Cet extrait d’enseignement commence après que Shamar Rinpoché ait expliqué le sens de la pratique (pourquoi méditer) et les conditions à rassembler pour pratiquer les différentes méditations. Ce qui suit définit les deux étapes de la pratique : samatha et vipassana et nous donne les remèdes aux divers obstacles que nous pouvons rencontrer au fil des méditations.
Les fruits du Dharma, c'est ce qu'on appelle la cessation, cet état dans lequel toutes les émotions sont complètement vaincues. Cet état de cessation, ce n'est pas seulement quelque chose qui s'arrête, mais c'est aussi quelque chose qui prend place. D'une part, le bien-être, la félicité, le bonheur et d'autre part, un état de paix, de clarté paisible.
Stabiliser l’esprit et le pacifier
Afin de réaliser la nature de l’esprit et de stabiliser l’absorption méditative, il y a deux étapes. La première, c’est la capacité de stabiliser l’esprit dans le calme, c’est ce que nous appelons le samadhi de chiné, en tibétain ou de samatha en sanscrit, parfois traduit par la pacification de l’esprit. Et la deuxième étape c’est d’accroître cette concentration méditative, de la déployer, de la développer et c’est le deuxième aspect, c’est lhakthong, vipasyana, traduit parfois par la vision pénétrante ou la vision profonde.
Le samadhi, mot sanscrit, se traduit en tibétain par Tignédzin ; en français, nous pouvons le traduire de plusieurs façons : l’absorption méditative ou la contemplation. Et lorsque nous sommes habitués à ce type de méditation, lorsque nous le maîtrisons, nous devenons alors capables d’accomplir toutes sortes de miracles et d’avoir la clairvoyance. A l’époque du Bouddha, ces méditations et leur fruit étaient répandus parmi les disciples ; elles étaient beaucoup pratiquées.
Puisque tous les phénomènes sont la projection de l’esprit et le jeu de l’esprit, si nous contrôlons l’esprit nous pouvons avoir la maîtrise des phénomènes. Maîtrisant l’esprit, nous pouvons travailler avec les phénomènes extérieurs. C’est la raison pour laquelle il existe des absorptions en rapport avec l’eau, le feu, l’air ou la terre, concernant donc les différents éléments que constituent les phénomènes. Lorsque nous avons accompli ces samadhis et que nous les maîtrisons, nous pouvons par exemple transformer l’eau en feu. Dans le vajrayana, dans la pratique des tantras, nous méditons sur les différentes syllabes en récitant des mantras ou sur des mandalas ; nous nous méditons nous-mêmes comme étant la divinité et le monde comme étant le mandala de la divinité. De telles méditations déterminent la même capacité de transformer les phénomènes, de les maîtriser. Il ne s’agit pas là de magie, parce que la magie est artificielle et fabriquée. C’est le fruit naturel de la méditation, si nous arrivons à stabiliser le samadhi. Tout étant l’esprit, si nous le maîtrisons, nous pouvons maîtriser les phénomènes extérieurs.
Un exemple illustrant cela est un épisode de la vie de Milarépa : celui-ci est entré dans une corne de yack pour démontrer quelque chose à son disciple Rétchungpa. L’histoire montre que Milarépa, sans rétrécir son corps et sans que la corne de yack soit agrandie, est tout de même entré dans cette corne de yack.
Cela fut possible parce que Milarépa avait dissout toute saisie dualiste. La petitesse et la grandeur ou les différentes tailles n’étant que le fruit de la dualité, c’est-à-dire le fruit d’une saisie sur les phénomènes comme réellement existants, une fois cette saisie dissoute, "grand " et "petit " n’ont plus la même valeur, ne sont pas aussi figés. Tant qu’il y a dualité, le grand reste grand et le petit reste petit : tout est figé, nous ne pouvons rien changer. Mais une fois que nous avons dissous cette saisie ou cette fixation, il n’y a plus de limites : la réalité relative n’est plus figée et tout devient possible. C’est pour cela que Rétchungpa a pu voir Milarépa entrer dans la corne de yack et Milarépa a agi ainsi pour aider Rétchungpa à comprendre la maîtrise des phénomènes. Cet exemple est utilisé par de nombreux maîtres pour illustrer cet aspect de l’enseignement et notamment par Guendune Tcheupel. Il est utilisé pour montrer que, s’il n’y a plus de saisie sur la réalité des phénomènes comme réellement existants, les phénomènes sont alors manipulables.
