@ brackhttp://www.centreparamita.org/?navig=/bouddhisme/2veritesLes deux vérités et les Quatre Nobles Vérités(Veuillez noter que cet enseignement sur les deux vérités ne se veut
pas exhaustif. La profondeur des subtilités philosophiques rend son
explication très complexe; l'explication donnée ici se veut simple et
facilitant la compréhension.)
Il est important de connaître la nature des phénomènes, car c'est le
fondement des deux vérités. La totalité des enseignements du Bouddha
peut se résumer en les deux vérités. On nomme ces deux vérités
conventionnelle et ultime.
Les deux vérités sont expliquées différemment par les quatre grandes
écoles du bouddhisme, selon la vision et la compréhension qu'elles en
ont:
1. Le Vaibashika: pour l'école Vaibashika, la vérité conventionnelle
inclut toutes les matières manipulables, visibles, grossières, celles
qui dégénèrent et se décomposent. Quant à la vérité ultime, elle est
représentée pour eux par les matières plus subtiles, les particules
imperceptibles à l'œil nu et que l'on croit indivisibles, incolores et
sans directions. Elle inclut également l'impermanence subtile,
instantanée, des phénomènes, impossible à percevoir par les êtres
ordinaires. Cette école mêle un peu le «Je» et la conscience de
l'esprit. Elle ne reconnaît que les obscurations aux afflictions
mentales et non les obscurations à l'omniscience.
2. Le Sautrantika: l'école Sautrantika décrit la vérité
conventionnelle comme étant tout ce qui est impermanent et tout ce qui
est matière utilisable, visible, tangible, matériel. La vérité ultime,
quant à elle, désigne ce qui est permanent dans sa nature, tel le vide,
l'espace ou le Nirvana, le bonheur permanent, l'éveil. Selon cette
école, le «Je» existe avec les cinq agrégats et aussi avec l'esprit.
Comme pour l'école précédente, celle-ci ne reconnaît que les
obscurations aux afflictions mentales. Ces deux premières écoles ne
reconnaissent pas encore l'interdépendance et croient que tout est
autonome.
3.
Le Chittamatra: selon les Chittamatrins, les objets tels que
perçus par nos cinq consciences sensorielles sont en fait de nature
illusoire et représentent la vérité conventionnelle. La véritable nature
des phénomènes, leur vacuité, représente la vérité ultime. Cette école
reconnaît huit consciences: celle des cinq sens et trois consciences de
l'esprit. Les 7e et 8e sont le «Je». 4. Le Madhyamika: l'école Madhyamika se subdivise en deux groupes. Le
premier, Svantantrika, conçoit les deux vérités d'une manière semblable
aux Chittamatrins. Le second, Prasanguika, conçoit tous les phénomènes
auxquels on donne une identification comme la vérité conventionnelle.
Tous ces phénomènes, mais vus dans leur vraie nature, vide d'un soi
intrinsèque, cela est la vérité ultime. C'est ce dernier groupe, l'école
Madhyamika Prasanguika, qui nous intéresse, car sa vue est sans faille
du point de vue philosophique. C'est donc sous son point de vue,
expliqué en détail par le grand maître indien Nagarjuna, que nous
expliquerons le système des deux vérités.
La vérité ultimeOn peut expliquer la vérité ultime ainsi: c'est la connaissance de la
vraie nature des phénomènes, leur vacuité. C'est le vide de soi propre
des phénomènes, leur absence d'existence autonome. Elle représente donc
l'interdépendance des phénomènes. Il y a plusieurs sortes de vacuité
(jusqu'à 110), mais il y en a vingt plus importantes à connaître. La
vacuité de l'objet et celle du sujet sont les deux principales
subdivisions de la vérité ultime. Le sujet est celui qui comprend cette
vérité en la percevant de façon directe et se nomme un Supérieur ou
Arya. L'objet (sa vérité ultime) est la vacuité.
La vérité conventionnelleElle est la vérité telle que perçue par la conscience des gens
ordinaires, établie sur la base de la perception de leurs cinq sens.
Elle est basée sur l'existence autonome des phénomènes. Cette conscience
voit la forme, mais non sa nature véritable. La sixième conscience,
celle de l'esprit, a le même problème. Tant que le sujet n'a pas atteint
le troisième sentier (Vision), il ne voit pas la vraie nature vide des
objets.
