Ci-dessous j'ai recopier en français le texte de l'interview-commentaire :
Le Sûtra du Cœur
Commentaire du Dalaï-lama
« Le Sûtra dit que la forme n'est que vacuité. La forme est bien là. Puisque la forme existe alors elle ne peut être que vide ».
Se contenter de réciter le Sûtra du Cœur peut-il être bénéfique ?
De quelque nationalité que l'on soit, japonaise, tibétaine, chinoise, thaïlandaise ou autre et quelle que soit notre religion, qu'on soit chrétien, hindou, jaïn ou musulman, si on ne connaît pas le sens du texte, du texte sacré, se contenter de réciter le sûtra n'est pas vraiment utile. Ce n'est pas vraiment efficace.
Bien sûr, si on le récite avec piété, avec un respect sincère en tant que bouddhiste et qu'on respecte le Bouddha, même si on ne comprend pas le sens de ce qu'on récite, oui, bien sûr, il peut y avoir du mérite. Mais ce n'est pas suffisant.
Par conséquent, je crois profondément que partager avec les autres ce qu'on sait de sa religion ou au moins l'essence de sa propre religion, c'est essentiel.
En ce qui concerne le bouddhisme, surtout dans la tradition tibétaine, nous considérons qu'étudier est très important. C'est essentiel et nécessaire.
Quel est l’intérêt de continuer à recopier et à réciter le Sûtra du Cœur ?
Ça n'a pas énormément d’intérêt de simplement l'écrire ou le réciter, mais cela ne signifie pas que ça n'apporte rien du tout, que c'est sans valeur. Ce n'est pas ça. Au moins, cela montre qu'on porte de l’intérêt au Sûtra, que ce soit en le récitant ou simplement en le recopiant.
Mais il faut dépasser ce niveau et essayer d'apprendre. Par exemple, en ce qui me concerne, quand j'ai commencé à apprendre par cœur quelques uns de ces textes fondamentaux ardus tels que le Sûtra du Cœur, je n'en comprenais pas encore le sens. Lorsque je les récitais, c'était presque pour moi une langue inconnue.
Puis j'ai finis par apprendre mot par mot. C'est la seule manière. Ainsi, je pense que réciter le Sûtra du Cœur et le recopier peut être bénéfique pour ne pas oublier, ou.. pour garder à l'esprit une certaine proximité avec le Sûtra du Cœur. Cela peut accroître l'envie d'étudier.
Plusieurs interprétations du Sûtra du Cœur.
Ce n'est pas seulement la lecture des lettres qui peut soulever plusieurs interprétations. Les mots tels que « vide », « acuité », ou « altruisme »… dans la tradition bouddhiste… au sein même de l'école de pensée bouddhiste, ces mots ont un sens différent.
Pas simplement une autre interprétation, mais un sens différent.
Le Bouddha lui-même l'a confirmé, alors qu'il enseignait à ses disciples, en différents endroits, à différents moments et devant différents publics. Le Bouddha à délibérément… donné des sens différents à la vacuité, ou a l'altruisme, tout en utilisant le même mot.
Ainsi dans notre tradition, cette caractéristique transparaît notamment dans les commentaires sur le Sûtra du Cœur, écrits par de grands maîtres de l'université de Nalanda, tel que Nagarjuna. Entre le commentaire de Nagarjuna sur le Prajñaparamita sûtra, et le commentaire écrit par Arya Asanga, on note des différences.
Parmi les grands disciples de Nagarjuna, on compte entre autre Bhavaviveka, qui commenta ses écrits et … Buddhapalita, qui écrivit également un commentaire sur le même texte. Leur maître était le même, Nagarjuna, mais l'interprétation qu'avançaient ces deux disciples n'étaient pas du tout la même.
Ainsi il est essentiel d'étudier les commentaires d'un même sûtra écrits par différents maîtres indiens. C'est extrêmement important.
Dans notre tradition, la tradition tibétaine, en général… chaque maître à son interprétation. Par exemple, Buddhapalita va interpréter la vacuité d'une façon et Arya Asanga va interpréter la vacuité d'une autre façon.
En général nous expliquons clairement les différences existant entre les interprétations des différents maîtres. Mais il existe toujours le risque de se tromper d'interprétation. Pas seulement au niveau de la lecture des mots, mais au niveau du sens des mots lui même, car il existe de grandes différences. Ainsi, lorsqu'on entreprend de pratiquer les enseignements du Bouddha il faut savoir qu'au niveau… théorique, il existe de nombreux concepts différents. Il est nécessaire de les étudier. Il faut se livrer à des études comparatives des interprétations de plusieurs maîtres de l'université de Nalanda.
