15. SSDL - LAMRIM - Cheminer vers l'Éveil : Générer la Grande Compassion.
par Bouddha Bouddhisme Enseignements, samedi 9 avril 2011, 08:47
NIVEAU SUPÉRIEUR DE LA PRATIQUE
« Les altruistes demeurent un temps illimité dans le monde
Pour des êtres innombrables, ils recherchent
Les qualités indénombrables de l’éveil
Et réalisent un nombre incalculable d’actes vertueux. »
Nagarjuna, La Précieuse Guirlande des avis au roi.
Bouddha
Les
bouddhistes utilisent le terme de « grande » pour une autre conception
de la compassion qui est dirigée vers un nombre illimité d’êtres
vivants, s’intéresser à soi seulement est sans importance. Les êtres
vivants sont en nombre incalculable, avec des caractères et des intérêts
si différents, que pour les aider les enseignements et les exercices
sont d’une infinie variété et s’adaptent à leur degré de développement
spirituel. Par surcroît, aucune considération de temps n’étant retenue
pour aider autrui, l’engagement est sans limites afin de pourvoir les
êtres innombrables des qualités indénombrables de l’éveil. Un tel
altruisme est absolument incroyable. Bouddha dit :
S’il y a un mérite, c’est celui de devenir éveillé
Avec une motivation altruiste.
Elle envahit la plénitude du ciel,
Et puis, la supasse.
La
révélation de cette autre inclination intérieure fait de vous un
bodhisattva, les héros (sattva) qui ont atteint l’éveil (bodhi) pour
aider les autres à s’éveiller. Un lama du nom de Toyon décrit ainsi cet
état d’esprit :
Puissent les racines vertueuse, que
j’ai atteintes en concevant ce livre, avoir comme résultat que je
demeure dans le cycle de l’existence aussi longtemps que l’univers
perdurera pour porter la souffrance des autres êtres vivants à leur
place, au lieu d’atteindre la bouddhéité.
Deux
méthodes servent à motiver un altruisme si courageux. L’une se réfère
aux sept préceptes de la cause et de l’effet et l’autre à la pratique de
l’échange de soi contre autrui, notions sur lesquelles je vais
m’attarder dans ce chapitre et le suivant.
La Compassion
PRÉCEPTE DE BASE :
LIBÉREZ-VOUS DE VOS PRÉJUGÉS DANS VOS RELATIONS AVEC LES AUTRES
Les
sept préceptes de la cause et de l’effet ouvrent par un précepte qui
n’y est pas inclus, puisqu’il en est le fondement. C’est la pratique de
l’équanimité, une égalité d’esprit envers les autres. Le développement
d’un engagement, aussi intense et immense, envers les autres, exige
d’abord de pacifier vos dispositions mentales vis-à-vis des autres et de
venir impartial. Tsongkhapa dit :
Si vous n’écartez pas vos préjugez contre certains et que vous soyez hostile aux autres, amour ou compassion seront partiaux.
Actuellement,
vous ressentez une sensation d’intimité, d’affection pour vos amis, qui
rend plus facile l’émission du souhait qu’ils soient libérés de la
souffrance et obtiennent le bonheur. Mais les ennemis sont rejetés, et
parfois, nous nous réjouissons de leurs malheurs. Et les personnes
neutres, ni amies ni ennemis, nous laissent indifférents, sans attirance
ou répulsion. Tsongkhapa le dit sans ambages :
À
présent, vous ne supportez pas que vos amis souffrent, mais vous vous
délectez des souffrances de vos ennemis, et vous êtes indifférents aux
personnes neutres.
La sympathie ordinaire envers des
amis est quelquefois un obstacle pour arriver à motiver de la compassion
pour tous les êtres, car elle n’est pas impartiale. La sympathie est
teintée d’attachement et, par conséquent, associée à une émotion
aliénante. En revanche, la véritable compassion provient de la
reconnaissance que l’aspiration des autres à être heureux et à refuser
la souffrance est comparable à la nôtre. Elle suscite le vœu
compatissant qu’ils doivent aussi en être libérés. Émanant d’une
analyse, cette compassion envers quelqu’un n’est pas affectée par
l’intérêt, c’est-à-dire savoir si l’ami est utile, l’ennemi nuisible :
l’individu est seulement neutre. La réelle compassion ne doit pas
dépendre de la bonté d’une personne envers vous.
Vous êtes
à l’origine de l’affection, car elle est une réponse à la gentillesse
de l’autre. La sympathie, les rapports amicaux ordinaires sont, pour
cette raison, partiels. Alors que la véritable compassion a d’autres
origines.
La Compassion
Modifiez vos réactions
Le
travail sur l’équanimité n’a pas pour objectif de démontrer qu’il n’y a
pas d’amis ni d’ennemis. Pas question de nier que des personnes qui
vous offre de l’aide sont des amis et que ceux qui vous nuisent sont des
ennemis. Néanmoins, à travers la course du temps, les situations
changent, le classement entre amis et ennemis n’est pas définitif.
Chercher simplement à limiter cet attachement éprouvé envers les uns
car, en ce moment, ils sont vos amis ; et ne soyez pas hostile envers
les autres car, dans l’immédiat, ils sont devenus des ennemis.
Tsongkhapa dit :
Pas besoin de rejeter la notion d’amis ou d’ennemis.
Il faut simplement faire appel à la partialité pour
Comprendre qu’elle découle de l’attachement et de
L’animosité, qui déterminent si les uns et les autres
Sont des amis ou des ennemis.
En
développant l’équanimité, vous essayez de ne plus vous appuyer sur le
fait qu’une personne vous porte préjudice, ou nuit à des proches, pour
lui être hostile. Bien au contraire, comme le propose Shantideva, il
faut utiliser de telles situations pour exercer sa patience envers cette
même personne. Au fond, un ennemi est une opportunité pour concevoir la
pratique cruciale de la tolérance compassionnelle, et ainsi devient
précieux en termes de guide spirituel.
Méditation contemplative
1. Imaginez un ami, un ennemi et une personne neutre debout face à vous.
2. Intérieurement observez votre disposition mentale à l’égard de l’ennemi, de l’ami et de la personne neutre.
3. L’ennemi ne se présente-t-il aucun attrait ? A-t-il agi contre vous ou des amis au cours de cette vie ?
4. L’ami est-il pleinement attirant ? A-t-il offert de l’aide, à vous ou à vos proches, dans cette vie ?
5. La personne neutre ne présente-t-elle aucun de ces aspects ?
6.
Considérez cela sur un laps de plusieurs vies, même si rien ne peut
empêcher qu’un ennemi reste un ennemi, qu’un ami demeure un ami, ou
qu’une personne persiste à être neutre, dans cette vie-ci.
7.
Concluez qu’il est en conséquence injuste de classer les uns et les
autres en catégories distinctes en fonction de l’intimité, de
l’indifférence et de l’animosité.
8. Regardez tous les êtres vivants comme similaires : ils veulent tous le bonheur et refusent la souffrance, comme vous-même.
Réfléchir de cette façon renverse la partialité.
La Compassion
PREMIER PRÉCEPTE :
RECONNAÎTRE QUE CHAQUE ÊTRE A ÉTÉ UNE MÈRE
Avec
un état d’esprit équanime envers les autres, à l’étape qui suit, il
faut engendrer la compassion : établir une perspective afin de pouvoir
apprécier chez chaque personne a des aspects attrayants. Ce n’est
apparemment pas facile, mais considérez ceci :
- La prise de conscience, mentionnée plus haut, s’est effectuée dans le mental dont le continuum n’a pas de début.
-
Le continuum de la conscience n’ayant pas de début, la personne, qui
dépend de ce continuum, ne peut pas avoir de commencement.
- L’existence d’une personne ou du « moi » n’a pas de début, vous avez eu d’incalculables renaissances.
-
En conséquence, dans le cycle de l’existence de la naissance et de la
mort, vous êtes né dans d’innombrables endroits, sous des formes
multiples.
- Les corps qui ont porté ces naissances ont été de formes variées, sortis d’un ventre ou d’un œuf.
- La plupart des naissances d’un ventre ou d’un œuf réclament un reproducteur, qui prend soin du nouveau-né.
-
Alors, rien ne peut infirmer que chaque être personnellement n’a pas
pris soin de vous dans le passé ou qu’il puisse ne pas le faire dans le
futur.
Les bouddhistes appellent cet entraînement
réflexif : « Reconnaître que chaque être vivant a été une mère. » Mais
il ne faut pas forcément prendre votre « mère » comme modèle, il est
question ici des êtres capables de protéger leur progéniture. Bouddha
dit :
J’ai du mal à situer des endroits où vous n’êtes
pas né, où vous n’avez pas vécu et où vous n’êtes pas mort dans le flux
du temps. J’ai des difficultés à ne pas voir dans le long passé de
chacun un père, une mère, un oncle, une tante, une sœur, un maître, un
abbé ou un guide spirituel.
De cette manière, il est
impossible de ne pas voir dans le moindre être vivant un être qui vous a
nourri, qui vous aidé dans l’intimité.
Méditation contemplative
En considérant que :
1.
Dès que vous comprenez que la conscience a été produite par une cause
de forme analogue, le continuum mental apparaît alors sans commencement.
2.
Dès que vous percevez que le continuum de la conscience n’a pas de
commencement, la personne fondée sur ce continuum apparaît comme n’ayant
pas de début.
3. Dès que vous savez que la personne ou le « moi » n’a pas de début, vous prenez alors conscience de naissances incalculables.
