
5. il doit s’abstenir de la consommation d’intoxicants.
Outre l’observance des cinq préceptes, il doit éviter tout moyen incorrect de subvenir à ses besoins. S’il souhaite atteindre de hauts degrés de concentration, il doit réaliser contrôle des sens, célibat et chasteté.
La personne qui désire pratiquer la méditation sur la respiration doit pour cela trouver un lieu favorable. Celui-ci doit être libre de toute contrainte, solitaire et à l’écart de toute turbulence. Les méditants des époques anciennes passaient leur temps principalement dans les forêts ou dans les bosquets lointains, ou encore dans des abris isolés, au pied d’un arbre, ou bien dans des maisons vides. Dans de tels lieux, ils pratiquaient leur système de méditation. Dans une société pleine de tumulte, il n’est pas possible de pratiquer de la sorte dans la journée. Mais, la nuit, quand les gens sommeillent et que le silence règne, il n’est pas difficile de méditer. Pour ce faire, toute posture appropriée et confortable convient. Au début, toutefois, il est nettement préférable de s’asseoir en tailleur ou bien sur une chaise, mais en gardant tout le tronc bien droit sans tension dans la colonne, les vertèbres au repos de bout en bout.
PREMIÈRE ÉTAPE DE LA PRATIQUE
Tout d’abord, le méditant doit s’asseoir de manière confortable et doit être bien résolu dans sa pratique, en vue du développement spirituel, tout en se dédiant à son maître spirituel. Cela fait, il devient prêt à entreprendre la pratique.
Il observe ses inspirations et ses expirations dés le départ. Jamais, il ne doit forcer ses respirations, mais il doit être attentif à son rythme respiratoire, à l’entrée et à la sortie de l’air tout en laissant fonctionner le processus de respiration de façon naturelle. Il doit seulement être vigilant et attentif à celui-ci. S’il a le nez long, l’air touchera en premier lieu l’extrémité du nez ; s’il a le nez court, il touchera d’abord la lèvre supérieure. Il fixe son mental et son attention sur l’endroit du premier toucher de la respiration (l’extrémité du nez ou la lèvre supérieure suivant les cas). Il doit exercer cette pratique au moins deux fois par jour, et durant une heure entière chaque fois. Quant aux méditants qui consacrent toute leur vie à la méditation, ils exercent celle-ci la journée entière hormis les moments consacrés aux besoins de leur corps.
Etre conscient, vigilant ou attentif à son rythme de respiration, voilà l’étape préliminaire de cette pratique. Si le méditant n’avait pas jusqu’alors développé suffisamment sa concentration, son mental erre pendant la pratique, vers le passé ou vers un futur imagé. Afin d’éviter une telle errance, le méditant peut compter ses respirations comme suit :
Il compte à chaque inspiration ou expiration, peu importe. Lorsqu’une respiration touche l’extrémité du nez ou la lèvre supérieure, il compte mentalement : « un ». Jusqu’à ce que la respiration suivante touche l’endroit en question, il compte mentalement : « un, un, un » , et ainsi de suite. Quand la respiration qui suit touche le même endroit, il compte : « deux, deux, deux » , et ainsi de suite... il continue à compter de cette façon jusqu’à arriver à la cinquième respiration. Lorsqu’il compte « cinq » ce sera l’achèvement du premier cycle après lequel commence le deuxième en comptant : « un » etc... comme au premier cycle, mais cette fois jusqu’à arriver au chiffre « six » . Après achèvement du deuxième cycle, il commence le troisième en comptant de nouveau : « un » mais jusqu’à arriver au chiffre « sept » . Ensuite, il entreprend le quatrième cycle en commençant le comptage de « un » jusqu’à atteindre le chiffre « huit » . Puis il commence le cinquième cycle en comptant « un » jusqu’à atteindre le chiffre « neuf » . Continuant ce processus, il commence le cycle suivant et compte de « un »... à « dix » . Ne pas dépasser ce nombre. Considérant ces cinq cycles comme un groupe, il recommence celui-ci et ainsi de suite, une heure durant. Grâce à cette méthode, le méditant doit pouvoir contrôler son mental et l’empêcher d’errer.
NOTE : le comptage peut être lent ou rapide. Si l’attention du méditant fixée sur sa respiration est relâchée, il compte lentement ; si au contraire son attention demeure stable, il compte rapidement. S’il se perturbe facilement et que sa pensée se tourne vers un objet extérieur, son attention se relâche ; si les objets extérieurs ne sont pas à même de le perturber, cela montre que son attention sur le rythme de respiration est stable.
