Pour les bouddhistes, depuis l’enseignement du Bouddha Sakyamuni, la souffrance est au cœur de tous les êtres, avec quatre souffrances fondamentales inhérentes au simple fait de vivre : la souffrance de la naissance, celle de la vieillesse, celle de la maladie et celle de la mort. S’y ajoutent la souffrance de la perte des êtres aimés, celle de côtoyer ceux que nous n’aimons pas, celle de ne pas avoir ce que nous désirons, et enfin la souffrance dite de l’ardeur des cinq agrégats.
Mais puisque joie et souffrance se mêlent intimement dans un être, j’ai toujours pressenti que nous pouvions établir des passerelles entre les deux et transformer les causes des souffrances en joie et sérénité.
Si face à une souffrance, nous acceptons de ne pas lutter contre elle, mais de la regarder passer avec bienveillance, elle perd de son acuité et devient même complice.
Reprenons chacune de ces souffrances :
La souffrance de la naissance étant passée, nous pouvons l’accepter et en faire une joie d’être ici et maintenant. Simple, non ?
La souffrance de la vieillesse nous permet de nous accepter sans condition, sans souci du paraitre, sans arrogance. C’est le meilleur tremplin pour vivre l’impermanence inscrite de notre corps.
De même la souffrance de la maladie peut nous donner la motivation pour changer la cause afin de guérir. Rappelons-nous que la douleur corporelle est aussi une alarme pour nous faire savoir qu’il y a un dysfonctionnement dans notre corps et qu’il faut changer quelque chose dans nos habitudes.
Quand à la souffrance de la mort, elle se dissipe si nous ne nous regardons plus comme le centre du monde.
La souffrance de la séparation des êtres aimés se transforme en tendresse au contact de l’empreinte que cette personne a laissé en nous. Ne retenons pas une personne aimée. Offrons lui la liberté afin qu’elle puisse prendre son envol dans cette vie ou dans l’après-vie. Cette générosité nous apaisera.
Autre souffrance, autre joie, celle de la coexistence avec des personnes que nous n’aimons pas, qui devient douce si nous restons identiques face aux critiques ou aux éloges. L’équanimité empathique peut même nous faire apprécier ces moments-là.
Encore plus merveilleuse est la souffrance de pas avoir ce que nous désirons : avec ce réel cadeau de la vie faite d’absence, nous ne pouvons pas posséder l’objet ou la personne. En acceptant la situation, immédiatement, nous sommes libres d’exister sans cette dépendance au lieu de nous sentir piégé par l’ "avoir". Et même si nous avions tout ce que nous voulions, nous ne serions pas heureux, puisque notre désir ne trouverait pas de limite. Alors soyons riche du rien !
Quand aux cinq agrégats, la matière, la sensation, la perception, les formations, la conscience, ils sont des excellents supports pour apprendre à s’en libérer en leur donnant une importance plus relative. Ils n’existent que par la force que nous leur donnons.
Oui, tout est souffrance. Mais de ces douleurs, nous pouvons expérimenter le chemin de la libération et d’une joie sans condition.
Que les puristes et les érudits me pardonnent de suggérer cette façon de rebondir grâce aux souffrances.
Dans la joie.
par Alain Delaporte-Digard
Source http://www.buddhachannel.tv/portail/spip.php?article20122
Mais puisque joie et souffrance se mêlent intimement dans un être, j’ai toujours pressenti que nous pouvions établir des passerelles entre les deux et transformer les causes des souffrances en joie et sérénité.
Si face à une souffrance, nous acceptons de ne pas lutter contre elle, mais de la regarder passer avec bienveillance, elle perd de son acuité et devient même complice.
Reprenons chacune de ces souffrances :
La souffrance de la naissance étant passée, nous pouvons l’accepter et en faire une joie d’être ici et maintenant. Simple, non ?
La souffrance de la vieillesse nous permet de nous accepter sans condition, sans souci du paraitre, sans arrogance. C’est le meilleur tremplin pour vivre l’impermanence inscrite de notre corps.
De même la souffrance de la maladie peut nous donner la motivation pour changer la cause afin de guérir. Rappelons-nous que la douleur corporelle est aussi une alarme pour nous faire savoir qu’il y a un dysfonctionnement dans notre corps et qu’il faut changer quelque chose dans nos habitudes.
Quand à la souffrance de la mort, elle se dissipe si nous ne nous regardons plus comme le centre du monde.
La souffrance de la séparation des êtres aimés se transforme en tendresse au contact de l’empreinte que cette personne a laissé en nous. Ne retenons pas une personne aimée. Offrons lui la liberté afin qu’elle puisse prendre son envol dans cette vie ou dans l’après-vie. Cette générosité nous apaisera.
Autre souffrance, autre joie, celle de la coexistence avec des personnes que nous n’aimons pas, qui devient douce si nous restons identiques face aux critiques ou aux éloges. L’équanimité empathique peut même nous faire apprécier ces moments-là.
Encore plus merveilleuse est la souffrance de pas avoir ce que nous désirons : avec ce réel cadeau de la vie faite d’absence, nous ne pouvons pas posséder l’objet ou la personne. En acceptant la situation, immédiatement, nous sommes libres d’exister sans cette dépendance au lieu de nous sentir piégé par l’ "avoir". Et même si nous avions tout ce que nous voulions, nous ne serions pas heureux, puisque notre désir ne trouverait pas de limite. Alors soyons riche du rien !
Quand aux cinq agrégats, la matière, la sensation, la perception, les formations, la conscience, ils sont des excellents supports pour apprendre à s’en libérer en leur donnant une importance plus relative. Ils n’existent que par la force que nous leur donnons.
Oui, tout est souffrance. Mais de ces douleurs, nous pouvons expérimenter le chemin de la libération et d’une joie sans condition.
Que les puristes et les érudits me pardonnent de suggérer cette façon de rebondir grâce aux souffrances.
Dans la joie.
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Source http://www.buddhachannel.tv/portail/spip.php?article20122
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