Si l'on faisait une pile de toutes les instructions spirituelles existant au Tibet, mes instructions sur la posture de la méditation la dépasseraient de la tête et des épaules."
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Marpa : Instructions sur la posture de la méditation !!!
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Date d'inscription : 28/01/2007
Ce que soulignait Marpa :
Si l'on faisait une pile de toutes les instructions spirituelles existant au Tibet, mes instructions sur la posture de la méditation la dépasseraient de la tête et des épaules."
Si la posture se révèle difficile au début, il convient de se familiariser avec et de s'y entraîner progressivement. Dés que vous avez un moment de libre, mettez-vous en position ; commencez par 3 min, par exemple, puis graduellement, allongez la durée selon vos possibilités, 5 min, 10 min et ainsi de suite.
Lorsque l'on parvient à garder la position pendant une longue période, les éléments internes du corps retrouvent leur équilibre : la longévité s'accroît, les maladies antérieures guérissent, celles à venir sont évitées, et par la force croissante des énergies subtiles, le corps se sent bien et à l'aise.
Si les jeunes peuvent s'habituer rapidement à la posture, c'est souvent plus difficile, voire même impossible pour les plus âgés, même avec temps. C'est pourquoi il est conseillé de prendre une position plus facile, l'essentiel étant de garder le dos le plus droit possible. Lorsqu'on ne tient pas la posture complète, il est souvent préférable de diriger le regard en face de soi ou même légèrement relevé : un dos courbé couplé avec un regard plongeant rendent très vite l'esprit sombre et endormi ; garder une vision plus relevée permet à l'esprit de rester frais et conscient.
En pratique, dès que l'on sent l'esprit envahi par la torpeur ou l'assoupissement, il faut relever les yeux et identifier l'esprit avec l'ouverture du ciel ou de l'espace ; ceci a pour effet de dissiper la torpeur et ravive la clarté et luminosité de l'esprit.
Une fois l'esprit calme et stabilisé, regardez directement devant vous, il n'est plus nécessaire alors de poser l'esprit par un regard vers le bas ni de le rafraîchir en relevant les yeux. Ne soyez pas rivés à une position des yeux, mais vouloir méditer, et simplement demeurer détendu et sans attachement dans l'ouverture et la clarté.
Une fois la méditation quelque peu affermie, on devrait alors entretenir, sans s'en détourner, la même expérience de la clarté et de la vacuité non référentielles dans notre activité quotidienne. D'abord, on maintient l'expérience le temps d'un repas, d'une tasse de thé, de réciter un OM MANI PADME HOUNG ou de faire trois pas - le temps que l'on peut, avec une attention non distraite. Ensuite, on s'exerce à demeurer dans la clarté et la vacuité quelles que soient les circonstances auxquelles on est confronté, même si l'on se trouve face à des dangers plus ou moins importants.
"Si l'esprit est libre d'interférences, il est lumineux ; si on ne trouble pas l'eau elle est claire." Gampopa.
En effet, un esprit libre d'attachement et reposant dans son état naturel, sans que lui soit imposée l'idée de méditer, demeurera clair, de la même manière que le soleil brille intensément si aucun nuage ne le voile. En cet instant, nos esprits sont emplis d'anxiété, Pourquoi ? Car nos 6 sens sont obstrués ; si nous pouvions les laisser fonctionner naturellement et sans obstacle, il n'y aurait aucune quête, aucune anxiété, ni aucune frustration, et nous pourrions demeurer libres et détendus dans un état de non attachement. Donc que vous méditiez ou que vous accomplissiez des tâches quotidiennes, laissez votre esprit détendu, naturel et sans effort.
Extrait du livre :" Le précieux ornement de la libération". Edition Padmakara
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«Il ne faut jamais blâmer la croyance des autres, c'est ainsi qu'on ne fait de tort à personne. Il y a même des circonstances où l'on doit honorer en autrui la croyance qu'on ne partage pas.»[ Bouddha ]
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Les Techniques de Méditation
::24:
Conditions pour atteindre le calme mental
La couleur, les feuilles et les fleurs parfaites d'une plante sont dues à la qualité de ses racines. De la même manière, toutes les réalisations du petit et grand véhicule ainsi que de la pratique des tantras sont possibles grâce au calme mental. Puisque le calme mental est si important, il est nécessaire de mettre en place les conditions propices à son développement, que voici:
1. Les conditions de l'environnement:
a. Les conditions matérielles nécessaires doivent être propices: maison, nourriture, etc., de même que les conditions intérieures,
b. Des amis spirituels partageant la même vision;c'est-à-dire avoir reçu les instructions complètes sur la manière de développer le calme mental;
c. Un endroit sain où l'on ne développera pas de maladies;
d. Un environnement extérieur calme et non sujet aux désastres naturels;
e. Un endroit qui permet, autant le jour que la nuit, de diminuer nos contacts avec les événements mondains qui pourraient déranger notre paix intérieure.