Je n'ai pas d'information précises sur le nombre de commentaires écrits sur le Sûtra du Cœur par d'anciens érudits ou maîtres japonais. Je ne connais pas non plus leur nombre en langue chinoise. Il en existe certainement. Quoi qu'il en soit, si il existe des commentaires sur les sûtras, comme ceux sur le Sûtra du Cœur il faut les étudier et les comparer.
L'enseignement du mantra
Je crois qu'il existe différentes interprétations, différents sens, selon les écoles, les pratiques, selon que l'on suive le Sutrayana ou le Tantrayana. Plusieurs maîtres ont écrit des commentaires sur le Sûtra du Cœur. L'un d'eux a traduit ce mantra ainsi :
« Gate, gate » : « aller, aller ».
« Paragate » : « aller au-delà ».
« Parasamgate » : aller complètement au-delà ».
Cela veut dire, cela fait référence au fait que l'on puisse, dans les enseignements du Bouddha, mesurer le progrès des expériences spirituelles intérieures. Afin de s'y retrouver plus facilement, le Bouddha a définit 5 niveau ou états différents :
Le premier niveau sur notre échelle se trouve ici (montre l'auriculaire de sa main). Puis on passe à ce niveau (montre l'annulaire). « Aller au-delà » signifie qu'au atteint le troisième niveau (montre le majeur). A cette étape, on aborde la compréhension de shunya, la vacuité, telle qu'elle est expliquée dans le Sûtra du Cœur. La vacuité est désormais directement appréhendée à ce niveau. Mais le mantra dit : « d'aller au-delà ».
Alors on va encore plus loin (montre l'index) on avance encore à la quatrième étape. Cela signifie qu'on appréhende pas seulement directement, comme on peut appréhender directement la vacuité, mais aussi qu'on développe de plus en plus notre savoir.
« Aller complètement au-delà » fait référence à une connaissance plus profonde permettant d'accéder à un nouvel état. Au bout du compte l'ignorance, l'origine du Samsara et de la souffrance, disparaît complètement de notre esprit, car la sagesse, la compréhension de shunya, révélatrice de sagesse, à été atteinte.
Il faut donc « aller au-delà ». A partir de là, le niveau suivant est celui qu'on appelle généralement la Moksha ou le Nirvana. Le Salut. L'ignorance, tout ignorance disparaît complètement, elle est éliminée. C'est l'étage du Nirvana.
A ce niveau, on est désormais éclairé, car l'ignorance, émotion perturbatrice, a quitté notre esprit. Ainsi, notre esprit devient parfait, éclairé . Ceci est les cinquième et dernier niveau.
Je vous ai exposé les différentes étapes du développement spirituel intérieur. Au premier, «aller », cela signifie qu'on ne voit pas nécessairement, on ne comprend pas forcément shunya. Ensuite le second niveau, sans la prise de conscience de shunya, ne peut être atteint. Pour atteindre cette deuxième étape, une des qualités que doit avoir le pratiquant, c'est développer les expérience spirituelles intérieures du yogi, et coupler les méditation vipassana et samadhi en se concentrant sur shunya.
Alors ce niveau est atteint (le 2). Mais à ce stade là, on appréhende pas encore directement shunya.
Il faut donc travailler davantage, pratiquer, puis, dés qu'on a réussit à combiner samadhi et vipassana, et qu'on se concentre sur shunya, c'est à dire la vacuité, on l’appréhende enfin directement. Dés qu'on accède à ce genre d'expérience, c'est qu'on a atteint le troisième niveau.
Tayata signifie « comme suit », « de cette façon ». C'est ce que signifie tayata. Puis « aller, aller au-delà », « aller complètement au-delà » et entrer en lumière, s'établir dans l’éveil.
Le Niveau spirituel intérieur d'une personne.
Donc, le Sûtra du Cœur commence ainsi :
« La forme n'est que vacuité, la vacuité n'est que forme ».
Ce passage explique avant tout le sens de la vacuité, selon la vérité. La vérité ultime.
Puis, après cette explication de shunya selon la vérité, le mantra explique ce qui va découler de cette compréhension de shunya et comment la transformation va avoir lieu. Cette explication est apportée par le mantra « Gate, gate, paragate, parasamgate bodhi svaha ».
En d'autres termes, le début du Sûtra explique ce qui doit être médité. Ensuite, la méditation sur shunya va amener une transformation, évoquée dans le mantra : « Tayata gate gate paragate parasamgate bodhi svaha ».
Ce mantra est également une façon d'examiner son état mental, son état spirituel. Par exemple, même si mes connaissances sont très limitées sur un sujet, je peux trouver des explications. De même, quand je médite, je comprends des choses, je ressens des choses, et ceci est le résultat d'efforts de plusieurs dizaines d'années, au moins 40 ou 50 ans.
