Les vingt huit Bouddhas
le grand héros à Gotamo, le refuge d’amour, le sage au coeur tendre, celui qui accroît la joie, la lumière du monde, celui qui disperse les ténèbres, la gloire des Sakyas...
LES VINGT-HUIT BOUDDHAS
D’aprés les textes du Canon Pali
Traduit de l’anglais par Bhikkhu Dhamma Pâlita
Edité par
Association Bouddhique Internationnale
Le Bourget - Paris - 1995
INTRODUCTION
Les textes traduits dans cet ouvrage sont tirés principalement du dictionnaire des noms propres pali de G.P. Malalasekera. Lui même a écrit ses articles en puisant ses sources dans les sutta, les commentaires et les sous-commentaires du Canon Pali. Il ne s ’agit pas ici de juger le caractère historique ou non des événements auxquels il est fait allusion avec des méthodes scientifiques modernes, mais de s’ouvrir à un mode de pensée différent et à une autre conception du monde. On ne sait pas si tout a été dit par le bouddha historique Gotama ou si des choses on été rajoutées par la suite. Une chose est certaine, des traces se retrouvent dans les sutta les plus anciens.
Concernant la durée d’un âge cosmique (kappa) telle qu’elle est décrite par Bouddha, un astrophysicien contemporain eut la curiosité de mettre ces données dans un ordinateur et il a été surpris de constater que le résultat était du même ordre de valeur que les chiffres des évaluations actuelles de l’âge de l’univers !
Troublante également la durée de vie de certains bouddhas du passé : 100.000 ans... ou leur taille : 60 coudées, 80 coudées (30-40 mètres).... ou encore la hauteur de leurs monuments funéraires : 16 km..... ! s’agit-il de chiffres réels ou symboliques ? L’intention de Bouddha était-elle d’impressionner l’auditeur ou d’ébranler ses cadres mentaux habituels pour le faire pénétrer dans une autre dimension ? Ou peut-être simplement de provaquer un `lâcher-prise’ de nos tendances habituelles à nous identifier aux pensées, aux concepts rationnels et rassurants qui analysent et digèrent le monde perçu par les six sens, et qui nous enferment dans la prison de l’Ego. Il est bon de noter que de nos jours dans nombre de pays bouddhistes, des gens, des moines et des nonnes prennent ces chiffres très sérieusement et ont une perception du monde différente dans laquelle ils vivent psychologiquement bien, peut-être mieux que ceux qui en ont une vision trop rationnelle ?
Nous n’avons pas voulu ajouter notre propre commentaire à d’autres commentaires, mais simplement traduire en français des documents concernant une cérémonie pratiquée dans les pays de tradition bouddhiste Théravada. Le lecteur fera lui-même son propre commentaire et décidera ce qui est bon pour lui d’accepter ou de rejeter.
Nous voulons rendre un dernier hommage au feu Dr. G.P. Malalasekarapour son remarquable dictionnaire des noms propres pali, long de 1370 pages soigneusement annotées en petit caractères, nous donnant une remarquable connaissance de toute la litérature des commentaires et du canon en général, disponible uniquement en langue anglaise.
1. Tanhankaro mahâvîro
2. Medhankaro mahâyaso
3. Saranankaro lokahito
4. Dîpankara jutindharo
5. Kondañño jana pâmokkho
6. Mangalo purisâsabho
7. Sumano sumano dhiro
8. Revato rativaddhano
9. Sobhito guna sampanno
10. Anomadassî januttamo
11. Padumo loka-pajjoto
12. Nârado vara-sârathi
13. Padumuttaro sattasâro
14. Sumedho agga puggalo
15. Sujato sabba lokaggo
16. Piyadassî narâsabho
17. Atthadassî kâruniko
18. Dhammadassi tamonudo
19. Siddhattho asamo loke
20. Tisso varada samvaro
21. Phusso varada sambuddho
22. Vipassi ca anûpamo
23. Sikhî sabbahito satthâ
24. Vessabhû sukhadâyako
25. Kakusandho sattha-vâho
26. Konâgamano ranañjaho
27. Kassapo siri-sampanno
28. Gotamo sakya-pungavo
29. HYMNE AUX 28 BOUDDHAS
30. APPENDICE
1
Tanhankaro mahâvîro
Tanhankara, le grand héros
Un des quatre bouddhas né dans le même cycle cosmique que Dîpankara.
note :
Cycle cosmique ou kappa (sanscrit : kalpa) : un laps de temps inconcevablement long, un éon... Subdivisé en quatre sections :
1. samvatta - résorption du monde ;
2. samvatta-tthâyî - continuation du chaos ;
3. vivatta - formation du monde ;
4. vivatta-tthâyî - continuation du monde formé.
–« moines, combien de temps durera une résorption du monde ?
combien de temps durera le chaos,
combien de temps durera la formation,
combien de temps durera la continuation du monde formé ?
Au sujet de ces choses, on peut à peine dire que cela durera tant d’années, ou tant de siècles, ou tant de millénaires, ou tant de centaines de milliers d’années. »
(Anguttara Nikâya IV. 156.)
Anguttara Nikâya VII. 62, donne une description détaillée des quatre périodes du monde dans l’éloquent exposé sur l’impermanence embrassant tout (voir traduction en appendice fin de livre).
Voici la magnifique parabole illustrant la durée d’un âge cosmique :
–« Imaginez, Ô moines, qu’il existe un rocher gigantesque, un monolithe long d’un mille, large d’un mille, haut d’un mille, sans crevasse ni défaut et qu’un homme vienne à le frotter une fois à la fin de chaque siècle avec une étoffe de soie. Ce roc gigantesque finirait alors par s’user et disparaîtrait plus rapidement qu’un cycle mondial. Mais, Ô moines, un grand nombre de ces cycles mondiaux ont déjà disparu, des centaines, des milliers, des centaines de milliers. Et comment cela est-il possible ? Ô moines, ce samsâra est inconcevable : on ne peut découvrir aucun premier commencement pour les êtres qui, entravés par l’ignorance et pris au piège par la soif du désir, se hâtent et se précipitent au travers de ce cercle des renaissances ». (Sanyutta Nikâya, XV 5).
2
Medhankaro mahâyaso
Medhankara, le glorieux
Un bouddha d’une époque très ancienne, le même cycle cosmique que Dîpankara.
3
Saranankaro Lokahito
Saranankara, refuge d’amour
Le bouddha qui apparût dans le monde immédiatement avant Dîpankara.
4
Dîpankara jutindharo
Dîpankara, porteur de lumière
Le premier des vingt-quatre bouddhas. Il naquit à Rammavatî, son père était le roi Sudeva et sa mère Sumédhâ. Il vécut dix mille ans comme maître de maison, dans trois palais appelés : Hamsâ, Koñcâ et Mayûrâ. Sa femme s’appelait Padumâ et son fils Usabbhakkhandha. Il quitta la vie de foyer monté sur un éléphant et pratiqua les austérités pendant dix mois. Son arbre de la bodhi était un pippal et l’herbe de son siège de méditation lui fut fourni par ascète Ajîvaka nommé Sunanda. Il donna son premier sermon dans l’ermitage de Nanda à Sirighara, où il converti les hérétiques. Il eut trois grands groupes de disciples. Il était toujours servi par quatre-vingt-quatre mille arahat et son corps avait quatre-vingt coudées de hauteur. Il mourut à Nandârâma à l’âge de cent mille ans et son stupa avait trente six yojana (432 km)de hauteur. Sumangala et Tissa étaient ses moines en chef alors que Sâgata était son assistant principal. Tapassu et Bhallika étaient ses disciples laïques principaux parmi les hommes et Sirimâ et Sonâ chez les femmes.
C’est au bouddha Dîpankara que l’ascète Sumédho qui devint Le bouddha Gautama déclara son intention de devenir un bouddha (c-à-d. fit le vœux de boddhisatta).
Sa doctrine continua cent mille ans après sa mort (parinibbâna).
5
Kondañño Jana Pâmokkho
Kondañño, éminent parmi les hommes
Après seize périodes incommensurables (asankheyya)et cent mille cycles cosmiques (kappa) de perfectionnement des vertus (pârami), il prit naissance à Rammavatî, son père étant le roi Sunanda et sa mère Sujâtâ. Il appartenait à la lignée des Kondañña et son corps avait vingt-huit coudées de haut. Il vécut pendant dix mille ans en tant que laïc, dans trois palais différents : Ruci, Suruci et Subha. Sa femme principale était Rucidevî et son fils Vijitasena. Il abandonna la vie de foyer monté sur un chariot, pratiqua les austérités pendant dix mois et reçu un repas de riz au lait de Yasodharâ, fille d’un marchant de Sunanda, et l’herbe pour son siège de méditation par l’ascète Sunando. Il atteint l’éveil sous un arbre Sâlakalyâ ni et son premier sermon fut prêché devant cent millions de moines dans le bois des dieux prés de Amaravati. Il avait trois assemblées de disciples, la première dirigée par Subhadda, la seconde par Vijitasena et la troisième par Udena ; tous devinrent arahat. Il mourut à l’âge de cent mille ans à Candârâmâ et le stupa érigé sur ses reliques avait sept lieues de hauteur. Ses principaux disciples étaient Bhadda et Subhadda parmi les moines, et Tissâ et Upatissâ pour les nonnes. Son assistant permanent était Anuruddha. Ses principaux disciples laïcs étaient Sona et Upasona chez les hommes et Nandâ et Sirimâ chez les femmes.
En ce temps là, le bodhisatta était le roi Vijitâvî de Candavati. Il quitta son royaume, joignit l’Ordre et repris naissance dans le monde de Brahma
6
Mangalo Purisâsabho
Mangala, l’homme suprême
Il est né il y a seize périodes incommensurables (asankheyya) et cent mille cycles cosmiques (kappa) dans le parc de la ville de Uttara, son père étant un guerrier appelé Uttara et sa mère Uttarâ. On dit que depuis le jour de sa conception, son corps émettait une aura à une distance de seize mètres, de jour comme de nuit ; de là son nom. Son corps de gloire dépassait celui de tous les bouddhas. Dans sa dernière naissance en tant qu’être humain, il était un ascète vivant avec sa famille. Un yakkha mangeur d’hommes (sorte d’ogre) nommé Kharadâthika, prit ses deux enfants et les mangea en sa présence, « croquant tout crus » avec le sang dégoulinant sur son menton. Le boddhisatta garda fermement sa résolution sans revenir sur son don au yakkha, mais formula le désir que dans des naissances futures, son corps émette de la lumière aussi brillante que le sang s’écoulant de la face du yakkha. Dans une naissance précédente, Mangala rendit hommage au stupa d’un bouddha, en enrobant son corps d’un tissus imprégné d’huile, en y mettant le feu et en tournant autour du stupa durant toute la nuit, portant sur sa tête un bol d’or empli d’huile parfumée où trempaient mille mèches allumées. Pas un poil de son corps ne fut touché. Mangala vécut la vie de famille durant neuf mille ans dans trois palais différents : Yasavâ, Sucimâ et Sirimâ, avec sa femme Yasavati qui lui donna un fils appelé Sîvala. Il renonça au monde monté sur un cheval et pratiqua les austérités pendant huit mois. Juste avant son illumination, il prit un repas de riz au lait offert par une servante appelée Uttarâ, fille de Uttarasetthi vivant à Uttaragâma. C’est un ascète nommé Uttara qui lui offrit de l’herbe pour son siège de méditation. L’arbre sous lequel il parvint à l’éveil était un `nâga’. Après son illumination, il vécut pendant quatre-vingt-dix mille ans, et durant tout ce temps, son aura resplendit dans les dix mille systèmes des mondes, surpassant les soleils, les lunes et les étoiles. Les gens connaissaient les temps et les saisons par les chants des oiseaux et l’éclosion des fleurs.
Le premier sermon de Mangala fut prêché dans le parc de Sirivaruttama, prés de Sirivaddha. Ses principaux disciples masculins étaient Sudéva et Dhammasena, et chez les nonnes, Sîvalâ et Asokâ. Pâlita était son assistant permanent. Nanda et Visâka étaient les principaux laïcs masculins ; Anulâ et Sutanâ pour les femmes. A l’époque de Mangala, le Bodhisatta était un brahmine nommé Suruci. Le corps de Mangala mesurait quatre-vingt coudées de haut. Il avait trois assemblées : la première à l’exposition de `la Roue de la Loi’ (dhammachakka) ; la seconde à Cittanagara, lorsqu’il enseigna à Sunanda, roi de Surabhinagara, et à son fils Anurâja ; et la troisième à Mekhala, enseignant à Sudeva et Dhammasena qui devint par la suite son meilleur disciple.
Il mourut dans le parc de Vessara et un stupa de trente lieues de hauteur fut érigée sur ses cendres. On dit que les disciples personnels du bouddha Mangala réalisèrent l’état d’arahat avant leur mort.
7
Sumano Sumano Dhiro
Sumano, le sage au coeur tendre.
Il est né à Mekhala, son père étant le guerrier Sudatta et sa mère Sirimâ. Il vécut pendant neuf mille ans comme chef de famille dans trois palais : Canda, Sucanda et Vatamsa, avec sa femme Vatamsikâ et son fils Anupama. Il renonça au monde monté sur un éléphant, pratiqua les austérités pendant dix mois et atteint l’éveil sous un arbre nâga, recevant un repas de riz au lait par Anupamâ, fille de Anupamâ-setthi de Anoma. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par l’ascète Anupama. Il prononça son premier sermon dans le parc de Mekhala et parmi ses premiers disciples, il y avait son beau-frère Sarana et le fils du ministre Bhâvitatta. Son `miracle des doubles apparences (yamaka pâtihâriya) eu lieu à Sunandavatî. Le Bodhisatta était un roi-nâga : Atula. L’une des plus grandes assemblées de ce bouddha fut à l’occasion des réponses aux questions du roi Arindama sur la cessation (nirodha).
Sarana et Bhâvitatta étaient les chefs de ses moines et Sonâ et Upasenâ pour les nonnes. Udena était son assistant principal. Varuna et Sarana ses principaux donateurs laïcs masculins et Câlâ et Upacâlâ parmi les femmes. Son corps avait quatre-vingt-dix coudées de haut et il mourut à l’âge de quatre-vingt-dix mille ans à Angârâma, où un stupa de quatre lieues fut érigé sur ses cendres.
8
Revato Rativaddhano
Revata, qui accroît la joie
Il est né à Sudhaññaka, son père étant le guerrier Vipula et sa mèreVipulâ. Il vécut pendant six mille ans comme chef de famille dans trois palais : Sudassana, Ratanagghi et Âvela, avec sa femme Sudassanaâ et son fils Varuna. Il renonca au monde monté sur un chariot, pratiqua les austérités pendant sept mois et atteint l’éveil sous un arbre nâga, recevant un repas de riz au lait par Sâdhudevi. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par l’ascète Varunindhara. Il prononça son premier sermon dans le parc de Varunârâma. Le Bodhisatta était un brahmane de Rammavati nommé Atideva, qui en voyant le bouddha récita mille vers en hommage. Parmi ceux que le bouddha converti, se trouvait le roi Arindama de Uttaranagara. Les plus grands disciples du bouddha étaient Varuna et Brahmadeva parmi les moines ; Bhaddâ et Subaddhâ pour les nonnes. Son assistant permanent était Sambhava. Paduma et Kuñjara ses principaux donateurs laïcs masculins et Sirimâ et Yasavati parmi les femmes. Son corps avait quatre-vingt mains de haut et son aura rayonnait sans interruption à une distance de une lieue. Il mourut dans le jardin de plaisance de Mahâsâra à l’ âge de soixante mille ans et ses reliques furent éparpillées.
