4. Le SAMSARA
"Nous sommes constamment tourmentés par les trois sortes de souffrance. Pour cela, les endroits samsariques, les amis, les plaisirs et les possessions sont comme une partition (dans un jeu) qui serait donnée par un exécutant qui nous amènerait ensuite à l'endroit où nous serions exécutés. "
Couper les cordes de l'attachement, aspirer à l'illumination avec diligence
Nous continuons de cette manière : nos actions créent des résultats, et ceux-ci à leur tour créent plus d'actions et plus de résultats. Cela continue et continue. A quoi ressemble cette situation ? Est-elle belle, merveilleuse, ou y a-t-il quelques difficultés, des choses que nous voulions changer ? Ceci est ce que nous contemplons. Dans quel type d'état mental sommes nous maintenant à l'instant ? Si nous n'avons pas de problèmes du tout, si tout est beau et bien, alors cela va. Il n'est pas besoin de faire quoi que ce soit d'autre. Mais si ce n'est pas le cas, nous devrions essayer d'identifier les problèmes inhérents à cette manière de vivre, à cette manière de penser, et à ce qui les a causés.
Lorsque nous regardons nos vies, ou la vie des autres, nous voyons qu'il y a des problèmes, du stress, des chagrins, ... La vie peut être vraiment dure par moments. Le Bouddha lui-même ne voyait pas de problème dans sa propre pauvreté, mais il regarda au sein de la vie et il y vit la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort.
Comment ces choses nous affectent-elles ? Pouvons-nous leur échapper ? Nous devons tous mourir, et nous devenons tous vieux et malades, même si nous ne le voulons pas. Ces problèmes sont parfois lourds à porter. t ils surviennent encore et encore. Lorsque nous résolvons un problème, nous en avons un autre ! Quelles sont les causes principales, les raisons essentielles pour lesquelles ces problèmes surgissent ? Puisque tout le monde devient malade, vieillit, meurt ... pourquoi cela nous préoccupe-t-il tant ? Pourquoi trouvons-nous que c'est si difficile à supporter ?
Si nous regardons nos vies, nous pouvons voir trois sortes de souffrance, ou de situations que nous trouvons difficiles à supporter. La première est la soudffrance de la souffrance. ceci est lorsque nous avons un problème évident, comme obtenir ce que nous ne voulons pas, ou ne pas obtenir ce que nous voulons, ou lorsque nous expérimentons la douleur, ou la mort de quelqu'un que nous aimons - quelque chose qui nous rend vraiment malheureux.
Cette sorte de problème ne survient pas qu'une fois pour disparaitre à jamais quand il est résolu. Cela ne se passe pas ainsi. Ces problèmes qui nous font vraiment souffrir se produiront à nouveau, parce que nous allons dans ce sens, parce que nous acceptons que les choses déplaisantes soient inévitables et que cela devient une habitude. Si nous sommes habitués à quelque chose, alors nous la tenons pour acquise. Nous nous identifions tellement à nos souffrances que nous considérons qu'elles font partie de nous-même, qu'elles sont une part de notre identité.
Il n'y a pas d'exception particulière, cela se passe tout le temps. Parfois on accuse les bouddhistes d'êtres des gens très abrutis, très sérieux, qui contemplent toujours la souffrance. Mais lorsque les bouddhistes parlent de la souffrance, nous comprenons qu'elle est désagréable et indésirable. Nous essayons d'en voir la finalité clairement, d'accepter les choses pour ce qu'elles sont, et nous faisons ensuite ce qu'il faut faire pour en sortir. La préoccupation principale des bouddhistes est de comprendre la cause de la souffrance et de savoir comment y mettre fin.
Je pense qu'il est important à ce stade, de comprendre ce que nous voulons dire par "accepter". L' "acceptation" n'est pas une attitude passive par laquelle nous laissons seulement les choses se passer. L'acceptation signifie que nous voyons ce qui arrive - quoi qu'il arrive - exactement tel que c'est - sans le colorer, sans le cacher sous un tapis, sans tricher avec nous-même en prétendant que c'est quelque chose d'autre. "Ceci est vraiment horrible, aussi que vais-je y faire ?" Et alors, nous faisons ce qui est nécessaire pour nous en sortir, nous travaillons sur les causes de la souffrance, de quelque manière adéquate que ce soit. Ceci est l'approche.