2. Diminuer son attachement au matériel et se contenter de ce qui est juste nécessaire à la vie.
3. Éliminer la discrimination de toutes sortes. L'impartialité est importante.
4. Diminuer le contact et le souvenir des activités mondaines.
5. Avoir une discipline personnelle et en groupe ainsi qu'une éthique parfaite en protégeant son esprit des pensées non-vertueuses.
6. Abandonner les pensées conceptuelles telles que le désir.
Préparation
1. Nettoyer le lieu de méditation (en visualisant qu'on nettoie les négativités de l'esprit) et arranger les symboles significatifs, tels une photo de Bouddha, un texte, etc.
2. Arranger de jolies offrandes simples (fleurs, encens, bougies, eau, etc.) pour diminuer notre avarice et notre saisie
3. S'asseoir en la position en huit points
Si l'on a des problèmes physiques, il n'est pas obligatoire d'adopter cette posture; on peut s'asseoir sur un sofa ou rester allongé si l'on est malade; c'est l'esprit qui médite.
(1) On place les jambes croisées, en position de lotus ou de demi lotus, de façon à être confortable lors de longues périodes.
(2) Ensuite, on place le dos droit comme une flèche, ce qui aide à la circulation des vents subtils internes et prévient la somnolence.
(3) La tête est légèrement inclinée vers le bas.
(4) Les épaules sont en position naturelle.
(5) Les yeux mi-clos regardent vers le bas, comme si la ligne de vision suivait le prolongement du nez. On ne ferme pas les yeux pour ne pas développer l'habitude de devoir fermer les yeux absolument pour rester concentré. Les yeux ainsi mi-clos aident à ne pas être dérangé par les éléments extérieurs.
(6) La langue, (dans la bouche entrouverte) touche le palais pour éviter l'assèchement.
(7) La main droite repose dans la main gauche, paumes vers le haut et les deux pouces se touchant, le tout formant un triangle symbolisant l'équanimité.
( Le dernier point est le souffle. Ce point est nécessaire seulement si l'esprit est négatif, agité, colérique, car le but de la méditation est de développer un esprit vertueux.
L'esprit doit d'abord passer par un état neutre avant de devenir positif. Comme un morceau de coton noir que l'on voudrait teindre en jaune, on doit avant tout le rendre blanc, pour ensuite le teindre. De la même manière, la respiration a pour but de rendre l'esprit neutre. On compte en suivant la respiration en inspirant toutes les qualités à développer (sous forme d'une lumière blanche) et en expirant nos négativités (fumée noire), jusqu'à ce qu'on ait retrouvé le calme ou en répétant ce cycle 21 fois. Si cela ne fonctionne pas, il est suggéré d'arrêter et de reprendre plus tard. Pour nous aider, on peut aussi aller marcher un peu ou se laver le visage.
b. Développer un fort sentiment de renonciation de la souffrance pour soi et pour les autres et développer la boddhicitta en prenant refuge dans le Bouddha (l'enseignant), le Dharma (la Voie intérieure qui nous libérera) et la Sangha (groupe d'amis spirituels); développer un fort souhait et engagement de voir tous les êtres libérés de la souffrance en développant les quatre incommensurables: Amour, Compassion, Joie et Équanimité.
4. Visualiser dans l'espace devant nous à une distance d'environ 1 mètre à un niveau un peu plus haut que les yeux le Bouddha Shakyamouni entouré de tous les Bouddhas.
5. Devant eux et en nous laissant inspirer par ceux-ci, nous méditons sur la purification de toutes nos négativités et le développement de toutes nos qualités dans le but de devenir Bouddha pour le bénéfice de tous les êtres sensibles. On peut ensuite méditer de façon analytique sur les étapes de la voie, à partir de la relation au maître jusqu'au développement du calme mental.
Le calme mental est commun aux bouddhistes et aux non bouddhistes. Toutefois, ce qui rend spécifique le calme mental des bouddhistes est qu'il est développé sur la base de la prise de refuge, la renonciation et la boddhicitta. Tel un coffre nécessaire pour protéger nos richesses, le calme mental est le récipient dans lequel nous devons verser les fruits de notre pratique de la voie des soutras et des tantras pour progresser.
Comment atteindre le calme mental
Certaines personnes croient que le calme mental s'atteint en restant concentré sur un objet observé par la conscience visuelle, en prenant un objet extérieur à soi, qu'il soit grossier ou subtil: une lumière, une goutte, une lettre, etc. Pour atteindre le véritable calme mental, ce doit être l'esprit, et non l'œil qui reste concentré sur son objet de méditation. Pour cette visualisation intérieure, n'importe quel objet peut être utilisé. Toutefois, pour donner un plus grand impact à notre pratique bouddhiste du calme mental, la visualisation du Bouddha, expliquée précédemment, est recommandée. On y parvient par l'application des antidotes appropriés aux différents obstacles à la méditation:
1. Paresse: Elle a 4 antidotes
a. Confiance dans les qualités de la concentration en un seul point: sans elle, on ne peut développer d'autres qualités, même si on s'entraîne pendant de longues périodes. Grâce à elle, nous deviendrons habiles et développerons la clairvoyance et n'accumulerons pas d'actions négatives. Nous progresserons plus rapidement sur la voie et atteindrons plus rapidement l'Illumination.