Comment atteindre ces absorptions méditatives ? En fait, le chemin comporte deux étapes. La première est la capacité de stabiliser l’esprit dans le calme ; c’est ce que nous appelons le samadhi de chiné en tibétain ou de samatha en sanscrit, et qui est parfois traduit par "pacification de l’esprit ". La deuxième étape consiste à accroître cette concentration méditative, à la déployer ; c’est lhakthong ou vipasyana, traduit souvent par "la vision pénétrante " ou la vision profonde ".
Tignédzin et samadhi sont donc les mots, en tibétain et en sanscrit, pour exprimer l’absorption méditative et ces termes sont là pour pointer ce qu’est l’expérience. En tant qu’humains dans la confusion, nous ne savons pas exactement de quoi il s’agit quand nous parlons d’absorption méditative ; les méditants le savent parce qu’ils en ont l’expérience. Ils ont donc créé une terminologie pour nous indiquer ce que sont ces expériences et nous permettre de les connaître à notre tour. Ainsi, quand nous disons Tignédzin ou samadhi, cela signifie aussi tout ce qui se passe dans la méditation. Quand l’esprit est posé en méditation, il est complètement absorbé et cet état de samadhi est caractérisé par la clarté, par une dimension claire et connaissante de l’esprit. L’absorption méditative n’a rien à voir avec un état d’inconscience, comme pourrait l’être le sommeil profond ou le coma. Il n’y a pas d’obscurité dans ce samadhi. Au contraire, quand nous sommes posés dans le samadhi de chiné, dans l’absorption méditative de la pacification de l’esprit, il n’y a plus rien qui puisse être une entrave ou un obstacle. Les pensées ne viennent plus perturber l’esprit et il n’y a donc pas de distraction dans l’esprit.
La vision pénétrante
Nous venons d’expliquer ce qu’est chiné ou samatha et nous en arrivons maintenant à l’explication de la deuxième étape, lhakthong ou vipasyana, parfois appelée la vision pénétrante. Nous utiliserons le mot vipasyana.
Nous en arrivons à un approfondissement de la méditation. Nous allons examiner, analyser le fonctionnement de l’esprit. Il existe une façon d’expliquer la progression de l’esprit sur le chemin à travers ce que nous appelons les cinq chemins. Il y a tout d’abord le chemin de l’accumulation qui est lui-même divisé en trois parties : une partie pour les tout débutants, une partie moyenne et une partie pour les plus avancés sur la voie. Une fois parcouru ce chemin de l’accumulation, nous en arrivons au chemin de l’application. C’est le niveau où nous pouvons renforcer la méditation de vipasyana, d’est à ce moment-là que nous allons approfondir la méditation en passant de chiné à lhakthong. Vipasyana est le moment où nous développons la capacité qu’a l’esprit de connaître les phénomènes et de se reconnaître lui-même. A travers cette sagesse, shérab, en tibétain, l’esprit peut reconnaître le mode d’être des phénomènes et de l’esprit, que se soient les phénomènes du samsara ou les phénomènes liés à l’éveil.
L’esprit est capable de tout connaître. Lorsqu’il n’est pas dans cette dimension de sagesse, nous nous identifions à un "je " et considérons qu’il y a des entités réellement existantes. Nous-mêmes sommes des entités réellement existantes et nous saisissons les phénomènes qui nous entourent comme ayant une existence indépendante, comme étant des entités. Plus nous allons approfondir cette méditation, plus la sagesse va se développer, plus l’esprit aura la capacité de reconnaître ce que sont véritablement les choses : que les phénomènes n’ont pas cette solidité, cette indépendance, cette existence que nous leur donnons. Plus nous allons avancer dans cette méditation, plus cette saisie se dissoudra et finalement nous n’allons rien trouver qui possède une existence indépendante, qui soit une entité en tant que telle, qu’il s’agisse de soi-même, de l’ego ou des phénomènes extérieurs. C’est le développement de la sagesse liée à la méditation de vipasyana.