La deuxième sorte de souffrance est la souffrance du changement. Si nous y regardons de près, même lorsque nous n'avons pas de problème spécifique, pas de douleurs actuellement, nous éprouvons une peur du changement. Tout change continuellement, rien ne reste comme c'est même d'un moment à l'autre. Rien n'est permanent. Nous allons bien maintenant, mais cela ne va pas durer. Lorsque nous avons tout, lorsque tout va bien, et que nous n'avons pas de problème, nous nous inquiétons que quelque chose puisse se passer, que quelque chose pourrait changer. Nous portons cette préoccupation, cette crainte qui se terre à l'arrière de notre esprit, profondément dans notre coeur. Et les polices d'assurances ne suppriment pas la peur - elles ne font que l'étoffer.
La troisième sorte de souffrance est la souffrance qui fait partie de la nature de toutes choses. Lorsque nous parlions de l'impermanence et du karma, nous avons trouvé qu'il n'y avait rien, absolument rien à quoi nous puissions nous fier. Tout est affecté par tout, une chose change et le reste suit. Tout existe seulement comme un flux continu, et il n'y a pas de rocher sur lequel nous pouvons bâtir des fondations.
Avez-vous remarqué que d'une manière ou d'une autre, vous êtes presque toujours dans un léger état d'anxiété, ou que vous soyez sous pression ? C'est le samsara. Pour dire les choses simplement, le samsara n'est pas le monde physique qui nous entoure, mais c'est notre manière de voir les choses, et notre réaction mentale à ces choses. Le samsara est un état d'esprit où nous ressentons constamment de l'aversion et de l'attachement. Nous étiquetons nos réactions : "Ceci est mauvais, je n'en veux pas, je ne peux pas supporter cela. " Ceci est l'aversion, et je crois que l'aversion est l'ingrédient le plus important des souffrances du samsara. Lorsque nous ne pouvons pas supporter quelque chose, nous voulons y échapper, nous encourir loin de cela, mais nous ne pouvons pas le fuir parce que l'aversion est dans notre esprit. L'aversion donne lieu à la peur, et, à cause de la peur, nous développons l'attachement.
L'attachement est le besoin de s'accrocher à quelque chose, parce que nous pensons que cela pourrait être la solution à nos craintes, ou que nous sentions que nous ne pourrions pas nous en passer. Nous pouvons nous sentir déçus si nous ne l'avons pas. Parfois des gens me demandent s'il y a une différence entre l'amour et l'attachement. Il y a une grande différence ! L'attachement est orienté vers soi, vous vous agrippez à quelque chose uniquement pour votre propre besoin. La compassion et l'amour sont dirigés vers les autres, pas vers vous-même. Lorsque vous ressentez une compassion sincère, un amour véritable, ils ne peuvent pas se transformer en haine. Mais l'attachement peut se transformer en jalousie et en haine en une seconde, juste ainsi. Cela est la différence.
L'attachement et l'aversion sont comme les deux faces d'une pièce de monnaie. Mais même si nous courons derrière quelque chose et nous nous sommes capables de nous en saisir, cela ne nous donne jamais une paix et une joie complètes, car le problème est dans la manière dont notre esprit réagit. Notre vie devient ainsi une course sans fin. Par exemple, je pense que j'ai besoin d'un type particulier de maison, que c'est la réponse. Si j'obtiens cette maison, je trouverai une joie durable. Alors, je vais la chercher, faisant différentes choses. Je travaille pendant de longues heures, je blesse les autres, je subis de nombreuses difficultés et maints problèmes et finalement, j'acquiers cette maison. Mais alors, je trouve que rien n'a changé. Je suis toujours stressé, j'ai toujours des problèmes. Les peurs et l'anxiété sont toujours là. Alors je pense que j'avais tort, "Non, la maison est bien, mais j'ai besoin d'une meilleure voiture!" Alors, à nouveau, avec beaucoup de difficultés, je me mets en quête de la voiture. A la fin, j'obtiens la voiture désirée. "Oui, maintenant je l'ai !" Mais je ne l'ai pas "eue".Je trouve que rien n'a changé. Tout continue comme auparavant.
L'attachement, cette course derrière les choses, vient de la peur, de l'aversion. Cette mentalité d'aversion/attachement, cette manière de réagir est le samsara. Dans un tel état d'esprit où vous êtes constamment en train de fuir quelque chose, ou de courir courir après autre chose, vous ne trouverez jamais la paix. C'est pourquoi nous parlons de "roue du samsara". Dans un moulin à eau, l'eau coule jour et nuit, ainsi le moulin tourne jour et nuit et ne s'arrête jamais. C'est cela le samsara. Nous devons courir tout le temps sans même jamais prendre de repos. Nous sommes toujours en train d'éviter quelque chose ou d'obtenir quelque chose.