4.
En conséquence, rien ne peut infirmer dans le cycle de l’existence de
la naissance et de la mort que vous n’êtes pas né à tel endroit ou sous
différentes formes.
5. Les corps qui ont porté ces
naissances sont de formes variées, sortis d’un ventre (humain ou animal)
ou d’un œuf (d’oiseaux ou d’autres ovipares).
6. La plupart des nouveaux-nés sortis d’un ventre ou d’un œuf réclament un être nourricier, qui en prend soin.
7.
Alors, rien ne peut infirmer que chaque être personnellement n’a pas
pris soin de vous dans le passé ou qu’il ne puisse pas le faire dans le
futur.
8. Avec ce pressentiment fondamental, chaque individu est proche de vous, est un intime.
La Compassion
DEUXIÈME PRÉCEPTE : ÊTRE CONSCIENT DE LEUR BONTÉ
Cette
partie sur le développement de la compassion sert à renforcer le
sentiment d’intimité par la réflexion sur la bonté de chacun, dans son
rôle de parent nourricier. Remémorez-vous comment votre mère, ou une
autre personne, vous a protégé et nourri avec bonté au cours de
l’enfance et de l’adolescence. Pensez aux soins attentifs fournis à leur
progéniture par les oiseaux et les mammifères. C’est incroyable, même
les insectes agissent ainsi.
Puisque les animaux
nouveaux-nés demandent soins et nourriture durant des semaines, des mois
et parfois des années, l’affection s’installe naturellement entre la
progéniture et l’être nourricier. Les animaux qui tètent ses mamelles
créent un sentiment d’intimité et d’affection envers leur mère. Et la
mère développe les mêmes inclinations pour sa progéniture. Sans
affection, elle ne pourrait prendre soin de ses enfants. Des critères
biologiques renforcent aussi ce rapprochement.
Malgré
tout, certains êtres vivants comme les tortues ou les papillons n’ont
pas ce type de relation mère-enfant. La mère pond ses œufs et les
abandonne ; le jeune papillon doit subvenir à ses besoins. C’est une
caractéristique de la nature, et il est clair que la mère tortue et son
enfant, s’ils se rencontrent plus tard, ne manifestent aucune affection
l’un envers l’autre.
Je viens de faire référence à des
aspects purement biologiques, et non spirituels. Un être vivant qui
dépend d’un autre développe un sentiment d’affection. Puisque les
humains sont dans ce cas, l’affection se forge entre la mère et
l’enfant. Tsongkhapa décrit de telles relations ainsi :
Dans
son rôle de mère, elle vous protège de dangers, et vous procure des
bienfaits et du bonheur. Dans cette vie, en particulier, elle vous a
élevé inlassablement comme elle a pu : elle vous a porté dans son corps
durant des mois. Puis, elle a blotti le nouveau-né sans défense que vous
étiez contre elle pour le réchauffer et l’a bercé tendrement dans ses
bras. Elle vous a allaité d’une nourriture diététique en vous donnant le
sein, nettoyé les glaires de votre nez ou vos matières fécales.
Assoiffé
et affamé, elle vous a nourri. Contre le froid, elle vous a habillé.
Alors que vous n’aviez rien, elle vous a pourvu du nécessaire. Malade,
souffrant, confronté à la mort, votre mère était là, ayant fait le
choix, au plus profond d’elle-même, de se sacrifier pour vous, préférant
être malade ou mourir à votre place. En agissant avec une telle force
de conviction, elle a fait ce qu’il faut pour soulager vos maux.
Tsongkhapa,
avec cet aperçu intime, nous demande de nous souvenir et d’imaginer
combien les membres de la famille et les meilleurs amis ont pris soin de
nous à travers des vies innombrables.
De nombreuses
prières tibétaines comportent une salutation « à toutes nos mères, les
êtres vivants ». Ces enseignements sont répandus au Tibet. Depuis
l’enfance, nous nous habituons à certaines formules qui nous proposent
une manière spécifique de voir les autres et qui suscitent de la
bienveillance envers eux. Ce contexte nous aide, lorsque sont abordés
les enseignements sur l’amour, la compassion et la motivation altruiste à
atteindre l’éveil. Nous nous appliquons à les réaliser. C’est un mérite
de la culture tibétaine.
Méditation contemplative
1. Remettez-vous en mémoire comment une mère ou une personne nourricière élève son enfant, qu’elle soit animal ou humain.
2.
Mesurez comment un enfant – humain ou animal – place son destin entre
les mains de la personne nourricière et lui donne son affection.
3. Réfléchissez à cette situation jusqu’à l’émergence d’un sentiment profond.
4.
Prenez conscience que vos amis, à certaines périodes de ces vies
innombrables, vous ont élevé de cette manière, vous reconnaissez alors
leur bonté.
5. Prenez conscience que des personnes
neutres, à certaines périodes de ces vies innombrables, vous
reconnaissez alors leur bonté.
6. Prenez conscience que
vos ennemis, à certaines périodes de ces vies innombrables, vous ont
élevé de cette manière, vous reconnaissez alors leur bonté.
En
suivant cette méthode réflexive, vous prenez conscience progressivement
des actes personnels de bonté que les êtres vivants ont eus envers
vous.
La Compassion
TROISIÈME PRÉCEPTE : LEUR RENDRE LEUR BONTÉ
L’ensemble
des êtres qui vous ont donné de la bonté à travers le cycle des vies,
éprouvent aussi certaines douleurs certaines douleurs physiques et
mentales. S’ils ne souffrent pas actuellement, ils sont la proie d’actes
déjà commis qui leur apporteront de la souffrance dans le futur. Et ils
sont prêts à des actes dont il résultera encore plus de peines. Autour
du monde, la règle veut que la bonté soit réciproque. Les gens qui ne
s’y conforment pas sont considérés comme grossiers. Comment une
personne, disciple de Bouddha, pourrait-elle être ainsi, et avoir
l’intention d’assimiler les pratiques bouddhistes du degré supérieur, en
ignorant ceux qui l’on élevé avec bonté depuis des vies ?
Comment agir avec réciprocité
Répondre
à cette bonté en fournissant une aide temporaire aux êtres vivants est
insuffisant, puisque cela est ponctuel. Si vous aidez une personne à
atteindre une vie profitable lors de sa prochaine renaissance, ce n’est
qu’un individu parmi tant d’autres. Au lieu de leur offrir seulement la
capacité d’obtenir un support temporaire, le mieux que l’on puisse faire
est de leur donner à tous de l’aide pour atteindre un niveau stable de
réalisation, la paix sempiternelle de la libération du cycle de
l’existence et la perfection absolue du corps et du mental de la
bouddhéité. Tsongkhapa nous offre une description lucide de la
réciprocité :
Imaginez que votre mère est folle,
totalement perturbée. Elle est aveugle, sans guide, trébuchant à chaque
pas. Alors qu’elle s’approche d’un précipice dangereux. Sur qui
peut-elle compter pour l’aider, si ce n’est son enfant ? En qui
peut-elle placer sa confiance ? Si l’enfant ne prend pas ses
responsabilités pour la délivrer de cette peur, qui le fera ? L’enfant
doit assurer sa sécurité.
Pareillement,
la folie des émotions aliénantes perturbe la paix de l’esprit des êtres
vivants, vos mères. Sans contrôle sur leur mental, elles sont folles,
elles perdent de vue la voie pour une renaissance favorable, et les
perspectives heureuses de la libération et de l’omniscience. Elles n’ont
pas de maîtres qualifiés, un guide sur ce chemin de cécité. Elles sont
paralysées, trébuchant à tout moment sur leurs actes nuisibles. Ces
êtres nourriciers perçoivent principalement l’obscurité du précipice du
cycle de l’existence, et en particulier des terres de douleurs. Elles
comptent naturellement sur leur enfant. Les enfants doivent accepter la
responsabilité de les aider à sortir d’une telle situation. Avec cela à
l’esprit, rendez à votre mère sa bonté et aidez-la à se libérer
définitivement du cycle de l’existence.
Habituellement,
on ne doit pas insister sur les carences des autres. Dans ce contexte,
la méditation porte sur le triste état de ceux qui nous ont élevés. Vous
devez vous exercer à élaborer cette motivation à leur rendre en retour
la bonté qu’ils vous ont donnée, en évaluant concrètement leur
situation.
Méditation contemplative
En considérant que :
1.
Les êtres vivants maternels ont été généreux envers nous au cours du
cycle des vies où nous subissons des douleurs physiques et mentales.
2. Ils sont aussi accablés par les actes qu’ils ont accomplis et qui engendreront de la souffrance dans le futur.
3. Par surcroît, ils ont des inclinations à commettre des actes qui susciteront encore plus de douleurs.
4. Il serait inconséquent de ne pas leur rendre les effets de leur bonté.
5.
La réciprocité la meilleure serait de les aider à réaliser cette
stabilité de l’esprit, cette paix durable, la félicité de la libération
du cycle de l’existence et la perfection mentale et physique absolue de
la bouddhéité.
6 Imaginez concrètement : Votre mère
est folle, totalement perturbée. Elle est aveugle, sans guide,
trébuchant à chaque pas. Alors qu’elle s’approche d’un précipice
dangereux. Sur qui peut-elle compter pour l’aider, si ce n’est son
enfant ? En qui peut-elle placer sa confiance ? Si l’enfant ne prend pas
ses responsabilités pour la délivrer de cette peur, qui le fera ?
L’enfant doit assurer sa sécurité.