Sur cette réflexion, les 3 autres antidotes se développent naturellement suivant cet ordre.
b. Aspiration à la développer
c. Persévérance
d. Désirer son résultat: la souplesse méditative, le bien-être.
2. Oubli de l'instruction
Il s'agit de l'oubli notre objet de méditation ou de ses caractéristiques. Il est important de ne pas changer constamment d'objet, sinon notre esprit sera constamment distrait.
L'antidote à l'oubli est la mémoire. En ayant observé plusieurs fois l'objet de ses yeux, on pourra mieux le visualiser et garder son attention dessus sans en dévier.
3. Agitation et léthargie
Elles dérangent notre méditation en agitant l'esprit ou en le rendant amorphe. On doit développer une grande vigilance et ne pas les laisser se développer. La léthargie est de deux types: la grossière, où la visualisation est ferme, mais manque de clarté; la subtile, où la visualisation est ferme et claire, mais manque de vivacité. Elle est le principal obstacle à la méditation. Son antidote est de réfléchir à la précieuse vie humaine et à l'impermanence. La noirceur est un facteur mental négatif qui ressemble àla somnolence et agit toujours comme cause de la léthargie.
L'agitation est un facteur mental neutre qui, lorsque causé par un objet de désir, cause l'attachement et fait que l'esprit ne peut rester calme. Pour contrer l'agitation face à un objet de désir, développer le détachement en réfléchissant aux côtés repoussants et répugnants de l'objet en question. La distraction est un facteur mental positif ou négatif dépendamment de l'objet vers lequel elle est dirigée.
La souplesse méditative: Suite à la purification des cinq voiles, le corps et l'esprit deviennent souple et comme résultat entrent en état de grande félicité. Les cinq voiles à purifier sont l'aspiration au désir, le désir de nuire, le sommeil ou la noirceur, l'agitation et le regret ou le doute, dont les antidotes sont le détachement et l'amour compassion.
4. Non application
Dès qu'on s'aperçoit d'un défaut à notre méditation, nous devons appliquer immédiatement l'antidote approprié.
5. Application
L'application exagérée d'antidotes peut aussi devenir un obstacle. Si l'esprit est calme et non sous l'influence de perturbations, il est important de ne pas appliquer d'antidotes! Nous devons demeurer dans cet état d'équanimité.
Les 9 étapes de la méditation
1. Placement de l'esprit: à cette étape, les pensées conceptuelles surgissent et essaient de nous distraire de l'objet de méditation. Nous les reconnaissons simplement sans les suivre.
2. Placement continu: on peut fixer l'esprit pendant un peu plus longtemps sans distraction et les pensées conceptuelles diminuent. On réussit à ressentir un état de calme et de contemplation.
3. Replacement: l'image visualisée persiste, mais l'esprit est encore un peu distrait. Toutefois, par le pouvoir de la mémoire, l'esprit revient immédiatement à son objet.
4. Placement soutenu: il est maintenant impossible d'être distrait et de perdre l'objet de méditation. L'esprit peut alors appliquer les antidotes à l'agitation et à la léthargie qui sont de grand pouvoir.
5. Discipline: par la réflexion sur les avantages de la concentration en un seul point, l'esprit se détourne immédiatement des objets de plaisir sensoriel.
6. Pacification: l'esprit se détourne immédiatement des pensées conceptuelles et des facteurs mentaux négatifs car il a acquis la connaissance de ses désavantages.
7. Complète pacification: si l'attachement, la noirceur ou la somnolence surviennent, ils sont pacifiés sur le champ.
8. Focalisation: la vigilance s'opère maintenant sans effort, car les pouvoirs de la léthargie et de l'agitation sont complètement anéantis.
9. Absorption méditative: la fixation de l'esprit s'obtient sans aucun effort et il entre à volonté en état d'absorption. L'esprit est concentré en un seul point, mais toujours dans le monde du désir. Ce n'est pas encore l'atteinte du calme mental proprement dit.
Sur la base de cette absorption méditative, le méditant pourra atteindre le calme mental par la force de la familiarisation avec cet état et atteindre l'état de souplesse et de félicité mentale et physique résultants. Ceci est l'atteinte du vrai calme mental. À ce moment, nous avons également atteint le premier niveau «dhyani» de concentration des mondes supérieurs. Sur la base du calme mental, nous devons pratiquer la vision profonde intérieure qui analyse et comprend la nature de chacun des phénomènes subtils et grossiers et développer ainsi les deux sagesses qui comprennent directement le non-soi de la personne et des phénomènes.