Selon le bouddhisme, il y a six royaumes différents dans le samsara, qui surgissent des six émotions négatives. Si votre colère ou votre haine est très forte, vous naitrez dans les royaumes de l'enfer de feu ou de l'enfer de glace. Si votre cupidité ou votre avarice est très forte, vous naitrez dans le monde des fantômes affamés (esprits avides) où peu importe combien vous obteniez, vous ne serez jamais satisfait. Si votre ignorance est très grande, si vous refusez d'apprendre, et si vous êtes confus ou obtus, vous renaitrez en tant qu'animal ou poisson. Dans la nature sauvage, votre vie sera une recherche constante de nourriture et d'évitement d'être mangé vous-même, si vous êtes un animal de ferme ou de compagnie, vous serez à la merci de votre propriétaire.
Si la jalousie est votre émotion la plus puissante, vous naitrez dans le royaume des demi-dieux, et vous y passerez votre vie à vous battre, à avoir des ennemis, à regarder toujours par dessus votre épaule. Si vous êtes très orgueilleux, vous naitrez dans le monde des dieux, vous serez riche mais égoïste. Si votre désir est grand, alors vous naitrez dans le monde humain. Mais ce royaume humain, comme je le disais au début, est appelé "la précieuse naissance humaine", et il est le meilleur de tous si vous voulez sincèrement vous améliorer et travailler au bénéfice de tous les êtres.
Lorsqu'on parle d'être né dans un de ces "royaumes samsariques", il ne s'agit pas d'endroits physiques mais d'états d'esprit qui seraient le résultat de votre conditionnement. Dans le monde des enfers par exemple, toute votre misère, toute votre haine brûlante deviendra plus réelle, de sorte que vous voyiez tout à travers un brouillard de colère et de paranoïa. Ceci est le monde des enfers.
Il est souvent dit qu'au cours de la même journée, ou de la même heure, nous pouvons expérimenter le royaume de l'enfer, celui du paradis, et le royaume humain, selon notre état d'esprit. On dit aussi qu'un même verre d'eau peut être perçu dans les différents mondes comme des choses différentes. Un humain y verrait de l'eau agréable à boire Une personne du royaume des enfers le verrait comme un poison putride, et quelqu'un du royaume des dieux y verrait peut-être du champagne. Ces différents points de vue sont, très simplement, les résultats de notre propre conditionnement, notre propre action et réaction karmiques.
Nous pouvons être très attachés à nos problèmes et être complètement insérés dans notre propre insatisfaction. Nous ne devrions pas nous établir dans ou nous adonner à des choses qui nous rendent malheureux, mais essayer de comprendre la nature de leur origine. En faisant ainsi, nous devrions être capables de laisser nos problèmes derrière nous et d'échapper à la confusion et à la déception samsariques.
La joie et la liberté complètes n'existent pas dans le samsara : elles aussi sont des états d'esprit. La seule manière de trouver la liberté et la joie complètes est de se libérer de notre état d'esprit samsarique. Pour réaliser ceci, nous devons réaliser et développer la véritable qualité de notre nature de Bouddha, notre bonté intérieure, fondamentale. Avec cette réalisation, il est possible d'échapper entièrement à notre confusion, à notre stress, à notre désillusion, et d'atteindre l'illumination. Il est possible d'être vraiment heureux tout le temps au lieu de simplement penser que vous l'êtes de temps à autres.
Pour tourner le dos au samsara, nous devons atteindre un état d'esprit où nous ne ressentons plus ni aversion ni attachement pour aucune chose. Quoiqu'il arrive, c'est acceptable. Nous pouvons confortablement nous accommoder de tout. Et comme nous ne craignons rien, nous n'avons pas à nous accrocher à quoi que ce soit. Lorsque nous comprenons cela, cela signifie que nous somme sur la Voie, que nous sommes en train de pratiquer le Dharma. La vraie pratique du Dharma est la compréhension de notre propre potentiel et le fait d'y travailler.