Il y a deux divisions à cette vérité conventionnelle: la correcte et
l'incorrecte. La vérité correcte, bien qu'établie sur une base
non-valide au niveau ultime, fait montre d'un consensus général parmi
tous et est donc acceptée par l'ensemble des gens. La vérité incorrecte
est celle que même les êtres ordinaires arrivent à percevoir comme
fausse et illusoire. Par exemple, en voyant notre visage dans le miroir,
nous savons que ce n'est pas notre vrai visage, qu'il est comme une
illusion. Pour arriver à comprendre la vérité ultime des phénomènes,
nous devons comprendre que la vérité conventionnelle correcte, bien que
fondée et importante au niveau conventionnel, est également illusoire.
Pour arriver à mettre un terme à la dualité sujet-objet et voir les
objets et les phénomènes comme illusoires, on doit devenir un
arya. Pour voir les choses telles qu'elles sont et connaître parfaitement la nature des phénomènes, on doit devenir un b
ouddha.
Les deux vérités: deux phénomènes complètement séparés ou identiques?Ces deux vérités sont de même nature, mais portent des
identifications différentes à cause de leur manière de définir la
réalité. La vérité conventionnelle est la réalité telle que perçue par
les êtres ordinaires et c'est la cause du développement des afflictions
mentales. La vérité ultime est la réalité telle qu'elle apparaît aux
êtres Supérieurs ou Aryas et elle agit comme antidote au développement
d'afflictions mentales. La perception de la réalité par nos cinq sens ne
peut pas permettre de trouver cette nature ultime.
Nous pouvons dire que d'une même réalité des choses découlent deux
visions opposées: l'une engendre la souffrance et l'autre la paix. C'est
pour cette raison qu'il est important, voire nécessaire de comprendre
cette vérité plus profonde qu'est la vérité ultime. Sans cela,
l'atteinte du vrai bonheur est impossible.
Prenons l'exemple d'une fleur: notre perception ordinaire par la vue
est la vision conventionnelle. Un Arya voit la fleur de façon ultime.
Pourtant, il s'agit du même phénomène. Les deux vérités ont la même
nature, mais deux identifications, comme la fleur. Si on arrive à bien
comprendre cela, on comprendra les textes Madyamikas. Si on ne reconnaît
pas la nature ultime des phénomènes, nous développons des vues
conventionnelles qui nous causent des afflictions mentales. Par exemple,
la belle et odorante fleur peut alors devenir pour nous source de
désir, d'attachement, de saisie, de tendances, etc. Il faut comprendre
que la nature de la fleur, ultimement, n'est pas autonome.
Tel qu'il est énoncé dans l'essence de la perfection de la sagesse:
«La forme est vacuité. La vacuité est forme. La vacuité n'est autre que
forme.La forme n'est autre que vacuité.» Cela veut dire que ces deux
vérités s'englobent, que bien qu'elles soient complètement opposées dans
leurs caractéristiques, elles sont complémentaires. Il y a deux vérités
au sujet de la fleur: une est accessible à l'être ordinaire et l'autre à
l'être éveillé. Le Bouddha voit la fleur sans illusion ni obscuration.
Si on la voit avec du désir ou une affliction mentale, alors on n'a que
la vision conventionnelle.
Il ne faut toutefois pas se méprendre et croire que les deux vérités
sont identiques, qu'elles sont une seule et même chose. Si c'était le
cas, il n'y aurait aucune différence entre notre vision ordinaire des
choses et celle d'un Arya, ou même d'un Bouddha. Nous serions déjà
Bouddha et posséderions l'omniscience. Même parmi les gens ordinaires,
la vision est différente d'un individu à l'autre. Il est bien certain
qu'un Être Supérieur possède une vision différente de la nôtre.
Il ne faut pas croire non plus que ces deux vérités soient
complètement séparées. Elles existent en fait l'une grâce à l'autre. Les
phénomènes sont d'une seule et même nature, mais ils sont perçus par
deux sortes d'êtres, les êtres ordinaires et les êtres Supérieurs, qui
ont deux visions différentes et expérimentent des résultats différents.
On dit que tous les phénomènes conditionnés (vérité conventionnelle)
sont impermanents (vérité ultime). Les deux vérités, conventionnelle et
ultime, dépendent du sujet qui les expérimente.
Les avantages
Les avantages de connaître ces deux vérités sont au nombre de quatre:
1. La totalité des enseignements du Bouddha seront perçus sans
confusion, sans noirceur. Son enseignement sera compris clairement sans
inconsistance ni illogisme.
2. Les deux accumulations (mérite et sagesse) se compléteront de façon prodigieuse et rapidement jusqu'à la bouddhéité.
3. Le grand Dharmakirti a dit une fois qu'avec les deux ailes
blanches de la connaissance des deux vérités, on pourra franchir le vent
des voiles obscurcissants et franchir l'océan du samsara, jusqu'à
l'atteinte de l'omniscience.