Pour résumer, la différence entre les deux premiers niveaux se situe dans la durée de la fixation. Entre les 2e et 3e, les distractions diminuent de durée. Au 4e niveau, il devient impossible de perdre l'objet de visualisation. Entre les 4e et 5e niveaux, la léthargie grossière disparaît. Arrivé au 6e niveau, la léthargie subtile ne peut plus nous déranger. Au 7e niveau, l'agitation subtile ne peut plus nous déranger. Au 8e niveau, l'agitation et la léthargie sont complètement anéanties. Un effort subtil est demandé seulement pour entrer dans l'absorption méditative. Au 9e, aucun effort n'est demandé et l'esprit entre automatiquement en absorption méditative, comme le passage d'une chanson bien connue nous revient facilement à l'esprit.
Les symboles sur la peinture des 9 étapes de la méditation:
- Éléphant noir: la léthargie
- Singe noir: l'agitation
- Éléphant et singe blancs: la léthargie et l'agitation diminuent
- Tête de l'éléphant tournée: la reconnaissance de la distraction
- Lapin noir: la léthargie subtile
- Singe derrière l'éléphant: l'agitation potentielle réduite
- Corde: la mémoire, le lien de pleine conscience
- Crochet: la vigilance
- Feu: le pouvoir nécessaire pour combattre les obstacles à la méditation
- Cinq objets des sens: agitation
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Date d'inscription : 23/02/2007
Merci a vous deux, je trove trés intéressant le site du cantre paramita, Belgique, Canada, vive la Francophonie et a bas le nationnalisme.[Amitiées[/img]
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Un grand merci à toi pour que je puisse travailler le calme mental suite à la question que j'ai posé à Ignorant Errant sur la prise de conscience de nos rêves...
justelà- Membre confirmé
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- Message n°5
la posture...
Veuillez m'excuser une nouvelle fois (pourtant j'utilise la fonction recherche!)
Mais j'aurai souhaité avoir quelques informations concernant la posture utilisée lors de la méditation.
en effet, j'esais de rester assise, jambes croisées..mais je sens bien que mon dos n'est pas droit du tout (latéralement, je parle), et plus les secondes passent (même pas des minutes) plus je m'avachis....je m'aperçois que je n'ai aucune souplesse et que je suis incapable de rester dans cette position, ce qui fait que je passe plutôt le peu de temps que j'ai à "penser à ma posture" qu'à faire le calm dans mon esprit...
or, je lisais un livre "Où tu vas, tu es es"...e Jon Kabat-Zinn...qui parle de méditer debout, en marchant ou assis....
Il est vrai que certaines positions me paraîtraient bcp plus confortables en tous cas.....mais pour le coup, 2 questions en découlent:
est ce que la position assise/jambe croisée à une valeur vraiment importante dans la méditation?
Est ce que les autres formes de méditations (debout, assis sur une chaise) ne sont pas toutes aussi performantes, puisque l'e principal se passe à l'intérieur de nous même, non?
Je vous remercie par avance...et désolée si je fais des redites par rapport à d'autres questions....ds ces cas là, pourriez vous me mettre les liens?
Merci!!!!
Mais j'aurai souhaité avoir quelques informations concernant la posture utilisée lors de la méditation.
en effet, j'esais de rester assise, jambes croisées..mais je sens bien que mon dos n'est pas droit du tout (latéralement, je parle), et plus les secondes passent (même pas des minutes) plus je m'avachis....je m'aperçois que je n'ai aucune souplesse et que je suis incapable de rester dans cette position, ce qui fait que je passe plutôt le peu de temps que j'ai à "penser à ma posture" qu'à faire le calm dans mon esprit...
or, je lisais un livre "Où tu vas, tu es es"...e Jon Kabat-Zinn...qui parle de méditer debout, en marchant ou assis....
Il est vrai que certaines positions me paraîtraient bcp plus confortables en tous cas.....mais pour le coup, 2 questions en découlent:
est ce que la position assise/jambe croisée à une valeur vraiment importante dans la méditation?
Est ce que les autres formes de méditations (debout, assis sur une chaise) ne sont pas toutes aussi performantes, puisque l'e principal se passe à l'intérieur de nous même, non?
Je vous remercie par avance...et désolée si je fais des redites par rapport à d'autres questions....ds ces cas là, pourriez vous me mettre les liens?
Merci!!!!
heyopibe- Protecteur de l'Arbre [PdA]
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La posture physique spécifique à la pratique de Shin-eh est appelée " Posture en 7 points", qui se détaille ainsi :
1. Les jambes doivent être croisées dans la position du lotus complet.
2. Les mains, paumes en l'air, reposent à 4 doigts sous le nombril dans le " geste de la méditation" .
Les pouces pressent la base de l'annulaire ;
les mains sont pliées au niveau du poignet et exercent une légère poussée sur le dessus des cuisses, à la jonction des jambes et du tronc.
