Lama Samten - Bonheur au jour le jour : Comprendre nos émotions.
Définition
Le mot émotion tel qu’on l’utilise en français n’a pas d’équivalence exacte dans la langue tibétaine. Le mot tibétain utilisé pour définir l’émotion pourrait être traduit littéralement par « effervescence du vent énergétique et de l’esprit ». On pourrait donc définir une émotion comme l’effervescence heureuse ou malheureuse du pouvoir de l’union d’un vent énergétique subtil [1] en mouvement et d’un facteur mental.
Pourquoi s’intéresser aux émotions? Parce que tout le monde désire la joie et souhaite éviter le malheur et que ces deux états proviennent de nos émotions. Les émotions sont de deux types : positives ou négatives. On devrait être vigilant lorsque naissent les émotions négatives en nous, ce qui ne revient pas à dire que nous devrions les abandonner. En effet, celles-ci peuvent être vues comme des expériences par les êtres ordinaires et elles pourront même être transformées en nature positive par les êtres extraordinaires.
Par exemple, un être extraordinaire sera capable d’expérimenter du bonheur grâce au désir-attachement. Il pourra transformer l’aversion en amour. Il utilisera la souffrance pour générer la compassion, etc. Chaque émotion négative pourra être transformée en nature positive. Cependant, la majorité des êtres ordinaires ne pourront non seulement pas amener le désir-attachement ou l’aversion sur la voie du bonheur, mais ces émotions négatives les conduiront vers des souffrances infinies.
Un être extraordinaire se démarque d’un être ordinaire en ce sens qu’il possède la sagesse qui réalise la nature réelle des phénomènes. Posséder cette sagesse implique une réalisation où le mode d’apparence et le mode d’existence de tout phénomène, grossier comme subtil, concordent. La sagesse est une connaissance qui permet de distinguer les causes de bonheur et les causes de souffrance.
Le mode d’apparence concerne le sujet qui observe. Le mode d’existence représente l’aspect de l’objet extérieur. Ainsi, sujet et objet sont de nature différente. La plupart des êtres ordinaires surimposent au mode d’existence réel de tout phénomène un mode d’apparence auquel ils croient et s’accrochent. Par exemple, un objet extérieur attrayant qui posséderait un ratio de 30% de qualités pourrait être perçu par la majorité des êtres ordinaires comme possédant véritablement 100% ou plus de qualités. En tant qu’être ordinaire, si l’on croit réellement à cette apparence et que l’on s’attache à cet objet, sa séparation, son abandon ou sa perte éventuels nous occasionnera une souffrance terrible. Le caractère éphémère de toutes choses fait que l’on devra tôt ou tard en être séparé. Ceci est la nature même des phénomènes, nous ne pouvons rien y changer.
Par conséquent, il est très important de ne pas se méprendre ou de se laisser tromper sur la nature réelle d’un objet au moment où notre esprit le perçoit. Ainsi, de même qu’on nettoie son visage quotidiennement, nous devrions purifier notre esprit des émotions négatives qui y surviennent. Au minimum, exprimons immédiatement nos sentiments à nos proches et amis. Sinon, les émotions que nous développerons doubleront d’intensité à chaque jour qui passe et lorsque notre esprit et notre corps seront épuisés, nous n’aurons d’autre choix que de céder et alors nous deviendrons notre propre ennemi ainsi que celui d’autrui.
En effet, on dit pour cette raison qu’il n’y a pas d’ennemis extérieurs, mais qu’ils sont tous en nous. Soyons vigilants envers nos ennemis intérieurs, les émotions négatives et appliquons une attention et une vigilance quotidiennes afin de s’assurer que notre esprit n’est jamais dominé par l’agitation grossière ou subtile.
S’il nous est impossible de trouver une personne envers qui exprimer nos sentiments ou nos émotions, que pouvons-nous faire? On peut s’en remettre aux quatre forces.
1) La première force consiste à éprouver un profond regret sincère lorsque s’élève une émotion négative. Cette force est la plus importante. Le regret à éprouver ici doit être semblable au regret qui s’élèverait en nous après avoir ingurgité inconsciemment du poison.
2) La seconde force est la récitation de mantras ou toute autre pratique spirituelle. On peut réciter par exemple, le Om Mani Pémé Houng, le mantra court de la compassion. Ce mantra pourra purifier nos émotions négatives à leur racine.
3) La troisième force est la forte intention résolue de ne jamais reproduire, à partir de maintenant, des conditions négatives de la sorte.
