Economie et Spiritualité

par **heyopibe** Dim 23 Oct 2011, 08:28

heyopibe: Protecteur de l'Arbre [PdA]; Nombre de messages : 1554
Zodiaque : Âge : 59
Contrée : france
Arts & métiers : formateur transition écologique
Astrologie chinoise :
Théorie de l'esprit : en cours de stabilisation
Éthique de la vertu :

Date d'inscription : 16/07/2009

Message n°1

Economie et Spiritualité

par heyopibe Dim 23 Oct 2011, 08:28

Altruisme plutôt qu'avidité

Dans ce sujet, nous retrouverons des extraits de ce forum qui a réuni 500 personnes de la société civile à l’invitation de l’ Université Rimay Nandala

cliquer sur ce lien : LE FORUM ECONOMIE ET SPIRITUALITE

DEMARCHE MISE EN PLACE PAR LE FORUM

L’harmonie des sociétés humaines est fondée sur l’éthique universelle résumée dans la règle d’or :
« Ne fais pas à autrui ce que tu ne souhaiterais pas qu’il te soit fait ».

Le système économique et financier de notre société contemporaine globale n’est pas éthique.
Notre société de surconsommation vampirise les êtres humains, uniformise les cultures et brûle la planète.

Le forum proposa une méditation sur la crise économique avec de nombreuses personnalités représentant les initiatives de la société civile et des traditions spirituelles - Religieux, économistes, consultants, entrepreneurs de sensibilité humaniste, chrétienne, juive, musulmane, bouddhiste -

Pour envisager ensemble une économie altruiste : Une méthode thérapeutique

Suivant la méthode du Bouddha dans son premier enseignement, nous suivrons un schéma thérapeutique établissant le diagnostic afin d’appliquer le remède adéquat.

Considérons :

1) la crise,

2) l’origine de la crise,

3) la cessation de la crise,

4) la voie vers la cessation de la crise.

Démarche originale que nous retrouverons plus bas ...

par **heyopibe** Dim 23 Oct 2011, 09:14

heyopibe

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Message n°2

Les enjeux de la rencontre

par heyopibe Dim 23 Oct 2011, 09:14

Reprenant la méthode de Bouddha, les enjeux de la rencontre, de la démarche à mener par chacun et tous ensemble apparaissent comme les quatre vérités de la souffrance, parallèle fait avec la crise économique

Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix (1 L’acte constitutif de l’UNESCO (The United Nations Educational, Social and Cultural Organization, art. 1)

C’est ainsi que les nations du monde appellent à résoudre les crises, en considérant leurs causes dans l’esprit des hommes, c’est-à-dire dans leurs racines spirituelles.

La crise
Le système économique contemporain n’est pas éthique et la crise économique est systémique.

Les équilibres sociaux et environnementaux du monde et la dignité humaine sont mis à mal par la logique financière, sur une échelle sans précédent.

L’incohérence et l’iniquité du système sont reconnus mais les ressorts économiques modernes ont pris en otage le devenir de l’humanité.

Notre société de surconsommation, productiviste et financière, vampirise les hommes, uniformise les cultures et brûle la planète.

L’origine de la crise

Les causes de cette situation sont dans l’esprit des hommes, c’est-à-dire en chacun de nous

et nous sommes conditionnés par ce système dominé par l’aveuglement, la peur et surtout l’avidité.

Une avidité sans borne qui, comme toutes les passions humaines dévastatrices, doit être régulée.

La fin de la crise : une éthique de la vie

L’harmonie des sociétés humaines est fondée sur l’éthique universelle, résumée dans la règle d’or :
« ne fais pas à autrui ce que tu ne souhaiterais pas qu’il te soit fait ».

Les remèdes à la crise : un enjeu personnel et collectif

Aujourd’hui, les aspirations à une alternative altruiste et intelligente s’élèvent de toute part.

De multiples initiatives concrètes se mettent en place dans la société civile, les entreprises et les organisations, afin de construire un nouveau modèle de civilisation écologique et solidaire.

Un grand nombre de personnes cherchent à agir dans les entreprises et les organisations pour transformer les tendances destructrices des compétitions individuelles et collectives provoquées par la fascination du profit à court terme.

Comment ces personnes peuvent-elles agir avec plus de force et d’efficacité ?

