Manchot empereur
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Manchot empereur (G. R. Gray 1844) - Aptenodytes forsteri
Ordre : Sphenisciformes
Famille : Spheniscidea
Genre : Aptenodytes
Taille : 1,10 à 1,20 mètre (longueur des ailes 40 à 50 cm, et longueur du bec de 8 à 10 cm)
Poids : 20 à 40 kg
Longévité : 20 ans (mais certaines observations laissent à penser qu’il peut atteindre 50 ans)
Statut de conservation UICN : LC préoccupation mineure
Description du manchot empereur
Le manchot empereur est un oiseau à la station verticale un peu plus grand que son cousin le manchot royal. Son corps élancé est gris ardoisé sur le dos et blanc sur la partie ventrale. Les deux zones sont séparées par une ligne de plumes noires. La tête est noire également à l’exception de deux taches orangées placées au niveau des oreilles. Le bec long et fin, arbore une mandibule inférieure rose orangée. Les ailes plates et rigides sont semblables à des nageoires. Les pattes semi-palmées sont courtes, larges et de couleur noire.
Manchot empereur. © Samuel Blanc, CCA-SA 3.0 Unported license
Habitat du manchot empereur
Le manchot empereur se trouve exclusivement sur le pourtour du continent antarctique de la limite du pack de glace jusqu'à 200 ou 250 km à l'intérieur des terres. Quelques rares observations ont eu lieu aux Malouines, en Géorgie du Sud et en Nouvelle-Zélande. Lorsqu’il n’est pas sur terre ou sur la glace, il évolue dans l’océan Austral dans les zones libres de glace ou dans des fractures de la banquise.
Groupe de manchots. © Glenn Grant, National Science Foundation, domaine public
Comportement du manchot empereur
Le manchot empereur vit dans l’environnement le plus hostile qui soit, en un lieu où la température de l’air peut atteindre -40°, et où celle de l’eau est inférieure à 0°. C’est son plumage constitué de quatre couches différentes, qui assure l’essentiel de sa protection contre le froid, et une épaisseur de graisse qui la finalise. Malgré les extrêmes de température qu’il doit subir, l’oiseau est capable de garder son corps à une chaleur interne constante de 38° alors que celle de l’extérieur peut atteindre -47°. Dans l’eau les conditions sont très difficiles également car le manchot empereur est soumis à des pressions 40 fois supérieures à celle de la surface. Son squelette étant solide, il évite ainsi les traumatismes osseux mais, les scientifiques ignorent encore de quelle manière il parvient à éviter les troubles liés à la décompression et au diazote. Il peut plonger à près de 500 mètres de profondeur et rester en apnée une vingtaine de minutes. Une jeune femelle a atteint –535 mètres dans le détroit de Mac Murdo. Il est probable que l'oiseau puisse aller plus profond encore.
Le plongeon du manchot empereur. © Glenn Grant, National Science Foundation, domaine public
Le manchot empereur est un animal grégaire et sociable qui vit en vastes colonies ou manchotières. Il ne fabrique pas de nid. Il chasse en compagnie de ses congénères et coordonne ses plongées avec eux pour optimiser la chasse. Il passe le plus clair de son temps à circuler entre la zone de nidification et les secteurs océaniques où il se nourrit. Il dispose d’une gamme de vocalisations qui lui permet de localiser sa partenaire, ou l’oisillon dont il s’occupe. Le jeune utilise une série de sifflements pour alerter ses parents et réclamer la nourriture, alors que les adultes poussent des cris ressemblant à des braiements. Sa morphologie le rend inapte au vol mais en contrepartie, elle est parfaitement conçue pour la nage. Sa vitesse de croisière est généralement de 10 km/h et il peut pousser des pointes à 30 km/h. Ses ailes lui servent de nageoires et ses pieds de gouvernail. Il est également capable de parcourir de très longues distances à pied (plus de 500 km) pour chercher la nourriture nécessaire au poussin et se reproduire. Occasionnellement il glisse sur le ventre et pratique ce que l’on appelle le « toboganning ». Ses principaux prédateurs sont l’orque, le léopard des mers et l’otarie à crinière. Les oisillons eux, ont tout à craindre des grands oiseaux que sont le pétrel géant et le skua ou grand labbe.