9
Sobhito Guna Sampanno
Sobhita, couronné de vertus
Né dans la ville de Sudhamma, son père étant le guerrier Sudhamma et sa mère nommée Sudhammâ. Il vécut pendant neuf mille ans comme chef de maison dans trois palais : Kumuda, Nalira et Paduma. Sa femme était Samangî et son fils Sîha. Il entra dans la vie monastique dans le palais même, et là, atteint les quatre jhânas. Sa femme lui donna un repas de riz au lait. Ayant pratiqué des austérités pendant sept jours seulement, il atteint l’éveil au pied d’un arbre Nâga situé dans le jardin du palais, en s’y rendant par lévitation avec toute sa cour. Il donna son premier sermon à ses beaux-frères Asama et Sunetta, qui par la suite devinrent ses principaux disciples, dans le jardin de Sudhamma. Anuma était son assistant principal. Ses plus grandes disciples parmi les nonnes étaient Nakulâ et Sujâtâ. Ramma et Sudatta étaient ses principaux donateurs laics parmi les hommes, et parmi les femmes, Nakulâ et Cittâ. Sa taille était de cinquante-huit mains. Il vécu pendant quatre-vingt dix mille ans et mourut au monastère de Sihârâma. Le Bodhisatta était alors un brahmane appelé Sujâta.
10
Anomadassî Januttamo
Anomadassi, le meilleur des hommes
Il est né dans le parc Sunanda à Candavatî, ses parents étant Yasavâ et Yasodharâ. Il vivait dans trois palais : Siri, Upasiri et Vaddha. Sa femme s’appelait Sirimâ et son fils Upavâna. Il renonça à la vie de famille à l’âge de dix mille ans. Quittant sa maison en palanquin, il pratiqua des austérités pendant dix mois. Une servante, Anupamâ, lui offrit un repas de riz au lait avant son illumination. L’ascète Anoma lui procura l’herbe nécessaire à son siège de méditation. L’arbre sous lequel il réalisa l’éveil était un ajjuna.
Il donna son premier sermon à Subhavati, dans le parc Sudassana. Le miracle des doubles apparences (yamaka-pâtihâriya - voir note 7 bouddha : Sumana.)eut lieu à Osadhi au pied d’un arbre asana. Nisabha et Asoka furent ses moines en chef ; Sundarî et Sumanâ pour les nonnes. Parmi les laïcs, Nandivaddha et Sirivaddha furent ses plus grands bienfaiteurs et pour les femmes, ce furent Uppalâ et Padumâ.
Le roi Dhammaka était son donateur royal ; son assistant permanent s’appelait Varuna. Il vécu jusqu’à cent mille ans et mourut à Dhammârâma. Il eut trois assemblées avec huit cent mille, sept cent mille et six cent mille personnes présentes. Le Bodhisatta était alors un yakkha puissant qui pourvut aux besoins du bouddha et de ses disciples. C’est en entendant le sermon prêché par Nisabha et Anoma, les principaux disciples de ce bouddha, que Sarada-tâpasa (Sâriputta dans sa dernière naissance) souhaita devenir lui-même un disciple éminent (aggasâvaka). Par la suite, Sirivaddha (Mogallâna), suivant la suggestion de Sarada, rencontra le bouddha et souhaita le poste de second disciple de Gotama.
Bakkula Thera était un ascète durant les jours d’Anomadassi. Il guérit le bouddha qui souffrait d’une maladie gastrique.
On rapporte qu’à sa naissance, une pluie de sept sortes de pierres précieuses tomba du ciel ; c’est pourquoi on l’appela Anomadassi (à la sagesse suprême). A partir du moment de sa conception, une aura de seize mètres rayonna autour de lui.
11
Padumo Loka Pajjoto
Paduma, la lumière du monde
Il est né à Campaka. Son père était le guerrier Asama et sa mère Asamâ. Il vécut dix mille ans en tant que maître de maison dans trois palais : Nandâ, Suyasâ et Uttarâ. Sa femme s’appelait Uttarâ et son fils Ramma. Il quitta la vie de foyer monté sur un chariot et pratiqua les austérités durant huit mois. Dhaññavatî lui donna du riz au lait et un ascète nommé Titthaka étala de l’herbe pour son siège sous son arbre de la bodhi, qui était un Mahâsona. Il précha son premier sermon à Dhanañjuyyâna. Ses disciples principaux étaient ses frères cadets Sâla et Upasâla et son assistant Varuna. Râdhâ et Surâdhâ étaient les supérieures chez les nonnes. Ses puissants donateurs étaient Bhiyya et Asama chez les hommes, et Rucî et Nandarâmâ chez les femmes. Son corps mesurait cinquante-huit coudées et il vécut pendant cent mille ans. Il mourut à Dhammârâma et ses reliques furent éparpillées. Le commentaire du Buddhavamsa dit que son nom entier était Mahâpaduma car le jour de sa naissance une pluie de lotus tomba sur l’Inde toute entière et qu’à cette époque le Bodhisatta était un lion.
12
Nârado Vara Sârathi
Nârada, le guide suprême
Il est né dans le parc de Dhanañjaya, à Dhaññavati, son père étant le roi Sudeva et sa mère Anomâ. Il vécut pendant neuf mille ans comme chef de famille dans trois palais : Jitâ, Vijitâ et Abhirâmâ, avec sa femme Jitasenâ et son fils Nanduttara. Il renonca au monde à pied, accompagné par sa suite. Il pratiqua les austérités pendant sept jours seulement et atteint l’éveil sous un arbre mahâsona, recevant un repas de riz au lait par sa femme. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par le gardien du parc Sudassana. Il prononça son premier sermon dans le parc de Dhanañjaya. Son corps mesurait quatre-vingt huit coudées de haut et son aura rayonnait autour de lui à une distance de une lieue. Il mourut à l’âge de quatre vingt dix mille ans à Sudassana et son stupa mesurait quatre lieues en hauteur. Bhaddasâla et Jitamitta étaient ses moines en chef ; Uttarâ et Phagunâ chez les nonnes. Vâsettha était son assistant principal et ses plus importants donateurs, Uggarinda et Vasabha, Indavarî et Candî. Parmi ses convertis, il y avait le roi des nâgas Mahâdona et Verocana. Le Bodhisatta était un Jatila en Himalaya et lorsque le bouddha et ses disciples visitèrent son ermitage, ils furent nourris pendant sept jours et reçurent du bois de santal rouge en présent.
13
Padumuttaro Sattasâro
Padumuttara, l’Être excellent
Il naquit à Hamsavati ; son père s’appelait Ânanda et sa mère Sujâtâ. Au moment de sa naissance et de son Eveil, une pluie de lotus tomba dans les dix mille univers. Il vécu la vie de famille pendant dix mille ans dans trois palais : Naravâhana, Yasa et Vasavati. Sa femme Vasudattâ lui donna un fils, Uttara. Il renonça dans son palais et pratiqua les austérités pendant sept jours seulement. Une servante de Ujjeni appelée Rucinandâ lui donna le riz au lait et l’ascète Sumitta lui procura l’herbe pour son siège de méditation (âsana). L’arbre sous lequel il parvint à l’éveil était un salala sous lequel il passa une semaine, puis quand il toucha le sol de son pied, d’immenses fleurs de lotus jaillirent du sol, couvrant entièrement son corps de pollen (d’où son nom).Il précha son premier sermon à ses cousins Devala et Sujâta qui plus tard devinrent ses disciples principaux. Le lieu de ce sermon était Mithiluyyâna. Sumana était l’assistant permanent de Padumuttara, Amitâ et Asamâ étaient chez les femmes ses principales disciples. Vitinna et Tissa étaient ses bienfaiteurs laïcs masculins et Hatthâ et Vicittâ chez les femmes. Son corps mesurait cinquante-huit coudées et son aura rayonnait douze lieues à la ronde. Il mourut à Nandârâma à l’âge de cent mille ans et un stupa de douze lieues de haut fut érigé sur ses reliques. A cette époque, le Bodhisatta était gouverneur d’une province appelée Jatika. On dit qu’à cette époque il n’y avait pas un seul hérétique.
On dit que de nombreux disciples éminents du bouddha Gotama ont conçu leur désir pour leur position respective au temps du bouddha Padumuttara, après avoir vu un rang similaire conféré à différents disciples de Padumuttara en reconnaissance de leur réalisation particulière. Parmi eux : Aññâkondañña, Mahâ-Kassapa, Anuruddha, Bhaddiya, Pindola Bhâradvâja, Punna Mantâniputta, Mahâ-kaccâna, Culla Panthaka, Subhûti, Khadiravaniya-Revata, Kankhâ-Revata, Sona Kolivisa, Sona-Kutikanna, Sîvalî, Vakkali, Rahulâ, Ratthapâla,...Ananda, Sobita, Upâli, Nanda,...Vappa, Mahâpajapati Gotami, Khemâ, Uppalavannâ, Patâcârâ, Dhammadinnâ, Sundari Nandâ, Sonâ, Kisâgotami, Sigâlamâtâ.....
14
Sumedho Agga Puggalo
Sumedho, le Grand Être
Né à Sudassana, son père était un guerrier nommé Sudatta et sa mère Sudattâ. Il vécu comme maître de maison pendant neuf mille ans dans trois palais : Sucanda, Kañcana et Sirivaddha. Sa femme s’appelait Sumanâ et son fils Sumitta. Il renonca à la vie de famille et quitta le foyer sur le dos d’un éléphant. Il pratiqua les austérités pendant huit mois, reçu un repas de riz au lait offert par Nakulâ et de l’herbe pour son siège par l’ascète Sirivaddha. Il obtint l’Eveil sous un arbre mahânimba. Son corps mesurait quatre-vingt huit coudées de haut. Ses principaux disciples étaient Sarana et Sabbakâma parmi les moines et Râmâ et Surâmâ parmi les nonnes. Sâgara était son assistant personnel. Ses principaux donateurs laïcs étaient Uruvela et Yasava chez les hommes, et Yasodharâ et Sirimâ chez les femmes. Il précha son premier sermon à Sudassana pour ses jeunes frères. En ce temps là, le Bodhisatva était l’ascète Uttara. Sumedha vécu pendant quatre-vingt dix mille ans et mourut à Medhârâma. Ses reliques furent éparpillées.
15
Sujato Sabba Lokaggo
Sujâta, sommet du monde
Il est né dans la ville de Sumangala, son père étant le guerrier Uggata et sa mère Pabhâvati. On l’appelait Sujâta parce que sa naissance apporta le bonheur à tous les êtres. Il vécu comme maître de maison pendant neuf mille ans dans trois palais : Siri, Upasiri et Nanda, sa femme étant Sirinandâ et son fils Upasena. Il quitta le foyer monté sur un cheval appelé Hamsavaha, pratiqua les austérités pendant neuf mois et attend l’éveil sous un bambou. Le repas de riz lui fut offert par la fille de Sirinandasetthi de Sirinandana et l’herbe pour son siège de méditation fut donné par un ascète nommé Sunanda. Il donna son premier sermon à son plus jeune frère Sudassana et au fils du grand prêtre Deva, dans le parc de Sumangala. Il accompli le miracle des doubles apparences à la porte du parc Sudassana. Le Bodhisatta était alors un cakkavatti qui entra dans l’Ordre du bouddha. Ses principaux disciples étaient Sudassana et Deva ; Sâgâ et Nâgasamalâ chez les nonnes. Nârada était son assistant. Sudatta et Citta étaient ses principaux donateurs laïcs masculins et Subhaddâ et Padumâ pour les femmes. Son corps avait cinquante coudées de hauteur. Il vécu quatre-vingt dix mille ans et mourut à Silârâma dans la cité de Candavati, où un stupa fut érigé en son honneur.
16
Piyadassî Narâsabho
Piyadassi, seigneur des hommes
Il est né à Sudhañña et sa mère s’appelait Sucandâ. On l’appela Piyadassî car il accompli de nombreux miracles agréables. Il vécut neuf mille ans comme laïc dans trois palais : Sunimala, Vimala et Giriguhâ. Sa femme s’appelait Vimalâ et son fils Kañcanavela. Il quitta le foyer monté sur un chariot et pratiqua les austérités pendant six mois. La fille de Vasabha lui offrit du riz au lait et de l’herbe pour son siège par l’ascète Sujâta. L’arbre sous lequel il parvint à l’éveil était un kakudha. Parmi ses convertis, se trouvaient le roi Sudassana et l’éléphant Donamukha. Un moine nommé Sona conspira avec le prince Mahâpaduma pour tuer le bouddha, l’éléphant qu’ils utilisèrent pour leur complot manqué était Donamukha (cf.Nâlâgiri).
Ses disciples principaux étaient Pâlita et Sabbadassî chez les moines, et Sujâtâ et Dhammadinnâ chez les nonnes. Son assistant permanent étant Sobhita. Sannaka et Dhammika étaient ses principaux bienfaiteurs chez les laïcs masculins et Visâkâ et Dhammadinnâ pour les femmes. Il vécu quatre vingt dix mille ans et mourut à Assatthârâma, son stupa ayant trois lieues de haut. Le Bodhisatta était à cette époque un brahmane appelé Kassapa qui construisit un monastère pour le bouddha qui lui coûta cent millions.
17
Atthadassî Kâruniko
Atthadassi, le compatissant
Il est né à Sobhana dans le parc d’agrément de Sucindhanu, ses parents s’appelant Sâgara et Sudassanâ. On l’appela ainsi parce que à sa naissance, retrouvèrent des trésors enfouis depuis longtemps. Sa femme s’appelait Visâka et son fils Sena. Il vécu dix mille ans en tant que laïc dans trois palais : Amaragiri, Suragiri et Girivâhana. Il quitta son foyer monté sur un cheval appelé Sudassana. Ses ascèses durèrent huit mois et le repas de riz au lait fut offert par une femme Nâga, Sucindharâ. Un Nâga nommé Dhammaruci lui donna de l’herbe qu’il répandit au pied d’un arbre campaka, sous lequel il réalisa l’éveil. Il fit son premier sermon dans le parc d’Anoma. Ses principaux disciples étaient Santa, le fils du roi et Upasanta, le fils du grand-prêtre de Sucandaka. Ses principales disciples féminins étaient Dhammâ et Sudhammâ. Abhaya était son assistant et ses bienfaiteurs, Nakula et Nisabha parmi les laïcs et Makilâ et Sunandâ chez les femmes. Le bodhisatta était alors un jatila nommé Susîma de Campaka qui offrit au bouddha un parterre de fleurs amené du monde des dévas. Atthadassi mourût à l’âge de cent mille ans à Anomârâma dans la cité de Anupama et ses reliques furent distribuées dans différents endroits. Il apparut dans le Mandakappa ( un âge où plusieurs bouddhas apparaissent) en compagnie de Piyadassî et Dhammadassî.
