Sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle

Mai Juillet 1981.

Je viens d'apprendre que la greffe faite dans ma jambe gauche a partir d'un motceau de ma hanche est maintenant totalement consolidée et que je doit reprendre rapidement une activité physique réguliére.

Seul, sans domicile fixe car j'allait d'hopitaux en hébergement provisoire je décide de tester mes jambes toutes neuves (Aidé d'une cane anglaise) sur le Pélérinage de Saint Jacques de Compostelle. pas par conviction religieuse, j'ai perdu la foi, et en plus un réformé en pélérinage?

Je part de Rocamadour (Le départ du Vrai Pélérinage se fait de l'Abbaye de Clairvaux au Luxembourg 1400 Kms plus d'un an) avec un ane pour porter les sacs car je ne suis pas encore assez solide pour porter 40 kg de matériel sur mon dos. les 3 premiers jours sont terribles; solitude, douleurs aux jambes, et je n'ai fait que 65 kms. Le 3 éme soir je m'arréte a un ermitage tenu par deux soeurs Ursulines, je fais valider mon carnet de pélérinage et m'effondre en pleurs en leur disant j'arréte.

Elle me laisse m'épancher comme une vielle serpillére, me parle de la nécessité de ne pas jouer avec ma santé et me propsent de m'emmener le lendemain a l'Hopital de Rodez voir un médecin et lei demander si ce que je fait est bien raisonnable. pas de jugement, pas de reproches, les sourires et la gentillesse. je leur dit, je ne suis pas catholique, j'étais réformés mais je ne croit pas en Dieu. La plus agée me répond"Lui il croit en toi" et le reste c'est ton problême.

Le lendemain nous allons a l'Hopital, le médecin habitué semble t'il a recevoir des gens comme moi me prescrit des antalgiques et me donne comme consigne 20 KMS par jours, pas un de plus. La soeur qui m'a ammené me fait faire 200 Kms en voiture pour me rapprocher et me dit: ne t'inquiéte pas on t'envoie tes bagages et on s'occupe de l'ane. Elle me dit, prend par le Versant Français, le versant espgnol est trés abrupt et ce n'est pas une compétition.

Le soir je séjourne dans un prieuré dominicain, arrive un homme d'une cinquantaine d'année, pélerin lui aussi. Nous échangeons quelques mots et il me dit: Je suis Kinésithérapeute dans un centre de rééducation a Berck, si tu veut on fait un bout de chemin ensemble, si tu as besoin de soins je serait pas loin derriére car je marche seul mais si tu t'arréte je prend le même chemin alors tu attend un peut et on verra ce que l'on peut faire. J'aurait recourt a son aide 3 fois, et je n'entrerait jamais a Compostelle car la vue des Espagnols montant les marches les genoux ensanglantés entourés de chiffons (pratique que l'église Catholique condamne) rouges de sang me révulse. J'aurait apercu la basilique de loin, mon carnet de pélérinage est complet (Les soeurs ont tamponnés les étapes qu'elle m'ont fait faire en voiture pieux stratagéme je suppose.





Voila j'avais envie de partager cette expérience avec vous. Si tout vas bien, je refait le pélérinage (Coté Espagnol cette fois) avec deux amis en 2009 pour féter ma retraite professionnelle. j'espére rencontrer a nouveau des hommes et des femmes pour qui les mots entraide et amour de l'autre ne sont pas que dans les livres. Que tous ceux qui m'ont aidé dans ce périple soit remerciés.

Merci pour les voeux

Oui, certains font ce voeux pour obtenir quelque chose (parfois la victoire de leur club de foot, sérieux!) et si cela marche il font ce truc complétement fou. D'autres pour le pardon de leurs péchés.

Il faut préciser comme je l'ai dit que l'Eglise condamne cette pratique, comme celle des crucifixions au Philipinnes ou des flagellants, mais elle laisse faire la "dévotion populaire"

Qui sait Pema, peut étre chemineront nous un jour sur le chamin de compostelle, on chemine déja ensemble sur la voie du Bouddha.