Mais si je me dis :
« Maintenant, je comprends shunya, j'ai peut être atteint un très haut niveau » alors je médite et je récite le mantra :
« Gate, gate, paragate, parasamgate bodhi svaha ». Et je vois que mon niveau spirituel est en fait très bas. C'est donc important.
Car parfois, nous n'avons acquis que peu de connaissances, mais nous pensons que nous sommes très loin dans notre parcours spirituel. Ça peut être dangereux. Il est donc très utile d'avoir une méthode pour savoir ou en est notre niveau spirituel. Un moyen de connaître notre véritable niveau spirituel.
Tant que ma compréhension de shunya se fait sans perception directe, sans prise de conscience directe, cela signifie qu'il n'y a aucun signe, aucun espoir, rien qui puisse justifier que j'ai atteint ce niveau. En ce qui concerne samadhi, je sais que ne n'y suis pas encore arrivé. Je sais que je n'ai pas encore atteint ce troisième palier. Car pour avoir les compétence de ce troisième niveau, il faut réussir à coupler samadhi et vipassana, en se concentrant sur shunya.
Puisque je ne suis pas encore entré en samadhi, il est clair que je n'ai pas encore atteint ce stade. Mon seul espoir est donc d'avoir commencé à me rapprocher de ce niveau là (montre son auriculaire). Si je m'exerce davantage et que j'y consacre plus de temps, alors j'ai l'espoir d'atteindre ce palier (montre l'annulaire).
Tout être sensible est capable de devenir bouddha.
Il existe un sûtra qui s'appelle le Tathagatagarbha Sûtra ou Sugatagarbha Sûtra, en référence à « l'embryon de bouddha », la nature de bouddha. Le Tathagatagarbha Sûtra ou Sugatagarbha Sûtra.
Ce Sûtra aborde un thème précis. Il y est principalement question de l'embryon de bouddha.
Lorsqu'on étudie, lorsqu'on réfléchit à la nature même de l'esprit, on discerne sa pureté naturelle. Pour simplifier, l'un des aspects du Tathagatagharba, ou Sugatagharba Sûtra autrement dit la « nature de bouddha » est que la pureté participe de la nature ultime de l'esprit. Alors pour nous, tout esprit, tout être sensible est pur. La nature ultime de l'esprit est pure. Les émotions conflictuelles peuvent être complètement écartées de l'esprit, si d'autres forces, des forces opposées, surgissent.
En fait, toutes ces émotions destructrices naissent de l'ignorance. Il y a plusieurs types d'ignorance. Celle dont on parle ici nous empêche de bien percevoir la réalité, nous induit en erreur dans notre discernement de la réalité. C'est le type d'ignorance le plus fréquent.
Cette fausse perception et la prise de conscience de la réalité sont deux phénomènes à l'opposé l'un de l'autre, qu'on pourrait presque comparer à l’obscurité et à la lumière. Dés que la lumière entre, l'obscurité s'en va. De la même façon dés qu'on accède à cette conscience de la réalité ultime et par la même à shunya, alors cette fausse perception de la réalité disparaît.
Lorsque la prise de conscience de la réalité est complète, lorsqu'on a finalement atteint ce niveau, alors les visions erronées se dissipent totalement. C'est ainsi que le bouddhisme explique ce potentiel, l'embryon de bouddha (bodhicitta).
De ce fait, tout être sensible est capable de devenir bouddha. C'est la vision bouddhiste.
Il est donc utile d'étudier ces 2 sûtras : le Sûtra du Cœur qui fait partie du Prajñaparamita Sûtra, un recueil de sûtras plus complexes… et le Sugatagarbha Sûtra. Compléter ces 2 sûtras est très efficace.
Que signifie shunya ?
« Essence ultime », ou en d'autres termes… shunya est le mot sanskrit qui signifie «vide », « vacuité ».
Pour mieux comprendre ce que la vacuité… je vais donner un exemple. Ici, cet endroit, il n'y a pas d'éléphant. Il y a donc absence d'éléphant. On est capable de comprendre, de percevoir, de sentir l'absence d'éléphant. Pour percevoir cette absence d'éléphant, il faut d'abord au moins mentalement, avoir une idée de ce qu'est un éléphant. Si on a en tête, on conçoit l'absence d'éléphant, on peut avancer.
Pour quelqu'un qui n'a aucune idée de ce qu'est un éléphant, l'absence d'éléphant dans son esprit, reste quelque chose d'impénétrable/incompréhensible. De la même façon, « vide » signifie « absence d'existence indépendante ».