18
Dhammadassi Tamonudo
Dhammadassi, qui disperse les ténèbres
Il est né dans le jardin de Sarana, son père étant un guerrier appelé Sarana et sa mère s’appelant Sunandâ. On dit qu’au jour de sa naissance, toutes les lois injustes disparurent des livres de loi ; de là son nom. Pendant huit mille ans, il vécu comme laïc dans trois palais : Araja, Viraja et Sudassana. Sa femme était Vicitoli et son fils Puññavaddhana. Il renonça au monde en voyageant dans son palais avec toute sa suite et pratiqua les austérités pendant sept jours. Sa femme lui donna un repas de riz au lait et Sirivaddha lui offrit de l’herbe pour son siège. L’arbre sous lequel il obtint l’éveil était un bimbijâla. Il fit son premier sermon à Isipatana. Plus tard, il précha au roi Sañjaya de Tagara et à Sakka qui était le Bodhisatta. Les demi frères du bouddha, Paduma et Pussadéva devinrent ses principaux disciples et Hârita
était le plus éminent parmi ceux qui pratiquaient les dutangas (austérités pratiquées par les bhikkus). L’assistant principal du bouddha était Sunetta, les supérieures des nonnes, Khemâ et Sabbadinnâ. Subhadda et Katisaha étaient ses principaux donateurs et Sâliyâ et Valiyâ pour les femmes. Le corps du bouddha mesurait quatre-vingt coudées de haut et il vécu cent mille ans. Il mourut à Sâlavati, dans le monastère de Kesârâma.
19
Siddhattho Asamo Loke
Siddhattha, sans-égal dans le monde
Il est né dans la cité de Vebhâra dans le parc d’agrément de Viriya, ses parents s’appelant Udenâ et Suphassâ. On l’appela ainsi parce que à sa naissance toutes les entreprises rencontrèrent le succès. Sa femme s’appelait Sumanâ et son fils Anupama. Il vécu dix mille ans en tant que laïc dans trois palais : Kokâ, Suppalâ et Kokanuda. Il quitta son foyer dans un palanquin en or. Ses ascèses durèrent dix mois et le repas de riz au lait fut offert par une servante brahmine, Sunettâ d’Asadisa. Un gardien nommé Varuna lui donna de l’herbe qu’il répandit au pied d’un arbre kanikâra, sous lequel il réalisa l’éveil. Il fit son premier sermon à Gayâ. Le Bodhisatta était alors un ascète nommé Mangala de Surasena. Ses principaux disciples étaient Samphala et Sumitta pour les moines, ses principales disciples féminins étaient Sîvalâ et Surâmâ parmi les nonnes. Revata était son assistant et ses bienfaiteurs, Suppiya et Samudda parmi les hommes laïcs et Rammâ et Surammâ chez les femmes. Son corps mesurait soixante coudées de long. Siddhatta mourût à l’âge de cent mille ans à Anomârâma dans la cité de Anoma. Son stupa était haut de quatre lieues.
2O
Tisso Varada Samvaro
Tissa le réservé, dispensateur de dons
Il est né à Khemakadans le parc d’agrément de Anomâ, ses parents s’appelant Janasandha et Padumâ. Il vécu sept mille ans en tant que laïc dans trois palais : Guhâsala, Nâri et Nisabha. Il quitta son foyer monté sur un cheval appelé Sonuttara. Ses ascèses durèrent huit mois et le repas de riz au lait fut offert par la fille de Vîrasetthi de Vîragama. Il réalisa l’état de bouddha sous un arbre asana. Il fit son premier sermon dans le parc de Yasavati à Brahmadeva et Udaya qui plus tard devinrent ses principaux disciples. Samanga était son assistant et ses bienfaiteurs, Sambala et Siri parmi les laïcs et Kisâgotami et Upasenâ chez les femmes. Son corps mesurait soixante coudées de haut et il mourut à l’âge de cent mille ans à Nandârâma dans la cité de Sunandavati.son corps fut incinéré et un stupa fut érigé mesurant trois lieues de haut.
21
Phusso Varada Sambuddho
Phusso l’éveillé, dispensateur de dons
Né à Kâsî dans le jardin de Sirimâ. Son père était un guerrier nommé Jayasena et sa mère Sirimâ. Il vécu comme maître de maison pendant six mille ans dans trois palais : Garula, Hamsa et Suvannabhara. Sa femme s’appelait Kisâgotamî et son fils Ananda. Il renonca à la vie de famille et quitta le foyer sur le dos d’un éléphant. Il pratiqua les austérités pendant six mois, reçu un repas de riz au lait offert par la fille de Setthi, Sirivaddhâ et de l’herbe pour son siège par l’ascète Sirivaddha. Il obtint l’Eveil sous un arbre âmanda. Son corps mesurait cinquante huit coudées de haut. Ses principaux disciples étaient Sukhita et Dhammasena parmi les moines et Câlâ et Upacâlâ parmi les nonnes. Sambhiya était son assistant personnel. Ses principaux donateurs laïcs étaient Dhanañjaya et Visâka chez les hommes, et Padumâ et Nâgâ chez les femmes. En ce temps là, le Bodhisatva était un guerrier nommé Vijitâvî de Arimanda. Ce bouddha vécu pendant quatre-vingt dix mille ans et mourut au monastère de Sonârâma à Kusinagar. Ses reliques furent éparpillées. Ambapâli était sa soeur.
22
Vipassi Ca Anûpamo
Vipassi, le sans-rival
Né à Bandhumatî dans le parc Khema, son pére était un guerrier nommé Bandhuma et sa mère Bandhumatî. Il appartenait à la lignée de Kondañña. Il vécu comme maître de maison pendant huit mille ans dans trois palais : Nanda, Sunanda et Sirimâ. Son corps mesurait quatre-vingt coudées de haut. Sa femme s’appelait Sutanâ et son fils Samavattakkhanda. Il renonca à la vie de famille et quitta le foyer sur un chariot. Il pratiqua les austérités pendant huit mois, reçu un repas de riz au lait offert par la fille de Sudassana-setthi, juste avant son Eveil et de l’herbe pour son siège par un gardien nommé Sujâta. Il obtint l’Eveil sous un arbre patalî. Il fit son premier sermon à Khemamigadâya à son beau frère Khanda et au fils de son ministre, Tissa. Ces derniers devinrent ses principaux disciples parmi les moines et Candâ et Candamittâ parmi les nonnes. Asoka était son assistant personnel. Ses principaux donateurs laïcs étaient Punabbasummitta et Nâga chez les hommes, Sirimâ et Uttarâ chez les femmes. En ce temps là, le Bodhisatva était un roi Nâga nommé Atula. Sumedha vécu pendant quatre-vingt mille ans et mourut à Sumittârâma. Ses reliques furent conservées dans un stupa de sept lieues de hauteur.
On donne trois raisons pour le nom de ce bouddha :
parcequ’il voyait aussi bien de jour que de nuit,
parce qu’il avait des yeux larges,
Parce qu’il voyait les choses clairement aprés analyse.
Vipassi observait l’uposatha une fois tous les sept ans, mais en de telles occasions, le sangha était présente au complet. La construction du Gandhakuti (pavillon parfumé destiné au bouddha) pour Vipassi procura une grande gloire à Mendaka dans l’âge présent. Son nom à l’époque était Avaroja. Aññâkondañña était alors connu sous le nom de Cûlakâla et il offrit neuf fois la première récolte de ses champs au bouddha Vipassi.
23
Sikhî Sabbahito Satthâ
Sikkhî, le guide à l’amour infini
Il est né à Arunavati dans le jardin de Sisabha, son père étant le guerrier Aruna et sa mèrePabhâvati. Il vécut pendant neuf mille ans comme chef de famille dans trois palais : Sucanda, Giri et Vahana, avec sa femme Sabbakâmâ et son fils Atula. Il renonça au monde monté sur un éléphant, pratiqua les austérités pendant huit mois et atteint l’éveil sous un arbre pundarika, recevant un repas de riz au lait par la fille de Piyadassî-setthi de Sudassananigama. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par Anomadassî. Il prononça son premier sermon dans le parc de Migâcira prés de Arunavati. Son `miracle des doubles apparences (yamaka pâtihâriya)
eu lieu à Suriyavatî sous un arbre campaka. Le Bodhisatta était Arindama, roi de Paribhuta.
Abhibhu et Sambhava étaient les chefs de ses moines ; Akhilâ et Padumâ pour les nonnes. Khemankara était son assistant principal. Sirivaddha et Canda étaient ses principaux donateurs laïcs masculins et Cittâ et Suguttâ parmi les femmes. Son corps avait soixante coudées de haut et il mourut à l’âge de soixante dix mille ans à Angâ râ ma, où un stupa de trois lieues fut érigé sur ses cendres. Le bouddha Sikhî ne fit la cérémonie du pâtimokkha (récitation des règles pour les moines) qu’une seule fois en six ans.
24
Vessabhû Sukhadâyako
Vessabhû, qui génère la béatitude
Il est né dans le jardin d’agrément de Anoma, son père étant le guerrier Suppatita et sa mère Yasavati. A sa naissance il gronda comme un taureau, un vacarme de triomphe, d’où son nom. Il vécut pendant six mille ans comme chef de famille dans trois palais : Ruci, Suruci et Vaddhana, avec sa femme Sucittâ et son fils Suppabuddha. Il renonça au monde montédans un palanquin en or, pratiqua les austérités pendant six mois et atteint l’éveil sous un arbre sâla, recevant un repas de riz au lait par Sirivaddhanâ de Sucittanigama. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par le roi naga Narinda. Il prononça son premier sermon à Anurârâma à ses frères Sona et Uttara qui devinrent les chefs de ses moines et Damâ et Samâlâ pour les nonnes. Upasanta était son assistant principal. Sottikâ et Râmâ furent ses principaux donateurs laïcs masculins et Gotamî et Sirimâ parmi les femmes. Son corps avait soixante coudées de haut et il mourut à l’âge de soixante mille ans à Khemâ râ ma, où ses cendres furent éparpillées. Le Bodhisatta était alors le roi Sudassana de Sarabhavati.
Vessabhu observait l’uposatha (jour de pleine lune) une fois tous les six ans.
25
Kakusandho Sattha Vâho
Kakusandho, le chef de file
Il est le premier des cinq bouddhas de l’âge présent (bhaddakappa). Il était le fils du brahmane Aggidatta, grand prêtre de Khemankara, roi de Khemavatî, sa mère s’appelait Visâkâ. Il est né dans le parc de Khema. Il vécut pendant quatre mille ans comme chef de famille dans trois palais : Ruci, Suruci et Vaddhanâ, avec sa femme Virocamânâ et son fils Uttara. Il renonça au monde monté sur un chariot, pratiqua les austérités pendant huit mois seulement et atteint l’éveil sous un arbre sirîsa, recevant un repas de riz au lait par la fille du brahmane Vajirinda du village Sucirinda. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par un gardien nommé Subhadda. Il prononça son premier sermon dans le parc prés de la cité de Makila, devant quatre vingt quatre mille moines. Il réalisa le miracle des doubles apparences sous un arbre sâla aux portes de Kannakujja. Parmi ceux qu’il converti, il y avait un féroce yakkha nommé Naradeva. Il ne présida qu’une seule assemblée de moines. Le corps de Kakusandha mesurait quarante coudées de haut et il mourut à l’âge de quarante mille ans dans le jardin d’agrément de Khema. La stupa érigée au dessus de ses reliques mesurait une lieue de haut.
Les plus grands disciples du bouddha étaient Vidhura et Sañjiva parmi les moines ; Sâmâ et Campâ pour les nonnes. Son assistant permanent était Buddhija. Acuta et Samana ses principaux donateurs laïcs masculins et Nandâ et Sunandâ parmi les femmes.
Il observait l’uposatha chaque année. A son époque, un démon nommé Dûsî (une vie antérieure de Mogallâna) créa beaucoup d’ennuis au bouddha et à ses disciples, mettant la patience du bouddha à rude épreuve. Dans le Samyutta Nikâya, il est écrit que à l’époque de Kakusandha, le mont Vepulla de Râjagaha s’appelait Pâcînavamsa et ses habitants les Tivarâ.
Le monastère constuit par Accuta sur le lieu où dans l’âge actuel Anâthapindika construisit le monastère de Jetavana, mesurait une demi lieue de long et le sol fut acheté avec des pièces d’or en nombre suffisant pour couvrir sa surface entière.
Selon les chroniques cinghalaises, Kakusandha rendit visite à Ceylan. L’île s’appelait alors Ojadîpa et sa capitale était Abhayanagara, où régnait le roi Abhaya. Le bouddha vint avec 40.000 disciples pour débarrasser l’île du fléau causé par les yakkhas et se tînt sur la montagne Devakûta d’où tous les habitants du pays pouvaient le voir, en vertu de son propre désir. Le bouddha et ses disciples furent invités à un repas par le roi et après le repas, le parc de Mahâtittha fut offert à l’ordre. Le bouddha s’y assit afin de consacrer divers lieux en rapport avec le dhamma. Selon le souhait du bouddha, la nonne Rucânandâ amena dans l’île une branche de l’arbre de la bodhi. Le bouddha donna son propre bol comme objet de vénération puis retourna en Inde (Jambudvîpa) laissant derrière lui ses disciples Mahâdeva et Rucânandâ pour subvenir aux besoins spirituels des nouveaux adhérants. En sanscrit, le nom de ce bouddha est Krakucchanda.
26
Konâgamano Ranañjaho
Konâgamano, accompli dans la lutte
Il est le secondes cinq bouddhas de l’âge présent (bhaddakappa). Il est né dans le parc de Subhâgavatî à Sobhavatî, capitale du roi Sobha. Il était le fils du brahmane Yaññadatta et de Uttarâ. Il vécut pendant trois mille ans comme chef de famille dans trois palais : Tusita, Santusita et Santuttha avec sa principale femme Rucigattâ et leur fils Satthavâha. Il renonca au monde monté sur un éléphant, pratiqua les austérités pendant six mois seulement, recevant un repas de riz au lait par la fille du brahmane Aggisoma. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par un gardien nommé Tinduka. Il atteint l’éveil sous un arbre Udumbara. Il prononça son premier sermon dans le parc des biches prés de la cité de Sudassana, au pied d’un arbre Mahâsâla. Il ne présida qu’une seule assemblée de moines, au nombre de trente mille. Le corps de Kakusandha mesurait trente coudées de haut et il mourut à l’âge de trente mille ans dans le monastère de Pabbatârâma. Ses reliques furent éparpillées.
Ses plus grands disciples étaient Bhiyya et Uttara parmi les moines ; Samuddâ et Uttarâ pour les nonnes. Son assistant permanent était Sotthiya. Ugga et Somadeva étaient ses principaux donateurs laïcs masculins et Sîvalâ et Sâmâ parmi les femmes.
Le Bodhisatta était un guerrier nommé Pabbata de Mithilâ. Il organisa une offrande d’aumônes, entendit le discours du bouddha et joignit l’ordre. Le banquier Ugga construisit pour le bouddha un monastère d’une demi lieue de long.
Le jour de sa naissance, une pluie d’or tomba sur l’Inde toute entière, c’est pourquoi on l’appela Kanakâgamana, Konâgamana étant une forme altérée de ce mot.