Il existe deux types de méditation, l’une conduit à la parfaite concentration, au calme, à la paix, et à la sérénité du mental, et l’autre à la Réalisation ou Illumination et par conséquent, à la parfaite paix du mental
Par Anapana-Sati
MÉDITATION SUR LA RESPIRATION
Anapana-Sati
Vénérable Balangoda Anandamaitreya Mahathera
DÉVELOPPEMENT DE L’ATTENTION SUIVANT L’ENSEIGNEMENT DE BOUDDHA
Traduit de l’anglais par Michel NICOLAS
–« Érudit auditoire, nous devrions avoir présent à l’esprit que nous marchons sur le Sentier et ainsi nos voeux seront renforcés » –Bouddha–
AVANT-PROPOS
Bien que minuscule, ce livre explique nettement, la théorie et la pratique du système bouddhiste de méditation. Nous présentons nos hommages au Vénérable Ananda Maitreya Maha Nakaya Thera : son éminente explication du système de méditation Anapana Sati selon la tradition Théravada, constitue un précieux service.
Nous espérons que le public généreux, reconnaissant la valeur de ce service rendu aux êtres humains qui souffrent, se manifestera pour nous encourager à poursuivre nos publications.
Le Vénérable visita deux fois (en 1982 et 1985) Paris où il donna plusieurs conférences sur le Bouddhisme qui eurent beaucoup de succès et suscitèrent l’enthousiasme.
Vénérable Parawahera Chandaratana Président de l’Association Bouddhique Internationale
PREFACE DE L’ÉDITION ANGLAISE
Suivant l’exemple du Grand Maître le Seigneur Bouddha, la voie bouddhiste à proprement parler, est centrée sur la pratique par l’individu de la méditation systématique, consistante et déterminée, tout au long de sa vie, dans le but d’atteindre la parfaite illumination. En fait, nous pouvons dire que pour la plupart des individus, cette pratique de méditation prendra plusieurs vies avant l’achèvement de la voie, puisqu’il n’est pas à la portée de tous d’atteindre le but en une seule vie. Cependant, il n’y a aucune raison d’être découragé, car il s’agit de persévérer. Grâce à un effort continu et une ferme résolution, le but sera certainement atteint, dans la vie suivante si ce n’est celle-ci. Le moindre effort fait dans la voie n’est jamais perdu.
C’est pour encourager ses lecteurs et les exhorter à la pratique que le Vénérable Anandamaitreya Maha Nayaka Thera écrivit ce précieux petit livre. Son but est de montrer clairement à l’audience occidentale la méthode de méditation connue sous le nom d’Anapana Sati (litt. « l’attention sur l’inspiration et l’expiration »), basée sur l’Anapana Sati Sutta tel qu’il est donné dans la Najjhima Nijaya du Sutta Pitaka de la tradition Théravada. De toutes les techniques de méditation menant à la concentration et au discernement, décrites dans les Suttas (discours) du Maître Bouddha, la technique Anapana-Sati est proéminente et a le plus de valeur. Cependant, les lecteurs occidentaux avaient rarement accés dans le passé à une explication pratique, simple et méthodique de forme écrite.
C’est pourquoi, nous remercions infiniment le Vénérable Anandamaitreya pour cette instruction de haut niveau. En effet, dans un petit nombre de pages, il fait bénéficier ses lecteurs d’un guide pratique concernant un système particulièrement complexe et profond de méditation, en soulignant étape par étape les différents degrés de réalisation, les fruits de cette démarche, les obstacles à éviter, ainsi que la fondation éthique complète de la pratique. Voici donc la quintessence du vieux chemin bouddhiste menant à la complète illumination, le coeur même de la vie et de l’enseignement de Bouddha.
A n’en pas douter, ce petit livre a une valeur inestimable pour quiconque est sur la voie spirituelle, pour tout pratiquant de méditation quelle que soit sa tradition en matière de religion ou sa perspective personnelle. Nous devrions tous nous servir de ce précieux livret pour notre grand bienfait, avec des pensées de gratitude envers le Vénérable son auteur.
Heidi Singh (Vajira) consultant dans les religions du monde Los Angeles, Californie, USA
MÉDITATION SUR LA RESPIRATION
Il existe deux types de méditation, l’une conduit à la parfaite concentration, au calme, à la paix, et à la sérénité du mental, et l’autre à la Réalisation ou Illumination et par conséquent, à la parfaite paix du mental. Sur les quarante techniques décrites pour la concentration, je parlerai de celle qui consiste en la méditation sur sa propre respiration.
Quiconque cherche le succès dans son investigation spirituelle, doit tout d’abord avoir une bonne moralité. Au minimum, il doit développer ces cinq préceptes (panca-sîla) :
1. il doit s’abstenir de tuer ou de blesser toute forme de vie ;
2. il doit s’abstenir de la possession illégale des biens d’autrui ;
3. il doit s’abstenir de mauvais comportements sexuels ;
4. il doit s’abstenir de mauvaises paroles ;
5. il doit s’abstenir de la consommation d’intoxicants.