Pareillement,
la folie des émotions aliénantes perturbe la paix de l’esprit des êtres
vivants, vos mères. Sans contrôle sur leur mental, elles sont folles,
elles perdent de vue la voie pour une renaissance favorable, et les
perspectives heureuses de la libération et de l’omniscience. Elles n’ont
pas de maîtres qualifiés, un guide sur ce chemin de cécité. Elles sont
paralysées, trébuchant à tout moment sur leurs actes nuisibles. Ces
êtres nourriciers perçoivent principalement l’obscurité du précipice du
cycle de l’existence, et en particulier des terres de douleurs. Elles
comptent naturellement sur leur enfant. Les enfants doivent accepter la
responsabilité de les aider à sortir d’une telle situation. Avec cela à
l’esprit, rendez à votre mère sa bonté et aidez-la à se libérer
définitivement du cycle de l’existence.
Imprégné
par cette vision, entraînez-vous avec l’intention de leur retourner
cette bonté que ces mères innombrables vous ont offerte, et aidez-les à
se libérer de la souffrance et de sa limitation.
La Compassion
QUATRIÈME PRÉCEPTE : CULTIVER L’AMOUR
« Le bouddha a vaincu les hôtes du mal avec le pouvoir de l’amour. L’amour est le sublime protecteur. »
Tsongkhapa
Par
la pratique des méditations précédentes (l’équanimité, voir chacun
comme une personne nourricière, prendre pleinement conscience de la
manière dont ils vous ont aidé, et développer une intention de
réciprocité de la bonté), vous avez acquis un sentiment d’intimité avec
les êtres vivants et le désir de les aider. À l’étape suivante, vous
aller cultiver l’amour chaleureux.
Il existe trois niveaux
d’amour chaleureux à cultiver en fonction des trois groupes déterminés
précédemment : vos amis, les personnes neutres et les ennemis. Imaginez
un ami devant vous, méditez à chacun de ces niveaux spirituels de
l’amour jusqu’à ce que vous le ressentiez profondément :
1. Cette personne souhaite le bonheur, mais elle en est démunie. Comme cela serait merveilleux si elle était touchée par le bonheur et ses causes.
2. Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
3. Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Je ferai tout ce que je peux pour qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
Prenez
garde, débutez avec un individu appartenant à un de ces groupes, puis
élargissez progressivement cet état d’esprit chaleureux à l’ensemble des
êtres vivants. Tsongkhapa dit :
Si vous vous exercez
afin de développer l’impartialité, un amour chaleureux et de la
compassion, sans prêter attention aux « objets précis » sur lesquels le
mental se focalise lors de la méditation ; en utilisant, à l’inverse, un
objet mal identifié comme « tous les êtres vivants » dès le début, vous
aurez l’impression d’avoir généré ces états d’esprit. Cependant, si
vous essayez d’adopter de telles attitudes à l’égard de certains
individus, vous n’y parviendrez pas. Pour cette raison, l’expérience
transformative prend en compte un individu lors de la méditation, puis
progressivement, se focalise vers un nombre de plus en plus élevé de
personnes.
L’avantage à adopter cette méthode qui
tient compte des individus – d’abord les amis, puis les personnes
neutres, et ensuite les ennemis – est impondérable.
Méditation contemplative
1.
Imaginez votre meilleur ami devant vous, méditez à chacun de ces trois
niveaux spirituels de l’amour chaleureux jusqu’à ce que vous le
ressentiez profondément :
- Cette personne souhaite le bonheur, mais elle en est démunie. Comme cela serait merveilleux si elle était touchée par le bonheur et ses causes.
- Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
- Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Je ferai tout ce que je peux pour qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
2. Élargissez la méditation d’avantage d’amis, un par un.
3.
Imaginez une personne neutre devant vous, méditez à chacun de ces
niveaux spirituels de l’amour chaleureux jusqu’à ce que vous le
ressentiez profondément :
- Cette personne souhaite le bonheur, mais elle en est démunie. Comme cela serait merveilleux si elle était touchée par le bonheur et ses causes.
- Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
- Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Je ferai tout ce que je peux pour qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
4. Élargissez la méditation à d’avantage de personnes neutres, une à une.
5.
Imaginez votre ennemi le plus inoffensif devant vous, méditez à chacun
de ces niveaux spirituels de l’amour chaleureux jusqu’à ce que vous le
ressentiez profondément :
- Cette personne souhaite le bonheur, mais elle en est démunie. Comme cela serait merveilleux si elle était touchée par le bonheur et ses causes.
- Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
- Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Je ferai tout ce que je peux pour qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
6. Élargissez la méditation à d’avantage d’ennemis, un par un.
La Compassion
Avoir des égards pour l’indigent
Il
faut se concentrer sur les êtres indigents, les pauvres et les
vulnérables, lorsque l’on cultive l’amour ou que l’on pratique d’autres
techniques de méditation. Les médias diffusent constamment des nouvelles
désastreuses comme des famines, des inondations ou des situations de
pauvreté extrême. Les personnes prisent dans ces calamités sont
semblables à nous : elles recherchent le bonheur. Mais des évènements
extérieurs, et d’autres circonstances personnelles, les plongent dans la
catastrophe.
Quand vous prenez connaissance que des êtres
vivent de tels drames, cultivez pour eux un amour chaleureux, en
pensant : « Quelle terrible situation ! » Si vous dirigez ainsi votre
réflexion, de temps en temps, en regardant les actualités télévisées ou
en lisant des articles de presse, cela vous aide à cultiver l’amour
envers les êtres vivants.
Une pensée ambiguë peut surgir :
« Pourquoi je m’empoisonne la vie à m’intéresser à cela? Mon petit
confort personnel me suffit. » Or, je vous l’ai dit auparavant, l’aide
offerte aux autres vous profite dans la même proportion. Votre vécu est
là et regorge de preuves. Si vos problèmes personnels n’encombrent plus
totalement votre esprit, la santé s’améliore, vous êtes spirituellement
plus ouvert et la paix intérieure s’installe. Et les effets de cette
pratique rejaillissent sur le cycle des vies, et apportent du bien-être.
Méditation contemplative
Lorsque
vous apprenez des nouvelles désastreuses comme des famines, des
inondations ou des situations de pauvreté extrême, considérez que :
1.
Ces êtres vivants sont comme moi, ils recherchent le bonheur et ont le
droit de l’obtenir. Mais des évènements extérieurs et d’autres
circonstances personnelles les plongent dans la catastrophe.
2. Pensez : « Quelle terrible situation! Puissent-ils avoir le bonheur! »
La Compassion
CINQUIÈME PRÉCEPTE : COMPASSION
Pour
cultiver la compassion, il faut prendre en compte les situations
terribles où des êtres vivants sont enfermés. Ressentez dans votre cœur
combien d’innombrables animaux sans défense sont exploités par les
humains. Au cours d’un repas, nous faisons des critiques comme : « Cette
viande est goûteuse! », « Cette viande est délicieuse! » Mais si l’on
regarde de plus près, nous mangeons de la chair d’êtres vivants et rien
ne nous y autorise. Les humains sont incroyablement gourmands. Nous
devons nous interroger sur le grand nombre de fermes d’élevage de
poulets, de cochons, ou les fermes piscicoles, et réfléchir autrement.
Dans le passé, à travers le monde, les humains s’organisaient, plus ou
moins, pour se nourrir à satiété. Ils ne tuaient pas les animaux à
l’échelle où on le fait aujourd’hui. Afin de faire plus de profits, de
grandes entreprises se sont formées pour exploiter les animaux. En
réfléchissant à cette souffrance animale, nous ne pouvons pas leur
refuser d’être des objets d’amour et de compassion.
Autrefois,
il n’existait pas de gigantesques batteries d’élevage de volailles.
Elles ont fait leur apparition dans les pays riches sous la pression du
développement économique. Tous les restaurants proposent à leur menu de
la viande de poulet. Réfléchissez aux conditions dans lesquelles ils
sont élevés, leurs souffrances, les peurs qu’ils endurent et combien ils
sont vulnérables. Vous aurez mal au cœur, au point que cela ne soit
plus supportable.
Pensez aux autres animaux qui vivent
dans des conditions semblables : moutons, vaches, yaks, cochons, et,
finalement les humains aussi. Ils veulent se délivrer de la douleur et
ils en ont le droit. Mais ils continuent à souffrir sans le vouloir.
Ressentez cette douleur sans fin et émettez le vœu qu’ils en soient
libérés. Pratiquez de cette manière.
Intéressez-vous aux personnes nuisibles
Concentrons-nous
sur les êtres vivants dont les méfaits sont notoires. Qu’ils souffrent
ou pas, à cause de leurs actes, ils se préparent à souffrir dans le
futur, et ainsi, ils pourront aussi devenir des objets de compassion.
Intéressez-vous aux personnes perverties par le pouvoir
Si
vous avez déterminé avec succès, lors du niveau intermédiaire de la
pratique, les trois types de souffrance (les douleurs physiques et
mentales, la souffrance du changement, et la souffrance omniprésente
conditionnante) de cette vie présente, il est alors aisé de comprendre
que des personnes sont perverties par l’influence de notions erronées
qui laissent entrevoir les plaisirs mondains comme les expressions du
véritable bonheur. (Comme je l’ai expliqué auparavant, ce sont de
parfaits exemples de souffrance en lien avec le changement.) Ils sont
sous l’emprise puissante des idées aliénantes, dépossédés de leur propre
pouvoir, et en proie à l’autodestruction. Pensez :
Peu
importe l’individu sur qui on se penche, il apparaît que des personnes,
pourtant puissantes, sont dans le mensonge. Elles sont sous l’emprise
des attitudes négatives, préparant leur autodestruction. Dans quelle
dérive sont-elles ? Si cette personne pouvait se libérer de la
souffrance et de ses causes, ce serait merveilleux !
