La Sangha
Le vénérable Thich Nhat Hanh nous exhorte à pratiquer au sein d’une communauté de pratiquants, une sangha. Sans la sangha nos efforts ne porterons pas de fruits et nous finirons par abandonner la pratique
Par Thich Nhat Hanh
LA SANGHA
Maître Thich Nhat Hanh
Nous avons tous besoin d’amour. Sans amour nous ne survivrons pas. Et la planète non plus. Il est dit que le prochain bouddha sera Maitreya, le Bouddha de l’Amour. D’après moi, Maitreya pourrait se manifester sous la forme d’une communauté qui montrera le chemin de l’amour et de la compassion.
A la base de l’amour il y a la pleine conscience. Impossible d’aimer sans « être présent ». Apprendre à être présent peut sembler facile, mais à moins de s’y être entraîné, c’est difficile. Nous vivons dans l’oubli depuis des milliers d’années et on ne change pas d’habitude du jour au lendemain ; notre rencontre profonde avec la vie n’est possible que dans l’instant présent. Pour y parvenir, il nous faut un soutien, et ce soutien c’est la Sangha.
Dans les milieux bouddhistes on parle du Buddhakaya (le corps du Bouddha), du Dharmakaya (le corps du Dharma), mais on parle rarement du Sanghakaya (le corps de la Sangha). En tant que pratiquants nous portons en nous le corps du Bouddha. Le corps du Bouddha est la pleine conscience et la pleine conscience conduit toujours à la concentration, à la vision profonde (vipassana) et à l’amour. Une fois que nous possédons ces qualités nous savons que le corps du Bouddha nous habite. La pleine conscience est quelque chose que nous pouvons toucher du doigt en nous-mêmes.
Le dharma est la voie de la paix, de la guérison, de la transformation, et du regard profond. Quand nous sommes capables de marcher en pleine conscience, le Corps du Dharma nous habite. A chaque pas tranquille, conscient, à chaque inspiration consciente, le corps du Bouddha et celui du Dharma grandissent en nous.
La Sangha est un joyau tout aussi important que le Bouddha et le Dharma. Faites de la construction de la Sangha votre pratique. N’abandonnez pas votre Sangha. Sans un corps de Sangha, tôt ou tard vous renoncerez à la pratique. Prenez refuge dans le Bouddha, le Dharma et la Sangha. La Sangha porte en elle le Bouddha et le Dharma. La Sangha est un corps « saint ». Ne cherchez pas la sainteté ailleurs. Ne pensez pas que la sainteté soit l’apanage du Dalaï Lama. La sainteté vous appartient et elle réside au sein même de votre Sangha. Quand une communauté de gens s’assied, respire, marche et mange ensemble en pleine conscience, la sainteté est là et elle est reconnaissable immédiatement.
Il nous faut apprendre à soigner notre corps de Sangha. Nous nourrissons notre corps de Sangha en pratiquant profondément avec des amis. Nous savons que telle nourriture est nocive pour nous, pourtant nous continuons à l’absorber. Seuls, nous sommes tentés. Mais entourés de notre Sangha il est facile de changer nos habitudes.
On peut décrire la Sangha comme un courant de vie s’acheminant vers l’émancipation, la joie et la paix. La seule condition nécessaire à votre entrée dans le courant de la Sangha est votre pratique. Vous obtiendrez ainsi l’état de « celui qui est entré dans la courant », tel qu’il est nommé dans les écritures bouddhiques. Ce sont les paroles mêmes du Bouddha. Si vous embrassez la pratique de la pleine conscience, vous entrez dans la Sangha et méritez le qualificatif « d’entré dans le courant ». Ceci est le premier fruit que vous obtenez en tant que pratiquant. Ce n’est pas difficile. Si vous voulez pratiquer joyeusement, construisez une Sangha là où vous vivez. La Sangha sera votre protection. C’est le radeau qui vous conduira sur l’autre rive, la libération. Sans Sangha, votre pratique échouera, même si vous êtes animé des meilleures intentions. « Je prends refuge dans la Sangha » n’est pas une profession de foi, c’est une pratique quotidienne.
