Thich Nhât Hanh — L’Art de maîtriser une Tempête...
lundi 25 juillet 2011, par Buddhachannel Fr.
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L’ART DE MAÎTRISER UNE TEMPÊTE
Nous savons qu’une émotion n’est qu’une émotion.
Elle arrive et reste un moment et puis devra partir, comme une tempête.
Une tempête arrive, reste un moment et devra partir.
Nous ne devons pas mourir à cause d’une émotion et nous sommes tellement plus grands qu’une émotion, tellement, tellement plus.
Donc quand vous sentez que l’émotion va se manifester, qu’elle arrive, il est très important que vous vous installiez dans une position assise, une position bien stable, comme je suis maintenant. Vous pouvez même vous coucher, c’est aussi une position très stable et vous dirigez votre attention sur votre ventre et vous êtes attentif à sentir votre ventre se soulever et à s’abaisser. Vous respirez profondément et vous concentrez toute votre attention à sentir votre ventre se soulever et s’abaisser. En position assise, comme je suis, je dirais que le niveau de ma tête est le sommet de l’arbre. Je ne resterais pas ici, je déplacerais mon attention vers le bas, vers le tronc de l’arbre qui est juste en dessous du nombril.
Vous savez qu’il est dangereux de rester dans l’œil de la tempête. L’œil de la tempête est dans la tête, donc descendez juste en dessous du niveau du nombril et commencez à pratiquer la respiration en pleine conscience, inspirez et expirez profondément et concentrez toute votre attention sur votre abdomen qui se soulève et qui s’abaisse.
Vous pouvez pratiquer ainsi pendant dix, quinze ou vingt minutes et vous verrez que vous êtes forts, forts assez pour résister à le tempête. Dans la position assise ou couchée, accrochez-vous à votre respiration comme une personne s’accroche à son gilet de sauvetage, au milieu de l’océan, et vous remarquerez que vous êtes forts assez pour résister à l’émotion et un peu plus tard cette émotion partira. Pendant ce moment de respiration, vous pouvez observer qu’une émotion n’est qu’une émotion et que vous êtes beaucoup, beaucoup plus qu’une émotion. Une émotion est quelque chose d’impermanent. Elle vient, elle reste un moment et elle partira. Vous serez étonnés de constater que vous êtes capables de résister à une émotion rien qu’en pratiquant la respiration dans la pleine conscience et en vous concentrant sur le mouvement de votre abdomen qui se soulève et qui s’abaisse.
Il se peut que vous ayez envie de dire à un autre ami ou à vos enfants, si vous en avez, comment pratiquer. Je connais des mamans qui aident leurs enfants à pratiquer ainsi. Elles tiennent la main de leur enfant et elles disent : « Mon chéri, respire avec moi. En inspirant, je suis consciente que mon abdomen se soulève. En expirant, je suis consciente que mon abdomen s’abaisse ». Et elles guident l’enfant à respirer avec elles en utilisant cette émotion. Si vous pratiquez ainsi, vous serez capables de générer l’énergie de la stabilité et quand vous tiendrez la main d’une autre personne, vous lui transmettez l’énergie de votre stabilité et vous l’aiderez à pratiquer comme vous afin de traverser la zone de tempête. C’est très efficace, mais s’il vous plaît, rappelez-vous une chose : n’attendez pas d’avoir une grosse émotion pour pratiquer parce que si vous attendez, vous oublierez la pratique. Il faut pratiquer maintenant. Aujourd’hui vous êtes bien ; vous ne ressentez pas une grosse émotion. C’est le bon moment pour apprendre à pratiquer, pour commencer la pratique. Et si vous le faîtes pendant trois semaines, 21 jours, çà deviendra une habitude.
Pratiquez dix minutes par jour et quand l’émotion arrivera, vous vous rappellerez la pratique tout naturellement. Vous vous asseyez et vous pratiquez l’inspiration et l’expiration et vous concentrez votre attention sur votre ventre et si vous y arrivez une fois, vous aurez confiance dans la pratique et vous direz à votre émotion : « Bien, si tu reviens, j’agirai de la même façon ». Il n’y aura pas de peur en vous parce que vous savez que vous pouvez le faire. Pratiquez régulièrement, ça aura beaucoup d’autres effets positifs sur vous, sur votre santé, et si vous enseignez à une autre personne comment pratiquer, à votre frère, votre sœur ou votre enfant, cela peut aider à leur sauver la vie dans le futur.