S’intéresser au perdant et au gagnant
Lorsqu’une
personne est violentée par une autre, nous plaignons la personne battue
et notre colère s’abat sur l’agresseur. La douleur du perdant est
criante, mais nous ne prêtons pas attention à la grande souffrance que
l’attaquant endurera dans le futur, à cause de l’empreinte karmique qui
s’accumule, après un acte si méprisable. Le perdant vient de subir le
fruit d’un acte négatif réalisé antérieurement, et n’aura plus à en
souffrir ultérieurement. Pour l’agresseur, ce nouveau karma sera la
cause, pour il ou elle, de vivre à travers plusieurs vies la souffrance,
fruition d’un acte cruel. Nous devons, en fonction de ce point de vue,
avoir une grande compassion pour l’auteur du méfait.
La
capacité à penser comme cela ouvre le chemin vers la pratique de la
patience. Par exemple, une personne vous fait du mal. Vous réfléchissez
et concluez qu’il s’agit de la maturation d’un acte malencontreux commis
précédemment. Et le karma est purifié de cette action. Mais la personne
qui vous a attaqué a accumulé un karma négatif qui produira son fruit.
Avec cet état d’esprit, c’est l’agresseur qu’il faut plaindre. Plutôt
que de la colère, cette personne demande de la compassion. Vous vous
engagez ainsi sur la voie qui permet de générer facilement la patience,
le pardon et la tolérance.
Méditation contemplative
La
compassion, comme l’amour chaleureux, est d’abord cultivée envers vos
amis, puis les personnes neutres et ensuite les ennemis. Méditez à
chacun de ces trois niveaux spirituels de la compassion jusqu’à ce que
vous la ressentiez profondément.
1. Imaginez votre meilleur ami devant vous et méditez sur ce qui suit :
-
Cette personne recherche le bonheur et veut s’affranchir de la douleur
mentale ou physique, de la souffrance du changement et de la souffrance
omniprésente conditionnante. Comme cela serait bien, si cette personne pouvait au moins se délivrer de la souffrance et de ses causes !
-
Cette personne recherche le bonheur et veut s’affranchir de la douleur
mentale ou physique, de la souffrance du changement et de la souffrance
omniprésente conditionnante. Puisse-t-il ou elle se délivrer de la souffrance et de ses causes !
-
Cette personne recherche le bonheur et veut s’affranchir de la douleur
mentale ou physique, de la souffrance du changement et de la souffrance
omniprésente conditionnante. Je ferai tout ce que je peux pour qu’elle ou il se libère de la souffrance et de ses causes !
2. Élargissez la réflexion méditative à plus d’amis, un par un.
3.
Imaginez une personne neutre devant vous et méditez à chacun des trois
niveaux spirituels de la compassion jusqu’à ce que vous la ressentiez
profondément.
4. Élargissez la réflexion méditative à d’autres personnes neutres, une par une.
5.
Imaginez l’ennemi le plus inoffensif devant vous et méditez à chacun
des trois niveaux spirituels de la compassion jusqu’à ce que vous la
ressentiez profondément.
6. Élargissez la réflexion méditative à d’autres ennemis, un par un.
La pratique progressive
En
vous consacrant, jour après jour, au développement du sentiment de la
compassion, à un moment une forte sympathie et une profonde empathie
pour les êtres vivants sont atteintes. Cela marque la réalisation de la
grande compassion. Dans Les Étapes de la méditation, Kamalashila dit :
Lorsque
la compassion est ressentie spontanément, avec le souhait d’éliminer la
souffrance des êtres vivants – comme un mère qui désire soulager son
enfant chéri de la maladie -, alors la compassion est entière. Pour
cela, elle est surnommée la grande compassion.
Puisque
les inclinations erronées à l’égocentrisme sont enracinées dans le
mental, pratiquez cet exercice au cours de séances de méditation, mais
aussi lors de vis activités quotidiennes. Tsongkhapa dit :
Le
continuum mental a été imprégné depuis des temps incommensurables par
le flot amer des émotions aliénantes. Ainsi, rien ne changera si vous ne
vous consacrez pas à la pratique de l’amour chaleureux, de la
compassion, etc., à chaque instant. Pour cela, poursuivez votre
méditation sans relâche.
La Compassion
SIXIÈME PRÉCEPTE :
L’ATTITUDE GRANDE BIENVEILLANCE
À
l’avant-dernière étape, vous prenez la responsabilité entière d’offrir
aide et bonheur à l’ensemble des êtres vivants. Pour cela, il est
insuffisant d’émettre le simple souhait que tous les êtres soient
gratifiés du bonheur et de ses causes et libérés de la souffrance et de
ses causes. Maintenant, il faut prendre l’entière responsabilité du
bien-être des autres, en décidant de procurer aide et bonheur à
l’ensemble des êtres vivants. Même si vous devez accomplir cela seul.
Méditation contemplative
Pour développer ce vœu altruiste :
1. Remémorez-vous, encore et sans cesse, la signification de cette stance tirée de La Marche vers l’éveil de Shantideva :
Tant que l’univers existera et que les êtres transmigreront
Puis-je demeurer afin de les libérer de leurs souffrances.
2.
Rappelez-vous qu’il faut se consacrer aux actes vertueux et au karma
bénéfique du continuum de votre conscience pour le profit de l’ensemble
des êtres vivants.
3. Décidez :
Même si
je dois le faire seul, je libèrerai les êtres vivants des souffrances et
de leurs causes, et je leur donnerai le bonheur et ses causes.
Progressivement, ces exercices de méditation contemplative sont assimilés, alors vous ressentez leur impact.
La Compassion
SEPTIÈME PRÉCEPTE : L’ESPRIT D’ÉVEIL
Maintenant,
la résolution d’aider les autres s’est renforcée. Vous avez peut-être
la capacité de les aider, mais grâce à l’analyse, vous comprenez que,
pour que cela soit effectif, il faut atteindre la perfection de la
bouddhéité par le corps, la parole et le mental. Cela s’accomplit en
réalisant l’éveil d’un bouddha, afin de savoir reconnaître les
inclinaisons mentales des autres, et aussi choisir les techniques que
vous allez leur enseigner. Ainsi, l’éveil est conçu d’être plus efficace
pour le bénéfice des autres.
Quand la double aspiration
(d’aider les autres et d’atteindre l’éveil dans le but de les servir)
atteint une telle puissance, qu’elle reste aussi forte au cours de la
méditation qu’en dehors, la motivation altruiste de devenir éveillé est
générée et l’état de bodhisattva est réalisé (le héros de l’éveil).
Méditation contemplative
1. Analysez si vous avez la capacité dès maintenant d’aider les autres à obtenir le bonheur et à se libérer de la souffrance.
2. Pensez qu’en dehors de l’aide offerte aux êtres vivants, il faut les éduquer pour qu’ils puissent atteindre l’éveil.
3.
Concluez que vous devez réaliser l’éveil dans le but d’éliminer les
obstructions à la reconnaissance des intérêts des autres et de leurs
dispositions mentales, et de savoir choisir les différentes techniques
d’enseignement indispensable pour les aider.
4. Décidez d’atteindre l’éveil afin d’aider les autres à réaliser aussi l’éveil.
À suivre…
Par Sa Sainteté le Dalaï Lama
Sa Sainteté Le Dalaï Lama
Prochain articles du Lamrim (Cheminer vers l'Éveil)
0. Avant-propos
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150171483053305
1. Le livre de l'éveil;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150136146288305
2. Analogie des systèmes religieux;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150136655853305
3. L'ossature du bouddhisme;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150137214743305
4. Pratiquer le bouddhisme;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150137441423305
5. Reconnaître les compétences du maîtres;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150138471463305
6. Le bouddhisme en Inde et au Tibet. (cet article)
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150144368923305
NIVEAU INITIAL DE LA PRATIQUE
7. Reconnaître notre situation comme favorable;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150157171028305
8. Reconnaître notre mortalité;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150158022008305
9. Penser aux vies futurs;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150158891818305
10. Trouver refuge;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150159479398305
11. Le karma.
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150160227853305
NIVEAU INTERMÉDIAIRE DE LA PRATIQUE
12. Voir les problèmes et y remédier;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150161353078305
13. Les conséquences de l'impermanence;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150163395118305
NIVEAU SUPÉRIEUR DE LA PRATIQUE
14. L'altruisme;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150164209268305
15. Générer la grande compassion;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150165557778305
16. L'Échange de soi contre autrui;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150166500853305
17. Percevoir la réalité;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150167916103305
18. La voie de l'analyse;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150168573723305
19. La bouddhéité;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150169585783305
20. Révision des différentes étapes.
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150171174998305
par Bouddha Bouddhisme Enseignements, samedi 9 avril 2011, 08:47
NIVEAU SUPÉRIEUR DE LA PRATIQUE
« Les altruistes demeurent un temps illimité dans le monde
Pour des êtres innombrables, ils recherchent
Les qualités indénombrables de l’éveil
Et réalisent un nombre incalculable d’actes vertueux. »
Nagarjuna, La Précieuse Guirlande des avis au roi.