Si l’amour est présent entre le maître et l’élève et parmi les élèves eux-mêmes, la pratique s’enracinera dans la Sangha. Lorsque j’ai pris l’ordination de moine, j’ai reçu beaucoup d’amour de la part de mon maître et de mes camarades moines. Plus tard, j’ai dû quitter la douillette atmosphère du temple et j’ai été confronté à de nombreuses tempêtes. Mais grâce aux puissantes racines qui avaient grandi en moi pendant mon apprentissage au temple, j’ai pu continuer la pratique sans fléchir. Aujourd’hui, beaucoup de gens sont coupés de leurs racines familiales, de leur communauté et de leur église et ils ne parviennent plus à renouer les liens perdus. En se joignant à une Sangha ils retrouveront des personnes vraies, dignes de confiance ; ils auront envie de puiser à cette source pure et généreront ainsi de nouvelles racines dans un terrain fertile. Il est peut-être plus facile d’aimer au sein de sa Sangha qu’au sein de sa famille, parce que les membres de la Sangha vont tous dans la même direction. Plus tard, ils retourneront dans leur famille et la reconstruiront, de même qu’ils reconstruiront leur église et la société qui les a vus naître.
Si vous creusez un puits, n’abandonnez pas après quelques coups de pioche sous prétexte que le terrain est trop caillouteux. Votre maître, vos frères et vos soeurs dans le dharma sont la terre que vous creusez. Creuser un puits n’est pas facile. Si vous jetez votre pratique - votre pioche - vous n’arriverez à rien. Creusez en vous-même, dans votre propre esprit. Buvez l’eau pure de la terre. Lorsque des problèmes surgissent dans vos rapports avec votre maître ou avec vos amis, il vous faut aller aux racines de vos difficultés. Peut-être s’agit-il simplement d’un problème d’organisation ou de quelque chose de similaire. Soyez prêts à découvrir de nouvelles manières d’être ensemble. C’est grâce à de telles difficultés que vous ferez l’apprentissage de votre transformation.
Si vous avez un frère ou une soeur difficile, aidez-le, aidez-la, parce qu’il ou elle est vous. Si vous ne pouvez lui venir en aide, votre pratique ne débouchera sur rien de positif. Si vous persistez à vous percevoir comme un individu séparé en pensant que le bonheur est quelque chose d’individuel, vous échouerez. Quand vous aurez établi des racines les uns dans les autres, les sentiments d’isolement et de solitude qui vous habitent seront transformés. Vous n’êtes plus seulement un individu. Vous portez en votre coeur tous vos frères, vos soeurs et tous vos semblables.
Construire une Sangha est tout un art. Prendre soin de la Sangha, c’est prendre soin du Bouddha. A travers la Sangha, il est possible de toucher le Dharma vivant. Prendre soin de la Sangha, c’est prendre soin de nous-mêmes, et prendre soin de nous-mêmes, c’est prendre soin de notre Sangha. Quand nous mangeons et buvons avec modération, nous prenons soin de notre corps de Sangha. Quand nous nous occupons d’un frère ou d’une soeur, quand nous l’ aidons à retrouver le sourire, nous prenons soin de la Sangha. Quand nous prenons la main de notre jeune soeur pour la consoler, nous prenons soin de la Sangha. Quand nous nous réconcilions avec un frère, toute la communauté en bénéficie. Il ne suffit pas d’aller dans la salle de méditation et d’offrir de l’encens au Bouddha. Quand nous soignons notre Sangha, nous soignons le corps du Bouddha.