Selon les chroniques cinghalaises, Kakusandha rendit visite à Ceylan. Le bouddha vint avec 30.000 disciples. Le bouddha et ses disciples furent invités à un repas par le roi et après le sermon, le parc de Mahânoma fut offert à l’ordre. 30.000 auditeurs réalisèrent la vérité. Selon le souhait du bouddha, la nonne Kantakânandâ amena dans l’île de Ceylan une branche de l’arbre de la bodhi. Le bouddha donna sa ceinture comme objet de vénération puis retourna en Inde (Jambudvîpa) laissant derrière lui ses disciples Mahâsumba et Kantakânandâ pour subvenir aux besoins spirituels des nouveaux adhérants. A cette époque, les gens vivaient 30.000 ans.
Dans les livres mahâyana, Konâgamana est appelé Kanakamuni, Konâkamuni ou Kanakaparvata. Un stupa érigé à l’endroit où il est né est supposé avoir existé jusqu’à l’époque de l’empereur Asoka qui le reconstruisit au double de sa taille originale et lui rendit hommage pendant vingt ans. Hiuen tsang déclare qu’il a vu cet endroit et également celui où il rencontra son père après son Eveil. Fa Hien vit également ces stupas, ainsi que le lieu du Parinibbâna.
27
Kassapo Siri Sampanno
Kassapo, l’irradiant
Egalement appelé Kassapa Dasabala pour le distinguer des autres Kassapa. C’est le troisième de l’âge présent et l’un des sept bouddhas mentionnés dans le canon. Il est né à Bénarès dans le jardin d’Isipatana de parents brahmanes, Brahmadatta et Dhanavati, de la lignée Kassapa. Il vécut pendant deux mille ans comme chef de famille dans trois palais : Hamsa, Yasa et Sirinanda, avec sa principale femme Sunandâ et son fils Vijitasena. Il renonça au monde voyageant dans son palais et pratiqua les austérités pendant sept jours seulement. Juste avant son Eveil, sa femme lui offrit un repas de riz au lait. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par Soma. Son arbre de la bodhi était un banian et il prononça son premier sermon dans le parc d’Isipatana à cent mille moines qui avaient renonçé en sa compagnie. Son `miracle des doubles apparences’ (yamaka pâtihâriya) eu lieu à Sundaranagara sous un arbre asana. Il ne tint qu’une assemblée de disciples. Parmi ses conversions les plus fameuses, il y eut celle du yakkha Naradeva. Ses principaux disciples moines furent Tissa et Bhâradvâja ; Anulâ et Uruvelâ étaient les supérieures des nonnes. Son assistant habituel s’appelait Sabbamitta. Ses donnateurs laïcs les plus importants s’appelaient Sumangala, Ghatikâra, Vijitasenâ et Bhaddâ. Son corps mesurait vingt coudées et après avoir vécu vingt mille ans, il mourut dans le jardin de Setavyâ à Kâsî (bénarès). Un stupa fut construit sur ses reliques, haut de une lieue et dont chaque brique valait cent mille pièces. Après de longues controverses concernant la construction du stupa, le travail commença. Du au manque de fonds, le chantier fut interrompu jusqu’à ce qu’un ânâgâmi dévoué parcourut l’Inde toute entière pour réunir des donations. Il envoyait l’argent au fur et à mesure et quand il apprit que la stupa était terminée, il parti pour s’y rendre. Malheureusement, il fut attaqué par des voleurs en cours de route et tué dans une forêt plus tard appelée Andhavana.
Le bhikkhu Upavâna sous Gotama, était dans une vie précédente la divinité gardienne de ce stupa ; de là sa grande magesté dans sa dernière vie.
Parmi les trente sept déesses remarquées par le bhikkhu Guttila lorsqu’il visita les cieux, une d’entre elles avait offert cinq branches odorantes et parfumées à ce stupa et avait ainsi obtenu une heureuse renaissance. Le bhikkhu Mahâ-Kaccâna avait une peau dorée pour y avoir offert une brique en or.
Le bhikkhu Anuruddha qui était alors un chef de famille à Bénarès, offrit du beurre et des sucreries dans des bols de cuivre qui furent placés sans intervalle tout autour du stupa. (Plus récemment, en 1993, un homme trés riche de Sri Lanka fit la plus grande donnation du siècle à Anuradhapura autour du grand stupa, invitant 3000 moines, 20.000 pauvres, offrant nourriture, robes et ustensiles, bicyclettes entourant le stupa d’une longue chaine en or, etc...)Mahâkappina constuisit un monastère de mille cellules.
Bakkula obtint une santé admirable et une grande longévité car il avait offert les premiers fruits de sa récolte aux moines de Kassapa.
En ce temps là, le Bodhisatta était un jeune brahmane nommé Jotipâla qui devint moine après avoir été influencé par Ghatikâra. Ce dernier après être né dans l’un des paradis, rendit visite à Gotama après son Eveil. Celui ci le reconnu et lui rappela l’incident.
Le principal disciple du bouddha s’appelait Tissa. Ils étaient né le même jour et amis d’enfance. Tissa devint le premier un ascète et lorsqu’il rendit visite au bouddha, il fut peiné d’apprendre qu’il acceptait de manger de la viande. Ce dernier lui enseigna alors le sutta âmaganda où il est dit que l’important est ce qui sort de la bouche (les paroles) et non ce qui y rentre.
Les chroniques cinghalaises mentionnent la visite de Kassapa à Ceylan où il arréta une guerre meurtrière. En remerciement, le roi Jayanta offrit le parc de Mahâsâgara dans lequel fut planté un arbre de la bodhi. Le bouddha laissa son vètement de pluie comme relique et les Vénérables Sabbananda et Sudhammâ se chargèrent de guider les nouveaux convertis.
Un certain nombre d’enseignements sont réputés avoir été promulgés par le bouddha Kassapa et transmis jusqu’au temps du bouddha Gotama. Ex ; les questions d’Alavaka et de Sabhiya, mittavinda jâtaka, ...
Il tenait l’uposatha une fois tous les six mois.
Dans la période séparant Kassapa et Gotama, la surface de la terre augmenta suffisament pour couvrir la grotte de Sûkarakata. Les pélerins chinois mentionnent de nombreux endroits en rapport avec Kassapa. Une stupa contenant son corps, prés de Í râvasti, où selon lui, Kassapa était né. On parle également d’une empreinte de son pied.
Il semble que prés du village de Todeyya, il y avait un temple dédié au bouddha Kassapa.
28
Gotamo Sakya Pungavo
Gotamo, la gloire des Sakyas
C’etait un sâkya, fils de Suddhodana, roi de Kapilavatthu et de Mahâ Mâyâ. Il appartenait à la lignée des Gotama. C’est lui le bouddha historique, né il y a plus de 2500 ans en Inde, à l’origine de ce que l’on appelle de nos jours `le Bouddhisme’. Être remarquable qui a profondément marqué l’histoire de l’Asie et dont l’impact continue a se développer de nos jours à travers la planète toute entière. De nombreux livres sont aujourd’hui disponibles en français concernant sa vie et son enseignement, nous y renvoyons le lecteur. Puisse-t’il y trouver les graines de Sagesse qui fructifiant, lui apporteront l’extinction de l’insatisfaction et de la souffrance.
HYMNE AUX 28 BOUDDHAS
Tesam saccena sîlena Que par leur probité et leur vertu,
khanti metta balena ca leur patience, leur amour et leur force,
te’pi mam anurakkhantu puissent-ils me protéger,
arogyena sukhena ca. me donner santé et bonheur !
Attha vîsati me Buddhâ Ces vingt-huit bouddhas
pûretvâ dasa pârami aux dix perfections accomplies,
jetvâ mârâri sangâmam ont vaincu les hordes des démons
buddhattam samupâgamum Que par le pouvoir de cette vérité
hotu me jayamangalam. chance et victoire soient de mon côté.
APPENDICE
LE SOLEIL (Anguttara Nikâya VII 62)
Ainsi ai-je entendu : le Bienheureux demeurait alors dans le parc d’Ambapâli prés de Vesali quand ils s’adressa aux moines en disant :
« Impermanentes, moines, sont les choses composées (sankhâras) instables et incertaines sont les choses composées. C’est pourquoi, moines, soyez dégoutés de toutes les choses de ce monde, éprouvez de la répugnance à leur égard, soyez-en totalement libéré.
Moines, le mont mérou, roi des montagnes, a 84.000 lieues de longueur, 84.000 lieues de large et 84.000 lieues immergées dans le grand océan ; il se tient en hauteur 84.000 lieues au dessus des eaux du grand océan.
Moines, il vient un temps où pendant de nombreuses années, pendant des milliers d’années, pendant des centaines de milliers d’années, il n’y a pas de pluies. Et quand la pluie ne vient pas, toutes les herbes, la végétation, les arbres, les plantes médicinales, les palmiers et les géants de la jungle se désèchent, grillent et disparaissent.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
Moines, il vient un moment, une époque à la fin d’une vaste période où un second soleil apparaît. Lorsque le second soleil apparaît, tous les étangs et les rivières grillent, se désèchent et disparaissent.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
Moines, il vient un moment, une époque à la fin d’une vaste période où un troisième soleil apparaît. Lorsque le troisième soleil apparaît, tous les étangs et les rivières comme le Gange, la Yamuna, l’Aciravati, le Sarabhu et la Mahi grillent, se désèchent et disparaissent.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
Moines, il vient un moment, une époque à la fin d’une vaste période où un quatrième soleil apparaît. Lorsque le quatrième soleil apparaît, tous les fleuves et les grands lacs comme Anotatta, Sîhapapâtâ, Rathakârâ, Kannamundâ, Kunalâ, Chddantâ et Mandâkinî grillent, se désèchent et disparaissent.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
Moines, il vient un moment, une époque à la fin d’une vaste période où un cinquième soleil apparaît. Lorsque le cinquième soleil apparaît, les eaux jdu puissant océan reculent de cent lieues, de deux cent lieues, de trois, quatre, cinq, six et sept cent lieues, les eaux du puissant océan sont profondes de sept palmiers, six, cinq, quatre, trois, deux ou un seul palmier. Les eaux du puissant océan descendent à la hauteur de sept hommes, de six, de cinq, de quatre, de trois, de deux ou d’un seul homme. Puis elles descendent à sa taille, à son genoux, à sa cheville.
Moines, tout comme en automne, quand la pluie tombe à grosses gouttes, il y a des flaques d’eau dans les empreintes des boeufs, ainsi devient le grand océan en flaques d’eau disséminées ici et là.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
Moines, il vient un moment, une époque à la fin d’une vaste période où un sixième soleil apparaît. Lorsque le sixième soleil apparaît, cette terre et le mont Méru, roi des montagnes, émet de la fumée, dégorge de la fumée, projette des nuages de fumée. Tout comme un four de potier lorsqu’on l’allume émet de la fumée, dégorge de la fumée, projette des nuages de fumée, ainsi le fait la terre et le mont Méru.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
Moines, il vient un moment, une époque à la fin d’une vaste période où un septième soleil apparaît. Lorsque le septième soleil apparaît, cette terre et le mont Meru, roi des montagnes éclate en feu, s’embrase et ne forme qu’une seule flamme, et cette explosion fulgurante atteind même les cieux de brâhma. Le pics du mont Méru mesurant une, deux, trois, quatre et cinq cent lieues d’altitude s’écroulent à cause de l’explosion et de la fournaise. Et de ce cataclysme on ne retrouve ni braise, ni cendres. Moines, de même qu’il n’y a plus de braises ni de cendres restant d’un feu de ghee ou d’huile, ainsi il ne restera rien de cette grande terre et du mont Méru.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
où se trouve le sage où est le croyant qui pense : « grande terre et le mont Méru disparaitrons totalement et entièrement » sauf parmi ceux qui ont vu la limite ? (nibbâna).
Dans le passé, il y avait un maître nommé Sunetta, qui montrait la voie et était libéré des passions charnelles. Il avait des centaines de disciples à qui il enseignait le chemin du monde de Brahmâ. Et tous ceux qui comprenaient l’enseignement de Sunetta dans sa totalité, à la dissolution du corps après la mort, renaissaient dans le royaume de béatitude du monde de Brahmâ. Mais ceux qui n’avaient pas complètement compris son enseignement, renaissaient soit en compagnie des dévas qui ont le pouvoir sur la création des autres (parinimitta vasavati), soit parmi les dévas qui se délectent dans la création (nimmânarati), soit parmi les Yâma devas, soit parmi les trente trois devas, soit en compagnie des quatre grands régents, soit chez des nobles fortunés, soit parmi des riches brahmanes ou des maîtres de maison aisés.
Le maître Sunetta pensa alors : « ne serait pas convenable que j’aie le même type d’existence que mes disciples après la mort. Si je me mettais à pratiquer la bienveillance jusqu’à la perfection ? »
il cultiva donc la pensée bienveillante pendant sept ans et en conséquence, ne retourna pas dans ce monde pendant sept cycles du temps. Il prit naissance dans la sphère de gloire rayonnante, ...dans la sphère de Brahmâ,....en tant que Brahmâ,...en tant que Sakka, le roi des dieux,...en tant que Monarche universel possesseur des sept joyaux....
Cependant, moines, malgrés que Sunetta ai vécu si longtemps, il n’était pas libéré de la naissance, de la vieillesse et de la mort, des pleurs et des lamentations, de la peine, de la tristesse et des tribulations. Il n’était pas libéré de la souffrance, je le dis.
Quelle en est la raison ?
C’est parce qu’il n’avait pas compris, pas pénétré les quatre conditions.
Quelles sont ces quatre conditions ?
Il n’avait pas compris, pas pénétré la Noble conduite juste,
il n’avait pas compris, pas pénétré la Noble concentration,
il n’avait pas compris, pas pénétré la Noble Sagesse,
il n’avait pas compris, pas pénétré la Noble Délivrance.
Moines, c’est ainsi simplement : lorsque ces quatre nobles conditions sont comprises et pénétrées, le désir avide pour la vie est coupé, le lien qui attache au devenir est détruit, et il n’y a plus de renaissances. »
Le Bienheureux parla ainsi, puis il ajouta :
–« Conduite juste, Concentration, Sagesse et Délivrance :
ces choses ont été dites par Gotama, de fameuse renommée.
Ayant réalisé la Norme Universelle, l’Eveillé s’adressa aux moines,
Lui, qui met fin au Mal, le Maître, Celui qui VOIT, le Libéré. »
FIN
1 Un miracle réalisé par le bouddha Gotama à Sâvatthi pour confondre les maîtres hérétiques. Il consiste à faire apparaître des phénomènes de nature opposée par paire : « [...]de la partie supérieure de son corps une flamme surgit brusquement et de la partie inférieure, un courant d’eau[...] ». En maintenant eau et feu ensemble, il est capable de créer des formes variées. Seul un samma sambouddha est capable de réaliser un tel miracle, et encore il ne l’utilise qu’en des occasions trés trés spéciales. En règle générale, Bouddha interdit aux moines de faire des miracles, car cela crée de nombreux problèmes annexes qui ralentiraient leur progrés intérieur, voire entraverait pendant de nombreuses vies la réalisation de nibbâna.
Mai 2001
Buddhaline
http://www.buddhaline.net/Les-vingt-huit-Bouddhas
le grand héros à Gotamo, le refuge d’amour, le sage au coeur tendre, celui qui accroît la joie, la lumière du monde, celui qui disperse les ténèbres, la gloire des Sakyas...