Bouddha
Les
bouddhistes utilisent le terme de « grande » pour une autre conception
de la compassion qui est dirigée vers un nombre illimité d’êtres
vivants, s’intéresser à soi seulement est sans importance. Les êtres
vivants sont en nombre incalculable, avec des caractères et des intérêts
si différents, que pour les aider les enseignements et les exercices
sont d’une infinie variété et s’adaptent à leur degré de développement
spirituel. Par surcroît, aucune considération de temps n’étant retenue
pour aider autrui, l’engagement est sans limites afin de pourvoir les
êtres innombrables des qualités indénombrables de l’éveil. Un tel
altruisme est absolument incroyable. Bouddha dit :
S’il y a un mérite, c’est celui de devenir éveillé
Avec une motivation altruiste.
Elle envahit la plénitude du ciel,
Et puis, la supasse.
La
révélation de cette autre inclination intérieure fait de vous un
bodhisattva, les héros (sattva) qui ont atteint l’éveil (bodhi) pour
aider les autres à s’éveiller. Un lama du nom de Toyon décrit ainsi cet
état d’esprit :
Puissent les racines vertueuse, que
j’ai atteintes en concevant ce livre, avoir comme résultat que je
demeure dans le cycle de l’existence aussi longtemps que l’univers
perdurera pour porter la souffrance des autres êtres vivants à leur
place, au lieu d’atteindre la bouddhéité.
Deux
méthodes servent à motiver un altruisme si courageux. L’une se réfère
aux sept préceptes de la cause et de l’effet et l’autre à la pratique de
l’échange de soi contre autrui, notions sur lesquelles je vais
m’attarder dans ce chapitre et le suivant.
La Compassion
PRÉCEPTE DE BASE :
LIBÉREZ-VOUS DE VOS PRÉJUGÉS DANS VOS RELATIONS AVEC LES AUTRES
Les
sept préceptes de la cause et de l’effet ouvrent par un précepte qui
n’y est pas inclus, puisqu’il en est le fondement. C’est la pratique de
l’équanimité, une égalité d’esprit envers les autres. Le développement
d’un engagement, aussi intense et immense, envers les autres, exige
d’abord de pacifier vos dispositions mentales vis-à-vis des autres et de
venir impartial. Tsongkhapa dit :
Si vous n’écartez pas vos préjugez contre certains et que vous soyez hostile aux autres, amour ou compassion seront partiaux.
Actuellement,
vous ressentez une sensation d’intimité, d’affection pour vos amis, qui
rend plus facile l’émission du souhait qu’ils soient libérés de la
souffrance et obtiennent le bonheur. Mais les ennemis sont rejetés, et
parfois, nous nous réjouissons de leurs malheurs. Et les personnes
neutres, ni amies ni ennemis, nous laissent indifférents, sans attirance
ou répulsion. Tsongkhapa le dit sans ambages :
À
présent, vous ne supportez pas que vos amis souffrent, mais vous vous
délectez des souffrances de vos ennemis, et vous êtes indifférents aux
personnes neutres.
La sympathie ordinaire envers des
amis est quelquefois un obstacle pour arriver à motiver de la compassion
pour tous les êtres, car elle n’est pas impartiale. La sympathie est
teintée d’attachement et, par conséquent, associée à une émotion
aliénante. En revanche, la véritable compassion provient de la
reconnaissance que l’aspiration des autres à être heureux et à refuser
la souffrance est comparable à la nôtre. Elle suscite le vœu
compatissant qu’ils doivent aussi en être libérés. Émanant d’une
analyse, cette compassion envers quelqu’un n’est pas affectée par
l’intérêt, c’est-à-dire savoir si l’ami est utile, l’ennemi nuisible :
l’individu est seulement neutre. La réelle compassion ne doit pas
dépendre de la bonté d’une personne envers vous.
Vous êtes
à l’origine de l’affection, car elle est une réponse à la gentillesse
de l’autre. La sympathie, les rapports amicaux ordinaires sont, pour
cette raison, partiels. Alors que la véritable compassion a d’autres
origines.
La Compassion
Modifiez vos réactions
Le
travail sur l’équanimité n’a pas pour objectif de démontrer qu’il n’y a
pas d’amis ni d’ennemis. Pas question de nier que des personnes qui
vous offre de l’aide sont des amis et que ceux qui vous nuisent sont des
ennemis. Néanmoins, à travers la course du temps, les situations
changent, le classement entre amis et ennemis n’est pas définitif.
Chercher simplement à limiter cet attachement éprouvé envers les uns
car, en ce moment, ils sont vos amis ; et ne soyez pas hostile envers
les autres car, dans l’immédiat, ils sont devenus des ennemis.
Tsongkhapa dit :
Pas besoin de rejeter la notion d’amis ou d’ennemis.
Il faut simplement faire appel à la partialité pour
Comprendre qu’elle découle de l’attachement et de
L’animosité, qui déterminent si les uns et les autres
Sont des amis ou des ennemis.
En
développant l’équanimité, vous essayez de ne plus vous appuyer sur le
fait qu’une personne vous porte préjudice, ou nuit à des proches, pour
lui être hostile. Bien au contraire, comme le propose Shantideva, il
faut utiliser de telles situations pour exercer sa patience envers cette
même personne. Au fond, un ennemi est une opportunité pour concevoir la
pratique cruciale de la tolérance compassionnelle, et ainsi devient
précieux en termes de guide spirituel.
Méditation contemplative
1. Imaginez un ami, un ennemi et une personne neutre debout face à vous.
2. Intérieurement observez votre disposition mentale à l’égard de l’ennemi, de l’ami et de la personne neutre.
3. L’ennemi ne se présente-t-il aucun attrait ? A-t-il agi contre vous ou des amis au cours de cette vie ?
4. L’ami est-il pleinement attirant ? A-t-il offert de l’aide, à vous ou à vos proches, dans cette vie ?
5. La personne neutre ne présente-t-elle aucun de ces aspects ?
6.
Considérez cela sur un laps de plusieurs vies, même si rien ne peut
empêcher qu’un ennemi reste un ennemi, qu’un ami demeure un ami, ou
qu’une personne persiste à être neutre, dans cette vie-ci.
7.
Concluez qu’il est en conséquence injuste de classer les uns et les
autres en catégories distinctes en fonction de l’intimité, de
l’indifférence et de l’animosité.
8. Regardez tous les êtres vivants comme similaires : ils veulent tous le bonheur et refusent la souffrance, comme vous-même.
Réfléchir de cette façon renverse la partialité.
La Compassion
PREMIER PRÉCEPTE :
RECONNAÎTRE QUE CHAQUE ÊTRE A ÉTÉ UNE MÈRE
Avec
un état d’esprit équanime envers les autres, à l’étape qui suit, il
faut engendrer la compassion : établir une perspective afin de pouvoir
apprécier chez chaque personne a des aspects attrayants. Ce n’est
apparemment pas facile, mais considérez ceci :
- La prise de conscience, mentionnée plus haut, s’est effectuée dans le mental dont le continuum n’a pas de début.
-
Le continuum de la conscience n’ayant pas de début, la personne, qui
dépend de ce continuum, ne peut pas avoir de commencement.
- L’existence d’une personne ou du « moi » n’a pas de début, vous avez eu d’incalculables renaissances.
-
En conséquence, dans le cycle de l’existence de la naissance et de la
mort, vous êtes né dans d’innombrables endroits, sous des formes
multiples.
- Les corps qui ont porté ces naissances ont été de formes variées, sortis d’un ventre ou d’un œuf.
- La plupart des naissances d’un ventre ou d’un œuf réclament un reproducteur, qui prend soin du nouveau-né.
-
Alors, rien ne peut infirmer que chaque être personnellement n’a pas
pris soin de vous dans le passé ou qu’il puisse ne pas le faire dans le
futur.
Les bouddhistes appellent cet entraînement
réflexif : « Reconnaître que chaque être vivant a été une mère. » Mais
il ne faut pas forcément prendre votre « mère » comme modèle, il est
question ici des êtres capables de protéger leur progéniture. Bouddha
dit :
J’ai du mal à situer des endroits où vous n’êtes
pas né, où vous n’avez pas vécu et où vous n’êtes pas mort dans le flux
du temps. J’ai des difficultés à ne pas voir dans le long passé de
chacun un père, une mère, un oncle, une tante, une sœur, un maître, un
abbé ou un guide spirituel.
De cette manière, il est
impossible de ne pas voir dans le moindre être vivant un être qui vous a
nourri, qui vous aidé dans l’intimité.
Méditation contemplative
En considérant que :
1.
Dès que vous comprenez que la conscience a été produite par une cause
de forme analogue, le continuum mental apparaît alors sans commencement.
2.
Dès que vous percevez que le continuum de la conscience n’a pas de
commencement, la personne fondée sur ce continuum apparaît comme n’ayant
pas de début.
3. Dès que vous savez que la personne ou le « moi » n’a pas de début, vous prenez alors conscience de naissances incalculables.
4.
En conséquence, rien ne peut infirmer dans le cycle de l’existence de
la naissance et de la mort que vous n’êtes pas né à tel endroit ou sous
différentes formes.
5. Les corps qui ont porté ces
naissances sont de formes variées, sortis d’un ventre (humain ou animal)
ou d’un œuf (d’oiseaux ou d’autres ovipares).
6. La plupart des nouveaux-nés sortis d’un ventre ou d’un œuf réclament un être nourricier, qui en prend soin.
7.
Alors, rien ne peut infirmer que chaque être personnellement n’a pas
pris soin de vous dans le passé ou qu’il ne puisse pas le faire dans le
futur.