De nos jours, beaucoup de jeunes ne savent pas gérer leurs émotions et le nombre de personnes qui se suicident à cause de leurs émotions est très élevé. C’est un exercice simple, mais très important. Quand vous êtes très en colère, que le désespoir semble si grand, que votre peur est si vive, rappelez-vous, s’il vous plaît, de pratiquer. Je vous conseillerais de commencer aujourd’hui, dans la position assise, où que vous soyez et de pratiquer pendant dix ou quinze minutes et de faire la même chose demain, et dans trois semaines, ce sera devenu une habitude et si vous ne pratiquez pas, vous sentirez quelque chose vous échapper, que vous ratez quelque chose. Votre pratique vous apportera beaucoup de bien être, beaucoup de stabilité et ça, c’est la meilleure protection que vous pouvez apporter à vous mêmes. Je pense toujours que l’énergie de la pleine conscience est l’énergie du Bouddha, l’énergie de Dieu, le Saint-Esprit, qui peut nous protéger à tout instant et elle est en nous, à l’intérieur. Chaque fois que vous touchez la graine de la pleine conscience et que vous pratiquez la respiration consciente , l’énergie de Dieu, l’énergie du Bouddha est là pour vous protéger.
Elle nous aide à ne pas dire ou à ne pas faire des choses que nous ne voulons ni dire ni faire.
Souriez à votre énergie de l’habitude.
Il y a en chacun de nous une énergie très forte appelée l’énergie de l’habitude. Vasana est le mot en sanscrit qui signifie « énergie de l’habitude ». Chacun de nous a en lui des énergies de l’habitude et elles nous poussent à faire des choses que nous ne voulons pas faire ; elles nous poussent à dire des choses que nous ne voulons pas dire et qui provoqueront beaucoup de dégâts en nous-mêmes, chez l’autre personne et dans nos relations.
Votre intelligence est assez développée pour vous dire que si vous faîtes telle chose, vous allez créer de la souffrance ; si vous dites telle chose vous allez créer de la souffrance, et malgré tout , vous la faîtes, vous la dites. Après l’avoir fait ou l’avoir dit, le mal est fait et vous le regrettez. Vous vous frappez la poitrine, vous vous arrachez les cheveux, vous dites : « La prochaine fois, je ne ferai plus ou ne dirai plus des choses pareilles ». Vous êtes très honnêtes, vous êtes très sincères. Mais la fois suivante, lorsque la situation se présente, vous referez la même chose, vous redirez la même chose et c’est ça l’énergie de l’habitude.
Cette énergie de l’habitude peut vous avoir été transmise par vos parents ou ancêtres et c’est pour cela que la respiration en pleine conscience vous aide à reconnaître cette énergie lorsqu’elle vous envahit. C’est très important.
Et il ne faut pas combattre cette énergie de l’habitude ;
il suffit de la reconnaître en tant que telle et de lui sourire.
C’est très bien ainsi :
« Bonjour mon énergie de l’habitude, je sais que tu es là, tu ne peux rien me faire »
et vous lui souriez et alors vous êtes libre.
C’est une protection merveilleuse et c’est pour cela que je dis que la pleine conscience est l’énergie de Dieu, l’énergie du Bouddha qui nous protège. Chaque jour nous pratiquons un peu de marche en pleine conscience, de respiration en pleine conscience et nous avons cette énergie pour nous, cette énergie qui nous protège. C’est très important.
Quand l’énergie de l’habitude commence à manifester,
continuez simplement à respirer, reconnaissez-la et dites
« Bonjour mon énergie de l’habitude, je sais que tu es là. Je suis libre.
Tu ne vas pas me pousser à faire encore ce que je ne veux pas faire.
Tu ne vas pas me pousser à dire encore ce que je ne veux pas dire ».
Et maintenant, vous réagissez différemment.
Vous créez une bonne « énergie de l’habitude pour remplacer la mauvaise énergie de l’habitude et notre relation avec la ou les autres personnes est très importante pour notre bonheur.
Parfois, nous nous sommes déconsidérés à cause de l’énergie de l’habitude. Nous devrions nous traiter avec beaucoup de respect, beaucoup de tendresse et de compassion. Il est très important de traiter notre corps avec le plus grand respect, avec compréhension, avec compassion.