Si vous pouvez le changer, faites le, et donc, pourquoi vous en soucier ? Si vous n'y pouvez rien changer, quel est la raison de s'en faire ? (top)
(auteur inconnu)
« Aussi longtemps que l'espace existe
Et que les êtres souffrent
Puissé-je aussi demeurer
Pour dissiper la misère de ce monde »
Bodhicharyavatara
Source : http://www.samye.be/fr/enseignement/enligne/ringu-4preliminaires.htm
"Nous sommes constamment tourmentés par les trois sortes de souffrance. Pour cela, les endroits samsariques, les amis, les plaisirs et les possessions sont comme une partition (dans un jeu) qui serait donnée par un exécutant qui nous amènerait ensuite à l'endroit où nous serions exécutés. "
Couper les cordes de l'attachement, aspirer à l'illumination avec diligence
Nous continuons de cette manière : nos actions créent des résultats, et ceux-ci à leur tour créent plus d'actions et plus de résultats. Cela continue et continue. A quoi ressemble cette situation ? Est-elle belle, merveilleuse, ou y a-t-il quelques difficultés, des choses que nous voulions changer ? Ceci est ce que nous contemplons. Dans quel type d'état mental sommes nous maintenant à l'instant ? Si nous n'avons pas de problèmes du tout, si tout est beau et bien, alors cela va. Il n'est pas besoin de faire quoi que ce soit d'autre. Mais si ce n'est pas le cas, nous devrions essayer d'identifier les problèmes inhérents à cette manière de vivre, à cette manière de penser, et à ce qui les a causés.
Lorsque nous regardons nos vies, ou la vie des autres, nous voyons qu'il y a des problèmes, du stress, des chagrins, ... La vie peut être vraiment dure par moments. Le Bouddha lui-même ne voyait pas de problème dans sa propre pauvreté, mais il regarda au sein de la vie et il y vit la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort.
Comment ces choses nous affectent-elles ? Pouvons-nous leur échapper ? Nous devons tous mourir, et nous devenons tous vieux et malades, même si nous ne le voulons pas. Ces problèmes sont parfois lourds à porter. t ils surviennent encore et encore. Lorsque nous résolvons un problème, nous en avons un autre ! Quelles sont les causes principales, les raisons essentielles pour lesquelles ces problèmes surgissent ? Puisque tout le monde devient malade, vieillit, meurt ... pourquoi cela nous préoccupe-t-il tant ? Pourquoi trouvons-nous que c'est si difficile à supporter ?
Si nous regardons nos vies, nous pouvons voir trois sortes de souffrance, ou de situations que nous trouvons difficiles à supporter. La première est la soudffrance de la souffrance. ceci est lorsque nous avons un problème évident, comme obtenir ce que nous ne voulons pas, ou ne pas obtenir ce que nous voulons, ou lorsque nous expérimentons la douleur, ou la mort de quelqu'un que nous aimons - quelque chose qui nous rend vraiment malheureux.
Cette sorte de problème ne survient pas qu'une fois pour disparaitre à jamais quand il est résolu. Cela ne se passe pas ainsi. Ces problèmes qui nous font vraiment souffrir se produiront à nouveau, parce que nous allons dans ce sens, parce que nous acceptons que les choses déplaisantes soient inévitables et que cela devient une habitude. Si nous sommes habitués à quelque chose, alors nous la tenons pour acquise. Nous nous identifions tellement à nos souffrances que nous considérons qu'elles font partie de nous-même, qu'elles sont une part de notre identité.
Il n'y a pas d'exception particulière, cela se passe tout le temps. Parfois on accuse les bouddhistes d'êtres des gens très abrutis, très sérieux, qui contemplent toujours la souffrance. Mais lorsque les bouddhistes parlent de la souffrance, nous comprenons qu'elle est désagréable et indésirable. Nous essayons d'en voir la finalité clairement, d'accepter les choses pour ce qu'elles sont, et nous faisons ensuite ce qu'il faut faire pour en sortir. La préoccupation principale des bouddhistes est de comprendre la cause de la souffrance et de savoir comment y mettre fin.
Je pense qu'il est important à ce stade, de comprendre ce que nous voulons dire par "accepter". L' "acceptation" n'est pas une attitude passive par laquelle nous laissons seulement les choses se passer. L'acceptation signifie que nous voyons ce qui arrive - quoi qu'il arrive - exactement tel que c'est - sans le colorer, sans le cacher sous un tapis, sans tricher avec nous-même en prétendant que c'est quelque chose d'autre. "Ceci est vraiment horrible, aussi que vais-je y faire ?" Et alors, nous faisons ce qui est nécessaire pour nous en sortir, nous travaillons sur les causes de la souffrance, de quelque manière adéquate que ce soit. Ceci est l'approche.