LES VINGT-HUIT BOUDDHAS
D’aprés les textes du Canon Pali
Traduit de l’anglais par Bhikkhu Dhamma Pâlita
Edité par
Association Bouddhique Internationnale
Le Bourget - Paris - 1995
INTRODUCTION
Les textes traduits dans cet ouvrage sont tirés principalement du dictionnaire des noms propres pali de G.P. Malalasekera. Lui même a écrit ses articles en puisant ses sources dans les sutta, les commentaires et les sous-commentaires du Canon Pali. Il ne s ’agit pas ici de juger le caractère historique ou non des événements auxquels il est fait allusion avec des méthodes scientifiques modernes, mais de s’ouvrir à un mode de pensée différent et à une autre conception du monde. On ne sait pas si tout a été dit par le bouddha historique Gotama ou si des choses on été rajoutées par la suite. Une chose est certaine, des traces se retrouvent dans les sutta les plus anciens.
Concernant la durée d’un âge cosmique (kappa) telle qu’elle est décrite par Bouddha, un astrophysicien contemporain eut la curiosité de mettre ces données dans un ordinateur et il a été surpris de constater que le résultat était du même ordre de valeur que les chiffres des évaluations actuelles de l’âge de l’univers !
Troublante également la durée de vie de certains bouddhas du passé : 100.000 ans... ou leur taille : 60 coudées, 80 coudées (30-40 mètres).... ou encore la hauteur de leurs monuments funéraires : 16 km..... ! s’agit-il de chiffres réels ou symboliques ? L’intention de Bouddha était-elle d’impressionner l’auditeur ou d’ébranler ses cadres mentaux habituels pour le faire pénétrer dans une autre dimension ? Ou peut-être simplement de provaquer un `lâcher-prise’ de nos tendances habituelles à nous identifier aux pensées, aux concepts rationnels et rassurants qui analysent et digèrent le monde perçu par les six sens, et qui nous enferment dans la prison de l’Ego. Il est bon de noter que de nos jours dans nombre de pays bouddhistes, des gens, des moines et des nonnes prennent ces chiffres très sérieusement et ont une perception du monde différente dans laquelle ils vivent psychologiquement bien, peut-être mieux que ceux qui en ont une vision trop rationnelle ?
Nous n’avons pas voulu ajouter notre propre commentaire à d’autres commentaires, mais simplement traduire en français des documents concernant une cérémonie pratiquée dans les pays de tradition bouddhiste Théravada. Le lecteur fera lui-même son propre commentaire et décidera ce qui est bon pour lui d’accepter ou de rejeter.
Nous voulons rendre un dernier hommage au feu Dr. G.P. Malalasekarapour son remarquable dictionnaire des noms propres pali, long de 1370 pages soigneusement annotées en petit caractères, nous donnant une remarquable connaissance de toute la litérature des commentaires et du canon en général, disponible uniquement en langue anglaise.
1. Tanhankaro mahâvîro
2. Medhankaro mahâyaso
3. Saranankaro lokahito
4. Dîpankara jutindharo
5. Kondañño jana pâmokkho
6. Mangalo purisâsabho
7. Sumano sumano dhiro
8. Revato rativaddhano
9. Sobhito guna sampanno
10. Anomadassî januttamo
11. Padumo loka-pajjoto
12. Nârado vara-sârathi
13. Padumuttaro sattasâro
14. Sumedho agga puggalo
15. Sujato sabba lokaggo
16. Piyadassî narâsabho
17. Atthadassî kâruniko
18. Dhammadassi tamonudo
19. Siddhattho asamo loke
20. Tisso varada samvaro
21. Phusso varada sambuddho
22. Vipassi ca anûpamo
23. Sikhî sabbahito satthâ
24. Vessabhû sukhadâyako
25. Kakusandho sattha-vâho
26. Konâgamano ranañjaho
27. Kassapo siri-sampanno
28. Gotamo sakya-pungavo
29. HYMNE AUX 28 BOUDDHAS
30. APPENDICE
1
Tanhankaro mahâvîro
Tanhankara, le grand héros
Un des quatre bouddhas né dans le même cycle cosmique que Dîpankara.
note :
Cycle cosmique ou kappa (sanscrit : kalpa) : un laps de temps inconcevablement long, un éon... Subdivisé en quatre sections :
1. samvatta - résorption du monde ;
2. samvatta-tthâyî - continuation du chaos ;
3. vivatta - formation du monde ;
4. vivatta-tthâyî - continuation du monde formé.
–« moines, combien de temps durera une résorption du monde ?
combien de temps durera le chaos,
combien de temps durera la formation,
combien de temps durera la continuation du monde formé ?
Au sujet de ces choses, on peut à peine dire que cela durera tant d’années, ou tant de siècles, ou tant de millénaires, ou tant de centaines de milliers d’années. »
(Anguttara Nikâya IV. 156.)
Anguttara Nikâya VII. 62, donne une description détaillée des quatre périodes du monde dans l’éloquent exposé sur l’impermanence embrassant tout (voir traduction en appendice fin de livre).
Voici la magnifique parabole illustrant la durée d’un âge cosmique :
–« Imaginez, Ô moines, qu’il existe un rocher gigantesque, un monolithe long d’un mille, large d’un mille, haut d’un mille, sans crevasse ni défaut et qu’un homme vienne à le frotter une fois à la fin de chaque siècle avec une étoffe de soie. Ce roc gigantesque finirait alors par s’user et disparaîtrait plus rapidement qu’un cycle mondial. Mais, Ô moines, un grand nombre de ces cycles mondiaux ont déjà disparu, des centaines, des milliers, des centaines de milliers. Et comment cela est-il possible ? Ô moines, ce samsâra est inconcevable : on ne peut découvrir aucun premier commencement pour les êtres qui, entravés par l’ignorance et pris au piège par la soif du désir, se hâtent et se précipitent au travers de ce cercle des renaissances ». (Sanyutta Nikâya, XV 5).
2
Medhankaro mahâyaso
Medhankara, le glorieux
Un bouddha d’une époque très ancienne, le même cycle cosmique que Dîpankara.
3
Saranankaro Lokahito
Saranankara, refuge d’amour
Le bouddha qui apparût dans le monde immédiatement avant Dîpankara.
4
Dîpankara jutindharo
Dîpankara, porteur de lumière
Le premier des vingt-quatre bouddhas. Il naquit à Rammavatî, son père était le roi Sudeva et sa mère Sumédhâ. Il vécut dix mille ans comme maître de maison, dans trois palais appelés : Hamsâ, Koñcâ et Mayûrâ. Sa femme s’appelait Padumâ et son fils Usabbhakkhandha. Il quitta la vie de foyer monté sur un éléphant et pratiqua les austérités pendant dix mois. Son arbre de la bodhi était un pippal et l’herbe de son siège de méditation lui fut fourni par ascète Ajîvaka nommé Sunanda. Il donna son premier sermon dans l’ermitage de Nanda à Sirighara, où il converti les hérétiques. Il eut trois grands groupes de disciples. Il était toujours servi par quatre-vingt-quatre mille arahat et son corps avait quatre-vingt coudées de hauteur. Il mourut à Nandârâma à l’âge de cent mille ans et son stupa avait trente six yojana (432 km)de hauteur. Sumangala et Tissa étaient ses moines en chef alors que Sâgata était son assistant principal. Tapassu et Bhallika étaient ses disciples laïques principaux parmi les hommes et Sirimâ et Sonâ chez les femmes.
C’est au bouddha Dîpankara que l’ascète Sumédho qui devint Le bouddha Gautama déclara son intention de devenir un bouddha (c-à-d. fit le vœux de boddhisatta).
Sa doctrine continua cent mille ans après sa mort (parinibbâna).
5
Kondañño Jana Pâmokkho
Kondañño, éminent parmi les hommes
Après seize périodes incommensurables (asankheyya)et cent mille cycles cosmiques (kappa) de perfectionnement des vertus (pârami), il prit naissance à Rammavatî, son père étant le roi Sunanda et sa mère Sujâtâ. Il appartenait à la lignée des Kondañña et son corps avait vingt-huit coudées de haut. Il vécut pendant dix mille ans en tant que laïc, dans trois palais différents : Ruci, Suruci et Subha. Sa femme principale était Rucidevî et son fils Vijitasena. Il abandonna la vie de foyer monté sur un chariot, pratiqua les austérités pendant dix mois et reçu un repas de riz au lait de Yasodharâ, fille d’un marchant de Sunanda, et l’herbe pour son siège de méditation par l’ascète Sunando. Il atteint l’éveil sous un arbre Sâlakalyâ ni et son premier sermon fut prêché devant cent millions de moines dans le bois des dieux prés de Amaravati. Il avait trois assemblées de disciples, la première dirigée par Subhadda, la seconde par Vijitasena et la troisième par Udena ; tous devinrent arahat. Il mourut à l’âge de cent mille ans à Candârâmâ et le stupa érigé sur ses reliques avait sept lieues de hauteur. Ses principaux disciples étaient Bhadda et Subhadda parmi les moines, et Tissâ et Upatissâ pour les nonnes. Son assistant permanent était Anuruddha. Ses principaux disciples laïcs étaient Sona et Upasona chez les hommes et Nandâ et Sirimâ chez les femmes.
En ce temps là, le bodhisatta était le roi Vijitâvî de Candavati. Il quitta son royaume, joignit l’Ordre et repris naissance dans le monde de Brahma
6
Mangalo Purisâsabho
Mangala, l’homme suprême
Il est né il y a seize périodes incommensurables (asankheyya) et cent mille cycles cosmiques (kappa) dans le parc de la ville de Uttara, son père étant un guerrier appelé Uttara et sa mère Uttarâ. On dit que depuis le jour de sa conception, son corps émettait une aura à une distance de seize mètres, de jour comme de nuit ; de là son nom. Son corps de gloire dépassait celui de tous les bouddhas. Dans sa dernière naissance en tant qu’être humain, il était un ascète vivant avec sa famille. Un yakkha mangeur d’hommes (sorte d’ogre) nommé Kharadâthika, prit ses deux enfants et les mangea en sa présence, « croquant tout crus » avec le sang dégoulinant sur son menton. Le boddhisatta garda fermement sa résolution sans revenir sur son don au yakkha, mais formula le désir que dans des naissances futures, son corps émette de la lumière aussi brillante que le sang s’écoulant de la face du yakkha. Dans une naissance précédente, Mangala rendit hommage au stupa d’un bouddha, en enrobant son corps d’un tissus imprégné d’huile, en y mettant le feu et en tournant autour du stupa durant toute la nuit, portant sur sa tête un bol d’or empli d’huile parfumée où trempaient mille mèches allumées. Pas un poil de son corps ne fut touché. Mangala vécut la vie de famille durant neuf mille ans dans trois palais différents : Yasavâ, Sucimâ et Sirimâ, avec sa femme Yasavati qui lui donna un fils appelé Sîvala. Il renonça au monde monté sur un cheval et pratiqua les austérités pendant huit mois. Juste avant son illumination, il prit un repas de riz au lait offert par une servante appelée Uttarâ, fille de Uttarasetthi vivant à Uttaragâma. C’est un ascète nommé Uttara qui lui offrit de l’herbe pour son siège de méditation. L’arbre sous lequel il parvint à l’éveil était un `nâga’. Après son illumination, il vécut pendant quatre-vingt-dix mille ans, et durant tout ce temps, son aura resplendit dans les dix mille systèmes des mondes, surpassant les soleils, les lunes et les étoiles. Les gens connaissaient les temps et les saisons par les chants des oiseaux et l’éclosion des fleurs.
Le premier sermon de Mangala fut prêché dans le parc de Sirivaruttama, prés de Sirivaddha. Ses principaux disciples masculins étaient Sudéva et Dhammasena, et chez les nonnes, Sîvalâ et Asokâ. Pâlita était son assistant permanent. Nanda et Visâka étaient les principaux laïcs masculins ; Anulâ et Sutanâ pour les femmes. A l’époque de Mangala, le Bodhisatta était un brahmine nommé Suruci. Le corps de Mangala mesurait quatre-vingt coudées de haut. Il avait trois assemblées : la première à l’exposition de `la Roue de la Loi’ (dhammachakka) ; la seconde à Cittanagara, lorsqu’il enseigna à Sunanda, roi de Surabhinagara, et à son fils Anurâja ; et la troisième à Mekhala, enseignant à Sudeva et Dhammasena qui devint par la suite son meilleur disciple.
Il mourut dans le parc de Vessara et un stupa de trente lieues de hauteur fut érigée sur ses cendres. On dit que les disciples personnels du bouddha Mangala réalisèrent l’état d’arahat avant leur mort.
7
Sumano Sumano Dhiro
Sumano, le sage au coeur tendre.
Il est né à Mekhala, son père étant le guerrier Sudatta et sa mère Sirimâ. Il vécut pendant neuf mille ans comme chef de famille dans trois palais : Canda, Sucanda et Vatamsa, avec sa femme Vatamsikâ et son fils Anupama. Il renonça au monde monté sur un éléphant, pratiqua les austérités pendant dix mois et atteint l’éveil sous un arbre nâga, recevant un repas de riz au lait par Anupamâ, fille de Anupamâ-setthi de Anoma. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par l’ascète Anupama. Il prononça son premier sermon dans le parc de Mekhala et parmi ses premiers disciples, il y avait son beau-frère Sarana et le fils du ministre Bhâvitatta. Son `miracle des doubles apparences (yamaka pâtihâriya) eu lieu à Sunandavatî. Le Bodhisatta était un roi-nâga : Atula. L’une des plus grandes assemblées de ce bouddha fut à l’occasion des réponses aux questions du roi Arindama sur la cessation (nirodha).
Sarana et Bhâvitatta étaient les chefs de ses moines et Sonâ et Upasenâ pour les nonnes. Udena était son assistant principal. Varuna et Sarana ses principaux donateurs laïcs masculins et Câlâ et Upacâlâ parmi les femmes. Son corps avait quatre-vingt-dix coudées de haut et il mourut à l’âge de quatre-vingt-dix mille ans à Angârâma, où un stupa de quatre lieues fut érigé sur ses cendres.
8
Revato Rativaddhano
Revata, qui accroît la joie
Il est né à Sudhaññaka, son père étant le guerrier Vipula et sa mèreVipulâ. Il vécut pendant six mille ans comme chef de famille dans trois palais : Sudassana, Ratanagghi et Âvela, avec sa femme Sudassanaâ et son fils Varuna. Il renonca au monde monté sur un chariot, pratiqua les austérités pendant sept mois et atteint l’éveil sous un arbre nâga, recevant un repas de riz au lait par Sâdhudevi. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par l’ascète Varunindhara. Il prononça son premier sermon dans le parc de Varunârâma. Le Bodhisatta était un brahmane de Rammavati nommé Atideva, qui en voyant le bouddha récita mille vers en hommage. Parmi ceux que le bouddha converti, se trouvait le roi Arindama de Uttaranagara. Les plus grands disciples du bouddha étaient Varuna et Brahmadeva parmi les moines ; Bhaddâ et Subaddhâ pour les nonnes. Son assistant permanent était Sambhava. Paduma et Kuñjara ses principaux donateurs laïcs masculins et Sirimâ et Yasavati parmi les femmes. Son corps avait quatre-vingt mains de haut et son aura rayonnait sans interruption à une distance de une lieue. Il mourut dans le jardin de plaisance de Mahâsâra à l’ âge de soixante mille ans et ses reliques furent éparpillées.