Si vous savez comment traiter votre corps et vos sentiments avec un tel respect, vous serez aussi capables de traiter une autre personne avec le même respect et c’est ainsi que nous construirons la paix. Nous créons la liberté et la libération et le bonheur dans le monde et chacun d’entre nous peut faire le faire. Cela n’exige qu’un peu d’entraînement et si vous avez un ami qui connaît la pratique, vous avez beaucoup de chance parce que vous vous soutenez mutuellement, cultivant toujours davantage de cette énergie appelée pleine conscience, marcher en pleine conscience, respirer en pleine conscience, manger en pleine conscience.
Chaque instant de notre vie quotidienne peut être utilisée pour cultiver la pleine conscience, l’énergie de Bouddha, l’énergie de Dieu appelée Esprit Saint. Partout où se trouve l’Esprit Saint, il y a entente, il y a pardon, il y a compassion. L’énergie de la pleine conscience est de la même nature. Si vous savez comment produire l’énergie de la pleine conscience, vous devenez vraiment présents, vraiment vivants. Vous êtes capables de comprendre la situation, d’éprouver de la compassion et cela changera tout.
Maintenant si vous avez des questions à propos de la pratique, la pratique quotidienne de la pleine conscience, je serai heureux de vous offrir les réponses.
Vous est-il arrivé d’être fou ? A quand remonte votre dernière folie ?
J’ai toujours en moi la colère, sous forme de graine. Mais comme je pratique le pleine conscience, la graine de la colère ne peut jamais devenir trop grande et si la colère se manifeste en moi, je saurai comment en prendre soin. Je suis un être humain, je possède en moi des graines de la colère et grâce à la pratique, j’ai été capable de gérer ma colère. Je ne suis pas un saint, mais je connais la pratique et c’est pourquoi je ne suis plus victime de ma colère.
Combien de temps faut-il pour réussir dans la pratique ?
Ce n’est pas une question de temps. Si vous pratiquez correctement et avec plaisir, vous y arriverez vite. Toutefois, si nous y consacrons beaucoup de temps mais ne le faisons pas correctement, il se peut que nous ne réalisons rien. C’est comme la respiration en pleine conscience. Si vous la faîtes correctement, la première inspiration peut déjà vous apporter soulagement et joie. Mais si vous ne la faîtes pas correctement, vous ne ressentirez rien, même après trois ou quatre heures. Il est donc très bon d’avoir un ami, un frère ou une sœur, qui réussit dans la pratique et qui vous aide et vous encourage. Et vous pouvez le faire seul - quand vous inspirez, vous vous autorisez à respirer naturellement. Vous concentrez toute votre attention sur l’inspiration et quand vous expirez, vous vous autorisez à expirer normalement. Vous devenez simplement conscient de votre expiration. Vous n’interférez pas avec elle. Vous ne la forcez pas.
Si vous respirez naturellement et que vous en êtes conscients, alors quinze ou vingt secondes suffiront pour que vous constatiez une amélioration de la qualité de votre respiration et vous ressentirez un véritable plaisir à inspirez et à expirez.
Un jour j’ai donné une retraite à Montréal, Canada et après le premier exercice de méditation marchée, une dame est venu vers moi et m’a posé la question suivante :
« Thây, m’autorisez-vous à partager la pratique de la méditation marchée avec d’autres personnes ? Depuis que je suis venue dans ce pays il y a sept huit ans, je n’ai jamais pu marcher de cette manière, avec sérénité et paix. C’est tellement apaisant tellement rafraîchissant et je voudrais votre autorisation pour partager avec d’autres amis cette pratique de la méditation marchée ». J’ai dit : « Pourquoi pas ? Vous pouvez partager la pratique. » En fait, cela prouve que la première heure de méditation marchée pouvait déjà apporter à cette dame beaucoup de soulagement et de joie. Ce n’est donc pas vraiment une question de temps, mais je dirais que la pratique est correcte quand vous en ressentez immédiatement l’effet bénéfique. La pratique doit être agréable, qu’il s’agisse de respirer en pleine conscience, de marcher en pleine conscience, de manger en pleine conscience ou de travailler en pleine conscience. Je pense que si la pratique est agréable, elle est correcte et bonne.
Combien de temps dois-je consacrer à la pratique ?