Un jeune homme m’a dit un jour : « Je suis heureux de prendre refuge dans le Bouddha et le Dharma, mais je ne peux respecter la Sangha. » Il n’avait pas compris que chacun des Trois Joyaux contient les deux autres. Sans la Sangha, il ne peut y avoir ni Bouddha ni Dharma. Pour un autre de mes amis, seule la Sangha des saints d’autrefois est digne de son refuge. Selon lui, il n’y aurait plus aujourd’hui de Sangha digne de ce nom. Or la Sangha faite des gens de ce monde est la seule que nous ayons. Si mon ami avait été au Pic du Vautour quand le Bouddha y enseignait, beaucoup de choses dans l’attitude des moines qui entouraient l’Eveillé l’auraient dérangé. La lecture de quelques unes des pages du Vinaya nous en convaincra aisément. Par conséquent ce qu’il nous faut, c’est une Sangha que nous puissions toucher dans le moment présent, composée de toutes sortes de gens. Il se peut que ces gens ne soient pas très avancés sur la Voie, mais s’ils ont la capacité de nous soutenir dans notre pratique, cela suffit pour que nous en fassions un objet digne de refuge. Ce ne sont certes pas des saints, mais ils ont le mérite d’être là.
La meilleure façon d’améliorer la qualité de la Sangha est d’améliorer la qualité de notre propre pratique. Si les membres de la Sangha pratiquent la pleine conscience et réussissent à se libérer de la plus grosse partie de leur souffrance, cette Sangha-là est un joyau qui peut venir en aide à beaucoup de gens. Notre communauté du Village des Pruniers est loin d’être parfaite. C’est une communauté de gens ordinaires qui cheminent sur la Voie tracée par le Bouddha. Mais si elle pratique assidûment, elle deviendra une Sangha riche de réalisations profondes.
Dans toute communauté il est évident que certains possèdent plus de paix que d’autres. Si nous quittons la Sangha parce que certains de ses membres nous déçoivent, nous abandonnons aussi les tous les éléments positifs. La pratique consiste à participer à la construction d’une Sangha qui vive dans la paix et la joie. Ceci est à la portée de tout pratiquant. C’est la manière correcte de cultiver la foi dans la Sangha.
Si vous n’avez pas la possibilité de vous rendre sur les lieux d’une Sangha déjà établie, créez en une là où vous vous trouvez. Cela peut être une petite communauté de pratique avec votre famille et vos amis. Rencontrez-vous une fois par jour ou une fois par semaine, ou une fois par mois pour y réciter les cinq entraînements ensemble. Le travail que vous fournissez pour la Sangha ne doit pas consister seulement à faire la vaisselle, à fournir un travail de secrétariat ou encore à organiser des cérémonies. Il consiste à organiser votre vie de manière à contribuer au bonheur de la Sangha.
Il nous faut apprendre à pratiquer la pleine conscience ensemble - en tant que famille, ville, nation ou communauté de nations. Une Sangha qui pratique l’amour et la compassion est exactement le Bouddha qu’il nous faut pour le siècle à venir. L’apparition du prochain Bouddha - Maitreya, le Bouddha de l’Amour - ne dépend que de nous. Nous avons le privilège et le devoir de préparer le terrain pour sa venue, et ceci pour nous-mêmes, pour nos enfants et pour notre planète Terre. Chacun de nous a un rôle à jouer. Chacun de nous peut contribuer à rendre le Bouddha vivant en pratiquant consciemment. Chacun de nous représente une cellule du Bouddha Maitreya, le Bouddha du vingt et unième siècle, le Bouddha de l’Amour.
Ce texte est la transcription d’un enseignement donné par Thich Nhat Hanh pendant la retraite de septembre 1996 qui avait pour titre « Le Coeur du Bouddha ». Il est la traduction d’un article paru dans le numéro 20 de Mindfulness Bell (septembre-décembre 1997).