9
Sobhito Guna Sampanno
Sobhita, couronné de vertus
Né dans la ville de Sudhamma, son père étant le guerrier Sudhamma et sa mère nommée Sudhammâ. Il vécut pendant neuf mille ans comme chef de maison dans trois palais : Kumuda, Nalira et Paduma. Sa femme était Samangî et son fils Sîha. Il entra dans la vie monastique dans le palais même, et là, atteint les quatre jhânas. Sa femme lui donna un repas de riz au lait. Ayant pratiqué des austérités pendant sept jours seulement, il atteint l’éveil au pied d’un arbre Nâga situé dans le jardin du palais, en s’y rendant par lévitation avec toute sa cour. Il donna son premier sermon à ses beaux-frères Asama et Sunetta, qui par la suite devinrent ses principaux disciples, dans le jardin de Sudhamma. Anuma était son assistant principal. Ses plus grandes disciples parmi les nonnes étaient Nakulâ et Sujâtâ. Ramma et Sudatta étaient ses principaux donateurs laics parmi les hommes, et parmi les femmes, Nakulâ et Cittâ. Sa taille était de cinquante-huit mains. Il vécu pendant quatre-vingt dix mille ans et mourut au monastère de Sihârâma. Le Bodhisatta était alors un brahmane appelé Sujâta.
10
Anomadassî Januttamo
Anomadassi, le meilleur des hommes
Il est né dans le parc Sunanda à Candavatî, ses parents étant Yasavâ et Yasodharâ. Il vivait dans trois palais : Siri, Upasiri et Vaddha. Sa femme s’appelait Sirimâ et son fils Upavâna. Il renonça à la vie de famille à l’âge de dix mille ans. Quittant sa maison en palanquin, il pratiqua des austérités pendant dix mois. Une servante, Anupamâ, lui offrit un repas de riz au lait avant son illumination. L’ascète Anoma lui procura l’herbe nécessaire à son siège de méditation. L’arbre sous lequel il réalisa l’éveil était un ajjuna.
Il donna son premier sermon à Subhavati, dans le parc Sudassana. Le miracle des doubles apparences (yamaka-pâtihâriya - voir note 7 bouddha : Sumana.)eut lieu à Osadhi au pied d’un arbre asana. Nisabha et Asoka furent ses moines en chef ; Sundarî et Sumanâ pour les nonnes. Parmi les laïcs, Nandivaddha et Sirivaddha furent ses plus grands bienfaiteurs et pour les femmes, ce furent Uppalâ et Padumâ.
Le roi Dhammaka était son donateur royal ; son assistant permanent s’appelait Varuna. Il vécu jusqu’à cent mille ans et mourut à Dhammârâma. Il eut trois assemblées avec huit cent mille, sept cent mille et six cent mille personnes présentes. Le Bodhisatta était alors un yakkha puissant qui pourvut aux besoins du bouddha et de ses disciples. C’est en entendant le sermon prêché par Nisabha et Anoma, les principaux disciples de ce bouddha, que Sarada-tâpasa (Sâriputta dans sa dernière naissance) souhaita devenir lui-même un disciple éminent (aggasâvaka). Par la suite, Sirivaddha (Mogallâna), suivant la suggestion de Sarada, rencontra le bouddha et souhaita le poste de second disciple de Gotama.
Bakkula Thera était un ascète durant les jours d’Anomadassi. Il guérit le bouddha qui souffrait d’une maladie gastrique.
On rapporte qu’à sa naissance, une pluie de sept sortes de pierres précieuses tomba du ciel ; c’est pourquoi on l’appela Anomadassi (à la sagesse suprême). A partir du moment de sa conception, une aura de seize mètres rayonna autour de lui.
11
Padumo Loka Pajjoto
Paduma, la lumière du monde
Il est né à Campaka. Son père était le guerrier Asama et sa mère Asamâ. Il vécut dix mille ans en tant que maître de maison dans trois palais : Nandâ, Suyasâ et Uttarâ. Sa femme s’appelait Uttarâ et son fils Ramma. Il quitta la vie de foyer monté sur un chariot et pratiqua les austérités durant huit mois. Dhaññavatî lui donna du riz au lait et un ascète nommé Titthaka étala de l’herbe pour son siège sous son arbre de la bodhi, qui était un Mahâsona. Il précha son premier sermon à Dhanañjuyyâna. Ses disciples principaux étaient ses frères cadets Sâla et Upasâla et son assistant Varuna. Râdhâ et Surâdhâ étaient les supérieures chez les nonnes. Ses puissants donateurs étaient Bhiyya et Asama chez les hommes, et Rucî et Nandarâmâ chez les femmes. Son corps mesurait cinquante-huit coudées et il vécut pendant cent mille ans. Il mourut à Dhammârâma et ses reliques furent éparpillées. Le commentaire du Buddhavamsa dit que son nom entier était Mahâpaduma car le jour de sa naissance une pluie de lotus tomba sur l’Inde toute entière et qu’à cette époque le Bodhisatta était un lion.
12
Nârado Vara Sârathi
Nârada, le guide suprême
Il est né dans le parc de Dhanañjaya, à Dhaññavati, son père étant le roi Sudeva et sa mère Anomâ. Il vécut pendant neuf mille ans comme chef de famille dans trois palais : Jitâ, Vijitâ et Abhirâmâ, avec sa femme Jitasenâ et son fils Nanduttara. Il renonca au monde à pied, accompagné par sa suite. Il pratiqua les austérités pendant sept jours seulement et atteint l’éveil sous un arbre mahâsona, recevant un repas de riz au lait par sa femme. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par le gardien du parc Sudassana. Il prononça son premier sermon dans le parc de Dhanañjaya. Son corps mesurait quatre-vingt huit coudées de haut et son aura rayonnait autour de lui à une distance de une lieue. Il mourut à l’âge de quatre vingt dix mille ans à Sudassana et son stupa mesurait quatre lieues en hauteur. Bhaddasâla et Jitamitta étaient ses moines en chef ; Uttarâ et Phagunâ chez les nonnes. Vâsettha était son assistant principal et ses plus importants donateurs, Uggarinda et Vasabha, Indavarî et Candî. Parmi ses convertis, il y avait le roi des nâgas Mahâdona et Verocana. Le Bodhisatta était un Jatila en Himalaya et lorsque le bouddha et ses disciples visitèrent son ermitage, ils furent nourris pendant sept jours et reçurent du bois de santal rouge en présent.
13
Padumuttaro Sattasâro
Padumuttara, l’Être excellent
Il naquit à Hamsavati ; son père s’appelait Ânanda et sa mère Sujâtâ. Au moment de sa naissance et de son Eveil, une pluie de lotus tomba dans les dix mille univers. Il vécu la vie de famille pendant dix mille ans dans trois palais : Naravâhana, Yasa et Vasavati. Sa femme Vasudattâ lui donna un fils, Uttara. Il renonça dans son palais et pratiqua les austérités pendant sept jours seulement. Une servante de Ujjeni appelée Rucinandâ lui donna le riz au lait et l’ascète Sumitta lui procura l’herbe pour son siège de méditation (âsana). L’arbre sous lequel il parvint à l’éveil était un salala sous lequel il passa une semaine, puis quand il toucha le sol de son pied, d’immenses fleurs de lotus jaillirent du sol, couvrant entièrement son corps de pollen (d’où son nom).Il précha son premier sermon à ses cousins Devala et Sujâta qui plus tard devinrent ses disciples principaux. Le lieu de ce sermon était Mithiluyyâna. Sumana était l’assistant permanent de Padumuttara, Amitâ et Asamâ étaient chez les femmes ses principales disciples. Vitinna et Tissa étaient ses bienfaiteurs laïcs masculins et Hatthâ et Vicittâ chez les femmes. Son corps mesurait cinquante-huit coudées et son aura rayonnait douze lieues à la ronde. Il mourut à Nandârâma à l’âge de cent mille ans et un stupa de douze lieues de haut fut érigé sur ses reliques. A cette époque, le Bodhisatta était gouverneur d’une province appelée Jatika. On dit qu’à cette époque il n’y avait pas un seul hérétique.
On dit que de nombreux disciples éminents du bouddha Gotama ont conçu leur désir pour leur position respective au temps du bouddha Padumuttara, après avoir vu un rang similaire conféré à différents disciples de Padumuttara en reconnaissance de leur réalisation particulière. Parmi eux : Aññâkondañña, Mahâ-Kassapa, Anuruddha, Bhaddiya, Pindola Bhâradvâja, Punna Mantâniputta, Mahâ-kaccâna, Culla Panthaka, Subhûti, Khadiravaniya-Revata, Kankhâ-Revata, Sona Kolivisa, Sona-Kutikanna, Sîvalî, Vakkali, Rahulâ, Ratthapâla,...Ananda, Sobita, Upâli, Nanda,...Vappa, Mahâpajapati Gotami, Khemâ, Uppalavannâ, Patâcârâ, Dhammadinnâ, Sundari Nandâ, Sonâ, Kisâgotami, Sigâlamâtâ.....
14
Sumedho Agga Puggalo
Sumedho, le Grand Être
Né à Sudassana, son père était un guerrier nommé Sudatta et sa mère Sudattâ. Il vécu comme maître de maison pendant neuf mille ans dans trois palais : Sucanda, Kañcana et Sirivaddha. Sa femme s’appelait Sumanâ et son fils Sumitta. Il renonca à la vie de famille et quitta le foyer sur le dos d’un éléphant. Il pratiqua les austérités pendant huit mois, reçu un repas de riz au lait offert par Nakulâ et de l’herbe pour son siège par l’ascète Sirivaddha. Il obtint l’Eveil sous un arbre mahânimba. Son corps mesurait quatre-vingt huit coudées de haut. Ses principaux disciples étaient Sarana et Sabbakâma parmi les moines et Râmâ et Surâmâ parmi les nonnes. Sâgara était son assistant personnel. Ses principaux donateurs laïcs étaient Uruvela et Yasava chez les hommes, et Yasodharâ et Sirimâ chez les femmes. Il précha son premier sermon à Sudassana pour ses jeunes frères. En ce temps là, le Bodhisatva était l’ascète Uttara. Sumedha vécu pendant quatre-vingt dix mille ans et mourut à Medhârâma. Ses reliques furent éparpillées.
15
Sujato Sabba Lokaggo
Sujâta, sommet du monde
Il est né dans la ville de Sumangala, son père étant le guerrier Uggata et sa mère Pabhâvati. On l’appelait Sujâta parce que sa naissance apporta le bonheur à tous les êtres. Il vécu comme maître de maison pendant neuf mille ans dans trois palais : Siri, Upasiri et Nanda, sa femme étant Sirinandâ et son fils Upasena. Il quitta le foyer monté sur un cheval appelé Hamsavaha, pratiqua les austérités pendant neuf mois et attend l’éveil sous un bambou. Le repas de riz lui fut offert par la fille de Sirinandasetthi de Sirinandana et l’herbe pour son siège de méditation fut donné par un ascète nommé Sunanda. Il donna son premier sermon à son plus jeune frère Sudassana et au fils du grand prêtre Deva, dans le parc de Sumangala. Il accompli le miracle des doubles apparences à la porte du parc Sudassana. Le Bodhisatta était alors un cakkavatti qui entra dans l’Ordre du bouddha. Ses principaux disciples étaient Sudassana et Deva ; Sâgâ et Nâgasamalâ chez les nonnes. Nârada était son assistant. Sudatta et Citta étaient ses principaux donateurs laïcs masculins et Subhaddâ et Padumâ pour les femmes. Son corps avait cinquante coudées de hauteur. Il vécu quatre-vingt dix mille ans et mourut à Silârâma dans la cité de Candavati, où un stupa fut érigé en son honneur.
16
Piyadassî Narâsabho
Piyadassi, seigneur des hommes
Il est né à Sudhañña et sa mère s’appelait Sucandâ. On l’appela Piyadassî car il accompli de nombreux miracles agréables. Il vécut neuf mille ans comme laïc dans trois palais : Sunimala, Vimala et Giriguhâ. Sa femme s’appelait Vimalâ et son fils Kañcanavela. Il quitta le foyer monté sur un chariot et pratiqua les austérités pendant six mois. La fille de Vasabha lui offrit du riz au lait et de l’herbe pour son siège par l’ascète Sujâta. L’arbre sous lequel il parvint à l’éveil était un kakudha. Parmi ses convertis, se trouvaient le roi Sudassana et l’éléphant Donamukha. Un moine nommé Sona conspira avec le prince Mahâpaduma pour tuer le bouddha, l’éléphant qu’ils utilisèrent pour leur complot manqué était Donamukha (cf.Nâlâgiri).
Ses disciples principaux étaient Pâlita et Sabbadassî chez les moines, et Sujâtâ et Dhammadinnâ chez les nonnes. Son assistant permanent étant Sobhita. Sannaka et Dhammika étaient ses principaux bienfaiteurs chez les laïcs masculins et Visâkâ et Dhammadinnâ pour les femmes. Il vécu quatre vingt dix mille ans et mourut à Assatthârâma, son stupa ayant trois lieues de haut. Le Bodhisatta était à cette époque un brahmane appelé Kassapa qui construisit un monastère pour le bouddha qui lui coûta cent millions.
17
Atthadassî Kâruniko
Atthadassi, le compatissant
Il est né à Sobhana dans le parc d’agrément de Sucindhanu, ses parents s’appelant Sâgara et Sudassanâ. On l’appela ainsi parce que à sa naissance, retrouvèrent des trésors enfouis depuis longtemps. Sa femme s’appelait Visâka et son fils Sena. Il vécu dix mille ans en tant que laïc dans trois palais : Amaragiri, Suragiri et Girivâhana. Il quitta son foyer monté sur un cheval appelé Sudassana. Ses ascèses durèrent huit mois et le repas de riz au lait fut offert par une femme Nâga, Sucindharâ. Un Nâga nommé Dhammaruci lui donna de l’herbe qu’il répandit au pied d’un arbre campaka, sous lequel il réalisa l’éveil. Il fit son premier sermon dans le parc d’Anoma. Ses principaux disciples étaient Santa, le fils du roi et Upasanta, le fils du grand-prêtre de Sucandaka. Ses principales disciples féminins étaient Dhammâ et Sudhammâ. Abhaya était son assistant et ses bienfaiteurs, Nakula et Nisabha parmi les laïcs et Makilâ et Sunandâ chez les femmes. Le bodhisatta était alors un jatila nommé Susîma de Campaka qui offrit au bouddha un parterre de fleurs amené du monde des dévas. Atthadassi mourût à l’âge de cent mille ans à Anomârâma dans la cité de Anupama et ses reliques furent distribuées dans différents endroits. Il apparut dans le Mandakappa ( un âge où plusieurs bouddhas apparaissent) en compagnie de Piyadassî et Dhammadassî.