La méditation que je préconise ici peut être faite à tout moment. Quand vous devez vous déplacer d’un endroit à l’autre, appliquez simplement les techniques de la méditation marchée. Quand vient le moment de travailler, vous pourriez éprouver l’envie de l’effectuer en pleine conscience, travailler en pleine conscience. Quand vient l’heure de dîner vous décidez de dîner en pleine conscience. Vous appréciez manger en pleine conscience. Il ne faut pas vous fixer une heure précise pour pratiquer car cette pratique que je préconise peut être réalisée tout au long de la journée, mais je dirais que vous pouvez vous fixer des plages horaires pour faire des choses que vous aimez, si la situation le permet. Peut-être aimez-vous vous lever un quart d’heure plus tôt que d’habitude afin de profiter de quinze minutes de méditation assise ou peut être avant d’aller dormir. Même si la lumière est éteinte, vous pouvez vous asseoir sur votre lit et pratiquer la respiration consciente pendant quinze minutes ! Cela dépend donc de notre intelligence, notre talent à nous organiser parce qu’il y a des choses que nous devons faire collectivement avec les autres et nous ne pouvons pas répondre que nous avons une période spécifique pour faire ce que nous préférons, mais en définitive, nous devons nous rappeler que la pratique peut être réalisée à tout moment, même lorsque vous allez aux toilettes ou que vous nettoyez le sol. Vous pouvez pratiquer. Vous pouvez frotter le sol en étant une personne libre ou un esclave - c’est à vous de décider. Vous faites les choses comme les autres personnes, mais vous êtes une personne libre. Tant d’américains pensent qu’ils agissent en étant victimes du système, mais vous pouvez agir en tant que personne libre. C’est très valorisant. Nous cultivons toujours notre liberté et cela nous apporte beaucoup de dignité, ce que chacun autour de nous voit. Avec la pratique, nous sommes vraiment une personne libre, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons.
Vous vous lavez les mains et allez aux toilettes plusieurs fois par jour. Je propose que chaque fois que vous vous lavez les mains ou allez à la toilette, vous vous investissez à 100% dans votre acte. Arrêtez toute pensée et appréciez ce que vous faites. Cela peut être très amusant. Dans quelques semaines, vous verrez l’effet merveilleux de cette pratique.
Pouvez-vous définir la pleine conscience et expliquer comment nous nous interrompons tant de fois dans notre pratique ?
Dans ma langue « pleine conscience » se dit « chánh niêm ». La pleine conscience signifie que vous êtes vraiment présent dans l’instant. Lorsque vous mangez, vous savez que vous êtes en train de manger. Lors que vous marchez, vous savez que vous êtes en train de marcher. L’opposé de « la pleine conscience » est « l’oubli ». Vous mangez mais vous n’en savez rien, votre esprit est ailleurs. Lorsque vous ramenez votre esprit à ce qui se passe dans l’ici et le maintenant, c’est de la pleine conscience, et la pleine conscience peut vous apporter beaucoup de vie et de plaisir et de joie. Par exemple si vous avez une orange et si vous savez comment passer du temps dans la pleine conscience avec votre orange, le plaisir que vous aurez à la manger sera un millier de fois plus grand que si vous mangez votre orange tout en pensant à d’autres choses ou en vous tracassant pour d’autres choses ou en vous laissant enfermer dans votre colère ou votre désespoir. La pleine conscience est ainsi cette énergie qui vous aide à être avec ce qui est là, quel que ce soit cette chose. Supposons que nous entendions un bruit. Vous pouvez choisir d’utiliser le bruit comme objet de pleine conscience. « En inspirant, je sais qu’il y a beaucoup de bruit et en expirant, je souris à ce bruit ». Je sais que les personnes qui font du bruit ne sont pas toujours en paix et je ressens de la compassion pour elles, ainsi, si vous pratiquez la respiration consciente et que vous utilisez la souffrance qui est là comme objet de votre pleine conscience, vous pouvez aider l’énergie de la compréhension et de la compassion à s’éveiller en vous. Au cours d’une retraite, une femme se plaignait parce que sa compagne de chambrée ronflait et cela l’empêchait de dormir. Elle s’apprêtait à prendre son sac de couchage et à aller dans la salle de méditation lorsqu’elle se souvint soudain de mon enseignement et décida de rester et d’utiliser le bruit comme cloche de la pleine conscience pour faire naître en elle la compassion : « En inspirant, je suis consciente du ronflement, en expirant, je lui souris ». Dix minutes plus tard, elle dormait profondément. C’était merveilleux.
Pourriez-vous parler du pardon ?
Le pardon est aussi le fruit de la compréhension. Ce n’est pas parce que vous voulez pardonner que vous pouvez pardonner ! vous pouvez avoir beaucoup de bonne volonté pour pardonner et cependant vous ne pouvez pas pardonner parce que l’amertume est toujours là, la souffrance est toujours là. Même si vous savez que le pardon serait apprécié, vous ne pouvez pas pardonner, même si vous avez une bonne dose de bonne volonté. Pour moi, le pardon devrait être le résultat du regard profond, de la compréhension.