Manchot pratiquant du « toboganning ». © Matthieu Weber, domaine public
Reproduction du manchot empereur
Le manchot empereur est capable de se reproduire par des températures avoisinant les -60° et sous des vents frôlant les 200 km/h. La période de reproduction correspond à l’hiver austral, durant les mois de mars et d'avril. Le manchot quitte les abords de l’océan pour s’enfoncer dans les terres (ou les glaces), et parcourt ainsi en moyenne entre 50 et 120 km. La femelle pond un œuf unique sur ses pieds et le transfère sur ceux du mâle afin de le préserver du froid. Ensuite elle quitte le groupe pour aller s’alimenter. L’œuf est couvé un peu plus de deux mois et, bien à l’abri du repli de peau ventral, parvient à maintenir une température constante de 31° malgré le froid extrême qui règne sur la banquise. Les mâles se serrent les uns contre les autres pour éviter une déperdition de chaleur trop importante, et interchangent leur position dans ces regroupements, appelés « tortues ». Tout en gardant leur œuf sur les pieds, les mâles de l’extérieur gagnent l’intérieur et inversement. L’on peut aisément imaginer qu'il peut y avoir de la casse… Le père jeûne pendant toute cette période et peut perdre jusqu’à 45 % de son poids initial.
Crèche de manchots empereurs. © Matthieu Weber, domaine public
Lorsque le poussin éclot, il ne possède quasiment pas de plumage et est donc très exposé au froid qui règne. Si le jeune est né avant le retour de la mère, le père le nourrit grâce à une sécrétion œsophagienne appelée « lait de manchot ». Cette substance permet au petit de survivre pendant une quinzaine de jours. Lorsque la mère revient, le père transfère le poussin sur les pieds de sa partenaire et quittera la manchotière à son tour pour aller se nourrir. Pendant ce temps, la mère nourrira son rejeton par régurgitation des poissons qu’elle a conservés dans son estomac sans les digérer. Le jeune sera nourri alternativement par ses deux parents pendant quatre mois environ avant d’entreprendre le retour vers l’océan.
Régime alimentaire du manchot empereur
Les poissons constituent l’essentiel de la nourriture du manchot empereur. Mais l’oiseau consomme également des céphalopodes et du krill qui entre pour une bonne part dans son alimentation.
Groupe d'adultes et de jeunes. © Guiseppe Zibordi, NOAA, domaine public
Menaces sur le manchot empereur
Les scientifiques n’expliquent pas réellement pour quelles raisons les manchots empereurs donnent naissance à leurs petits lors de la saison la plus rude, mais supposent que cette période est la plus favorable pour que les jeunes soient autonomes lors de l’été austral et puissent bénéficier de conditions plus favorables pour leur survie. Mais les modifications de leur environnement, dont le réchauffement climatique, seraient susceptibles d'entraîner la fonte des glaces, et donc la disparition de lieux de nidification. Il faut compter également avec le déclin de leurs sources de nourriture, consécutif à la surpêche. Le tourisme qui se développe en zone antarctique contribue également à perturber la reproduction des oiseaux. En 2009, une étude de l’Institut océanique de Woods Hole envisage que le manchot empereur pourrait avoir disparu d’ici 2100 du fait du changement climatique. Parallèlement, toujours en 2009, des images satellite qui montraient de vastes étendues de glace couvertes d’excréments, ont permis de découvrir dix colonies de manchots jusque-là inconnues.
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Manchot empereur (G. R. Gray 1844) - Aptenodytes forsteri
Ordre : Sphenisciformes
Famille : Spheniscidea
Genre : Aptenodytes
Taille : 1,10 à 1,20 mètre (longueur des ailes 40 à 50 cm, et longueur du bec de 8 à 10 cm)
Poids : 20 à 40 kg
Longévité : 20 ans (mais certaines observations laissent à penser qu’il peut atteindre 50 ans)
Statut de conservation UICN : LC préoccupation mineure
Description du manchot empereur
Le manchot empereur est un oiseau à la station verticale un peu plus grand que son cousin le manchot royal. Son corps élancé est gris ardoisé sur le dos et blanc sur la partie ventrale. Les deux zones sont séparées par une ligne de plumes noires. La tête est noire également à l’exception de deux taches orangées placées au niveau des oreilles. Le bec long et fin, arbore une mandibule inférieure rose orangée. Les ailes plates et rigides sont semblables à des nageoires. Les pattes semi-palmées sont courtes, larges et de couleur noire.
Manchot empereur. © Samuel Blanc, CCA-SA 3.0 Unported license
Habitat du manchot empereur
Le manchot empereur se trouve exclusivement sur le pourtour du continent antarctique de la limite du pack de glace jusqu'à 200 ou 250 km à l'intérieur des terres. Quelques rares observations ont eu lieu aux Malouines, en Géorgie du Sud et en Nouvelle-Zélande. Lorsqu’il n’est pas sur terre ou sur la glace, il évolue dans l’océan Austral dans les zones libres de glace ou dans des fractures de la banquise.