Les obstacles
Nous allons voir à présent les différents obstacles que nous pouvons rencontrer dans samatha et vipasyana. Tout d’abord, les obstacles à samatha sont, d’une part, un esprit continuellement agité et d’autre part, le regret. Ensuite, trois obstacles sont liés à vipasyana. Le premier est l’opacité mentale, le second la torpeur et le troisième le doute.
L’esprit agité
Le fait d’avoir l’esprit agité peut venir d’une émotion forte. Par exemple, avoir beaucoup de désir peut créer de l’agitation dans l’esprit. Cela provient de ce que nous rencontrons différentes difficultés et que nous leur sommes attachés. Cela crée aussi une agitation dans l’esprit.
Le regret
Le deuxième obstacle à samatha est le regret. Il survient lorsque, dans la méditation, nous regrettons ce que nous avons accompli dans le passé ou nous nous rappelons les raisons pour lesquelles nous avons accompli telle ou telle action. Cela distrait l’esprit, crée une agitation. Il n’y a aucun bienfait à se remémorer ce qui a été accompli, parce que ce qui a été fait l'a été et ne peut être refait. Ressasser ainsi les actions du passé ne fait que nourrir plus encore l’agitation.
Tels sont les deux principaux obstacles à la méditation de chiné : avoir l’esprit agité et nourrir les regrets.
L’opacité mentale
Nous en venons maintenant aux obstacles à vipasyana. Le premier est l’opacité mentale : une lourdeur survient dans l’esprit et dans le corps, qui perdent leur souplesse, et il y a comme un voile qui vient se poser sur l’esprit. Cela peut apparaître quand nous méditons après avoir trop mangé ou après avoir absorbé une nourriture trop grasse. Cela peut aussi être dû à une accumulation karmique.
La torpeur
L’obstacle suivant est la torpeur, voire même l’endormissement. Ceci est lié au sommeil et au fait que nous aimons bien dormir beaucoup. En méditation nous allons nous endormir facilement si nous avons trop mangé ou mangé d’une nourriture trop grasse. Il est important de dormir. Toutefois, dans le vinayana, lorsqu’il est question de discipline, il est expliqué l’importance d’un sommeil régulier. Pendant les méditations intensives s’endormir vers vingt deux heures et se lever vers trois heures du matin est un rythme idéal. De plus il est recommandé de ne plus manger après treize heures. Par contre, il est possible de boire des liquides dans lesquels notre image peut se réfléchir.
Le doute
Un autre obstacle important est le doute. En effet, il risque de nous créer des obstacles dans nos efforts pour méditer. Ce sont des doutes qui concernent le chemin et les fruits du chemin. Nous doutons alors souvent de ce que nous faisons et c’est alors une entrave important à vipasyana.
Nous avons vu les obstacles respectifs à chiné et lhaktong (samatha et vipasyana). Nous allons aborder maintenant deux types d’obstacles communs aux deux méditations.
L’avidité aux plaisirs des sens et la malveillance
Le premier est une forme d’avidité aux plaisirs des sens. Nous avons besoin d’éprouver les différents plaisirs des sens et il y a un attachement à ces sensations. Cela occupe l’esprit continuellement et l’agite. Le deuxième obstacle est une forme de malveillance : l’esprit est sans cesse occupé par cette attitude malveillante, cherchant comment nuire aux autres, tout le temps en train d’échafauder des plans dans ce but.
La spéculation
D’autres obstacles existent, qui n’ont pas été vus jusqu’à présent, et qui sont une forme de distraction liée à chiné et lhakthong (samatha et vipasyana). Un de ces obstacles est appelé la spéculation : alors que nous sommes investis dans une pratique, l’esprit est distrait par d’autres pratiques et nous sautons d’une pratique à l’autre. Nous commençons une forme de méditation qui, pour une raison quelconque, ne nous satisfait pas et nous passons à une autre pratique, sans en terminer aucune. Lorsque nous pratiquons le chemin du mahamoudra, il est important de persévérer, de continuer de le parcourir sans passer d’une pratique à l’autre.
Les objets extérieurs et intérieurs
Une autre distraction est due aux différents objets extérieurs, les objets des sens. L’esprit est sans cesse préoccupé par ces différents objets, par ce qui nous entoure. Il saisit cela, il s’y identifie, ce qui crée une distraction dans l’esprit qui sera la cause de nombreuses émotions perturbatrices.
