Pratique de la calligraphie chinoise
"L’art véritable ne réside pas dans la beauté de la peinture, mais dans l’action de peindre, dans ce mouvement dramatique et dynamique qui va d’un effort vers un autre effort. Il en est de même pour la pensée et je suis plus intéressé par son mouvement que par elle-même. La calligraphie zen, c’est exactement cela." Picasso
Par Jacques Foussadier
Jacques Foussadier, moine zen, ancien disciple de Maître Deshimaru, se consacre depuis bientôt vingt ans à la calligraphie chinoise. Il est certainement un des plus grands maîtres de cet art, actuellement en Occident et expose depuis de nombreuses années, tant en France qu’à l’étranger. C’est lui qui, depuis la mort de Sensei, est responsable de la calligraphie des rakusus lors des ordinations.
L’art véritable ne réside pas dans la beauté de la peinture, mais dans l’action de peindre, dans ce mouvement dramatique et dynamique qui va d’un effort vers un autre effort.
Il en est de même pour la pensée et je suis plus intéressé par son mouvement que par elle-même. La calligraphie zen, c’est exactement cela.
Picasso
La première impression qu’elle me produisit fut très forte. Vint ensuite un lent mûrissement qui devait aboutir à une prise de conscience puis à l’impérieux besoin de pratiquer. La pratique, l’influence de la pratique fut et reste profonde et indéfinissable.
Pratiquer pour comprendre la raison de l’impression de départ et pour en pénétrer le secret.
D’abord il me fallait trouver un maître. Puis le temps de l’apprentissage arriva, long, souvent fastidieux, il remit tout en cause, balayant ce qui ne touchait pas l’essence.
Nouveau départ vers moi-même. Les clefs de cette voie : concentration, retour vers son propre centre,
répétition, éternel recommencement sans s’attacher aux résultats, qu’ils soient bons ou mauvais.
Si l’on considère l’action : tirer la flèche, et la réalisation : atteindre le but, tout cela se réalise dans le temps présent et le temps d’après, l’acte et sa réalisation doivent être à nouveau pratiqués, et ainsi de suite...
Ce qui fait apparaître que le but n’est pas un point final, mais un point constamment mobile. Cette mobilité exige une pratique sans interruption.
Dans la pratique il y a d’innombrables buts, chaque instant possède le sien, mais il ne faut pas penser l’atteindre consciemment. Le fait de pratiquer inclut le but. L’un et l’autre, loin d’être séparés, forment une unité indissoluble.
Il en résulte une profonde et continuelle transformation de soi-même, par-delà les bons et les mauvais résultats. Les erreurs deviennent des expériences profitables car la répétition permet de les reconnaître et de les éviter. Ainsi, c’est par les erreurs que l’on s’améliore.
Pleinement concentré sur la posture juste du corps, sur la tenue du pinceau, sur la respiration correcte, sur le modèle à tracer, l’élève peut s’oublier lui-même. Toute pensée consciente disparaît et cède la place à la transparence agissante du corps qui est une autre forme de pensée, une pensée profonde et silencieuse qui tient autant, et sans qu’on puisse les distinguer, de l’esprit que du corps parce qu’elle est la source de l’un et de l’autre.
Son expression est le geste car le geste pur, dépouillé de tout artifice mental, est la manifestation véritable de la « pensée du corps ». Lorsque Picasso dit « Je ne cherche pas, je trouve » c’est de cette attitude fondamentale qu’il parle.
En Chine Wu Xin, Mu-Shin en japonais, littéralement non-esprit, non-pensée intellectuelle, absence de pensée ou de formation mentale qui puisse s’opposer à l’action spontanée, c’est la « pensée du corps », la pensée en acte.
En réalité, le véritable esprit, c’est la pratique elle-même. Si l’esprit est préoccupé par autre chose que tracer le trait, il n’y a plus de réelle concentration.
Lorsque l’on saisit le pinceau, la main devient le pinceau. Il n’y a plus main et pinceau, il y a main-pinceau. La richesse des possibilités de cet instrument est infinie, et dépend de la sensibilité, de la subtilité de l’artiste au moment où « il joue de son instrument ».
La prise du pinceau est forte, pleine d’énergie. Les doigts sont soudés au manche. Le pinceau devient alors le serviteur, il obéit exactement aux mouvements, aux impulsions qu’on lui transmet et laisse une trace fidèle sur le papier.
Cet instant est unique et définitif. Il n’est pas possible de le modifier. De même qu’en musique un interprète ne peut pas rattraper une fausse note, on ne peut pas remonter le temps. Le trait de calligraphie, la touche de peinture, une fois absorbés par le papier, sont définitifs, irrémédiables, sans retour. La moindre correction serait visible, perceptible par un oeil averti et la fraîcheur du tracé, perdue à tout jamais.
La calligraphie ainsi que la peinture ne permettent pas le moindre repentir. L’oeuvre longuement travaillée finit par jaillir aussi naturelle qu’une source. A ce stade, il n’y a pas d’intervention de la personne, c’est la « pensée du corps » qui jaillit, l’artiste vit pleinement son oeuvre qui devient alors la plus belle expression de la vie, elle-même saisie dans le mystère de son « ainséïté ». La vie telle qu’elle est.