Je dirait un jour combien ma Vie a été une chance inoie, j'ai fait des rencontres qui l'ont orienté ce Karma vers ce que tu appelle un "bon Karma". Chaque fois que je partais vers un chemin menant a un abime (pour moi et les autres), quelqu'un ou quelque chose (Une voiture qui me renverse ma plus grande chance) m'en détournait et m'accompagnait un bout de chemin en me tenant la main, pour m'éviter de foncer dans le ravin le plus proche.

Tendre la main est simple, savoir accepter la main tendue plus difficile car il faut d'abord se débarasser de cet Ego qui nous fait prendre notre bétise pour du courage et notre stupidité et notre volonté a nous détruire pour un moyen d'attirer l'attention sur notre misérable condition que l'on se forge soit méme.

Parfois on parle de Borderline en Psychiatrie. Moi j'ai souvent fait l'équilibriste sur le fil, mais la Vie m'a offerte a chaque fois quelqu'un qui me tenait la main du coté qu'il fallait pour m'aider a traverser vers un terrain plus sur, hélas je pleure encore aujourd'hui ceux qui m'ont suivi sur ce fil et sont tombés.

je connais bien le chemin de st jacques de Compostelle tous les mardis je descendais à st Jean pied de Port pour le travail
j'en ai rencontré des gens avec la coquille. peut etre je le ferai un jour mais pour le moment cela n'est pas possible. Mais c'est un chemin perso on dit que quand on doit prendre une grande décision il faut partir sur un des chemins de St Jacques et on aura le bon choix!!!::19:

Pour moi, le fait d'étre sur un chemin "de saint Jacques ou un autre n'a d'interet que pour les rencontres que l'on fait; Cheminer seul est souvent le moyen de cheminer avec quelqu'un de pas trés recommandable (L'Ego, l'Illusion du Moi etc). Les rencontres (a mon avis) sont le seul interet des Voyages ou des randonnées.

"On est souvent en mauvaise compagnie avec soi même" dit Kenneth White (Auteur dont j'ai parlé et qui est un guide génial dans la démarche de recherche par la marche). Je ne marche pas pour trouver quoi que ce soit mais pour ETRE trouvé.

Une petie anecdote:

Au départ de l'hotellerie prés du col du puymorens, je prend tranquillement le chemin, 2 ou 3 kms plus loin, au détour du chamin un gigantesque chien de Berger me barre la route tout les crocs dehors. J'applique la technique apprit de mon pére, me baisse a sa hauteur, et tend la main, s'il abboie, je passe s'il recule en grognat je rebrousse chemin.. il grogne et son regard me laisse supposer qu'il choisit le morceau de mon anatomie qui vas lui servir de petit déjeuner. Avec beaucoup de précaution ,je rebrousse chemin; le molosse me suit, je me force a marcher lentement (surtout ne jamais courrir) et rentre a l'hotellerie, le Chien aussi. le pére Hotellier part d'un grand rire et dit au Chien, "tu as faim, tu recommence" et se met a jouer avec le monstre. Il me sert ensuite un bol d'un demi litre au moin d'un café qui si j'avais été cardiaque aurait été une tentative de meurtre et m'explique:
Depuis au moins trois ans il fait le coup a tous les pélerins, les touristes, il est totalement innofensif, il doit tester la volonté des gens.
Je repart, il me suit de nouveau, sa queue indique qu'il est devenu pacifique, il m'accompagne environ 5 KMS et d'un seul coup s'arréte et fait demi tour? Je me sens soudain terriblement seul et regrette son départ car je lui parlait comme a un chien bien sur.

Ces petits rien, c'est cela qui fait l'interet de ses démarches, on ne trouve pas en soi, ce qui n'est pas la (Le courage, etc), les autres nous les apporte. Quant je rencontre des personnes sur les chemins qui me disent qu'ils se cherchent, j'ai envie de leur dire qu'ils ont qu'a se pincer ou que les cloques qu'ils ont au pieds devrait leur suffire a se trouver, et je les évites. J'aime ceux qui cherchent l'AUTRE car ce sont EUX qui me font progresser. Se chercher soi même c'est comme le chat qui court aprés sa queue, on finit par s'étourdir de sa propre vanité.