La deuxième sorte de souffrance est la souffrance du changement. Si nous y regardons de près, même lorsque nous n'avons pas de problème spécifique, pas de douleurs actuellement, nous éprouvons une peur du changement. Tout change continuellement, rien ne reste comme c'est même d'un moment à l'autre. Rien n'est permanent. Nous allons bien maintenant, mais cela ne va pas durer. Lorsque nous avons tout, lorsque tout va bien, et que nous n'avons pas de problème, nous nous inquiétons que quelque chose puisse se passer, que quelque chose pourrait changer. Nous portons cette préoccupation, cette crainte qui se terre à l'arrière de notre esprit, profondément dans notre coeur. Et les polices d'assurances ne suppriment pas la peur - elles ne font que l'étoffer.
La troisième sorte de souffrance est la souffrance qui fait partie de la nature de toutes choses. Lorsque nous parlions de l'impermanence et du karma, nous avons trouvé qu'il n'y avait rien, absolument rien à quoi nous puissions nous fier. Tout est affecté par tout, une chose change et le reste suit. Tout existe seulement comme un flux continu, et il n'y a pas de rocher sur lequel nous pouvons bâtir des fondations.
Avez-vous remarqué que d'une manière ou d'une autre, vous êtes presque toujours dans un léger état d'anxiété, ou que vous soyez sous pression ? C'est le samsara. Pour dire les choses simplement, le samsara n'est pas le monde physique qui nous entoure, mais c'est notre manière de voir les choses, et notre réaction mentale à ces choses. Le samsara est un état d'esprit où nous ressentons constamment de l'aversion et de l'attachement. Nous étiquetons nos réactions : "Ceci est mauvais, je n'en veux pas, je ne peux pas supporter cela. " Ceci est l'aversion, et je crois que l'aversion est l'ingrédient le plus important des souffrances du samsara. Lorsque nous ne pouvons pas supporter quelque chose, nous voulons y échapper, nous encourir loin de cela, mais nous ne pouvons pas le fuir parce que l'aversion est dans notre esprit. L'aversion donne lieu à la peur, et, à cause de la peur, nous développons l'attachement.
L'attachement est le besoin de s'accrocher à quelque chose, parce que nous pensons que cela pourrait être la solution à nos craintes, ou que nous sentions que nous ne pourrions pas nous en passer. Nous pouvons nous sentir déçus si nous ne l'avons pas. Parfois des gens me demandent s'il y a une différence entre l'amour et l'attachement. Il y a une grande différence ! L'attachement est orienté vers soi, vous vous agrippez à quelque chose uniquement pour votre propre besoin. La compassion et l'amour sont dirigés vers les autres, pas vers vous-même. Lorsque vous ressentez une compassion sincère, un amour véritable, ils ne peuvent pas se transformer en haine. Mais l'attachement peut se transformer en jalousie et en haine en une seconde, juste ainsi. Cela est la différence.
L'attachement et l'aversion sont comme les deux faces d'une pièce de monnaie. Mais même si nous courons derrière quelque chose et nous nous sommes capables de nous en saisir, cela ne nous donne jamais une paix et une joie complètes, car le problème est dans la manière dont notre esprit réagit. Notre vie devient ainsi une course sans fin. Par exemple, je pense que j'ai besoin d'un type particulier de maison, que c'est la réponse. Si j'obtiens cette maison, je trouverai une joie durable. Alors, je vais la chercher, faisant différentes choses. Je travaille pendant de longues heures, je blesse les autres, je subis de nombreuses difficultés et maints problèmes et finalement, j'acquiers cette maison. Mais alors, je trouve que rien n'a changé. Je suis toujours stressé, j'ai toujours des problèmes. Les peurs et l'anxiété sont toujours là. Alors je pense que j'avais tort, "Non, la maison est bien, mais j'ai besoin d'une meilleure voiture!" Alors, à nouveau, avec beaucoup de difficultés, je me mets en quête de la voiture. A la fin, j'obtiens la voiture désirée. "Oui, maintenant je l'ai !" Mais je ne l'ai pas "eue".Je trouve que rien n'a changé. Tout continue comme auparavant.
L'attachement, cette course derrière les choses, vient de la peur, de l'aversion. Cette mentalité d'aversion/attachement, cette manière de réagir est le samsara. Dans un tel état d'esprit où vous êtes constamment en train de fuir quelque chose, ou de courir courir après autre chose, vous ne trouverez jamais la paix. C'est pourquoi nous parlons de "roue du samsara". Dans un moulin à eau, l'eau coule jour et nuit, ainsi le moulin tourne jour et nuit et ne s'arrête jamais. C'est cela le samsara. Nous devons courir tout le temps sans même jamais prendre de repos. Nous sommes toujours en train d'éviter quelque chose ou d'obtenir quelque chose.