8. Avec ce pressentiment fondamental, chaque individu est proche de vous, est un intime.
La Compassion
DEUXIÈME PRÉCEPTE : ÊTRE CONSCIENT DE LEUR BONTÉ
Cette
partie sur le développement de la compassion sert à renforcer le
sentiment d’intimité par la réflexion sur la bonté de chacun, dans son
rôle de parent nourricier. Remémorez-vous comment votre mère, ou une
autre personne, vous a protégé et nourri avec bonté au cours de
l’enfance et de l’adolescence. Pensez aux soins attentifs fournis à leur
progéniture par les oiseaux et les mammifères. C’est incroyable, même
les insectes agissent ainsi.
Puisque les animaux
nouveaux-nés demandent soins et nourriture durant des semaines, des mois
et parfois des années, l’affection s’installe naturellement entre la
progéniture et l’être nourricier. Les animaux qui tètent ses mamelles
créent un sentiment d’intimité et d’affection envers leur mère. Et la
mère développe les mêmes inclinations pour sa progéniture. Sans
affection, elle ne pourrait prendre soin de ses enfants. Des critères
biologiques renforcent aussi ce rapprochement.
Malgré
tout, certains êtres vivants comme les tortues ou les papillons n’ont
pas ce type de relation mère-enfant. La mère pond ses œufs et les
abandonne ; le jeune papillon doit subvenir à ses besoins. C’est une
caractéristique de la nature, et il est clair que la mère tortue et son
enfant, s’ils se rencontrent plus tard, ne manifestent aucune affection
l’un envers l’autre.
Je viens de faire référence à des
aspects purement biologiques, et non spirituels. Un être vivant qui
dépend d’un autre développe un sentiment d’affection. Puisque les
humains sont dans ce cas, l’affection se forge entre la mère et
l’enfant. Tsongkhapa décrit de telles relations ainsi :
Dans
son rôle de mère, elle vous protège de dangers, et vous procure des
bienfaits et du bonheur. Dans cette vie, en particulier, elle vous a
élevé inlassablement comme elle a pu : elle vous a porté dans son corps
durant des mois. Puis, elle a blotti le nouveau-né sans défense que vous
étiez contre elle pour le réchauffer et l’a bercé tendrement dans ses
bras. Elle vous a allaité d’une nourriture diététique en vous donnant le
sein, nettoyé les glaires de votre nez ou vos matières fécales.
Assoiffé
et affamé, elle vous a nourri. Contre le froid, elle vous a habillé.
Alors que vous n’aviez rien, elle vous a pourvu du nécessaire. Malade,
souffrant, confronté à la mort, votre mère était là, ayant fait le
choix, au plus profond d’elle-même, de se sacrifier pour vous, préférant
être malade ou mourir à votre place. En agissant avec une telle force
de conviction, elle a fait ce qu’il faut pour soulager vos maux.
Tsongkhapa,
avec cet aperçu intime, nous demande de nous souvenir et d’imaginer
combien les membres de la famille et les meilleurs amis ont pris soin de
nous à travers des vies innombrables.
De nombreuses
prières tibétaines comportent une salutation « à toutes nos mères, les
êtres vivants ». Ces enseignements sont répandus au Tibet. Depuis
l’enfance, nous nous habituons à certaines formules qui nous proposent
une manière spécifique de voir les autres et qui suscitent de la
bienveillance envers eux. Ce contexte nous aide, lorsque sont abordés
les enseignements sur l’amour, la compassion et la motivation altruiste à
atteindre l’éveil. Nous nous appliquons à les réaliser. C’est un mérite
de la culture tibétaine.
Méditation contemplative
1. Remettez-vous en mémoire comment une mère ou une personne nourricière élève son enfant, qu’elle soit animal ou humain.
2.
Mesurez comment un enfant – humain ou animal – place son destin entre
les mains de la personne nourricière et lui donne son affection.
3. Réfléchissez à cette situation jusqu’à l’émergence d’un sentiment profond.
4.
Prenez conscience que vos amis, à certaines périodes de ces vies
innombrables, vous ont élevé de cette manière, vous reconnaissez alors
leur bonté.
5. Prenez conscience que des personnes
neutres, à certaines périodes de ces vies innombrables, vous
reconnaissez alors leur bonté.
6. Prenez conscience que
vos ennemis, à certaines périodes de ces vies innombrables, vous ont
élevé de cette manière, vous reconnaissez alors leur bonté.
En
suivant cette méthode réflexive, vous prenez conscience progressivement
des actes personnels de bonté que les êtres vivants ont eus envers
vous.
La Compassion
TROISIÈME PRÉCEPTE : LEUR RENDRE LEUR BONTÉ
L’ensemble
des êtres qui vous ont donné de la bonté à travers le cycle des vies,
éprouvent aussi certaines douleurs certaines douleurs physiques et
mentales. S’ils ne souffrent pas actuellement, ils sont la proie d’actes
déjà commis qui leur apporteront de la souffrance dans le futur. Et ils
sont prêts à des actes dont il résultera encore plus de peines. Autour
du monde, la règle veut que la bonté soit réciproque. Les gens qui ne
s’y conforment pas sont considérés comme grossiers. Comment une
personne, disciple de Bouddha, pourrait-elle être ainsi, et avoir
l’intention d’assimiler les pratiques bouddhistes du degré supérieur, en
ignorant ceux qui l’on élevé avec bonté depuis des vies ?
Comment agir avec réciprocité
Répondre
à cette bonté en fournissant une aide temporaire aux êtres vivants est
insuffisant, puisque cela est ponctuel. Si vous aidez une personne à
atteindre une vie profitable lors de sa prochaine renaissance, ce n’est
qu’un individu parmi tant d’autres. Au lieu de leur offrir seulement la
capacité d’obtenir un support temporaire, le mieux que l’on puisse faire
est de leur donner à tous de l’aide pour atteindre un niveau stable de
réalisation, la paix sempiternelle de la libération du cycle de
l’existence et la perfection absolue du corps et du mental de la
bouddhéité. Tsongkhapa nous offre une description lucide de la
réciprocité :
Imaginez que votre mère est folle,
totalement perturbée. Elle est aveugle, sans guide, trébuchant à chaque
pas. Alors qu’elle s’approche d’un précipice dangereux. Sur qui
peut-elle compter pour l’aider, si ce n’est son enfant ? En qui
peut-elle placer sa confiance ? Si l’enfant ne prend pas ses
responsabilités pour la délivrer de cette peur, qui le fera ? L’enfant
doit assurer sa sécurité.
Pareillement,
la folie des émotions aliénantes perturbe la paix de l’esprit des êtres
vivants, vos mères. Sans contrôle sur leur mental, elles sont folles,
elles perdent de vue la voie pour une renaissance favorable, et les
perspectives heureuses de la libération et de l’omniscience. Elles n’ont
pas de maîtres qualifiés, un guide sur ce chemin de cécité. Elles sont
paralysées, trébuchant à tout moment sur leurs actes nuisibles. Ces
êtres nourriciers perçoivent principalement l’obscurité du précipice du
cycle de l’existence, et en particulier des terres de douleurs. Elles
comptent naturellement sur leur enfant. Les enfants doivent accepter la
responsabilité de les aider à sortir d’une telle situation. Avec cela à
l’esprit, rendez à votre mère sa bonté et aidez-la à se libérer
définitivement du cycle de l’existence.
Habituellement,
on ne doit pas insister sur les carences des autres. Dans ce contexte,
la méditation porte sur le triste état de ceux qui nous ont élevés. Vous
devez vous exercer à élaborer cette motivation à leur rendre en retour
la bonté qu’ils vous ont donnée, en évaluant concrètement leur
situation.
Méditation contemplative
En considérant que :
1.
Les êtres vivants maternels ont été généreux envers nous au cours du
cycle des vies où nous subissons des douleurs physiques et mentales.
2. Ils sont aussi accablés par les actes qu’ils ont accomplis et qui engendreront de la souffrance dans le futur.
3. Par surcroît, ils ont des inclinations à commettre des actes qui susciteront encore plus de douleurs.
4. Il serait inconséquent de ne pas leur rendre les effets de leur bonté.
5.
La réciprocité la meilleure serait de les aider à réaliser cette
stabilité de l’esprit, cette paix durable, la félicité de la libération
du cycle de l’existence et la perfection mentale et physique absolue de
la bouddhéité.
6 Imaginez concrètement : Votre mère
est folle, totalement perturbée. Elle est aveugle, sans guide,
trébuchant à chaque pas. Alors qu’elle s’approche d’un précipice
dangereux. Sur qui peut-elle compter pour l’aider, si ce n’est son
enfant ? En qui peut-elle placer sa confiance ? Si l’enfant ne prend pas
ses responsabilités pour la délivrer de cette peur, qui le fera ?
L’enfant doit assurer sa sécurité.
Pareillement,
la folie des émotions aliénantes perturbe la paix de l’esprit des êtres
vivants, vos mères. Sans contrôle sur leur mental, elles sont folles,
elles perdent de vue la voie pour une renaissance favorable, et les
perspectives heureuses de la libération et de l’omniscience. Elles n’ont
pas de maîtres qualifiés, un guide sur ce chemin de cécité. Elles sont
paralysées, trébuchant à tout moment sur leurs actes nuisibles. Ces
êtres nourriciers perçoivent principalement l’obscurité du précipice du
cycle de l’existence, et en particulier des terres de douleurs. Elles
comptent naturellement sur leur enfant. Les enfants doivent accepter la
responsabilité de les aider à sortir d’une telle situation. Avec cela à
l’esprit, rendez à votre mère sa bonté et aidez-la à se libérer
définitivement du cycle de l’existence.