18
Dhammadassi Tamonudo
Dhammadassi, qui disperse les ténèbres
Il est né dans le jardin de Sarana, son père étant un guerrier appelé Sarana et sa mère s’appelant Sunandâ. On dit qu’au jour de sa naissance, toutes les lois injustes disparurent des livres de loi ; de là son nom. Pendant huit mille ans, il vécu comme laïc dans trois palais : Araja, Viraja et Sudassana. Sa femme était Vicitoli et son fils Puññavaddhana. Il renonça au monde en voyageant dans son palais avec toute sa suite et pratiqua les austérités pendant sept jours. Sa femme lui donna un repas de riz au lait et Sirivaddha lui offrit de l’herbe pour son siège. L’arbre sous lequel il obtint l’éveil était un bimbijâla. Il fit son premier sermon à Isipatana. Plus tard, il précha au roi Sañjaya de Tagara et à Sakka qui était le Bodhisatta. Les demi frères du bouddha, Paduma et Pussadéva devinrent ses principaux disciples et Hârita
était le plus éminent parmi ceux qui pratiquaient les dutangas (austérités pratiquées par les bhikkus). L’assistant principal du bouddha était Sunetta, les supérieures des nonnes, Khemâ et Sabbadinnâ. Subhadda et Katisaha étaient ses principaux donateurs et Sâliyâ et Valiyâ pour les femmes. Le corps du bouddha mesurait quatre-vingt coudées de haut et il vécu cent mille ans. Il mourut à Sâlavati, dans le monastère de Kesârâma.
19
Siddhattho Asamo Loke
Siddhattha, sans-égal dans le monde
Il est né dans la cité de Vebhâra dans le parc d’agrément de Viriya, ses parents s’appelant Udenâ et Suphassâ. On l’appela ainsi parce que à sa naissance toutes les entreprises rencontrèrent le succès. Sa femme s’appelait Sumanâ et son fils Anupama. Il vécu dix mille ans en tant que laïc dans trois palais : Kokâ, Suppalâ et Kokanuda. Il quitta son foyer dans un palanquin en or. Ses ascèses durèrent dix mois et le repas de riz au lait fut offert par une servante brahmine, Sunettâ d’Asadisa. Un gardien nommé Varuna lui donna de l’herbe qu’il répandit au pied d’un arbre kanikâra, sous lequel il réalisa l’éveil. Il fit son premier sermon à Gayâ. Le Bodhisatta était alors un ascète nommé Mangala de Surasena. Ses principaux disciples étaient Samphala et Sumitta pour les moines, ses principales disciples féminins étaient Sîvalâ et Surâmâ parmi les nonnes. Revata était son assistant et ses bienfaiteurs, Suppiya et Samudda parmi les hommes laïcs et Rammâ et Surammâ chez les femmes. Son corps mesurait soixante coudées de long. Siddhatta mourût à l’âge de cent mille ans à Anomârâma dans la cité de Anoma. Son stupa était haut de quatre lieues.
2O
Tisso Varada Samvaro
Tissa le réservé, dispensateur de dons
Il est né à Khemakadans le parc d’agrément de Anomâ, ses parents s’appelant Janasandha et Padumâ. Il vécu sept mille ans en tant que laïc dans trois palais : Guhâsala, Nâri et Nisabha. Il quitta son foyer monté sur un cheval appelé Sonuttara. Ses ascèses durèrent huit mois et le repas de riz au lait fut offert par la fille de Vîrasetthi de Vîragama. Il réalisa l’état de bouddha sous un arbre asana. Il fit son premier sermon dans le parc de Yasavati à Brahmadeva et Udaya qui plus tard devinrent ses principaux disciples. Samanga était son assistant et ses bienfaiteurs, Sambala et Siri parmi les laïcs et Kisâgotami et Upasenâ chez les femmes. Son corps mesurait soixante coudées de haut et il mourut à l’âge de cent mille ans à Nandârâma dans la cité de Sunandavati.son corps fut incinéré et un stupa fut érigé mesurant trois lieues de haut.
21
Phusso Varada Sambuddho
Phusso l’éveillé, dispensateur de dons
Né à Kâsî dans le jardin de Sirimâ. Son père était un guerrier nommé Jayasena et sa mère Sirimâ. Il vécu comme maître de maison pendant six mille ans dans trois palais : Garula, Hamsa et Suvannabhara. Sa femme s’appelait Kisâgotamî et son fils Ananda. Il renonca à la vie de famille et quitta le foyer sur le dos d’un éléphant. Il pratiqua les austérités pendant six mois, reçu un repas de riz au lait offert par la fille de Setthi, Sirivaddhâ et de l’herbe pour son siège par l’ascète Sirivaddha. Il obtint l’Eveil sous un arbre âmanda. Son corps mesurait cinquante huit coudées de haut. Ses principaux disciples étaient Sukhita et Dhammasena parmi les moines et Câlâ et Upacâlâ parmi les nonnes. Sambhiya était son assistant personnel. Ses principaux donateurs laïcs étaient Dhanañjaya et Visâka chez les hommes, et Padumâ et Nâgâ chez les femmes. En ce temps là, le Bodhisatva était un guerrier nommé Vijitâvî de Arimanda. Ce bouddha vécu pendant quatre-vingt dix mille ans et mourut au monastère de Sonârâma à Kusinagar. Ses reliques furent éparpillées. Ambapâli était sa soeur.
22
Vipassi Ca Anûpamo
Vipassi, le sans-rival
Né à Bandhumatî dans le parc Khema, son pére était un guerrier nommé Bandhuma et sa mère Bandhumatî. Il appartenait à la lignée de Kondañña. Il vécu comme maître de maison pendant huit mille ans dans trois palais : Nanda, Sunanda et Sirimâ. Son corps mesurait quatre-vingt coudées de haut. Sa femme s’appelait Sutanâ et son fils Samavattakkhanda. Il renonca à la vie de famille et quitta le foyer sur un chariot. Il pratiqua les austérités pendant huit mois, reçu un repas de riz au lait offert par la fille de Sudassana-setthi, juste avant son Eveil et de l’herbe pour son siège par un gardien nommé Sujâta. Il obtint l’Eveil sous un arbre patalî. Il fit son premier sermon à Khemamigadâya à son beau frère Khanda et au fils de son ministre, Tissa. Ces derniers devinrent ses principaux disciples parmi les moines et Candâ et Candamittâ parmi les nonnes. Asoka était son assistant personnel. Ses principaux donateurs laïcs étaient Punabbasummitta et Nâga chez les hommes, Sirimâ et Uttarâ chez les femmes. En ce temps là, le Bodhisatva était un roi Nâga nommé Atula. Sumedha vécu pendant quatre-vingt mille ans et mourut à Sumittârâma. Ses reliques furent conservées dans un stupa de sept lieues de hauteur.
On donne trois raisons pour le nom de ce bouddha :
parcequ’il voyait aussi bien de jour que de nuit,
parce qu’il avait des yeux larges,
Parce qu’il voyait les choses clairement aprés analyse.
Vipassi observait l’uposatha une fois tous les sept ans, mais en de telles occasions, le sangha était présente au complet. La construction du Gandhakuti (pavillon parfumé destiné au bouddha) pour Vipassi procura une grande gloire à Mendaka dans l’âge présent. Son nom à l’époque était Avaroja. Aññâkondañña était alors connu sous le nom de Cûlakâla et il offrit neuf fois la première récolte de ses champs au bouddha Vipassi.
23
Sikhî Sabbahito Satthâ
Sikkhî, le guide à l’amour infini
Il est né à Arunavati dans le jardin de Sisabha, son père étant le guerrier Aruna et sa mèrePabhâvati. Il vécut pendant neuf mille ans comme chef de famille dans trois palais : Sucanda, Giri et Vahana, avec sa femme Sabbakâmâ et son fils Atula. Il renonça au monde monté sur un éléphant, pratiqua les austérités pendant huit mois et atteint l’éveil sous un arbre pundarika, recevant un repas de riz au lait par la fille de Piyadassî-setthi de Sudassananigama. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par Anomadassî. Il prononça son premier sermon dans le parc de Migâcira prés de Arunavati. Son `miracle des doubles apparences (yamaka pâtihâriya)
eu lieu à Suriyavatî sous un arbre campaka. Le Bodhisatta était Arindama, roi de Paribhuta.
Abhibhu et Sambhava étaient les chefs de ses moines ; Akhilâ et Padumâ pour les nonnes. Khemankara était son assistant principal. Sirivaddha et Canda étaient ses principaux donateurs laïcs masculins et Cittâ et Suguttâ parmi les femmes. Son corps avait soixante coudées de haut et il mourut à l’âge de soixante dix mille ans à Angâ râ ma, où un stupa de trois lieues fut érigé sur ses cendres. Le bouddha Sikhî ne fit la cérémonie du pâtimokkha (récitation des règles pour les moines) qu’une seule fois en six ans.
24
Vessabhû Sukhadâyako
Vessabhû, qui génère la béatitude
Il est né dans le jardin d’agrément de Anoma, son père étant le guerrier Suppatita et sa mère Yasavati. A sa naissance il gronda comme un taureau, un vacarme de triomphe, d’où son nom. Il vécut pendant six mille ans comme chef de famille dans trois palais : Ruci, Suruci et Vaddhana, avec sa femme Sucittâ et son fils Suppabuddha. Il renonça au monde montédans un palanquin en or, pratiqua les austérités pendant six mois et atteint l’éveil sous un arbre sâla, recevant un repas de riz au lait par Sirivaddhanâ de Sucittanigama. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par le roi naga Narinda. Il prononça son premier sermon à Anurârâma à ses frères Sona et Uttara qui devinrent les chefs de ses moines et Damâ et Samâlâ pour les nonnes. Upasanta était son assistant principal. Sottikâ et Râmâ furent ses principaux donateurs laïcs masculins et Gotamî et Sirimâ parmi les femmes. Son corps avait soixante coudées de haut et il mourut à l’âge de soixante mille ans à Khemâ râ ma, où ses cendres furent éparpillées. Le Bodhisatta était alors le roi Sudassana de Sarabhavati.
Vessabhu observait l’uposatha (jour de pleine lune) une fois tous les six ans.
25
Kakusandho Sattha Vâho
Kakusandho, le chef de file
Il est le premier des cinq bouddhas de l’âge présent (bhaddakappa). Il était le fils du brahmane Aggidatta, grand prêtre de Khemankara, roi de Khemavatî, sa mère s’appelait Visâkâ. Il est né dans le parc de Khema. Il vécut pendant quatre mille ans comme chef de famille dans trois palais : Ruci, Suruci et Vaddhanâ, avec sa femme Virocamânâ et son fils Uttara. Il renonça au monde monté sur un chariot, pratiqua les austérités pendant huit mois seulement et atteint l’éveil sous un arbre sirîsa, recevant un repas de riz au lait par la fille du brahmane Vajirinda du village Sucirinda. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par un gardien nommé Subhadda. Il prononça son premier sermon dans le parc prés de la cité de Makila, devant quatre vingt quatre mille moines. Il réalisa le miracle des doubles apparences sous un arbre sâla aux portes de Kannakujja. Parmi ceux qu’il converti, il y avait un féroce yakkha nommé Naradeva. Il ne présida qu’une seule assemblée de moines. Le corps de Kakusandha mesurait quarante coudées de haut et il mourut à l’âge de quarante mille ans dans le jardin d’agrément de Khema. La stupa érigée au dessus de ses reliques mesurait une lieue de haut.
Les plus grands disciples du bouddha étaient Vidhura et Sañjiva parmi les moines ; Sâmâ et Campâ pour les nonnes. Son assistant permanent était Buddhija. Acuta et Samana ses principaux donateurs laïcs masculins et Nandâ et Sunandâ parmi les femmes.
Il observait l’uposatha chaque année. A son époque, un démon nommé Dûsî (une vie antérieure de Mogallâna) créa beaucoup d’ennuis au bouddha et à ses disciples, mettant la patience du bouddha à rude épreuve. Dans le Samyutta Nikâya, il est écrit que à l’époque de Kakusandha, le mont Vepulla de Râjagaha s’appelait Pâcînavamsa et ses habitants les Tivarâ.
Le monastère constuit par Accuta sur le lieu où dans l’âge actuel Anâthapindika construisit le monastère de Jetavana, mesurait une demi lieue de long et le sol fut acheté avec des pièces d’or en nombre suffisant pour couvrir sa surface entière.
Selon les chroniques cinghalaises, Kakusandha rendit visite à Ceylan. L’île s’appelait alors Ojadîpa et sa capitale était Abhayanagara, où régnait le roi Abhaya. Le bouddha vint avec 40.000 disciples pour débarrasser l’île du fléau causé par les yakkhas et se tînt sur la montagne Devakûta d’où tous les habitants du pays pouvaient le voir, en vertu de son propre désir. Le bouddha et ses disciples furent invités à un repas par le roi et après le repas, le parc de Mahâtittha fut offert à l’ordre. Le bouddha s’y assit afin de consacrer divers lieux en rapport avec le dhamma. Selon le souhait du bouddha, la nonne Rucânandâ amena dans l’île une branche de l’arbre de la bodhi. Le bouddha donna son propre bol comme objet de vénération puis retourna en Inde (Jambudvîpa) laissant derrière lui ses disciples Mahâdeva et Rucânandâ pour subvenir aux besoins spirituels des nouveaux adhérants. En sanscrit, le nom de ce bouddha est Krakucchanda.
26
Konâgamano Ranañjaho
Konâgamano, accompli dans la lutte
Il est le secondes cinq bouddhas de l’âge présent (bhaddakappa). Il est né dans le parc de Subhâgavatî à Sobhavatî, capitale du roi Sobha. Il était le fils du brahmane Yaññadatta et de Uttarâ. Il vécut pendant trois mille ans comme chef de famille dans trois palais : Tusita, Santusita et Santuttha avec sa principale femme Rucigattâ et leur fils Satthavâha. Il renonca au monde monté sur un éléphant, pratiqua les austérités pendant six mois seulement, recevant un repas de riz au lait par la fille du brahmane Aggisoma. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par un gardien nommé Tinduka. Il atteint l’éveil sous un arbre Udumbara. Il prononça son premier sermon dans le parc des biches prés de la cité de Sudassana, au pied d’un arbre Mahâsâla. Il ne présida qu’une seule assemblée de moines, au nombre de trente mille. Le corps de Kakusandha mesurait trente coudées de haut et il mourut à l’âge de trente mille ans dans le monastère de Pabbatârâma. Ses reliques furent éparpillées.
Ses plus grands disciples étaient Bhiyya et Uttara parmi les moines ; Samuddâ et Uttarâ pour les nonnes. Son assistant permanent était Sotthiya. Ugga et Somadeva étaient ses principaux donateurs laïcs masculins et Sîvalâ et Sâmâ parmi les femmes.
Le Bodhisatta était un guerrier nommé Pabbata de Mithilâ. Il organisa une offrande d’aumônes, entendit le discours du bouddha et joignit l’ordre. Le banquier Ugga construisit pour le bouddha un monastère d’une demi lieue de long.
Le jour de sa naissance, une pluie d’or tomba sur l’Inde toute entière, c’est pourquoi on l’appela Kanakâgamana, Konâgamana étant une forme altérée de ce mot.