Faut-il quitter les entreprises traditionnelles pour se réfugier dans des formes alternatives d’organisation, là où les finalités sont plus en phase avec le bonheur recherché

ou faut-il au contraire persister, agir et activer les nécessaires transformations ?

Il s’agit d’envisager ensemble les remèdes à la crise qui soient applicables à tous les niveaux : individuel, collectif, local et global.

Tout ceci ne nous est pas étranger, bien au contraire, il s'agit bien de la pratique de la pleine conscience suivant l'octuple sentier, ramené ici au niveau collectif (meta), considéré comme une entité composé des êtres vivants sur la voie de la libération de la souffrance. Ou comment guérir l'humanité suivant l'approche bouddhiste.

Il est proposé ici deux voies d'amélioration complémentaires :
- "des formes alternatives d’organisation"
- "agir et activer les nécessaires transformations" [sur l'existant]

développées plus loin...

par **heyopibe** Dim 23 Oct 2011, 09:51

heyopibe

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Message n°3

Une approche bouddhiste de la crise économique : Écologie et économie sans chrématistique (Denys Rinpoché)

par heyopibe Dim 23 Oct 2011, 09:51

chrématistique : Conception qui vise à la production la plus grande possible des biens de consommation, sans considération de leur utilité

(extraits)

L’article 1 de la Constitution de L’UNESCO, dit :

« Les guerres naissant dans l’esprit des hommes c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. »

Ainsi nous vous proposons de considérer ceci :

« La crise commençant dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que les solutions à la crise doivent être élaborées ».

Suivant la méthode du Bouddha dans son premier enseignement, considérons brièvement :
1) la crise,
2) l’origine de la crise,
3) la cessation de la crise,
4) la voie vers la cessation de la crise.

1. La crise : désastre écologique et crise financière

Le désastre écologique est connu ; ici la présentation est plus axée sur la crise économique mais les deux sont étroitement liées.

Premièrement, envisageons le problème monétaire et financier : 90% des échanges économiques quotidiens sont spéculatifs.

L’économie réelle compte seulement pour 10% des transactions mondiales quotidiennes !

Autrement dit, la spéculation, « l’argent faisant de l’argent », représente 90 % de l’ensemble des échanges monétaires et l’économie vivante seulement pour 10%.

Manipulations monétaires ou jeux d’argent, la spéculation est chrématistique.

C’est une forme de vol ou de détournement d’énergie.

C’est pourquoi une distinction claire devrait être faite entre économie et chrématistique.

La chrématistique est « money making money » ou spéculation, alors que l’économie est coopération, échange, commerce de biens et de services.

En Occident, la notion de chrématistique vient d’Aristote et de ses héritiers dans la philosophie, le Christianisme et l’Islam.

Du point de vue du Dharma, la chrématistique peut être considérée comme la source principale de l’énergie sociale égoïste dans le monde humain.

En bref, le Bouddha et Aristote, Orient et Occident, s’accordent facilement pour dire : la chrématistique ou spéculation est malsaine et non éthique alors que l’économie, entendue comme échanges interdépendants, est saine, éthique et constitue une part essentielle de la vie sociale.

2. L’origine de la crise est une

La crise financière et le désastre écologique procèdent de la même source : l’avidité humaine, la soif et l’appétit insatiable de l’ego.

L’avidité a pris aujourd’hui la forme d’un monstre : le vampire financier.

Le vampire financier est le leader mondial de la civilisation consumériste, le principal activateur des passions humaines qui suce le sang de la Terre-mère.

C’est lui qui, par le désastre écologique, a (selon la formule de J. Lovelock) infecté la Terre d’une fièvre morbide qui demeurera des centaines de milliers d’années.

En bref, la cause et la racine du désastre écologique et de la crise économique est l’A-VI-DI-TÉ.

3. La cessation de la crise : comment arrêter ou réguler l’avidité du vampire égotique ?

Nous avons besoin d’une stratégie de chasse au vampire financier.

L’obscurité est à la lumière, ce que le vampire est à la vie ;

ainsi comme l’ombre disparait dans la lumière, les vampires ne survivent pas à la lumière du jour.

Faisons donc toute la lumière sur le vampire.

Démasquons le vampire financier et provoquons

La chrématistique développée par Aristote désigne les pratiques de spéculation financière.

La chrématistique est spéculative et non éthique.