1991
Jacques Foussadier
"L’art véritable ne réside pas dans la beauté de la peinture, mais dans l’action de peindre, dans ce mouvement dramatique et dynamique qui va d’un effort vers un autre effort. Il en est de même pour la pensée et je suis plus intéressé par son mouvement que par elle-même. La calligraphie zen, c’est exactement cela." Picasso
Par Jacques Foussadier
Jacques Foussadier, moine zen, ancien disciple de Maître Deshimaru, se consacre depuis bientôt vingt ans à la calligraphie chinoise. Il est certainement un des plus grands maîtres de cet art, actuellement en Occident et expose depuis de nombreuses années, tant en France qu’à l’étranger. C’est lui qui, depuis la mort de Sensei, est responsable de la calligraphie des rakusus lors des ordinations.
L’art véritable ne réside pas dans la beauté de la peinture, mais dans l’action de peindre, dans ce mouvement dramatique et dynamique qui va d’un effort vers un autre effort.
Il en est de même pour la pensée et je suis plus intéressé par son mouvement que par elle-même. La calligraphie zen, c’est exactement cela.
Picasso
La première impression qu’elle me produisit fut très forte. Vint ensuite un lent mûrissement qui devait aboutir à une prise de conscience puis à l’impérieux besoin de pratiquer. La pratique, l’influence de la pratique fut et reste profonde et indéfinissable.
Pratiquer pour comprendre la raison de l’impression de départ et pour en pénétrer le secret.
D’abord il me fallait trouver un maître. Puis le temps de l’apprentissage arriva, long, souvent fastidieux, il remit tout en cause, balayant ce qui ne touchait pas l’essence.
Nouveau départ vers moi-même. Les clefs de cette voie : concentration, retour vers son propre centre,
répétition, éternel recommencement sans s’attacher aux résultats, qu’ils soient bons ou mauvais.
Si l’on considère l’action : tirer la flèche, et la réalisation : atteindre le but, tout cela se réalise dans le temps présent et le temps d’après, l’acte et sa réalisation doivent être à nouveau pratiqués, et ainsi de suite...
Ce qui fait apparaître que le but n’est pas un point final, mais un point constamment mobile. Cette mobilité exige une pratique sans interruption.
Dans la pratique il y a d’innombrables buts, chaque instant possède le sien, mais il ne faut pas penser l’atteindre consciemment. Le fait de pratiquer inclut le but. L’un et l’autre, loin d’être séparés, forment une unité indissoluble.
Il en résulte une profonde et continuelle transformation de soi-même, par-delà les bons et les mauvais résultats. Les erreurs deviennent des expériences profitables car la répétition permet de les reconnaître et de les éviter. Ainsi, c’est par les erreurs que l’on s’améliore.
Pleinement concentré sur la posture juste du corps, sur la tenue du pinceau, sur la respiration correcte, sur le modèle à tracer, l’élève peut s’oublier lui-même. Toute pensée consciente disparaît et cède la place à la transparence agissante du corps qui est une autre forme de pensée, une pensée profonde et silencieuse qui tient autant, et sans qu’on puisse les distinguer, de l’esprit que du corps parce qu’elle est la source de l’un et de l’autre.
Son expression est le geste car le geste pur, dépouillé de tout artifice mental, est la manifestation véritable de la « pensée du corps ». Lorsque Picasso dit « Je ne cherche pas, je trouve » c’est de cette attitude fondamentale qu’il parle.
En Chine Wu Xin, Mu-Shin en japonais, littéralement non-esprit, non-pensée intellectuelle, absence de pensée ou de formation mentale qui puisse s’opposer à l’action spontanée, c’est la « pensée du corps », la pensée en acte.
En réalité, le véritable esprit, c’est la pratique elle-même. Si l’esprit est préoccupé par autre chose que tracer le trait, il n’y a plus de réelle concentration.
Lorsque l’on saisit le pinceau, la main devient le pinceau. Il n’y a plus main et pinceau, il y a main-pinceau. La richesse des possibilités de cet instrument est infinie, et dépend de la sensibilité, de la subtilité de l’artiste au moment où « il joue de son instrument ».
La prise du pinceau est forte, pleine d’énergie. Les doigts sont soudés au manche. Le pinceau devient alors le serviteur, il obéit exactement aux mouvements, aux impulsions qu’on lui transmet et laisse une trace fidèle sur le papier.
Cet instant est unique et définitif. Il n’est pas possible de le modifier. De même qu’en musique un interprète ne peut pas rattraper une fausse note, on ne peut pas remonter le temps. Le trait de calligraphie, la touche de peinture, une fois absorbés par le papier, sont définitifs, irrémédiables, sans retour. La moindre correction serait visible, perceptible par un oeil averti et la fraîcheur du tracé, perdue à tout jamais.
La calligraphie ainsi que la peinture ne permettent pas le moindre repentir. L’oeuvre longuement travaillée finit par jaillir aussi naturelle qu’une source. A ce stade, il n’y a pas d’intervention de la personne, c’est la « pensée du corps » qui jaillit, l’artiste vit pleinement son oeuvre qui devient alors la plus belle expression de la vie, elle-même saisie dans le mystère de son « ainséïté ». La vie telle qu’elle est.
1991
Jacques Foussadier
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