Outre l’observance des cinq préceptes, il doit éviter tout moyen incorrect de subvenir à ses besoins. S’il souhaite atteindre de hauts degrés de concentration, il doit réaliser contrôle des sens, célibat et chasteté.
La personne qui désire pratiquer la méditation sur la respiration doit pour cela trouver un lieu favorable. Celui-ci doit être libre de toute contrainte, solitaire et à l’écart de toute turbulence. Les méditants des époques anciennes passaient leur temps principalement dans les forêts ou dans les bosquets lointains, ou encore dans des abris isolés, au pied d’un arbre, ou bien dans des maisons vides. Dans de tels lieux, ils pratiquaient leur système de méditation. Dans une société pleine de tumulte, il n’est pas possible de pratiquer de la sorte dans la journée. Mais, la nuit, quand les gens sommeillent et que le silence règne, il n’est pas difficile de méditer. Pour ce faire, toute posture appropriée et confortable convient. Au début, toutefois, il est nettement préférable de s’asseoir en tailleur ou bien sur une chaise, mais en gardant tout le tronc bien droit sans tension dans la colonne, les vertèbres au repos de bout en bout.
PREMIÈRE ÉTAPE DE LA PRATIQUE
Tout d’abord, le méditant doit s’asseoir de manière confortable et doit être bien résolu dans sa pratique, en vue du développement spirituel, tout en se dédiant à son maître spirituel. Cela fait, il devient prêt à entreprendre la pratique.
Il observe ses inspirations et ses expirations dés le départ. Jamais, il ne doit forcer ses respirations, mais il doit être attentif à son rythme respiratoire, à l’entrée et à la sortie de l’air tout en laissant fonctionner le processus de respiration de façon naturelle. Il doit seulement être vigilant et attentif à celui-ci. S’il a le nez long, l’air touchera en premier lieu l’extrémité du nez ; s’il a le nez court, il touchera d’abord la lèvre supérieure. Il fixe son mental et son attention sur l’endroit du premier toucher de la respiration (l’extrémité du nez ou la lèvre supérieure suivant les cas). Il doit exercer cette pratique au moins deux fois par jour, et durant une heure entière chaque fois. Quant aux méditants qui consacrent toute leur vie à la méditation, ils exercent celle-ci la journée entière hormis les moments consacrés aux besoins de leur corps.
Etre conscient, vigilant ou attentif à son rythme de respiration, voilà l’étape préliminaire de cette pratique. Si le méditant n’avait pas jusqu’alors développé suffisamment sa concentration, son mental erre pendant la pratique, vers le passé ou vers un futur imagé. Afin d’éviter une telle errance, le méditant peut compter ses respirations comme suit :
Il compte à chaque inspiration ou expiration, peu importe. Lorsqu’une respiration touche l’extrémité du nez ou la lèvre supérieure, il compte mentalement : « un ». Jusqu’à ce que la respiration suivante touche l’endroit en question, il compte mentalement : « un, un, un » , et ainsi de suite. Quand la respiration qui suit touche le même endroit, il compte : « deux, deux, deux » , et ainsi de suite... il continue à compter de cette façon jusqu’à arriver à la cinquième respiration. Lorsqu’il compte « cinq » ce sera l’achèvement du premier cycle après lequel commence le deuxième en comptant : « un » etc... comme au premier cycle, mais cette fois jusqu’à arriver au chiffre « six » . Après achèvement du deuxième cycle, il commence le troisième en comptant de nouveau : « un » mais jusqu’à arriver au chiffre « sept » . Ensuite, il entreprend le quatrième cycle en commençant le comptage de « un » jusqu’à atteindre le chiffre « huit » . Puis il commence le cinquième cycle en comptant « un » jusqu’à atteindre le chiffre « neuf » . Continuant ce processus, il commence le cycle suivant et compte de « un »... à « dix » . Ne pas dépasser ce nombre. Considérant ces cinq cycles comme un groupe, il recommence celui-ci et ainsi de suite, une heure durant. Grâce à cette méthode, le méditant doit pouvoir contrôler son mental et l’empêcher d’errer.
NOTE : le comptage peut être lent ou rapide. Si l’attention du méditant fixée sur sa respiration est relâchée, il compte lentement ; si au contraire son attention demeure stable, il compte rapidement. S’il se perturbe facilement et que sa pensée se tourne vers un objet extérieur, son attention se relâche ; si les objets extérieurs ne sont pas à même de le perturber, cela montre que son attention sur le rythme de respiration est stable.
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