Ceci est dû à la présence des " veines " d'énergies subtiles cheminant dans le corps qui véhiculent le flux des perturbations émotionnelles.
En prenant la posture correcte, la circulation des énergies se trouve empêchée par l'obstruction réalisée sur les " veines ", opérant un effet similaire sur l'esprit et permettant de connaître une méditation libérée des influx émotionnels.
Deux points importants de ces canaux d'énergie sont localisés, l'un à la base de l'annulaire, et l'autre à la jonction des cuisses et du tronc.
Les bras doivent être tendus,
les coudes rentrés de façon à ce que la partie supérieure du bras soit tournée vers l'extérieur et que l'avant-bras soit dirigé vers l'intérieur, comprimant ainsi les côtés de la cage thoracique où circulent d'autres " veines ".
Afin de permettre au corps de supporter l'extension des bras, il est d'usage d'utiliser un coussin de méditation dont l'épaisseur doit être celle d'un poing.
3. Les épaules doivent être comme les ailes d'un vautour, c'est-à-dire haussées droit et vers l'extérieur, ni voûtées tombantes vers l'avant, ni tirées en arrière.
4. La gorge doit former un crochet ; le menton rentré vers le larynx sur un plan parfaitement horizontal, sans laisser la tête pencher vers l'avant ou l'arrière. Ceci comprime le flux énergétique des 2 "artères" situées de chaque côté du cou.
5. La colonne vertébrale doit être dressée comme une flèche, c'est-à-dire que l'on doit s'assurer que le dos est complètement étiré, ne pouvant ainsi pencher d'un côté ou de l'autre ni s'incliner vers l'avant ou l'arrière. En pratique, cela provoque un mouvement de la poitrine vers l'arrière alors que l'abdomen vient vers l'avant.
6. Les yeux doivent être mi-clos, le regard dirigé vers le bas à 4 doigts de la pointe du nez, sans cligner, ni errer alentour.
7. La mâchoire doit être détendue, les lèvres ni écartées ni pressées l'une sur l'autre, la langue reposant contre le palais, ce qui ralentit la sécrétion salivaire.
(Note du traducteur : II est conseillé de se faire démontrer la posture auprès d'une personne qualifiée plutôt que d'essayer par soi-même.)
Si l'on parvient à verrouiller le corps dans cette posture,
la stabilité mentale apparaît et le mouvement désordonné des pensées cesse automatiquement ;
exactement comme lorsque l'on ferme à clé la porte d'une maison, personne n'y pénètre.
Une fois l'esprit dissous en l'état non-conceptuel, on en vient à réaliser la Sagesse Primordiale Née d'Elle-même, la Vision Pénétrante (Lhaktong) ; mais pour qu'il en soit ainsi, il est nécessaire d'avoir un esprit stable, ce qui est le fruit de la posture.
Dans la position complète, le corps est complètement étiré et il en est de même pour les " veines " d'énergies subtiles, ce qui amène ces énergies à se rassembler dans l'Artère Centrale avec pour effet la stabilité et le contrôle de l'esprit.
Ces énergies subtiles sont les " montures " chevauchées par les pensées ; donc contrôler ces énergies revient à maîtriser les pensées et stabiliser l'esprit.
Ceci est appelé utiliser l'énergie subtile pour contrôler l'esprit.
II est également possible d'utiliser l'esprit pour contrôler l'énergie subtile avec le même résultat : en laissant reposer l'esprit dans son état non façonné, le mouvement des pensées s'apaise de lui-même, les courants d'énergies subtiles se regroupant en la Veine Centrale. Ces 2 méthodes jouant de l'interdépendance de l'esprit et des énergies subtiles furent introduites par Saraha et Naropa.
Pourquoi est-il nécessaire que les jambes soient dans la posture du plein lotus ?
Dans cette position, le "souffle descendant-évacuant" se rassemble en l'Artère Centrale empêchant l'apparition des émotions liées à la jalousie de troubler la méditation.
De même, la position des mains dans le geste de la méditation - 4 doigts sous le nombril - permet aux énergies subtiles liées à l'élément eau, de se rassembler en la Veine Centrale, pacifiant ainsi la colère.
Le dos dressé comme une flèche et les épaules comme les ailes d'un vautour rassemblent en l'Artère Centrale les énergies subtiles liées à l'élément terre, prévenant la torpeur.
Le cou en crochet provoque le rassemblement des énergies de l'élément feu, calmant ainsi le désir.
Le regard dirigé vers le bas, sans cligner, à 4 doigts de la pointe du nez, et la langue reposant contre le palais, recentrent l'énergie subtile de l'élément vent, apaisent l'orgueil et aiguisent l'attention.