Elle s’oppose à la notion d’économie qui désigne, elle, la norme de conduite du bien-être de la communauté.

le rejet de son iniquité.

Ceci est une stratégie non violente d’assassinat du vampire qui consiste à dissiper « l’obscurité » semblable aux illusions et passions.

L’avidité, l’énergie du vampire, la passion source de la crise, est une maladie procédant de la saisie égotique.

Elle peut être soignée.

Ceci est l’enseignement du Bouddha.

L’avidité sous contrôle

Le rétablissement de la santé est possible, la planète nous y invite et peut nous accueillir tous, sans spéculation ni chrématistique.

L’avidité et la chrématistique devraient être régulées par la loi comme toutes les passions humaines.

Utilisons aussi de nouvelles normes : calculons le profit non pas seulement en terme d’argent, mais aussi en termes de bonheur, santé et bien-être, en terme d’harmonie non égoïste.

La loi doit contrôler l’argent et non le contraire !

4. La voie ou la méthode pour sortir de la crise

Les remèdes à la crise sont locaux et globaux, personnels et mondiaux.

a) L’éthique
Elle est résumée dans la Règle d’Or : « Respecte autrui comme toi-même, considère tes semblables comme toi-même ».
Ceci est l’éthique de la vie, empathique et non-violente.
Globalement, nous devons établir une éthique de la vie comme une défense contre l’avidité, la chrématistique et toutes ses pollutions létales dérivées.

Une régulation financière globale

Mais nous avons avant tout besoin de régulation financière globale limitant les capacités de l’avidité égotique. Nous avons besoin de règles strictes, établies et appliquées sous l’égide de l’ONU qui devrait assurer une gouvernance financière globale mettant la spéculation hors-la-loi.

L’éthique au niveau local et personnel

Après les mesures globales considérons l’éthique au niveau local et personnel.

Les problèmes sont d’abord des problèmes individuels. Il s’agit de réduire sa propre avidité, c’est-à-dire apprendre le bonheur de la simplicité volontaire.

L’action sur soi-même et l’action sur le monde vont de pair.

Cultiver le bonheur de la simplicité volontaire signifie plus de bonheur, moins de souffrance et une meilleure qualité de vie avec moins de consommation d’énergie et moins de pollution.

b) Le remède de la contemplation

La contemplation est la thérapie fondamentale.
C’est le remède le plus puissant pour changer notre esprit et notre vie.
C’est une cure de désintoxication pour soigner de l’intoxication de l’ego.
La contemplation est l’entrainement pour développer un bon ego, un ego altruiste, et pour se libérer de soi-même.
C’est un merveilleux régime de l’ego, une purification de l’ego 100% naturelle et biologique !

La méditation s’applique aussi dans la vie quotidienne en pratiquant la consommation attentive.
C’est-à-dire acheter avec discernement des produits éthiques, peu polluants, de proximité, et boycotter les produits provenant de pays qui ne respectent pas les résolutions de l’ONU.
C’est une façon de voter en achetant et de se rappeler que le prix réel d’un produit est le prix du marché + le prix éthique + le coût de la pollution.

c) Comprendre l’interdépendance

Comprendre l’interdépendance c’est expérimenter la solution de l’ego, la réalité au-delà de la saisie de l’ego et de ses passions.
L’interdépendance est coopération plutôt que compétition.
Elle apporte bonté empathique et bien-être.

En conclusion, l’économie est éthique, la spéculation n’est pas éthique, suivons Bouddha et Aristote. La solution au désastre et à la crise est une vie éthique et spirituelle qui se résume en trois entrainements :
- l’entrainement à une éthique de la vie dans la non-violence et la simplicité ;
- l’entrainement à la contemplation ;
- l’entrainement à la compréhension de la réalité de l’interdépendance.

Texte adapté par lama Lhündrup à partir de la présentation donnée par Denys

Les faits déclarés ici , du constat vers les entrainements, sont connus des pratiquants bouddhistes.

A la spéculation, la réponse passe par la coopération économique en rendant à l'échange tout son sens.

Sur cette base ainsi exprimée (simplicité - contemplation - interdépendance) , il reste à rechercher les solutions socio-économiques à expérimenter, partager...

par **Karma Yéshé** Dim 23 Oct 2011, 21:08

Karma Yéshé

Karma Yéshé: Animatrice Inter-News; Nombre de messages : 3197
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