Imprégné
par cette vision, entraînez-vous avec l’intention de leur retourner
cette bonté que ces mères innombrables vous ont offerte, et aidez-les à
se libérer de la souffrance et de sa limitation.
La Compassion
QUATRIÈME PRÉCEPTE : CULTIVER L’AMOUR
« Le bouddha a vaincu les hôtes du mal avec le pouvoir de l’amour. L’amour est le sublime protecteur. »
Tsongkhapa
Par
la pratique des méditations précédentes (l’équanimité, voir chacun
comme une personne nourricière, prendre pleinement conscience de la
manière dont ils vous ont aidé, et développer une intention de
réciprocité de la bonté), vous avez acquis un sentiment d’intimité avec
les êtres vivants et le désir de les aider. À l’étape suivante, vous
aller cultiver l’amour chaleureux.
Il existe trois niveaux
d’amour chaleureux à cultiver en fonction des trois groupes déterminés
précédemment : vos amis, les personnes neutres et les ennemis. Imaginez
un ami devant vous, méditez à chacun de ces niveaux spirituels de
l’amour jusqu’à ce que vous le ressentiez profondément :
1. Cette personne souhaite le bonheur, mais elle en est démunie. Comme cela serait merveilleux si elle était touchée par le bonheur et ses causes.
2. Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
3. Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Je ferai tout ce que je peux pour qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
Prenez
garde, débutez avec un individu appartenant à un de ces groupes, puis
élargissez progressivement cet état d’esprit chaleureux à l’ensemble des
êtres vivants. Tsongkhapa dit :
Si vous vous exercez
afin de développer l’impartialité, un amour chaleureux et de la
compassion, sans prêter attention aux « objets précis » sur lesquels le
mental se focalise lors de la méditation ; en utilisant, à l’inverse, un
objet mal identifié comme « tous les êtres vivants » dès le début, vous
aurez l’impression d’avoir généré ces états d’esprit. Cependant, si
vous essayez d’adopter de telles attitudes à l’égard de certains
individus, vous n’y parviendrez pas. Pour cette raison, l’expérience
transformative prend en compte un individu lors de la méditation, puis
progressivement, se focalise vers un nombre de plus en plus élevé de
personnes.
L’avantage à adopter cette méthode qui
tient compte des individus – d’abord les amis, puis les personnes
neutres, et ensuite les ennemis – est impondérable.
Méditation contemplative
1.
Imaginez votre meilleur ami devant vous, méditez à chacun de ces trois
niveaux spirituels de l’amour chaleureux jusqu’à ce que vous le
ressentiez profondément :
- Cette personne souhaite le bonheur, mais elle en est démunie. Comme cela serait merveilleux si elle était touchée par le bonheur et ses causes.
- Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
- Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Je ferai tout ce que je peux pour qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
2. Élargissez la méditation d’avantage d’amis, un par un.
3.
Imaginez une personne neutre devant vous, méditez à chacun de ces
niveaux spirituels de l’amour chaleureux jusqu’à ce que vous le
ressentiez profondément :
- Cette personne souhaite le bonheur, mais elle en est démunie. Comme cela serait merveilleux si elle était touchée par le bonheur et ses causes.
- Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
- Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Je ferai tout ce que je peux pour qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
4. Élargissez la méditation à d’avantage de personnes neutres, une à une.
5.
Imaginez votre ennemi le plus inoffensif devant vous, méditez à chacun
de ces niveaux spirituels de l’amour chaleureux jusqu’à ce que vous le
ressentiez profondément :
- Cette personne souhaite le bonheur, mais elle en est démunie. Comme cela serait merveilleux si elle était touchée par le bonheur et ses causes.
- Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
- Cette personne souhaite le bonheur mais elle en est démunie. Je ferai tout ce que je peux pour qu’elle soit touchée par le bonheur et ses causes.
6. Élargissez la méditation à d’avantage d’ennemis, un par un.
La Compassion
Avoir des égards pour l’indigent
Il
faut se concentrer sur les êtres indigents, les pauvres et les
vulnérables, lorsque l’on cultive l’amour ou que l’on pratique d’autres
techniques de méditation. Les médias diffusent constamment des nouvelles
désastreuses comme des famines, des inondations ou des situations de
pauvreté extrême. Les personnes prisent dans ces calamités sont
semblables à nous : elles recherchent le bonheur. Mais des évènements
extérieurs, et d’autres circonstances personnelles, les plongent dans la
catastrophe.
Quand vous prenez connaissance que des êtres
vivent de tels drames, cultivez pour eux un amour chaleureux, en
pensant : « Quelle terrible situation ! » Si vous dirigez ainsi votre
réflexion, de temps en temps, en regardant les actualités télévisées ou
en lisant des articles de presse, cela vous aide à cultiver l’amour
envers les êtres vivants.
Une pensée ambiguë peut surgir :
« Pourquoi je m’empoisonne la vie à m’intéresser à cela? Mon petit
confort personnel me suffit. » Or, je vous l’ai dit auparavant, l’aide
offerte aux autres vous profite dans la même proportion. Votre vécu est
là et regorge de preuves. Si vos problèmes personnels n’encombrent plus
totalement votre esprit, la santé s’améliore, vous êtes spirituellement
plus ouvert et la paix intérieure s’installe. Et les effets de cette
pratique rejaillissent sur le cycle des vies, et apportent du bien-être.
Méditation contemplative
Lorsque
vous apprenez des nouvelles désastreuses comme des famines, des
inondations ou des situations de pauvreté extrême, considérez que :
1.
Ces êtres vivants sont comme moi, ils recherchent le bonheur et ont le
droit de l’obtenir. Mais des évènements extérieurs et d’autres
circonstances personnelles les plongent dans la catastrophe.
2. Pensez : « Quelle terrible situation! Puissent-ils avoir le bonheur! »
La Compassion
CINQUIÈME PRÉCEPTE : COMPASSION
Pour
cultiver la compassion, il faut prendre en compte les situations
terribles où des êtres vivants sont enfermés. Ressentez dans votre cœur
combien d’innombrables animaux sans défense sont exploités par les
humains. Au cours d’un repas, nous faisons des critiques comme : « Cette
viande est goûteuse! », « Cette viande est délicieuse! » Mais si l’on
regarde de plus près, nous mangeons de la chair d’êtres vivants et rien
ne nous y autorise. Les humains sont incroyablement gourmands. Nous
devons nous interroger sur le grand nombre de fermes d’élevage de
poulets, de cochons, ou les fermes piscicoles, et réfléchir autrement.
Dans le passé, à travers le monde, les humains s’organisaient, plus ou
moins, pour se nourrir à satiété. Ils ne tuaient pas les animaux à
l’échelle où on le fait aujourd’hui. Afin de faire plus de profits, de
grandes entreprises se sont formées pour exploiter les animaux. En
réfléchissant à cette souffrance animale, nous ne pouvons pas leur
refuser d’être des objets d’amour et de compassion.
Autrefois,
il n’existait pas de gigantesques batteries d’élevage de volailles.
Elles ont fait leur apparition dans les pays riches sous la pression du
développement économique. Tous les restaurants proposent à leur menu de
la viande de poulet. Réfléchissez aux conditions dans lesquelles ils
sont élevés, leurs souffrances, les peurs qu’ils endurent et combien ils
sont vulnérables. Vous aurez mal au cœur, au point que cela ne soit
plus supportable.
Pensez aux autres animaux qui vivent
dans des conditions semblables : moutons, vaches, yaks, cochons, et,
finalement les humains aussi. Ils veulent se délivrer de la douleur et
ils en ont le droit. Mais ils continuent à souffrir sans le vouloir.
Ressentez cette douleur sans fin et émettez le vœu qu’ils en soient
libérés. Pratiquez de cette manière.
Intéressez-vous aux personnes nuisibles
Concentrons-nous
sur les êtres vivants dont les méfaits sont notoires. Qu’ils souffrent
ou pas, à cause de leurs actes, ils se préparent à souffrir dans le
futur, et ainsi, ils pourront aussi devenir des objets de compassion.
Intéressez-vous aux personnes perverties par le pouvoir
Si
vous avez déterminé avec succès, lors du niveau intermédiaire de la
pratique, les trois types de souffrance (les douleurs physiques et
mentales, la souffrance du changement, et la souffrance omniprésente
conditionnante) de cette vie présente, il est alors aisé de comprendre
que des personnes sont perverties par l’influence de notions erronées
qui laissent entrevoir les plaisirs mondains comme les expressions du
véritable bonheur. (Comme je l’ai expliqué auparavant, ce sont de
parfaits exemples de souffrance en lien avec le changement.) Ils sont
sous l’emprise puissante des idées aliénantes, dépossédés de leur propre
pouvoir, et en proie à l’autodestruction. Pensez :
Peu
importe l’individu sur qui on se penche, il apparaît que des personnes,
pourtant puissantes, sont dans le mensonge. Elles sont sous l’emprise
des attitudes négatives, préparant leur autodestruction. Dans quelle
dérive sont-elles ? Si cette personne pouvait se libérer de la
souffrance et de ses causes, ce serait merveilleux !