Selon les chroniques cinghalaises, Kakusandha rendit visite à Ceylan. Le bouddha vint avec 30.000 disciples. Le bouddha et ses disciples furent invités à un repas par le roi et après le sermon, le parc de Mahânoma fut offert à l’ordre. 30.000 auditeurs réalisèrent la vérité. Selon le souhait du bouddha, la nonne Kantakânandâ amena dans l’île de Ceylan une branche de l’arbre de la bodhi. Le bouddha donna sa ceinture comme objet de vénération puis retourna en Inde (Jambudvîpa) laissant derrière lui ses disciples Mahâsumba et Kantakânandâ pour subvenir aux besoins spirituels des nouveaux adhérants. A cette époque, les gens vivaient 30.000 ans.
Dans les livres mahâyana, Konâgamana est appelé Kanakamuni, Konâkamuni ou Kanakaparvata. Un stupa érigé à l’endroit où il est né est supposé avoir existé jusqu’à l’époque de l’empereur Asoka qui le reconstruisit au double de sa taille originale et lui rendit hommage pendant vingt ans. Hiuen tsang déclare qu’il a vu cet endroit et également celui où il rencontra son père après son Eveil. Fa Hien vit également ces stupas, ainsi que le lieu du Parinibbâna.
27
Kassapo Siri Sampanno
Kassapo, l’irradiant
Egalement appelé Kassapa Dasabala pour le distinguer des autres Kassapa. C’est le troisième de l’âge présent et l’un des sept bouddhas mentionnés dans le canon. Il est né à Bénarès dans le jardin d’Isipatana de parents brahmanes, Brahmadatta et Dhanavati, de la lignée Kassapa. Il vécut pendant deux mille ans comme chef de famille dans trois palais : Hamsa, Yasa et Sirinanda, avec sa principale femme Sunandâ et son fils Vijitasena. Il renonça au monde voyageant dans son palais et pratiqua les austérités pendant sept jours seulement. Juste avant son Eveil, sa femme lui offrit un repas de riz au lait. L’herbe pour son siège de méditation lui fut donnée par Soma. Son arbre de la bodhi était un banian et il prononça son premier sermon dans le parc d’Isipatana à cent mille moines qui avaient renonçé en sa compagnie. Son `miracle des doubles apparences’ (yamaka pâtihâriya) eu lieu à Sundaranagara sous un arbre asana. Il ne tint qu’une assemblée de disciples. Parmi ses conversions les plus fameuses, il y eut celle du yakkha Naradeva. Ses principaux disciples moines furent Tissa et Bhâradvâja ; Anulâ et Uruvelâ étaient les supérieures des nonnes. Son assistant habituel s’appelait Sabbamitta. Ses donnateurs laïcs les plus importants s’appelaient Sumangala, Ghatikâra, Vijitasenâ et Bhaddâ. Son corps mesurait vingt coudées et après avoir vécu vingt mille ans, il mourut dans le jardin de Setavyâ à Kâsî (bénarès). Un stupa fut construit sur ses reliques, haut de une lieue et dont chaque brique valait cent mille pièces. Après de longues controverses concernant la construction du stupa, le travail commença. Du au manque de fonds, le chantier fut interrompu jusqu’à ce qu’un ânâgâmi dévoué parcourut l’Inde toute entière pour réunir des donations. Il envoyait l’argent au fur et à mesure et quand il apprit que la stupa était terminée, il parti pour s’y rendre. Malheureusement, il fut attaqué par des voleurs en cours de route et tué dans une forêt plus tard appelée Andhavana.
Le bhikkhu Upavâna sous Gotama, était dans une vie précédente la divinité gardienne de ce stupa ; de là sa grande magesté dans sa dernière vie.
Parmi les trente sept déesses remarquées par le bhikkhu Guttila lorsqu’il visita les cieux, une d’entre elles avait offert cinq branches odorantes et parfumées à ce stupa et avait ainsi obtenu une heureuse renaissance. Le bhikkhu Mahâ-Kaccâna avait une peau dorée pour y avoir offert une brique en or.
Le bhikkhu Anuruddha qui était alors un chef de famille à Bénarès, offrit du beurre et des sucreries dans des bols de cuivre qui furent placés sans intervalle tout autour du stupa. (Plus récemment, en 1993, un homme trés riche de Sri Lanka fit la plus grande donnation du siècle à Anuradhapura autour du grand stupa, invitant 3000 moines, 20.000 pauvres, offrant nourriture, robes et ustensiles, bicyclettes entourant le stupa d’une longue chaine en or, etc...)Mahâkappina constuisit un monastère de mille cellules.
Bakkula obtint une santé admirable et une grande longévité car il avait offert les premiers fruits de sa récolte aux moines de Kassapa.
En ce temps là, le Bodhisatta était un jeune brahmane nommé Jotipâla qui devint moine après avoir été influencé par Ghatikâra. Ce dernier après être né dans l’un des paradis, rendit visite à Gotama après son Eveil. Celui ci le reconnu et lui rappela l’incident.
Le principal disciple du bouddha s’appelait Tissa. Ils étaient né le même jour et amis d’enfance. Tissa devint le premier un ascète et lorsqu’il rendit visite au bouddha, il fut peiné d’apprendre qu’il acceptait de manger de la viande. Ce dernier lui enseigna alors le sutta âmaganda où il est dit que l’important est ce qui sort de la bouche (les paroles) et non ce qui y rentre.
Les chroniques cinghalaises mentionnent la visite de Kassapa à Ceylan où il arréta une guerre meurtrière. En remerciement, le roi Jayanta offrit le parc de Mahâsâgara dans lequel fut planté un arbre de la bodhi. Le bouddha laissa son vètement de pluie comme relique et les Vénérables Sabbananda et Sudhammâ se chargèrent de guider les nouveaux convertis.
Un certain nombre d’enseignements sont réputés avoir été promulgés par le bouddha Kassapa et transmis jusqu’au temps du bouddha Gotama. Ex ; les questions d’Alavaka et de Sabhiya, mittavinda jâtaka, ...
Il tenait l’uposatha une fois tous les six mois.
Dans la période séparant Kassapa et Gotama, la surface de la terre augmenta suffisament pour couvrir la grotte de Sûkarakata. Les pélerins chinois mentionnent de nombreux endroits en rapport avec Kassapa. Une stupa contenant son corps, prés de Í râvasti, où selon lui, Kassapa était né. On parle également d’une empreinte de son pied.
Il semble que prés du village de Todeyya, il y avait un temple dédié au bouddha Kassapa.
28
Gotamo Sakya Pungavo
Gotamo, la gloire des Sakyas
C’etait un sâkya, fils de Suddhodana, roi de Kapilavatthu et de Mahâ Mâyâ. Il appartenait à la lignée des Gotama. C’est lui le bouddha historique, né il y a plus de 2500 ans en Inde, à l’origine de ce que l’on appelle de nos jours `le Bouddhisme’. Être remarquable qui a profondément marqué l’histoire de l’Asie et dont l’impact continue a se développer de nos jours à travers la planète toute entière. De nombreux livres sont aujourd’hui disponibles en français concernant sa vie et son enseignement, nous y renvoyons le lecteur. Puisse-t’il y trouver les graines de Sagesse qui fructifiant, lui apporteront l’extinction de l’insatisfaction et de la souffrance.
HYMNE AUX 28 BOUDDHAS
Tesam saccena sîlena Que par leur probité et leur vertu,
khanti metta balena ca leur patience, leur amour et leur force,
te’pi mam anurakkhantu puissent-ils me protéger,
arogyena sukhena ca. me donner santé et bonheur !
Attha vîsati me Buddhâ Ces vingt-huit bouddhas
pûretvâ dasa pârami aux dix perfections accomplies,
jetvâ mârâri sangâmam ont vaincu les hordes des démons
buddhattam samupâgamum Que par le pouvoir de cette vérité
hotu me jayamangalam. chance et victoire soient de mon côté.
APPENDICE
LE SOLEIL (Anguttara Nikâya VII 62)
Ainsi ai-je entendu : le Bienheureux demeurait alors dans le parc d’Ambapâli prés de Vesali quand ils s’adressa aux moines en disant :
« Impermanentes, moines, sont les choses composées (sankhâras) instables et incertaines sont les choses composées. C’est pourquoi, moines, soyez dégoutés de toutes les choses de ce monde, éprouvez de la répugnance à leur égard, soyez-en totalement libéré.
Moines, le mont mérou, roi des montagnes, a 84.000 lieues de longueur, 84.000 lieues de large et 84.000 lieues immergées dans le grand océan ; il se tient en hauteur 84.000 lieues au dessus des eaux du grand océan.
Moines, il vient un temps où pendant de nombreuses années, pendant des milliers d’années, pendant des centaines de milliers d’années, il n’y a pas de pluies. Et quand la pluie ne vient pas, toutes les herbes, la végétation, les arbres, les plantes médicinales, les palmiers et les géants de la jungle se désèchent, grillent et disparaissent.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
Moines, il vient un moment, une époque à la fin d’une vaste période où un second soleil apparaît. Lorsque le second soleil apparaît, tous les étangs et les rivières grillent, se désèchent et disparaissent.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
Moines, il vient un moment, une époque à la fin d’une vaste période où un troisième soleil apparaît. Lorsque le troisième soleil apparaît, tous les étangs et les rivières comme le Gange, la Yamuna, l’Aciravati, le Sarabhu et la Mahi grillent, se désèchent et disparaissent.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
Moines, il vient un moment, une époque à la fin d’une vaste période où un quatrième soleil apparaît. Lorsque le quatrième soleil apparaît, tous les fleuves et les grands lacs comme Anotatta, Sîhapapâtâ, Rathakârâ, Kannamundâ, Kunalâ, Chddantâ et Mandâkinî grillent, se désèchent et disparaissent.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
Moines, il vient un moment, une époque à la fin d’une vaste période où un cinquième soleil apparaît. Lorsque le cinquième soleil apparaît, les eaux jdu puissant océan reculent de cent lieues, de deux cent lieues, de trois, quatre, cinq, six et sept cent lieues, les eaux du puissant océan sont profondes de sept palmiers, six, cinq, quatre, trois, deux ou un seul palmier. Les eaux du puissant océan descendent à la hauteur de sept hommes, de six, de cinq, de quatre, de trois, de deux ou d’un seul homme. Puis elles descendent à sa taille, à son genoux, à sa cheville.
Moines, tout comme en automne, quand la pluie tombe à grosses gouttes, il y a des flaques d’eau dans les empreintes des boeufs, ainsi devient le grand océan en flaques d’eau disséminées ici et là.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
Moines, il vient un moment, une époque à la fin d’une vaste période où un sixième soleil apparaît. Lorsque le sixième soleil apparaît, cette terre et le mont Méru, roi des montagnes, émet de la fumée, dégorge de la fumée, projette des nuages de fumée. Tout comme un four de potier lorsqu’on l’allume émet de la fumée, dégorge de la fumée, projette des nuages de fumée, ainsi le fait la terre et le mont Méru.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
Moines, il vient un moment, une époque à la fin d’une vaste période où un septième soleil apparaît. Lorsque le septième soleil apparaît, cette terre et le mont Meru, roi des montagnes éclate en feu, s’embrase et ne forme qu’une seule flamme, et cette explosion fulgurante atteind même les cieux de brâhma. Le pics du mont Méru mesurant une, deux, trois, quatre et cinq cent lieues d’altitude s’écroulent à cause de l’explosion et de la fournaise. Et de ce cataclysme on ne retrouve ni braise, ni cendres. Moines, de même qu’il n’y a plus de braises ni de cendres restant d’un feu de ghee ou d’huile, ainsi il ne restera rien de cette grande terre et du mont Méru.
Ainsi toutes choses composées sont impermanentes, instables et incertaines. N’y cherchez pas de satisfaction, éprouvez de la répulsion envers elles et libérez-vous en !
où se trouve le sage où est le croyant qui pense : « grande terre et le mont Méru disparaitrons totalement et entièrement » sauf parmi ceux qui ont vu la limite ? (nibbâna).
Dans le passé, il y avait un maître nommé Sunetta, qui montrait la voie et était libéré des passions charnelles. Il avait des centaines de disciples à qui il enseignait le chemin du monde de Brahmâ. Et tous ceux qui comprenaient l’enseignement de Sunetta dans sa totalité, à la dissolution du corps après la mort, renaissaient dans le royaume de béatitude du monde de Brahmâ. Mais ceux qui n’avaient pas complètement compris son enseignement, renaissaient soit en compagnie des dévas qui ont le pouvoir sur la création des autres (parinimitta vasavati), soit parmi les dévas qui se délectent dans la création (nimmânarati), soit parmi les Yâma devas, soit parmi les trente trois devas, soit en compagnie des quatre grands régents, soit chez des nobles fortunés, soit parmi des riches brahmanes ou des maîtres de maison aisés.
Le maître Sunetta pensa alors : « ne serait pas convenable que j’aie le même type d’existence que mes disciples après la mort. Si je me mettais à pratiquer la bienveillance jusqu’à la perfection ? »
il cultiva donc la pensée bienveillante pendant sept ans et en conséquence, ne retourna pas dans ce monde pendant sept cycles du temps. Il prit naissance dans la sphère de gloire rayonnante, ...dans la sphère de Brahmâ,....en tant que Brahmâ,...en tant que Sakka, le roi des dieux,...en tant que Monarche universel possesseur des sept joyaux....
Cependant, moines, malgrés que Sunetta ai vécu si longtemps, il n’était pas libéré de la naissance, de la vieillesse et de la mort, des pleurs et des lamentations, de la peine, de la tristesse et des tribulations. Il n’était pas libéré de la souffrance, je le dis.
Quelle en est la raison ?
C’est parce qu’il n’avait pas compris, pas pénétré les quatre conditions.
Quelles sont ces quatre conditions ?
Il n’avait pas compris, pas pénétré la Noble conduite juste,
il n’avait pas compris, pas pénétré la Noble concentration,
il n’avait pas compris, pas pénétré la Noble Sagesse,
il n’avait pas compris, pas pénétré la Noble Délivrance.
Moines, c’est ainsi simplement : lorsque ces quatre nobles conditions sont comprises et pénétrées, le désir avide pour la vie est coupé, le lien qui attache au devenir est détruit, et il n’y a plus de renaissances. »
Le Bienheureux parla ainsi, puis il ajouta :
–« Conduite juste, Concentration, Sagesse et Délivrance :
ces choses ont été dites par Gotama, de fameuse renommée.
Ayant réalisé la Norme Universelle, l’Eveillé s’adressa aux moines,
Lui, qui met fin au Mal, le Maître, Celui qui VOIT, le Libéré. »
FIN
1 Un miracle réalisé par le bouddha Gotama à Sâvatthi pour confondre les maîtres hérétiques. Il consiste à faire apparaître des phénomènes de nature opposée par paire : « [...]de la partie supérieure de son corps une flamme surgit brusquement et de la partie inférieure, un courant d’eau[...] ». En maintenant eau et feu ensemble, il est capable de créer des formes variées. Seul un samma sambouddha est capable de réaliser un tel miracle, et encore il ne l’utilise qu’en des occasions trés trés spéciales. En règle générale, Bouddha interdit aux moines de faire des miracles, car cela crée de nombreux problèmes annexes qui ralentiraient leur progrés intérieur, voire entraverait pendant de nombreuses vies la réalisation de nibbâna.
Mai 2001
Buddhaline
http://www.buddhaline.net/Les-vingt-huit-Bouddhas
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