Octobre 2000
Thich Nhat Hanh
Village des pruniers
Centre Martineau
33580 Dieulivol
Téléphone :05 56 61 84 18
http://www.villagedespruniers.org/
Le vénérable Thich Nhat Hanh nous exhorte à pratiquer au sein d’une communauté de pratiquants, une sangha. Sans la sangha nos efforts ne porterons pas de fruits et nous finirons par abandonner la pratique
Par Thich Nhat Hanh
LA SANGHA
Maître Thich Nhat Hanh
Nous avons tous besoin d’amour. Sans amour nous ne survivrons pas. Et la planète non plus. Il est dit que le prochain bouddha sera Maitreya, le Bouddha de l’Amour. D’après moi, Maitreya pourrait se manifester sous la forme d’une communauté qui montrera le chemin de l’amour et de la compassion.
A la base de l’amour il y a la pleine conscience. Impossible d’aimer sans « être présent ». Apprendre à être présent peut sembler facile, mais à moins de s’y être entraîné, c’est difficile. Nous vivons dans l’oubli depuis des milliers d’années et on ne change pas d’habitude du jour au lendemain ; notre rencontre profonde avec la vie n’est possible que dans l’instant présent. Pour y parvenir, il nous faut un soutien, et ce soutien c’est la Sangha.
Dans les milieux bouddhistes on parle du Buddhakaya (le corps du Bouddha), du Dharmakaya (le corps du Dharma), mais on parle rarement du Sanghakaya (le corps de la Sangha). En tant que pratiquants nous portons en nous le corps du Bouddha. Le corps du Bouddha est la pleine conscience et la pleine conscience conduit toujours à la concentration, à la vision profonde (vipassana) et à l’amour. Une fois que nous possédons ces qualités nous savons que le corps du Bouddha nous habite. La pleine conscience est quelque chose que nous pouvons toucher du doigt en nous-mêmes.
Le dharma est la voie de la paix, de la guérison, de la transformation, et du regard profond. Quand nous sommes capables de marcher en pleine conscience, le Corps du Dharma nous habite. A chaque pas tranquille, conscient, à chaque inspiration consciente, le corps du Bouddha et celui du Dharma grandissent en nous.
La Sangha est un joyau tout aussi important que le Bouddha et le Dharma. Faites de la construction de la Sangha votre pratique. N’abandonnez pas votre Sangha. Sans un corps de Sangha, tôt ou tard vous renoncerez à la pratique. Prenez refuge dans le Bouddha, le Dharma et la Sangha. La Sangha porte en elle le Bouddha et le Dharma. La Sangha est un corps « saint ». Ne cherchez pas la sainteté ailleurs. Ne pensez pas que la sainteté soit l’apanage du Dalaï Lama. La sainteté vous appartient et elle réside au sein même de votre Sangha. Quand une communauté de gens s’assied, respire, marche et mange ensemble en pleine conscience, la sainteté est là et elle est reconnaissable immédiatement.
Il nous faut apprendre à soigner notre corps de Sangha. Nous nourrissons notre corps de Sangha en pratiquant profondément avec des amis. Nous savons que telle nourriture est nocive pour nous, pourtant nous continuons à l’absorber. Seuls, nous sommes tentés. Mais entourés de notre Sangha il est facile de changer nos habitudes.
On peut décrire la Sangha comme un courant de vie s’acheminant vers l’émancipation, la joie et la paix. La seule condition nécessaire à votre entrée dans le courant de la Sangha est votre pratique. Vous obtiendrez ainsi l’état de « celui qui est entré dans la courant », tel qu’il est nommé dans les écritures bouddhiques. Ce sont les paroles mêmes du Bouddha. Si vous embrassez la pratique de la pleine conscience, vous entrez dans la Sangha et méritez le qualificatif « d’entré dans le courant ». Ceci est le premier fruit que vous obtenez en tant que pratiquant. Ce n’est pas difficile. Si vous voulez pratiquer joyeusement, construisez une Sangha là où vous vivez. La Sangha sera votre protection. C’est le radeau qui vous conduira sur l’autre rive, la libération. Sans Sangha, votre pratique échouera, même si vous êtes animé des meilleures intentions. « Je prends refuge dans la Sangha » n’est pas une profession de foi, c’est une pratique quotidienne.