Ainsi la clé de l'esprit, ce sont les énergies subtiles ; la clé des énergies subtiles, ce sont les " veines " dont le contrôle dépend de la position des yeux c'est donc le point primordial : Lorsque l'on apaise l'esprit par la pratique de la méditation de Shiné, le regard est dirigé vers le bas, de façon détendue, aidant ainsi à stabiliser l'esprit.
Pour la pratique de la méditation de la vision pénétrante (Lhaktong), les yeux regardent directement en face (sur un plan horizontal).
Dans la méditation du Mahamoudra où l'on identifie l'esprit avec l'infinitude de l'espace, le regard est tourné vers le ciel.
Par l'observance de ces 7 points de la posture physique, les 3 poisons mentaux disparaissent automatiquement.
L'aspect fondamental de cette posture est le regroupement de toutes les énergies subtiles en l'artère centrale stoppant tout processus conceptuel et laissant l'esprit dans un état de clarté et de non restriction en lequel les expériences de la réalisation peuvent se manifester rapidement.
Lorsque le corps ne peut conserver la posture, soit qu'il se voûte, soit qu'il penche, les pensées envahissent l'esprit et le méditant en perd le contrôle.
Ainsi, si le corps s'incline vers la droite, le pratiquant connaît tout d'abord une clarté de la méditation, qui va se trouver rapidement remplacée par l'émotion de la colère et l'on s'expose à la menace des démons royaux.
Si le corps a tendance à pencher vers la gauche, apparaît une expérience initiale de Félicité qui se transforme très vite en désir violent et l'on tombe sous l'influence des démons féminins et nagas.
Courbé vers l'avant, le dos s'arrondit et forme une bosse ; il s'élève tout d'abord une qualité de non conceptualité qui laisse place à la torpeur, donnant prise a l'activité des influences négatives des divinités de la terre, etc.
En particulier, lorsque l'esprit se détourne de sa méditation pour s'attacher à une situation extérieure - par exemple : si deux personnes tiennent une conversation à proximité du méditant, si celui-ci laisse prise à l'irritation, vont s'élever en l'esprit conscience de soi et colère vers les autres.
Ce genre de situation provoque de nombreuses déviations de la méditation causées par la perturbation de l'énergie subtile " maintenant la vie ".
La tendance du corps à partir vers l'arrière se traduit par une expérience de vacuité spontanée, à laquelle succède l'orgueil, racine de toutes les émotions, et l'on tombe sous l'emprise de tous les types de maras mentionnés plus haut, l'esprit étant très instable, empli de pensées discursives.
Il est donc d'une importance extrême de maîtriser cette posture qui prévient toutes les déviations et développe toutes les qualités de la méditation.
Source
Quand le dos s'avachit, reprendre bien la position , dos droit calé par la respiration consciente.
Il est délicat de parler de "performance" exprimant ainsi un but qui n'est pas.
Les autres postures (debout, marche...) sont aussi méditatives et accompagnent plutôt zazen.
Plusieurs positions assises existent aussi en fonction de la morphologie de chacun sans faire de contorsionnisme.
Une fois la position en place dans douleur, la tenir est une question d'esprit, malgré la douleur qui peut venir dans le mental, ceci pendant de courtes durées de 5 min. ou 21 respirations.
Le calme se fait sentir...
justelà- Membre confirmé
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Merci pour ce message...très complet! lol....
heyopibe- Protecteur de l'Arbre [PdA]
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- Message n°8
Après la posture, la respiration
Une attente vigilante et détachée
Par Stephen Batchelor
Extrait du livre de Stephen Batchelor : « Living with the Devil. A Meditation on Good and Evil ». A paraître en juin chez Riverhead Books, New York. Traduction Catherine Joly - Avril 2004.
1- La méditation basée sur la respiration vous rend intimement conscient du rythme originel de l’existence physique.
Au lieu de disséquer imaginativement le corps pour l’examiner de l’extérieur, on découvre sa méthode en soi-même pour l’explorer de l’intérieur.
Une fois trouvée une position stable, le dos vertical, portez toute votre attention sur la sensation physique du souffle lorsqu’il pénètre dans les narines, remplit les poumons, marque un temps d’arrêt, contracte les poumons, est exhalé, marque un temps d’arrêt et ainsi de suite. Ne contrôlez pas la respiration ; contentez-vous de vous reposer avec une curiosité paisible, conscient de la respiration du corps. Si la respiration est courte et peu profonde, notez alors qu’elle est courte et peu profonde.
Si elle est longue et profonde, notez qu’elle est longue et profonde.
Il n’y a pas de façon de respirer qui soit bonne ou mauvaise.
La respiration est une fonction motrice du corps qui se régule d’elle-même.
2- La plupart du temps, nous aspirons l’air et l’exhalons aussi aisément qu’une plante se tourne vers la lumière du soleil. Ce processus naturel apparaît spontanément.