4) La quatrième force est la réflexion et la méditation sur des intentions positives telles que l’amour et la compassion. L’amour et la compassion ne s’appliquent pas uniquement aux autres. De même qu’une mère éprouve une grande affection pour ses enfants, nous devrions protéger notre propre personne avec amour et compassion. Nous devrions aussi avoir une grande confiance en nous-mêmes. Si nous nous infligeons nous-mêmes du mal, notre vie aura perdu tout son sens et nous n’aurons aucun profit, que des pertes.
Bref, si nous purifions avec énergie par le biais des quatre forces les empreintes des émotions négatives, causes de souffrance, que nous avons accumulées en nous depuis des temps sans commencement jusqu’à aujourd’hui, le pouvoir des émotions que nous aurions dû expérimenter disparaîtra. Les saints maîtres tibétains du passé ont dit :
Les lourdes fautes des érudits sont légères; les légères fautes des sots sont lourdes.
Donc cela dépend de la purification des fautes. Cependant, on ne devrait pas rejeter complètement les émotions négatives lorsqu’elles se présentent, ni s'accrocher passionnément aux émotions positives comme s'il s'agissait de possessions matérielles. On devrait plutôt garder un esprit équilibré entre les deux attitudes et se libérer progressivement des émotions, comme on nettoie des vêtements de leurs taches coriaces en les nettoyant graduellement des taches les plus grossières jusqu’aux plus infimes.
Conditions qui font surgir les émotions
Pour qu’une émotion puisse surgir dans l’esprit, toutes les conditions nécessaires, intérieures (le moment précédent) et extérieures (l’objet contacté), doivent être réunies. Quelle que soit la durée de ma réflexion, je ne trouve aucune émotion qui ne soit pas un phénomène composé ou interdépendant et qui ne nécessiterait pas ces conditions.
1) La condition intérieure (le moment précédent)
Il s’agit du moment [de conscience] précédent immédiatement l’émotion et qui lui permet d’émerger. Une telle condition supportante peut être de plusieurs types : grossière ou subtile, positive ou négative, etc.
Ceux qui croient à la réincarnation parleront de conditions antérieures de l’esprit subtil qui sont évidentes et d’autres non évidentes. Un exemple qui démontre l’existence d’une chose évidente est un oiseau qui vole très haut dans le ciel : à ce moment, on ne peut pas apercevoir son ombre, mais cela ne veut pas dire qu’il n’a pas d’ombre. En effet, au moment où l’oiseau se rapprochera de la terre, son ombre deviendra visible. Ceci démontre qu’une chose qui existe peut être évidente ou ne pas l’être, selon les conditions.
Les empreintes positives ou négatives qui sont imprégnées dans la conscience ne se manifesteront pas toutes durant la présente existence. Cependant, lorsque le temps sera venu, elles seront les causes qui supporteront immédiatement la naissance d’émotions positives ou négatives.
Voici un exemple de condition antérieure d’un esprit de nature grossière : la naissance d’un début d’état d’esprit négatif le matin, qu’on se remémore en soirée et qui assiste alors immédiatement l’émergence d’une émotion. Toute condition antérieure qui sert de support à une émotion dont peut se souvenir une personne ordinaire est nécessairement grossière ou évidente.
2) La condition extérieure (l’objet contacté)
Le contact d’un objet extérieur par n’importe laquelle de nos cinq consciences sensorielles génère une émotion de nature positive ou négative. Par exemple, si nous voyons par le biais de notre conscience visuelle une personne aimante et compatissante, cela engendrera également en nous à un certain degré une émotion d’amour et de compassion. De même, en voyant un inconnu piétiner notre terrain, il se pourrait que des émotions telles que la colère émergent en nous. Aussi, en voyant notre conjoint(e) se balader avec une autre personne, une émotion de jalousie pourrait s’élever en nous.
On peut se demander parfois, lors d’un conflit entre deux personnes qui croient toutes deux avoir raison, s’il y aura une solution pour régler le problème. Il y a assurément une solution, car il n’existe aucun problème sans solution. Face à ce genre de situation, utilisons conjointement la sagesse en ayant l’esprit ouvert et la méthode permettant de poser des actions positives. Faisons cela en se demandant comment est survenue cette situation et en prenant le temps de bien investiguer quel sera le meilleur moment pour régler le tout de façon harmonieuse et paisible, tant pour soi que pour autrui.