Si l’amour est présent entre le maître et l’élève et parmi les élèves eux-mêmes, la pratique s’enracinera dans la Sangha. Lorsque j’ai pris l’ordination de moine, j’ai reçu beaucoup d’amour de la part de mon maître et de mes camarades moines. Plus tard, j’ai dû quitter la douillette atmosphère du temple et j’ai été confronté à de nombreuses tempêtes. Mais grâce aux puissantes racines qui avaient grandi en moi pendant mon apprentissage au temple, j’ai pu continuer la pratique sans fléchir. Aujourd’hui, beaucoup de gens sont coupés de leurs racines familiales, de leur communauté et de leur église et ils ne parviennent plus à renouer les liens perdus. En se joignant à une Sangha ils retrouveront des personnes vraies, dignes de confiance ; ils auront envie de puiser à cette source pure et généreront ainsi de nouvelles racines dans un terrain fertile. Il est peut-être plus facile d’aimer au sein de sa Sangha qu’au sein de sa famille, parce que les membres de la Sangha vont tous dans la même direction. Plus tard, ils retourneront dans leur famille et la reconstruiront, de même qu’ils reconstruiront leur église et la société qui les a vus naître.
Si vous creusez un puits, n’abandonnez pas après quelques coups de pioche sous prétexte que le terrain est trop caillouteux. Votre maître, vos frères et vos soeurs dans le dharma sont la terre que vous creusez. Creuser un puits n’est pas facile. Si vous jetez votre pratique - votre pioche - vous n’arriverez à rien. Creusez en vous-même, dans votre propre esprit. Buvez l’eau pure de la terre. Lorsque des problèmes surgissent dans vos rapports avec votre maître ou avec vos amis, il vous faut aller aux racines de vos difficultés. Peut-être s’agit-il simplement d’un problème d’organisation ou de quelque chose de similaire. Soyez prêts à découvrir de nouvelles manières d’être ensemble. C’est grâce à de telles difficultés que vous ferez l’apprentissage de votre transformation.
Si vous avez un frère ou une soeur difficile, aidez-le, aidez-la, parce qu’il ou elle est vous. Si vous ne pouvez lui venir en aide, votre pratique ne débouchera sur rien de positif. Si vous persistez à vous percevoir comme un individu séparé en pensant que le bonheur est quelque chose d’individuel, vous échouerez. Quand vous aurez établi des racines les uns dans les autres, les sentiments d’isolement et de solitude qui vous habitent seront transformés. Vous n’êtes plus seulement un individu. Vous portez en votre coeur tous vos frères, vos soeurs et tous vos semblables.
Construire une Sangha est tout un art. Prendre soin de la Sangha, c’est prendre soin du Bouddha. A travers la Sangha, il est possible de toucher le Dharma vivant. Prendre soin de la Sangha, c’est prendre soin de nous-mêmes, et prendre soin de nous-mêmes, c’est prendre soin de notre Sangha. Quand nous mangeons et buvons avec modération, nous prenons soin de notre corps de Sangha. Quand nous nous occupons d’un frère ou d’une soeur, quand nous l’ aidons à retrouver le sourire, nous prenons soin de la Sangha. Quand nous prenons la main de notre jeune soeur pour la consoler, nous prenons soin de la Sangha. Quand nous nous réconcilions avec un frère, toute la communauté en bénéficie. Il ne suffit pas d’aller dans la salle de méditation et d’offrir de l’encens au Bouddha. Quand nous soignons notre Sangha, nous soignons le corps du Bouddha.