4. La compréhension de la vacuité de tous les phénomènes fait de nous
un être excellent, merveilleux, sublime et impressionnant.
Connaître ces deux vérités est d'une importance capitale et tout simplement merveilleux!
Les désavantagesDe la même manière, le fait de ne pas connaître ces deux vérités amènera des désavantages, que voici:
1. L'ignorance amène la confusion, le doute sur l'existence de la
libération, de la loi de cause à effet, de la réincarnation, etc.
2. Il est en ce cas impossible de connaître les enseignements du
Bouddha en profondeur et de pouvoir mener une pratique fructueuse.
3. Comme la juste pratique de la voie dépend au départ d'une bonne
compréhension des deux vérités, Dharmakirti dit que leur ignorance nous
affligera de superstitions, de fausses vues, de pensées discursives et
que nous emprunterons de mauvaises voies.
4. Il est impossible de devenir un érudit, un yogi qui a intégré les enseignements à son esprit.
Tous les phénomènes sont concernés par les deux vérités: les 84000
soutras, les 51 facteurs mentaux, toutes les vacuités, tous les
agrégats, les douze liens interdépendants, tous les karmas, etc. Les
deux vérités comprennent deux sortes de phénomènes: les conventionnels
liés aux afflictions et les ultimes liés aux antidotes. Les afflictions
comprennent les deux premières Nobles Vérités: celle de la souffrance et
celle de son origine. Cette vérité (afflictions) abandonne les deux:
souffrance et origine. Les antidotes comprennent les deux Nobles Vérités
suivantes: celle du chemin et celle de la cessation. Cette vérité
(antidotes) abandonne les afflictions (deux premières Nobles Vérités) et
s'engage dans les antidotes (deux dernières Nobles Vérités).
Les Quatre Nobles VéritésLe premier enseignement que le Bouddha donna suite à son Éveil à
Bodhgaya, en Inde, fut les Quatre Nobles Vérités. Cela prouve
l'importance de bien les connaître:
1. La Noble Vérité de l'origine de la souffrance
2. La Noble Vérité de la souffrance
3. La Noble Vérité de la voie qui mène à la cessation de la souffrance
4. La Noble Vérité de la cessation de la souffrance
Les deux premières vérités représentent la vérité conventionnelle ou
les phénomènes contaminés. Les deux dernières vérités représentent la
vérité ultime ou les antidotes aux phénomènes contaminés. Nous devons
abandonner la souffrance et son origine et nous engager dans la pratique
du chemin et de la cessation. On nomme ces Quatre Vérités «Nobles» car
elles font référence à la vue d'un être supérieur percevant la réalité.
Pour percevoir réellement ces vérités, nous devons devenir un être
Supérieur.
Les aryas (Nobles) ont atteint le troisième sentier, celui de vision.
Ils ont seize qualités liées aux Quatre Nobles Vérités (quatre pour
chacune). Ces seize sont entièrement réalisées par les aryas. Les êtres
ordinaires ne comprennent pas quoi abandonner, dans quoi s'engager. Les
aryas ont vraiment réalisé la souffrance et ses causes, le chemin et sa
cessation. Nous autres, êtres ordinaires, ne voyons pas les conséquences
des attachements, de la colère, etc. alors que les aryas les voient. Ce
n'est que lorsque nous aurons vraiment réalisé nous-même l'état Noble
que nous connaîtrons vraiment les Quatre Nobles Vérités de façon ultime.
Ces vérités ont été nommées dans l'ordre de conséquence logique.
Toutefois, pour la pratique, il vaut mieux les étudier dans cet ordre:
la souffrance, son origine, la cessation et la voie. La raison en est
que, si l'on est motivé à se libérer, il faut d'abord savoir que l'on
souffre, comme c'est le cas lorsqu'on est malade. Si l'on ne reconnaît
pas être malade, on ne cherchera jamais à guérir. Deuxièmement, on
voudra trouver la cause de la souffrance ou de la maladie. On voudra
ensuite trouver la libération, ou la guérison; on pourra donc finalement
chercher la voie qui y mène, le remède qui nous guérira.
La seule manière d'atteindre la cessation de la souffrance est d'en
connaître la cause, sinon tous nos efforts pour être heureux seront
vains. Ce sont les facteurs conjugués des afflictions mentales et des
actions karmiques (la vérité conventionnelle) qui en constituent
l'origine. Les actions karmiques à elles seules n'auraient pas le
pouvoir de nous faire renaître; elles seraient comme une graine sèche.