Groupe de manchots. © Glenn Grant, National Science Foundation, domaine public
Comportement du manchot empereur
Le manchot empereur vit dans l’environnement le plus hostile qui soit, en un lieu où la température de l’air peut atteindre -40°, et où celle de l’eau est inférieure à 0°. C’est son plumage constitué de quatre couches différentes, qui assure l’essentiel de sa protection contre le froid, et une épaisseur de graisse qui la finalise. Malgré les extrêmes de température qu’il doit subir, l’oiseau est capable de garder son corps à une chaleur interne constante de 38° alors que celle de l’extérieur peut atteindre -47°. Dans l’eau les conditions sont très difficiles également car le manchot empereur est soumis à des pressions 40 fois supérieures à celle de la surface. Son squelette étant solide, il évite ainsi les traumatismes osseux mais, les scientifiques ignorent encore de quelle manière il parvient à éviter les troubles liés à la décompression et au diazote. Il peut plonger à près de 500 mètres de profondeur et rester en apnée une vingtaine de minutes. Une jeune femelle a atteint –535 mètres dans le détroit de Mac Murdo. Il est probable que l'oiseau puisse aller plus profond encore.
Le plongeon du manchot empereur. © Glenn Grant, National Science Foundation, domaine public
Le manchot empereur est un animal grégaire et sociable qui vit en vastes colonies ou manchotières. Il ne fabrique pas de nid. Il chasse en compagnie de ses congénères et coordonne ses plongées avec eux pour optimiser la chasse. Il passe le plus clair de son temps à circuler entre la zone de nidification et les secteurs océaniques où il se nourrit. Il dispose d’une gamme de vocalisations qui lui permet de localiser sa partenaire, ou l’oisillon dont il s’occupe. Le jeune utilise une série de sifflements pour alerter ses parents et réclamer la nourriture, alors que les adultes poussent des cris ressemblant à des braiements. Sa morphologie le rend inapte au vol mais en contrepartie, elle est parfaitement conçue pour la nage. Sa vitesse de croisière est généralement de 10 km/h et il peut pousser des pointes à 30 km/h. Ses ailes lui servent de nageoires et ses pieds de gouvernail. Il est également capable de parcourir de très longues distances à pied (plus de 500 km) pour chercher la nourriture nécessaire au poussin et se reproduire. Occasionnellement il glisse sur le ventre et pratique ce que l’on appelle le « toboganning ». Ses principaux prédateurs sont l’orque, le léopard des mers et l’otarie à crinière. Les oisillons eux, ont tout à craindre des grands oiseaux que sont le pétrel géant et le skua ou grand labbe.
Manchot pratiquant du « toboganning ». © Matthieu Weber, domaine public
Reproduction du manchot empereur
Le manchot empereur est capable de se reproduire par des températures avoisinant les -60° et sous des vents frôlant les 200 km/h. La période de reproduction correspond à l’hiver austral, durant les mois de mars et d'avril. Le manchot quitte les abords de l’océan pour s’enfoncer dans les terres (ou les glaces), et parcourt ainsi en moyenne entre 50 et 120 km. La femelle pond un œuf unique sur ses pieds et le transfère sur ceux du mâle afin de le préserver du froid. Ensuite elle quitte le groupe pour aller s’alimenter. L’œuf est couvé un peu plus de deux mois et, bien à l’abri du repli de peau ventral, parvient à maintenir une température constante de 31° malgré le froid extrême qui règne sur la banquise. Les mâles se serrent les uns contre les autres pour éviter une déperdition de chaleur trop importante, et interchangent leur position dans ces regroupements, appelés « tortues ». Tout en gardant leur œuf sur les pieds, les mâles de l’extérieur gagnent l’intérieur et inversement. L’on peut aisément imaginer qu'il peut y avoir de la casse… Le père jeûne pendant toute cette période et peut perdre jusqu’à 45 % de son poids initial.
Crèche de manchots empereurs. © Matthieu Weber, domaine public
Lorsque le poussin éclot, il ne possède quasiment pas de plumage et est donc très exposé au froid qui règne. Si le jeune est né avant le retour de la mère, le père le nourrit grâce à une sécrétion œsophagienne appelée « lait de manchot ». Cette substance permet au petit de survivre pendant une quinzaine de jours. Lorsque la mère revient, le père transfère le poussin sur les pieds de sa partenaire et quittera la manchotière à son tour pour aller se nourrir. Pendant ce temps, la mère nourrira son rejeton par régurgitation des poissons qu’elle a conservés dans son estomac sans les digérer. Le jeune sera nourri alternativement par ses deux parents pendant quatre mois environ avant d’entreprendre le retour vers l’océan.
Régime alimentaire du manchot empereur
Les poissons constituent l’essentiel de la nourriture du manchot empereur. Mais l’oiseau consomme également des céphalopodes et du krill qui entre pour une bonne part dans son alimentation.
Groupe d'adultes et de jeunes. © Guiseppe Zibordi, NOAA, domaine public
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