Conclusion
Si nous avons confiance que nos émotions positives et négatives sont des phénomènes à cultiver et à abandonner respectivement, nous mettrons beaucoup d’énergie à mener une vie heureuse et serons enthousiastes à cultiver la vertu. En somme, réussir à trouver le bonheur et à éviter la souffrance dépend de notre habileté à cultiver les émotions positives et à abandonner celles qui sont négatives. Pour cette raison, les saints maîtres indiens du passé ont dit :
« Je suis mon propre ennemi; je suis mon propre protecteur. »
De même, les maîtres tibétains ont affirmé :
« Si on prend le temps de réfléchir avant d’entreprendre n’importe lequel de nos projets, on en retirera plusieurs bénéfices et peu de pertes. »
Prendre le temps de réfléchir avant d’entreprendre un projet ne signifie pas seulement de faire des calculs comptables. En vérifiant nos capacités et nos connaissances avant de l’entreprendre, on en retirera plusieurs avantages et peu d’inconvénients.
De nos jours, grâce au développement technologique qui apporte de meilleures conditions extérieures, le travail s’accomplit beaucoup plus aisément qu’autrefois. Les problèmes de l’esprit, quant à eux, n’ont aucunement diminué et ont même augmenté. De même, grâce à la chimie, plusieurs nouveaux types de médicaments qui contribuent à la santé ont été inventés, mais nous pouvons voir clairement que cela n’a apporté aucun bénéfice à l’esprit. Ainsi, le bonheur est quelque chose qui dépend uniquement de l’esprit.
Pour qu’une émotion émerge, les facteurs mentaux de la sensation, la discrimination, l’intention, l’application et le contact doivent tous être présents. Sans sensation, on ne pourrait pas expérimenter la joie ou la tristesse. Sans discrimination, on ne pourrait pas faire de désignations conventionnelles. Sans intention, on ne pourrait pas s’engager envers un objet extérieur. Sans application, on ne pourrait pas fixer l’esprit sur l’objet. Sans contact, des sentiments heureux ou malheureux ne pourraient pas être expérimentés.
[1] Les vents énergétiques sont de plusieurs types : grossier, subtil, etc.
https://www.facebook.com/notes/bouddha-bouddhisme-enseignements/7-lama-samten-bonheur-au-jour-le-jour-comprendre-nos-%C3%A9motions/10150890342378305
Définition
Le mot émotion tel qu’on l’utilise en français n’a pas d’équivalence exacte dans la langue tibétaine. Le mot tibétain utilisé pour définir l’émotion pourrait être traduit littéralement par « effervescence du vent énergétique et de l’esprit ». On pourrait donc définir une émotion comme l’effervescence heureuse ou malheureuse du pouvoir de l’union d’un vent énergétique subtil [1] en mouvement et d’un facteur mental.
Pourquoi s’intéresser aux émotions? Parce que tout le monde désire la joie et souhaite éviter le malheur et que ces deux états proviennent de nos émotions. Les émotions sont de deux types : positives ou négatives. On devrait être vigilant lorsque naissent les émotions négatives en nous, ce qui ne revient pas à dire que nous devrions les abandonner. En effet, celles-ci peuvent être vues comme des expériences par les êtres ordinaires et elles pourront même être transformées en nature positive par les êtres extraordinaires.
Par exemple, un être extraordinaire sera capable d’expérimenter du bonheur grâce au désir-attachement. Il pourra transformer l’aversion en amour. Il utilisera la souffrance pour générer la compassion, etc. Chaque émotion négative pourra être transformée en nature positive. Cependant, la majorité des êtres ordinaires ne pourront non seulement pas amener le désir-attachement ou l’aversion sur la voie du bonheur, mais ces émotions négatives les conduiront vers des souffrances infinies.
Un être extraordinaire se démarque d’un être ordinaire en ce sens qu’il possède la sagesse qui réalise la nature réelle des phénomènes. Posséder cette sagesse implique une réalisation où le mode d’apparence et le mode d’existence de tout phénomène, grossier comme subtil, concordent. La sagesse est une connaissance qui permet de distinguer les causes de bonheur et les causes de souffrance.