Le fait de tuer est généralement un acte grave, mais lorsque non motivé
il n'aura pas le potentiel de souffrance future. De même, les
afflictions mentales agissant seules, comme c'est le cas lors du rêve,
n'auront pas d'effet puisque l'acte n'est pas commis dans la réalité.
La cessation et le chemin constituent la vérité ultime, soit
l'antidote. Pour atteindre la cessation, il faut prendre le chemin. Une
fois les causes complètement abandonnées, nous atteindrons la
Libération, ou le Nirvana, qui est de deux types: avec ou sans résidus.
Le corps physique qui est dans le Nirvana (celui d'un Arahat), sorti du
samsara, est sans souffrances ni afflictions mentales, mais il subsiste
des résidus, qui sont le résultat de son karma antérieur. Au stade sans
résidus (arya), il n'y a plus de corps physique car il n'y a plus
d'obscurations liées aux afflictions mentales.
La cessation s'applique non seulement au Nirvana, mais aussi à chaque
affliction mentale qui est abandonnée et à laquelle un antidote est
appliqué. Il y a donc plusieurs cessations possibles, une pour chaque
obscuration. Par exemple, lorsqu'on cesse de fumer, lorsqu'on abandonne
la colère, etc.
Relation entre les douze liens interdépendants et les Quatre Nobles VéritésL'enseignement sur les douze liens interdépendants est important pour
comprendre le fonctionnement du samsara. Ces douze liens sont inclus
dans les deux premières vérités, celles de la souffrance et de son
origine:
1.L'ignorance 7. La sensation
2. Les formations karmiques 8. Le désir
3. La conscience 9. La saisie, l'attachement
4. Le nom et la forme 10. Le devenir
5. Les sens 11. La naissance
6. Le contact 12. La vieillesse et la mort
Les premier, huitième et neuvième liens sont les afflictions mentales
à l'origine de la souffrance, ce qui met le karma en action. Les
deuxième et dixième liens forment le karma, le résultat. Ces cinq
représentant la vérité de l'origine. Les sept autres liens sont la
souffrance. C'est comme si nous étions un poisson prisonnier du filet de
l'origine de la souffrance: tant que le filet est là, impossible au
poisson d'être libre. Il faut bien connaître et comprendre la nature de
la souffrance pour souhaiter en trouver l'origine et pouvoir y mettre
fin.
Les Quatre Nobles Vérités peuvent être divisées en 16 aspects. La souffrance est:1. Impermanente: il est possible d'éliminer la souffrance car elle ne se manifeste que temporairement.
2. Souffrance: rien ne sert de s'étonner lorsqu'on souffrecar nous
sommes prisonniers des afflictions mentales et des actions karmiques.
3. Non-autonome, interdépendante, impermanente: si l'on cherche le JE
qui souffre, on s'aperçoit qu'il est introuvable: il n'est pas le
corps, ni l'esprit, ou autre. Il existe, mais seulement comme concept.
La conscience et la souffrance sont donc deux phénomènes séparés que
l'on doit dissocier.
4. Vacuité: la souffrance n'existe pas indépendamment, elle naît de
causes et conditions précises, donc on peut y remédier. Notre propre
nature en est vraiment distincte
L'origine de la souffrance est:1. Cause: elle est la racine première de la souffrance
