Massacre aux USA

Etats-Unis : des grands mammifères massacrés dans l’Ohio

par Nicolas Depardieu, Jeudi 20 octobre 2011







Un homme d’une soixantaine d’années a mis fin à ses jours mardi soir à Zanesville (Ohio) pour des raisons qui restent aujourd’hui mystérieuses. Tout aussi obscures sont les motifs qui ont poussé Terry Thompson à ouvrir les cages des enclos de ses animaux ainsi que les grilles de sa propriété avant de diriger son fusil contre lui. Il avait auparavant libéré dans la nature cinquante-six animaux sauvages peu avant la tombée de la nuit.

Dépassées par les événements et sous-équipées, les autorités locales ne sont parvenues à capturer vivants qu’un grizzly, deux singes et trois léopards, rapporte Matt Lutz, le shériff du Comté. La tombée de la nuit ainsi que la crainte de voir les animaux disparaître dans les bois et menacer de fait la sécurité des habitants de la région ont conduit ce dernier à demander à ses hommes d’abattre à vue les animaux. Le bilan est terrible : dix-huit tigres tués, dix-sept lions, six ours noirs, trois cougars, deux grizzlys, deux loups et un babouin. Le dernier animal libéré, un singe, a quant à lui été retrouvé à moitié dévoré.



Associations de protection des animaux et grand public sont à l’unisson pour dénoncer ce carnage et ont pointé du doigt le manque de discernement des forces de l’ordre, qui ont abattu des spécimens d’espèces protégées, on pense ici notamment aux tigres. Aux critiques dénonçant l’absence d’une réponse mesurée avec par exemple le recours à des fléchettes tranquillisantes, Jack Hanna, directeur du zoo de Colombus (Ohio), qui a recueilli les animaux capturés vivants, a rétorqué qu’à la tombée de la nuit il était dangereux d’utiliser cette solution. En plus de ne pas être forcément efficace, celle-ci n’aurait en effet pas évité de faire peser une menace sur la population locale.

Il n’en demeure pas moins que ce drame animal pose une fois de plus la question de l’encadrement strict de la possession d’animaux qui n’ont a priori rien à faire en captivité en pleine campagne chez un particulier. Si les programmes d’élevage d’individus d’espèces protégées en vue d’une réintroduction dans la nature sont à l’évidence une composante importante de leur sauvegarde, ils se doivent d’être correctement encadrés par des professionnels. Pour la petite histoire, M. Thompson avait déjà eu maille à partir avec la justice pour possession illégale d’armes de guerre et cruauté envers des animaux. Des éléments qui auraient peut-être pu conduire les autorités à se pencher de plus près sur son cas et éviter qu’un tel désastre puisse se produire.