Le mode d’apparence concerne le sujet qui observe. Le mode d’existence représente l’aspect de l’objet extérieur. Ainsi, sujet et objet sont de nature différente. La plupart des êtres ordinaires surimposent au mode d’existence réel de tout phénomène un mode d’apparence auquel ils croient et s’accrochent. Par exemple, un objet extérieur attrayant qui posséderait un ratio de 30% de qualités pourrait être perçu par la majorité des êtres ordinaires comme possédant véritablement 100% ou plus de qualités. En tant qu’être ordinaire, si l’on croit réellement à cette apparence et que l’on s’attache à cet objet, sa séparation, son abandon ou sa perte éventuels nous occasionnera une souffrance terrible. Le caractère éphémère de toutes choses fait que l’on devra tôt ou tard en être séparé. Ceci est la nature même des phénomènes, nous ne pouvons rien y changer.
Par conséquent, il est très important de ne pas se méprendre ou de se laisser tromper sur la nature réelle d’un objet au moment où notre esprit le perçoit. Ainsi, de même qu’on nettoie son visage quotidiennement, nous devrions purifier notre esprit des émotions négatives qui y surviennent. Au minimum, exprimons immédiatement nos sentiments à nos proches et amis. Sinon, les émotions que nous développerons doubleront d’intensité à chaque jour qui passe et lorsque notre esprit et notre corps seront épuisés, nous n’aurons d’autre choix que de céder et alors nous deviendrons notre propre ennemi ainsi que celui d’autrui.
En effet, on dit pour cette raison qu’il n’y a pas d’ennemis extérieurs, mais qu’ils sont tous en nous. Soyons vigilants envers nos ennemis intérieurs, les émotions négatives et appliquons une attention et une vigilance quotidiennes afin de s’assurer que notre esprit n’est jamais dominé par l’agitation grossière ou subtile.
S’il nous est impossible de trouver une personne envers qui exprimer nos sentiments ou nos émotions, que pouvons-nous faire? On peut s’en remettre aux quatre forces.
1) La première force consiste à éprouver un profond regret sincère lorsque s’élève une émotion négative. Cette force est la plus importante. Le regret à éprouver ici doit être semblable au regret qui s’élèverait en nous après avoir ingurgité inconsciemment du poison.
2) La seconde force est la récitation de mantras ou toute autre pratique spirituelle. On peut réciter par exemple, le Om Mani Pémé Houng, le mantra court de la compassion. Ce mantra pourra purifier nos émotions négatives à leur racine.
3) La troisième force est la forte intention résolue de ne jamais reproduire, à partir de maintenant, des conditions négatives de la sorte.
4) La quatrième force est la réflexion et la méditation sur des intentions positives telles que l’amour et la compassion. L’amour et la compassion ne s’appliquent pas uniquement aux autres. De même qu’une mère éprouve une grande affection pour ses enfants, nous devrions protéger notre propre personne avec amour et compassion. Nous devrions aussi avoir une grande confiance en nous-mêmes. Si nous nous infligeons nous-mêmes du mal, notre vie aura perdu tout son sens et nous n’aurons aucun profit, que des pertes.
Bref, si nous purifions avec énergie par le biais des quatre forces les empreintes des émotions négatives, causes de souffrance, que nous avons accumulées en nous depuis des temps sans commencement jusqu’à aujourd’hui, le pouvoir des émotions que nous aurions dû expérimenter disparaîtra. Les saints maîtres tibétains du passé ont dit :
Les lourdes fautes des érudits sont légères; les légères fautes des sots sont lourdes.
Donc cela dépend de la purification des fautes. Cependant, on ne devrait pas rejeter complètement les émotions négatives lorsqu’elles se présentent, ni s'accrocher passionnément aux émotions positives comme s'il s'agissait de possessions matérielles. On devrait plutôt garder un esprit équilibré entre les deux attitudes et se libérer progressivement des émotions, comme on nettoie des vêtements de leurs taches coriaces en les nettoyant graduellement des taches les plus grossières jusqu’aux plus infimes.
Conditions qui font surgir les émotions
Pour qu’une émotion puisse surgir dans l’esprit, toutes les conditions nécessaires, intérieures (le moment précédent) et extérieures (l’objet contacté), doivent être réunies. Quelle que soit la durée de ma réflexion, je ne trouve aucune émotion qui ne soit pas un phénomène composé ou interdépendant et qui ne nécessiterait pas ces conditions.
1) La condition intérieure (le moment précédent)
Il s’agit du moment [de conscience] précédent immédiatement l’émotion et qui lui permet d’émerger. Une telle condition supportante peut être de plusieurs types : grossière ou subtile, positive ou négative, etc.