2. Origine: elle produit la souffrance de façon continue, encore et encore
3. Forte cause: elle a le pouvoir de faire souffrir de manière extrêmement puissante
4. Condition: dès qu'afflictions mentales et karma existent, la souffrance aussi existe.
La cessation de la souffrance est:1. Cessation: elle libère complètement de la souffrance
2. Paix: la séparation des afflictions mentales procure automatiquement la paix
3. Excellence: elle apporte le parfait bonheur bénéfique pour les êtres
4. Renonciation: elle arrête de façon permanente le cycle de souffrance
La voie qui mène à la cessation est:1. Voie: elle mène au Nirvana
2. Raisonnement: c'est l'antidote aux afflictions mentales
3. Achèvement: elle a le pouvoir de réaliser la vraie nature de l'esprit
4. Libération définitive: elle est l'antidote qui élimine complètement et avec certitude la souffrance et ses causes
Les seize fautes reliées à ces seize aspects des Quatre Nobles Vérités sont: Noble Vérité de la souffrance:1. Considérer les cinq agrégats comme purs
2. S'imaginer connaître le bonheur, alors que c'est souffrance
3. Croire qu'on est permanent
4. Croire en un «soi» autonome
Noble Vérité de l'origine: 5. Croire qu'il n'y a pas de cause à la souffrance
6. Croire qu'il existe une cause indépendante et unique à l'origine de la souffrance
7. Croire que des facteurs extérieurs ou un Dieu est créateur de bonheur et de souffrance
8. Croire que la souffrance vient des autres ou de conditions extérieures
Noble Vérité de la cessation: 9. Avoir des doutes quant à la possibilité de libération du samsara
10. Penser que le Nirvana existe extérieurement et qu'il constitue une sorte de paradis
11. Penser que le Nirvana est l'arrêt d'une souffrance physique ou un grand bonheur
12. Croire qu'il n'y a pas de fin à la souffrance et qu'elle peut encore se manifester après l'atteinte du Nirvana
Noble Vérité de la voie: 13. Avoir un doute quant à la possibilité d'atteindre le Nirvana
14. Rejeter l'idée que la sagesse du non-soi est le chemin menant à la Libération
15. Croire que le Nirvana est l'atteinte du calme mental ou l'acquisition de pouvoirs de clairvoyance
16. Croire que les causes de la souffrance sont impossibles à déraciner
Les Quatre Nobles Vérités expliquées1. La Noble Vérité de la Souffrance
Il existe trois types de souffrance. La première est la souffrance de
la douleur. C'est celle que nous considérons habituellement comme la
souffrance, comme lorsqu'on se brûle, par exemple. La deuxième est la
souffrance du changement, que nous considérons habituellement comme
plaisir. Après un temps assis sur une chaise, nous nous levons et cela
nous fait du bien: ce n'est qu'un bonheur illusoire dû au changement de
situation, car après quelques minutes, nous aurons mal aux jambes et
cela fera du bien de s'asseoir! Le troisième type se nomme souffrance de
l'existence conditionnée: elle est de nature neutre, car nous ne
ressentons ni souffrance ni plaisir. Toutefois, comme nos agrégats sont
de la nature de la souffrance, dès que les conditions se mettent en
place, la souffrance apparaît.
2. La Noble Vérité de l'origine de la souffrance
Le karma et les afflictions mentales sont les deux causes à
l'origine. Le karma peut être de trois types: méritoire, non-méritoire
et immuable. Le karma méritoire nous conduit vers des renaissances
supérieures. Le karma non-méritoire nous conduit vers des renaissances
inférieures. Le karma immuable nous mène au monde de la forme et du sans
forme, comprenant tous deux quatre niveaux de concentration, lesquels
se subdivisent en 17 niveaux au total. Les quatre niveaux de karma
méritoire du monde du sans forme sont: espace infini, conscience
infinie, vide, sommet de l'existence.
L'origine de la souffrance est en outre composée des afflictions
mentales. Parmi les 51 facteurs mentaux, l'origine vient des six
facteurs mentaux racines et des vingt secondaires. Ces afflictions
mentales sont les vrais ennemis que l'on doit combattre.
3. La Noble Vérité de la cessation
La base de la cessation est toujours positive, fondée sur les
antidotes aux négativités. Il existe différentes cessations dès que l'on
devient un Arya ou Supérieur.
- Cessation profonde: Arya du Mahayana
- Cessation d'identification: abandon de
certaines préoccupations mondaines, pour l'être ordinaire; cela ne fait
pas vraiment partie de la Noble Vérité de la cessation
- Cessation ultime: Arya du Hinayana autant que Mahayana
- Cessation pas encore arrivée à terme: Arya du Hinayana (3e chemin)
- Cessation complétée: Arhat Hinayana (5e chemin)
- Cessation sans ornement: réalisé solitaire, sans la méthode
- Cessation avec ornement: Arhat sans résidus, avec la méthode
- Cessation avec résidus: Arhat auditeur avec résidus, où il reste des afflictions
- Cessation sans restes: Arhat auditeur, sans afflictions ni karma, au corps lumineux
- Cessation sans demeure: pure, spéciale, qui continue à œuvrer pour les autres, c'est celle du Bouddha
4. La Noble Vérité de la voie
Parmi les cinq sentiers: accumulation, préparation, vision,
méditation et bouddhéité, les pratiquants des deux premiers sont
conventionnels et n'ont pas encore réalisé les Quatre Nobles Vérités.
Les trois derniers sont ultimes et cette quatrième Noble Vérité
s'adresse aux aryas qui ont atteint le troisième sentier. Ils ont
compris les afflictions mentales et les problèmes qu'apportent les
émotions. Ils connaissent l'origine et les antidotes et savent quoi
abandonner et dans quoi s'engager.
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