S’intéresser au perdant et au gagnant
Lorsqu’une
personne est violentée par une autre, nous plaignons la personne battue
et notre colère s’abat sur l’agresseur. La douleur du perdant est
criante, mais nous ne prêtons pas attention à la grande souffrance que
l’attaquant endurera dans le futur, à cause de l’empreinte karmique qui
s’accumule, après un acte si méprisable. Le perdant vient de subir le
fruit d’un acte négatif réalisé antérieurement, et n’aura plus à en
souffrir ultérieurement. Pour l’agresseur, ce nouveau karma sera la
cause, pour il ou elle, de vivre à travers plusieurs vies la souffrance,
fruition d’un acte cruel. Nous devons, en fonction de ce point de vue,
avoir une grande compassion pour l’auteur du méfait.
La
capacité à penser comme cela ouvre le chemin vers la pratique de la
patience. Par exemple, une personne vous fait du mal. Vous réfléchissez
et concluez qu’il s’agit de la maturation d’un acte malencontreux commis
précédemment. Et le karma est purifié de cette action. Mais la personne
qui vous a attaqué a accumulé un karma négatif qui produira son fruit.
Avec cet état d’esprit, c’est l’agresseur qu’il faut plaindre. Plutôt
que de la colère, cette personne demande de la compassion. Vous vous
engagez ainsi sur la voie qui permet de générer facilement la patience,
le pardon et la tolérance.
Méditation contemplative
La
compassion, comme l’amour chaleureux, est d’abord cultivée envers vos
amis, puis les personnes neutres et ensuite les ennemis. Méditez à
chacun de ces trois niveaux spirituels de la compassion jusqu’à ce que
vous la ressentiez profondément.
1. Imaginez votre meilleur ami devant vous et méditez sur ce qui suit :
-
Cette personne recherche le bonheur et veut s’affranchir de la douleur
mentale ou physique, de la souffrance du changement et de la souffrance
omniprésente conditionnante. Comme cela serait bien, si cette personne pouvait au moins se délivrer de la souffrance et de ses causes !
-
Cette personne recherche le bonheur et veut s’affranchir de la douleur
mentale ou physique, de la souffrance du changement et de la souffrance
omniprésente conditionnante. Puisse-t-il ou elle se délivrer de la souffrance et de ses causes !
-
Cette personne recherche le bonheur et veut s’affranchir de la douleur
mentale ou physique, de la souffrance du changement et de la souffrance
omniprésente conditionnante. Je ferai tout ce que je peux pour qu’elle ou il se libère de la souffrance et de ses causes !
2. Élargissez la réflexion méditative à plus d’amis, un par un.
3.
Imaginez une personne neutre devant vous et méditez à chacun des trois
niveaux spirituels de la compassion jusqu’à ce que vous la ressentiez
profondément.
4. Élargissez la réflexion méditative à d’autres personnes neutres, une par une.
5.
Imaginez l’ennemi le plus inoffensif devant vous et méditez à chacun
des trois niveaux spirituels de la compassion jusqu’à ce que vous la
ressentiez profondément.
6. Élargissez la réflexion méditative à d’autres ennemis, un par un.
La pratique progressive
En
vous consacrant, jour après jour, au développement du sentiment de la
compassion, à un moment une forte sympathie et une profonde empathie
pour les êtres vivants sont atteintes. Cela marque la réalisation de la
grande compassion. Dans Les Étapes de la méditation, Kamalashila dit :
Lorsque
la compassion est ressentie spontanément, avec le souhait d’éliminer la
souffrance des êtres vivants – comme un mère qui désire soulager son
enfant chéri de la maladie -, alors la compassion est entière. Pour
cela, elle est surnommée la grande compassion.
Puisque
les inclinations erronées à l’égocentrisme sont enracinées dans le
mental, pratiquez cet exercice au cours de séances de méditation, mais
aussi lors de vis activités quotidiennes. Tsongkhapa dit :
Le
continuum mental a été imprégné depuis des temps incommensurables par
le flot amer des émotions aliénantes. Ainsi, rien ne changera si vous ne
vous consacrez pas à la pratique de l’amour chaleureux, de la
compassion, etc., à chaque instant. Pour cela, poursuivez votre
méditation sans relâche.
La Compassion
SIXIÈME PRÉCEPTE :
L’ATTITUDE GRANDE BIENVEILLANCE
À
l’avant-dernière étape, vous prenez la responsabilité entière d’offrir
aide et bonheur à l’ensemble des êtres vivants. Pour cela, il est
insuffisant d’émettre le simple souhait que tous les êtres soient
gratifiés du bonheur et de ses causes et libérés de la souffrance et de
ses causes. Maintenant, il faut prendre l’entière responsabilité du
bien-être des autres, en décidant de procurer aide et bonheur à
l’ensemble des êtres vivants. Même si vous devez accomplir cela seul.
Méditation contemplative
Pour développer ce vœu altruiste :
1. Remémorez-vous, encore et sans cesse, la signification de cette stance tirée de La Marche vers l’éveil de Shantideva :
Tant que l’univers existera et que les êtres transmigreront
Puis-je demeurer afin de les libérer de leurs souffrances.
2.
Rappelez-vous qu’il faut se consacrer aux actes vertueux et au karma
bénéfique du continuum de votre conscience pour le profit de l’ensemble
des êtres vivants.
3. Décidez :
Même si
je dois le faire seul, je libèrerai les êtres vivants des souffrances et
de leurs causes, et je leur donnerai le bonheur et ses causes.
Progressivement, ces exercices de méditation contemplative sont assimilés, alors vous ressentez leur impact.
La Compassion
SEPTIÈME PRÉCEPTE : L’ESPRIT D’ÉVEIL
Maintenant,
la résolution d’aider les autres s’est renforcée. Vous avez peut-être
la capacité de les aider, mais grâce à l’analyse, vous comprenez que,
pour que cela soit effectif, il faut atteindre la perfection de la
bouddhéité par le corps, la parole et le mental. Cela s’accomplit en
réalisant l’éveil d’un bouddha, afin de savoir reconnaître les
inclinaisons mentales des autres, et aussi choisir les techniques que
vous allez leur enseigner. Ainsi, l’éveil est conçu d’être plus efficace
pour le bénéfice des autres.
Quand la double aspiration
(d’aider les autres et d’atteindre l’éveil dans le but de les servir)
atteint une telle puissance, qu’elle reste aussi forte au cours de la
méditation qu’en dehors, la motivation altruiste de devenir éveillé est
générée et l’état de bodhisattva est réalisé (le héros de l’éveil).
Méditation contemplative
1. Analysez si vous avez la capacité dès maintenant d’aider les autres à obtenir le bonheur et à se libérer de la souffrance.
2. Pensez qu’en dehors de l’aide offerte aux êtres vivants, il faut les éduquer pour qu’ils puissent atteindre l’éveil.
3.
Concluez que vous devez réaliser l’éveil dans le but d’éliminer les
obstructions à la reconnaissance des intérêts des autres et de leurs
dispositions mentales, et de savoir choisir les différentes techniques
d’enseignement indispensable pour les aider.
4. Décidez d’atteindre l’éveil afin d’aider les autres à réaliser aussi l’éveil.
À suivre…
Par Sa Sainteté le Dalaï Lama
Sa Sainteté Le Dalaï Lama
Prochain articles du Lamrim (Cheminer vers l'Éveil)
0. Avant-propos
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1. Le livre de l'éveil;
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2. Analogie des systèmes religieux;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150136655853305
3. L'ossature du bouddhisme;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150137214743305
4. Pratiquer le bouddhisme;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150137441423305
5. Reconnaître les compétences du maîtres;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150138471463305
6. Le bouddhisme en Inde et au Tibet. (cet article)
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150144368923305
NIVEAU INITIAL DE LA PRATIQUE
7. Reconnaître notre situation comme favorable;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150157171028305
8. Reconnaître notre mortalité;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150158022008305
9. Penser aux vies futurs;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150158891818305
10. Trouver refuge;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150159479398305
11. Le karma.
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150160227853305
NIVEAU INTERMÉDIAIRE DE LA PRATIQUE
12. Voir les problèmes et y remédier;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150161353078305
13. Les conséquences de l'impermanence;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150163395118305
NIVEAU SUPÉRIEUR DE LA PRATIQUE
14. L'altruisme;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150164209268305
15. Générer la grande compassion;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150165557778305
16. L'Échange de soi contre autrui;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150166500853305
17. Percevoir la réalité;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150167916103305
18. La voie de l'analyse;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150168573723305
19. La bouddhéité;
https://www.facebook.com/note.php?note_id=10150169585783305
20. Révision des différentes étapes.
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Ven 29 Déc 2023, 23:21 par petit_caillou
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Ven 29 Déc 2023, 23:18 par petit_caillou
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Ven 29 Déc 2023, 23:15 par petit_caillou
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Ven 29 Déc 2023, 23:12 par petit_caillou
» Le Dragon
Lun 25 Déc 2023, 14:14 par petit_caillou
» Le Serpent
Lun 25 Déc 2023, 14:09 par petit_caillou
» Le Cochon
Lun 25 Déc 2023, 13:59 par petit_caillou
» L'année du Dragon de bois 2024
Sam 23 Déc 2023, 00:04 par petit_caillou
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Ven 22 Déc 2023, 23:59 par petit_caillou
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Ven 22 Déc 2023, 23:54 par petit_caillou
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Ven 22 Déc 2023, 23:48 par petit_caillou
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» Le champ d'application ...................................
Jeu 09 Nov 2023, 11:02 par heyopibe
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Mer 08 Nov 2023, 11:40 par heyopibe