Ceux qui croient à la réincarnation parleront de conditions antérieures de l’esprit subtil qui sont évidentes et d’autres non évidentes. Un exemple qui démontre l’existence d’une chose évidente est un oiseau qui vole très haut dans le ciel : à ce moment, on ne peut pas apercevoir son ombre, mais cela ne veut pas dire qu’il n’a pas d’ombre. En effet, au moment où l’oiseau se rapprochera de la terre, son ombre deviendra visible. Ceci démontre qu’une chose qui existe peut être évidente ou ne pas l’être, selon les conditions.
Les empreintes positives ou négatives qui sont imprégnées dans la conscience ne se manifesteront pas toutes durant la présente existence. Cependant, lorsque le temps sera venu, elles seront les causes qui supporteront immédiatement la naissance d’émotions positives ou négatives.
Voici un exemple de condition antérieure d’un esprit de nature grossière : la naissance d’un début d’état d’esprit négatif le matin, qu’on se remémore en soirée et qui assiste alors immédiatement l’émergence d’une émotion. Toute condition antérieure qui sert de support à une émotion dont peut se souvenir une personne ordinaire est nécessairement grossière ou évidente.
2) La condition extérieure (l’objet contacté)
Le contact d’un objet extérieur par n’importe laquelle de nos cinq consciences sensorielles génère une émotion de nature positive ou négative. Par exemple, si nous voyons par le biais de notre conscience visuelle une personne aimante et compatissante, cela engendrera également en nous à un certain degré une émotion d’amour et de compassion. De même, en voyant un inconnu piétiner notre terrain, il se pourrait que des émotions telles que la colère émergent en nous. Aussi, en voyant notre conjoint(e) se balader avec une autre personne, une émotion de jalousie pourrait s’élever en nous.
On peut se demander parfois, lors d’un conflit entre deux personnes qui croient toutes deux avoir raison, s’il y aura une solution pour régler le problème. Il y a assurément une solution, car il n’existe aucun problème sans solution. Face à ce genre de situation, utilisons conjointement la sagesse en ayant l’esprit ouvert et la méthode permettant de poser des actions positives. Faisons cela en se demandant comment est survenue cette situation et en prenant le temps de bien investiguer quel sera le meilleur moment pour régler le tout de façon harmonieuse et paisible, tant pour soi que pour autrui.
Conclusion
Si nous avons confiance que nos émotions positives et négatives sont des phénomènes à cultiver et à abandonner respectivement, nous mettrons beaucoup d’énergie à mener une vie heureuse et serons enthousiastes à cultiver la vertu. En somme, réussir à trouver le bonheur et à éviter la souffrance dépend de notre habileté à cultiver les émotions positives et à abandonner celles qui sont négatives. Pour cette raison, les saints maîtres indiens du passé ont dit :
« Je suis mon propre ennemi; je suis mon propre protecteur. »
De même, les maîtres tibétains ont affirmé :
« Si on prend le temps de réfléchir avant d’entreprendre n’importe lequel de nos projets, on en retirera plusieurs bénéfices et peu de pertes. »
Prendre le temps de réfléchir avant d’entreprendre un projet ne signifie pas seulement de faire des calculs comptables. En vérifiant nos capacités et nos connaissances avant de l’entreprendre, on en retirera plusieurs avantages et peu d’inconvénients.
De nos jours, grâce au développement technologique qui apporte de meilleures conditions extérieures, le travail s’accomplit beaucoup plus aisément qu’autrefois. Les problèmes de l’esprit, quant à eux, n’ont aucunement diminué et ont même augmenté. De même, grâce à la chimie, plusieurs nouveaux types de médicaments qui contribuent à la santé ont été inventés, mais nous pouvons voir clairement que cela n’a apporté aucun bénéfice à l’esprit. Ainsi, le bonheur est quelque chose qui dépend uniquement de l’esprit.
Pour qu’une émotion émerge, les facteurs mentaux de la sensation, la discrimination, l’intention, l’application et le contact doivent tous être présents. Sans sensation, on ne pourrait pas expérimenter la joie ou la tristesse. Sans discrimination, on ne pourrait pas faire de désignations conventionnelles. Sans intention, on ne pourrait pas s’engager envers un objet extérieur. Sans application, on ne pourrait pas fixer l’esprit sur l’objet. Sans contact, des sentiments heureux ou malheureux ne pourraient pas être expérimentés.
[1] Les vents énergétiques sont de plusieurs types : grossier, subtil, etc.
https://www.facebook.com/notes/bouddha-bouddhisme-enseignements/7-lama-samten-bonheur-au-jour-le-jour-comprendre-nos-%C3%A9motions/10150890342378305
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