Selon le bouddhisme, il y a six royaumes différents dans le samsara, qui surgissent des six émotions négatives. Si votre colère ou votre haine est très forte, vous naitrez dans les royaumes de l'enfer de feu ou de l'enfer de glace. Si votre cupidité ou votre avarice est très forte, vous naitrez dans le monde des fantômes affamés (esprits avides) où peu importe combien vous obteniez, vous ne serez jamais satisfait. Si votre ignorance est très grande, si vous refusez d'apprendre, et si vous êtes confus ou obtus, vous renaitrez en tant qu'animal ou poisson. Dans la nature sauvage, votre vie sera une recherche constante de nourriture et d'évitement d'être mangé vous-même, si vous êtes un animal de ferme ou de compagnie, vous serez à la merci de votre propriétaire.
Si la jalousie est votre émotion la plus puissante, vous naitrez dans le royaume des demi-dieux, et vous y passerez votre vie à vous battre, à avoir des ennemis, à regarder toujours par dessus votre épaule. Si vous êtes très orgueilleux, vous naitrez dans le monde des dieux, vous serez riche mais égoïste. Si votre désir est grand, alors vous naitrez dans le monde humain. Mais ce royaume humain, comme je le disais au début, est appelé "la précieuse naissance humaine", et il est le meilleur de tous si vous voulez sincèrement vous améliorer et travailler au bénéfice de tous les êtres.
Lorsqu'on parle d'être né dans un de ces "royaumes samsariques", il ne s'agit pas d'endroits physiques mais d'états d'esprit qui seraient le résultat de votre conditionnement. Dans le monde des enfers par exemple, toute votre misère, toute votre haine brûlante deviendra plus réelle, de sorte que vous voyiez tout à travers un brouillard de colère et de paranoïa. Ceci est le monde des enfers.
Il est souvent dit qu'au cours de la même journée, ou de la même heure, nous pouvons expérimenter le royaume de l'enfer, celui du paradis, et le royaume humain, selon notre état d'esprit. On dit aussi qu'un même verre d'eau peut être perçu dans les différents mondes comme des choses différentes. Un humain y verrait de l'eau agréable à boire Une personne du royaume des enfers le verrait comme un poison putride, et quelqu'un du royaume des dieux y verrait peut-être du champagne. Ces différents points de vue sont, très simplement, les résultats de notre propre conditionnement, notre propre action et réaction karmiques.
Nous pouvons être très attachés à nos problèmes et être complètement insérés dans notre propre insatisfaction. Nous ne devrions pas nous établir dans ou nous adonner à des choses qui nous rendent malheureux, mais essayer de comprendre la nature de leur origine. En faisant ainsi, nous devrions être capables de laisser nos problèmes derrière nous et d'échapper à la confusion et à la déception samsariques.
La joie et la liberté complètes n'existent pas dans le samsara : elles aussi sont des états d'esprit. La seule manière de trouver la liberté et la joie complètes est de se libérer de notre état d'esprit samsarique. Pour réaliser ceci, nous devons réaliser et développer la véritable qualité de notre nature de Bouddha, notre bonté intérieure, fondamentale. Avec cette réalisation, il est possible d'échapper entièrement à notre confusion, à notre stress, à notre désillusion, et d'atteindre l'illumination. Il est possible d'être vraiment heureux tout le temps au lieu de simplement penser que vous l'êtes de temps à autres.
Pour tourner le dos au samsara, nous devons atteindre un état d'esprit où nous ne ressentons plus ni aversion ni attachement pour aucune chose. Quoiqu'il arrive, c'est acceptable. Nous pouvons confortablement nous accommoder de tout. Et comme nous ne craignons rien, nous n'avons pas à nous accrocher à quoi que ce soit. Lorsque nous comprenons cela, cela signifie que nous somme sur la Voie, que nous sommes en train de pratiquer le Dharma. La vraie pratique du Dharma est la compréhension de notre propre potentiel et le fait d'y travailler.
Si vous pouvez le changer, faites le, et donc, pourquoi vous en soucier ? Si vous n'y pouvez rien changer, quel est la raison de s'en faire ? (top)
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« Aussi longtemps que l'espace existe
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