Mais, dès qu’on y prête attention, une trop grande conscience de soi a tendance à en entraver le libre déroulement.
Le simple fait d’y prêter attention semble impliquer un minimum de contrôle, même si on essaie de l’éviter.
L’astuce consiste à apprendre comment rester pleinement conscient de la respiration sans que cela n’en contrarie le flux et reflux naturel.
Un des moyens d’y arriver consiste à attendre que la respiration se produise d’elle-même. Chaque inspiration et chaque expiration est suivie d’une pause de courte durée au cours de laquelle les muscles changent pour ainsi dire de vitesse, avant de relâcher l’air emprisonné ou d’aspirer de l’air frais.
3- Lorsqu’elle se fixe sur la respiration, la conscience de soi est le plus prononcée à ces deux moments : il semble soudain que « je » doive expirer ou inspirer.
Pour dissiper le sentiment d’être l’agent de votre respiration, demeurez durant chaque temps d’arrêt un observateur neutre, curieux de remarquer quand et comment les muscles entrent spontanément en action pour initier l’inspiration ou l’expiration suivante.
Contentez-vous d’attendre la phase suivante de la respiration pour vous y engager [C4] , sans prévoir le moment où elle devrait commencer, sans vous préparer à ce qu’elle soit profonde ou peu profonde, sans anticiper sa force ou sa douceur.
Dans cet espace ouvert d’attente vigilante mais détachée, on sentira soudain que l’organisme expire ou inspire de sa propre initiative.
Avec la pratique, on apprendra à affiner son rôle d’observateur qui se mêle à sa respiration sans interférer pour autant.
4- En prêtant une attention vigilante et soutenue aux sensations rythmiques de la respiration, non seulement l’esprit devient plus tranquille et concentré, mais on devient aussi plus conscient de la subtilité et de la complexité du processus.
Toute notion d’une respiration qui se réduirait à l’action quasi mécanique de poumons agissant comme des soufflets est remplacée par la sensation d’une respiration perçue comme le rythme fluctuant du corps, le lien vital qui l’unit au monde au-delà de la peau.
Ce rythme constant, rassurant de la respiration est l’ancre à laquelle on retourne chaque fois que l’esprit est emporté par les rêvasseries ou les souvenirs.
Ses fluctuations - qui vont de longues inspirations paisibles à de brefs halètements irréguliers - servent de baromètre de l’humeur.
5- La respiration donne accès à une conscience intensifiée de la vie interne du corps, à ses pulsations, frémissements, affolements, démangeaisons, picotements, tensions, douleurs.
En explorant cet amalgame de sensations, nous les reconnaissons comme l’étoffe dont sont tissés nos émotions et nos sentiments.
Un spasme d’anxiété ou un accès d’euphorie apparaissent à un endroit précis du corps comme une contraction ou une dilatation.
Des états d’esprit plus diffus tels que la tristesse ou le contentement semblent se répandre comme une brume à travers tout l’organisme.
Tandis qu’une sensation tenaillante dans le plexus solaire provoque une inquiétude à laquelle on ne trouve pas de nom. Même les pensées les plus fugaces semblent filer et pétiller au cœur de notre chair.
6- Une fois installés dans une conscience paisible, ouverte, il nous reste à élargir lentement le champ de notre attention pour y inclure la texture des vêtements sur notre peau, la polyphonie des sons à l’intérieur et autour de nous, les taches changeantes de lumière, d’ombre et de couleur, les goûts persistants dans la bouche, les odeurs qui flottent sur notre chemin.
De même que la flamme d’une bougie éclaire avec plus d’intensité une pièce lorsque son vacillement agité s’apaise, de même l’esprit éclaire avec plus d’intensité ce que nous expérimentons lorsqu’il s’installe dans un repos calme et équanime.
La tranquillité de la conscience éveillée n’est pas celle d’une absorption comparable à la transe, dans laquelle l’attention reste fixée sur un objet unique, mais celle d’un apaisement qui se répand partout, dans lequel une clarté radieuse et chatoyante est au service de tout ce qui se présente.
Stephen Batchelor
Terre d’Eveil-Vipassana
8 rue Crébillon
94300 Vincennes
http://www.vipassana.fr
source
Par Stephen Batchelor
Extrait du livre de Stephen Batchelor : « Living with the Devil. A Meditation on Good and Evil ». A paraître en juin chez Riverhead Books, New York. Traduction Catherine Joly - Avril 2004.
1- La méditation basée sur la respiration vous rend intimement conscient du rythme originel de l’existence physique.
Au lieu de disséquer imaginativement le corps pour l’examiner de l’extérieur, on découvre sa méthode en soi-même pour l’explorer de l’intérieur.