Vous savez, pendant les années soixante dix, quatre vingt, nous avons reçu, à notre bureau de Paris, de très mauvaises nouvelles du Vietnam et des camps de réfugiés. Un matin, j’ai appris l’histoire d’une petite fille, une « boat people » de onze ans. Elle a été violée par un pirate, en mer, et lorsque son père a tâché de s’interposer, ils l’ont jeté dans l’océan. Après avoir été violée par le pirate, la petite fille s’est jetée à l’eau et s’est noyée. Ce sont des nouvelles que nous avons reçues par courrier ce matin là. Nous recevions fréquemment ce genre de nouvelles. J’étais fâché. En tant qu’être humain, vous avez le droit d’être fâché, mais en tant que pratiquant, vous n’avez pas le droit de ne pas pratiquer. Je ne pus avaler mon petit déjeuner, c’était trop pour moi. J’ai pratiqué la méditation marchée dans le bois voisin. J’essayais d’entrer en contact avec les arbres, les oiseaux, le ciel bleu pour me calmer et j’ai commencé par m’asseoir et méditer. Et la méditation fut longue. Pendant la méditation, je me voyais en petit garçon, en bébé, né dans le zone côtière de Thaïlande. Mon père est un pauvre pêcheur, ma mère est une femme qui n’a pas reçu d’instruction et la pauvreté existe chez nous depuis plusieurs générations et je grandis dans ce milieu. Quand j’ai eu quatorze ans, j’ai dû prendre la mer avec mon père pour gagner ma vie, c’était très dur. Et lorsque mon père mourût, j’ai dû reprendre l’affaire. Il y avait un autre pêcheur qui me dit qu’il y avait beaucoup de « boat people » venant du Vietnam et très souvent, elles avaient leurs richesses avec elles, comme l’or et les bijoux. Si nous pouvions juste en profiter une seule fois, nous prendrions un peu d’or et sortirons de notre éternelle pauvreté. En étant un pauvre pêcheur sans instruction, je me suis laissé tenté et donc je l’ai accompagné pour voler les « boat people » et lorsque je vis un pêcheur qui avait une relation sexuelle avec une femme, je fus tenté de faire pareil. J’ai regardé autour de moi, ne vis aucune police, aucune menace et me dis à moi-même : « Essaie juste une fois » et je devins un pirate violant une petite fille.
Maintenant, supposons que vous êtes sur ce bateau et que vous avez un fusil. Vous me tirez dessus et je meurs. Vous ne m’aidez pas . Parce que, dans ma vie, personne ne m’a jamais aidé. Personne n’a jamais aidé mon père, ma mère. On m’a élevé comme un garçon sans instruction. Toute ma vie, j’ai joué avec des enfants délinquants. J’ai grandi comme ça, comme un pauvre pêcheur. Aucun politicien ne m’a jamais aidé. Aucun éducateur ne m’a jamais aidé. Personne ne m’a jamais aidé et c’est pourquoi je suis devenu pirate. Si vous me tirez dessus, je meurs. Cette nuit, pendant la méditation, je me suis vu en pirate, en jeune pêcheur devenant pirate. J’ai réalisé que le long de la côte thaïlandaise, cette nuit, quelques centaines de bébés sont nés et si, aujourd’hui, personne ne les aide à avoir de l’instruction, personne ne les aide à avoir une vie décente, alors parmi ces centaines de bébés, il y aura, dans vingt ans, plusieurs pirates. Quand j’ai vu ça, ma colère vis à vis des pirates a fondu en moi. J’ai commencé à comprendre que si j’étais né comme ce petit garçon, dans un village de pêcheurs, je serai devenu pirate. Maintenant, si vous me tirez dessus, je mourrai. Lorsque la compréhension entra dans mon cœur, la colère commença à se dissiper et au lieu de me sentir fâché contre ce pêcheur, j’éprouvai de la compassion à son égard et fis le vœu de faire ce qui était en mon pouvoir pour aider les bébés nés la nuit dernière le long de la côte thaïlandaise. Et la forme d’énergie appelée colère s’est transformée en énergie de la compassion et cela est possible grâce à la méditation. Le pardon ne saurait pas être obtenu sans cette forme de compréhension et la compréhension est le fruit du regard profond. Je l’appelle méditation.
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