Un jeune homme m’a dit un jour : « Je suis heureux de prendre refuge dans le Bouddha et le Dharma, mais je ne peux respecter la Sangha. » Il n’avait pas compris que chacun des Trois Joyaux contient les deux autres. Sans la Sangha, il ne peut y avoir ni Bouddha ni Dharma. Pour un autre de mes amis, seule la Sangha des saints d’autrefois est digne de son refuge. Selon lui, il n’y aurait plus aujourd’hui de Sangha digne de ce nom. Or la Sangha faite des gens de ce monde est la seule que nous ayons. Si mon ami avait été au Pic du Vautour quand le Bouddha y enseignait, beaucoup de choses dans l’attitude des moines qui entouraient l’Eveillé l’auraient dérangé. La lecture de quelques unes des pages du Vinaya nous en convaincra aisément. Par conséquent ce qu’il nous faut, c’est une Sangha que nous puissions toucher dans le moment présent, composée de toutes sortes de gens. Il se peut que ces gens ne soient pas très avancés sur la Voie, mais s’ils ont la capacité de nous soutenir dans notre pratique, cela suffit pour que nous en fassions un objet digne de refuge. Ce ne sont certes pas des saints, mais ils ont le mérite d’être là.
La meilleure façon d’améliorer la qualité de la Sangha est d’améliorer la qualité de notre propre pratique. Si les membres de la Sangha pratiquent la pleine conscience et réussissent à se libérer de la plus grosse partie de leur souffrance, cette Sangha-là est un joyau qui peut venir en aide à beaucoup de gens. Notre communauté du Village des Pruniers est loin d’être parfaite. C’est une communauté de gens ordinaires qui cheminent sur la Voie tracée par le Bouddha. Mais si elle pratique assidûment, elle deviendra une Sangha riche de réalisations profondes.
Dans toute communauté il est évident que certains possèdent plus de paix que d’autres. Si nous quittons la Sangha parce que certains de ses membres nous déçoivent, nous abandonnons aussi les tous les éléments positifs. La pratique consiste à participer à la construction d’une Sangha qui vive dans la paix et la joie. Ceci est à la portée de tout pratiquant. C’est la manière correcte de cultiver la foi dans la Sangha.
Si vous n’avez pas la possibilité de vous rendre sur les lieux d’une Sangha déjà établie, créez en une là où vous vous trouvez. Cela peut être une petite communauté de pratique avec votre famille et vos amis. Rencontrez-vous une fois par jour ou une fois par semaine, ou une fois par mois pour y réciter les cinq entraînements ensemble. Le travail que vous fournissez pour la Sangha ne doit pas consister seulement à faire la vaisselle, à fournir un travail de secrétariat ou encore à organiser des cérémonies. Il consiste à organiser votre vie de manière à contribuer au bonheur de la Sangha.
Il nous faut apprendre à pratiquer la pleine conscience ensemble - en tant que famille, ville, nation ou communauté de nations. Une Sangha qui pratique l’amour et la compassion est exactement le Bouddha qu’il nous faut pour le siècle à venir. L’apparition du prochain Bouddha - Maitreya, le Bouddha de l’Amour - ne dépend que de nous. Nous avons le privilège et le devoir de préparer le terrain pour sa venue, et ceci pour nous-mêmes, pour nos enfants et pour notre planète Terre. Chacun de nous a un rôle à jouer. Chacun de nous peut contribuer à rendre le Bouddha vivant en pratiquant consciemment. Chacun de nous représente une cellule du Bouddha Maitreya, le Bouddha du vingt et unième siècle, le Bouddha de l’Amour.
Ce texte est la transcription d’un enseignement donné par Thich Nhat Hanh pendant la retraite de septembre 1996 qui avait pour titre « Le Coeur du Bouddha ». Il est la traduction d’un article paru dans le numéro 20 de Mindfulness Bell (septembre-décembre 1997).
Octobre 2000
Thich Nhat Hanh
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