Il existe également une distraction due aux objets intérieurs. Il y a d’une part cette torpeur dont nous avons parlé tout à l’heure, cette lourdeur du corps et de l’esprit, et d’autre part une distraction due à l’opacité mentale. Parfois ces deux distractions sont expliquées comme n’étant qu’une seule. Mais si nous divisons les deux, nous trouvons d’une part cette torpeur, cette lourdeur d’esprit, et d’autre part
l’opacité mentale qui est un manque de clarté, un manque de conscience : l’esprit est agité par toutes sortes d’événements et nous n’en sommes pas conscients. Ce type de distraction prend une autre forme pour les méditants plus avancés : ils s’attachent à l’expérience rencontrée dans la méditation. En effet, plus nous avançons, plus l’esprit est paisible et calme. Nous parvenons à une certaine tranquillité, qui est plaisante, et la félicité prend place. Si nous nous attachons à ce type d’expérience, elle devient une distraction. Cela fait partie des distractions intérieures.
Si nous ne sommes pas des pratiquants, si nous n’avons pas encore commencé à méditer, nous pouvons demander : " de quoi parle-t-on là ? " Comme ce n’est pas une expérience directe, personnelle, nous n’arrivons pas à vraiment comprendre ce dont il s’agit. Ces différents types de distractions sont en fait les distractions qui s’élèvent lorsque nous pratiquons. Nous pouvons en avoir une expérience directe lorsque nous mettons la méditation en pratique. Et il faut savoir que, si nous nous fabriquons notre propre méditation, nous avons toutes les chances de tomber dans ces différents types de distractions : la distraction due aux objets extérieurs, la distraction intérieure et celle qui génère l’orgueil, qui s’appelle la distraction du mauvais karma. Par contre, l’opacité mentale, la torpeur et l’endormissement, peuvent être compris par tout le monde. Il n’y a pas besoin de pratiquer la méditation pour expérimenter cela. Même si nous ne comprenons pas tout, il est important de tout entendre au départ ; cela prendra un sens plus tard.
Les remèdes aux obstacles
Nous pouvons rencontrer cinq types d’obstacles : la paresse, l’oubli, le fait de ne pas se souvenir des conseils et des instructions, la torpeur ou l’obscurité mentale, l’agitation. Il y a également le fait de ne pas appliquer les remèdes pour dissiper les obstacles ainsi que l’inverse, le fait de continuer à mettre en œuvre les remèdes et les antidotes alors que ce n’est pas nécessaire. Tout cela crée des obstacles à la méditation.
Se rappeler la futilité du samsara
Le remède au deuxième obstacle à samatha, au regret donc, est lié au remède précédent. Si nous comprenons que le samsara est futile, qu’il n’a pas de sens, l’attachement se dissipera de lui-même, et les regrets concernant les actions passées se dissiperont également. Il faut commencer par méditer sur l’impermanence du samsara. Une fois que nous avons bien intégré cet aspect, nous nous rendons compte qu’il n’y a pas de raison de s’attacher au samsara, qu’il est futile et n’a pas de sens. A partir de ce moment-là, nous ne nous attacherons plus à nos actions passées, qui prendront leur sens également. Si nous n’avons pas compris l’impermanence et la futilité du samsara, les actions passées nous sembleront encore importantes. Nous allons les saisir, y réfléchir et le regret prendra place et court-circuitera la méditation. Par contre, s’il y a moins de saisie sur le samsara, il y aura moins de saisie sur ce que nous faisons et sur ce que nous avons fait, et ainsi moins de regrets se manifesteront. Cette réflexion sur l’impermanence et la futilité du samsara est à la base de ce remède.
Se laisser inspirer
Un autre remède, que ce soit à la torpeur ou à l’agitation, est de se souvenir de choses qui vont nous inspirer et nous permettre de trouver du bonheur dans la pratique. Qu’est-ce qui peut nous inspirer dans la pratique, sinon de connaître les qualités des différentes absorptions méditatives que nous allons rencontrer si nous nous investissons dans la pratique ? Par exemple, dans le soutra qui s’appelle "le soutra semblable au roi, tous les samadhis sont expliqués. Le fait de se rappeler la description de ces qualités que nous pouvons acquérir nous encouragera à pratiquer et dissipera les obstacles.