Une fois trouvée une position stable, le dos vertical, portez toute votre attention sur la sensation physique du souffle lorsqu’il pénètre dans les narines, remplit les poumons, marque un temps d’arrêt, contracte les poumons, est exhalé, marque un temps d’arrêt et ainsi de suite. Ne contrôlez pas la respiration ; contentez-vous de vous reposer avec une curiosité paisible, conscient de la respiration du corps. Si la respiration est courte et peu profonde, notez alors qu’elle est courte et peu profonde.
Si elle est longue et profonde, notez qu’elle est longue et profonde.
Il n’y a pas de façon de respirer qui soit bonne ou mauvaise.
La respiration est une fonction motrice du corps qui se régule d’elle-même.
2- La plupart du temps, nous aspirons l’air et l’exhalons aussi aisément qu’une plante se tourne vers la lumière du soleil. Ce processus naturel apparaît spontanément.
Mais, dès qu’on y prête attention, une trop grande conscience de soi a tendance à en entraver le libre déroulement.
Le simple fait d’y prêter attention semble impliquer un minimum de contrôle, même si on essaie de l’éviter.
L’astuce consiste à apprendre comment rester pleinement conscient de la respiration sans que cela n’en contrarie le flux et reflux naturel.
Un des moyens d’y arriver consiste à attendre que la respiration se produise d’elle-même. Chaque inspiration et chaque expiration est suivie d’une pause de courte durée au cours de laquelle les muscles changent pour ainsi dire de vitesse, avant de relâcher l’air emprisonné ou d’aspirer de l’air frais.
3- Lorsqu’elle se fixe sur la respiration, la conscience de soi est le plus prononcée à ces deux moments : il semble soudain que « je » doive expirer ou inspirer.
Pour dissiper le sentiment d’être l’agent de votre respiration, demeurez durant chaque temps d’arrêt un observateur neutre, curieux de remarquer quand et comment les muscles entrent spontanément en action pour initier l’inspiration ou l’expiration suivante.
Contentez-vous d’attendre la phase suivante de la respiration pour vous y engager [C4] , sans prévoir le moment où elle devrait commencer, sans vous préparer à ce qu’elle soit profonde ou peu profonde, sans anticiper sa force ou sa douceur.
Dans cet espace ouvert d’attente vigilante mais détachée, on sentira soudain que l’organisme expire ou inspire de sa propre initiative.
Avec la pratique, on apprendra à affiner son rôle d’observateur qui se mêle à sa respiration sans interférer pour autant.
4- En prêtant une attention vigilante et soutenue aux sensations rythmiques de la respiration, non seulement l’esprit devient plus tranquille et concentré, mais on devient aussi plus conscient de la subtilité et de la complexité du processus.
Toute notion d’une respiration qui se réduirait à l’action quasi mécanique de poumons agissant comme des soufflets est remplacée par la sensation d’une respiration perçue comme le rythme fluctuant du corps, le lien vital qui l’unit au monde au-delà de la peau.
Ce rythme constant, rassurant de la respiration est l’ancre à laquelle on retourne chaque fois que l’esprit est emporté par les rêvasseries ou les souvenirs.
Ses fluctuations - qui vont de longues inspirations paisibles à de brefs halètements irréguliers - servent de baromètre de l’humeur.
5- La respiration donne accès à une conscience intensifiée de la vie interne du corps, à ses pulsations, frémissements, affolements, démangeaisons, picotements, tensions, douleurs.
En explorant cet amalgame de sensations, nous les reconnaissons comme l’étoffe dont sont tissés nos émotions et nos sentiments.
Un spasme d’anxiété ou un accès d’euphorie apparaissent à un endroit précis du corps comme une contraction ou une dilatation.
Des états d’esprit plus diffus tels que la tristesse ou le contentement semblent se répandre comme une brume à travers tout l’organisme.
Tandis qu’une sensation tenaillante dans le plexus solaire provoque une inquiétude à laquelle on ne trouve pas de nom. Même les pensées les plus fugaces semblent filer et pétiller au cœur de notre chair.
6- Une fois installés dans une conscience paisible, ouverte, il nous reste à élargir lentement le champ de notre attention pour y inclure la texture des vêtements sur notre peau, la polyphonie des sons à l’intérieur et autour de nous, les taches changeantes de lumière, d’ombre et de couleur, les goûts persistants dans la bouche, les odeurs qui flottent sur notre chemin.
De même que la flamme d’une bougie éclaire avec plus d’intensité une pièce lorsque son vacillement agité s’apaise, de même l’esprit éclaire avec plus d’intensité ce que nous expérimentons lorsqu’il s’installe dans un repos calme et équanime.
La tranquillité de la conscience éveillée n’est pas celle d’une absorption comparable à la transe, dans laquelle l’attention reste fixée sur un objet unique, mais celle d’un apaisement qui se répand partout, dans lequel une clarté radieuse et chatoyante est au service de tout ce qui se présente.
Stephen Batchelor
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