Développer la conscience de l’impermanence
En ce qui concerne le doute et l’attachement aux différents plaisirs des sens, le remède pour ces deux obstacles est identique à celui de l’agitation : il s’agit de développer davantage la conscience de l’impermanence, d’être de plus en plus conscient que les phénomènes sont impermanents. Nous pouvons également nous souvenir des effets négatifs du désir-attachement : plus nous désirons, plus nous avons besoin de choses et moins nous pouvons satisfaire ces désirs. L’insatisfaction sera toujours présente tant que nous fonctionnerons sur le désir et l’attachement. C’est comme lorsque nous avons une allergie : plus nous nous grattons, plus il y a irritation, et plus nous nous grattons, plus il y a irritation, et ainsi de suite.
Développer l’amour et la compassion
Pour porter remède à la malveillance, il est nécessaire de penser à ses effets négatifs et au bienfait de ne pas avoir d’esprit malveillant. Nous développons ainsi l’amour et la compassion. Cette méditation sur l’amour et la compassion comporte deux avantages : elle nous permet d’être heureux, de trouver le bonheur et de rendre les autres heureux. Un remède, deux bienfaits.
Il existe un sixième obstacle : c’est le fait d’abuser des remèdes.
Le remède à la paresse
Il s’agit de développer la confiance en les trois joyaux (le bouddha, le dharma et la sangha) et, particulièrement, envers le deuxième aspect : le dharma, le chemin, et surtout les fruits du chemin.
Les fruits du dharma, appelés la cessation, c’est-à-dire cet état dans lequel toutes les émotions sont complètement vaincues. Cet état de cessation, ce n’est pas seulement quelque chose qui s’arrête, mais c’est aussi quelque chose qui prend place. D’une part, le bien-être, la félicité, le bonheur et, d’autre part, un état de paix et de tranquillité.
Si nous nous souvenons que le fruit du chemin, le fruit de la pratique, est cette cessation comportant bonheur et paix, cela nous permettra de dépasser la paresse, nous donnera le courage suffisant pour continuer à pratiquer.
Investir l’esprit dans la pratique
Il est également nécessaire d’investir l’esprit progressivement dans la pratique. Une fois que nous savons ce qu’est le fruit, nous voulons obtenir cet état, nous avons envie de mettre de l’effort dans la méditation, de parcourir le chemin. Une fois que la volonté est là, nous pouvons nous engager dans cette pratique. Si nous nous engageons dans la pratique et la mettons en œuvre, nous maîtrisons la méditation. Et, au bout du compte, la méditation deviendra naturelle. Il n’y aura plus de place pour la paresse.
Se rappeler les instructions
Le deuxième obstacle est l’oubli des instructions. Le remède à l’oubli consiste à se rappeler les instructions. Dès l’instant où nous nous rendons compte que nous avons oublié les instructions, que nous ne les suivons pas, il s’agit de s’en souvenir et de les mettre en œuvre.
La vigilance
Les deux obstacles suivants sont la torpeur et l’agitation. Le remède aux deux est la vigilance ou l’attention consciente. Il faut entraîner l’esprit à se rendre compte de l’état dans lequel il se trouve, que ce soit la torpeur ou l’agitation, l’amener progressivement à se connaître, à être vigilant vis-à-vis de ce qui lui arrive. Développer cette attention consciente ou cette vigilance nous permettra de dissiper la torpeur et l’agitation.
Le cinquième obstacle est le fait de ne pas appliquer les remèdes. Dès que nous nous en rendons compte, il suffit de les mettre en œuvre.
A l’inverse, lorsque nous abusons des remèdes, que nous n’arrivons pas à passer à autre chose qu’à mettre le remède en œuvre, il faut également s’en rendre compte. Ayant vu que le remède a fait son effet, nous le laissons là et nous établissons l’esprit dans l’équanimité.
Nous sommes comme des nouveau-nés. Petit à petit, nous allons recevoir des instructions pour grandir jusqu’à être complètement matures. Nous sommes pour l’instant dans l’enfance ; bientôt nous passerons à l’adolescence, proche de l’état de jeune adulte. La partie finale se situera lorsque nous serons de vieux sages…
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