Le véritable sens de ce mot n'est pas le néant. Sur ce point, Nagarjuna et surtout Buddhapalita ont été très clairs, en précisant que la vacuité signifie l'interdépendance. Tout est interdépendant. Cela signifie donc que la vacuité n'est pas le néant, mais plutôt interdépendance. Interdépendant. Interdépendant signifie qu'il y a quelque chose. Quelque chose existe, de nature interdépendante. Ainsi tout ce qui est interdépendant est là, existe.
Nagarjuna, ainsi que Buddhapalita et Chandrakirti ont expliqué que la vacuité signifie l'interdépendance. L'interdépendance signifie qu'il n'y a pas d'indépendance absolue. L'absence d'indépendance est ce qui définit shunya. De l'absence d'indépendance découle l'interdépendance de toute chose.
Comment l'expliquer ? Si les choses existaient de manière absolument indépendante, alors en s'interrogeant sur la nature de l'existence, tout deviendrait de plus en plus clair. Par exemple le papier… oui… Bien sûr, nous appelons cela du papier. C'est vrai. On peut écrire dessus, l'utiliser. C'est un fait. Tout être reconnaît son existence, même les animaux, ou les mouches. Elles ne peuvent pas le nommer mais elles ont conscience que le papier existe et qu'elles peuvent s'y poser. Mais lorsqu'on pousse son investigation, au-delà de la simple perception, de la simple acceptation du papier, lorsqu'on se questionne : quelle est la réalité du papier ? Sa couleur, sa forme, sa substance, ses particules atomiques, ou même ses particules subatomiques ? On ne peut pas trouver/expliquer l'essence du papier.
Sans passer par l'investigation on accepte simplement que c'est du papier.
Mais si on se questionne, on ne peut rien expliquer/trouver. Sur toutes choses, en particulier sur le concept du « moi »… Je suis ici, je suis tibétain, je suis un moine bouddhiste. Personne n'en doute. Mais si je me demande ou se trouve mon « moi »… Est-il dans ma tête, dans mon cœur, dans mon dos, ici ou là ?
Mon moi se trouve ici (désigne la paume de sa main) et parfois là, il n'y a pas vraiment de réponse. Si on interroge son esprit pour savoir si il est « je » ou « moi », quelque chose ne va pas. Dans ce cas, on ne peut pas employer les mots « mon esprit ». « Mon esprit »… tout le monde est d'accord, lorsque je dis « mon esprit ». Cela signifie que c'est « je », que c'est le moi qui possède l'esprit. On peut donc parler de « mon esprit », « ma pensée ». Cela veut dire essentiellement que la pensée et le moi sont deux entités séparées. Mais au-delà du corps, au-delà de l'esprit, le moi n'existe pas. Le moi est là ; mais si on s'interroge davantage, le moi n'a pas plus d'existence propre que le papier.
Cela nous amène à conclure que l'existence des choses dépend de nombreux autres facteurs. Elles n'ont pas d'existence propre, nous en concluons donc que les choses sont là, sans existence absolue. Ainsi, la nature de l'existence est forcément interdépendante et non indépendante. Et puisque l'existence des choses dépend d'autres facteurs tout est dépendant et non indépendant. Ainsi indépendant et dépendant sont deux opposés absolus. Il n 'y a pas de troisième alternative. C'est indépendant ou c'est dépendant.
Puisque notre investigation montre qu'il n'y a pas d'indépendance, la seule explication est que les choses existent, fonctionnent, sans existence propre. La seule alternative est la dépendance. Puisque la nature de l'existence est dépendante, l'indépendance est impossible à accepter. Ainsi la réalité de l'existence n'intervient qu'a la faveur d'autres facteurs et est dépendante par nature.
Dépendances et indépendance s'opposent. C'est indépendant ou c'est dépendant. Tout est dépendant. Il y a donc absence d'indépendance.
L'absence d'indépendance est ce qui définit shunya. C'est l'absence d'indépendance. Le sûtra dit que la forme n'est que vacuité. La forme est bien là. Puisque la forme existe, alors elle ne peut être que vide. Donc la forme n'est que vacuité. La vacuité n'est que forme de par l'absence d'indépendance, donc la dépendance est la seule possibilité. Et la dépendance signifie que d'autres facteurs entrent en jeu. Les raisons, les causes et les conditions ont alors réellement lieu d'être.
Si tout était indépendant, les causes et les conditions seraient inappropriées, elles n'auraient pas lieu d'être. Mais puisqu'il y a absence d'indépendance, alors les causes et les conditions deviennent réelles, elles entrent en jeu. La vacuité n'est donc que forme.
La vacuité du Bouddha, la vacuité de la vacuité.
Selon la tradition bouddhiste, il y a deux sortes de méditations. La première est basée sur la concentration sans investigation. On médite par exemple sur notre esprit, on se concentre uniquement sur notre esprit, sans se questionner davantage. On peut aussi méditer sur une représentation du Bouddha. Pas sur une statue, mais sur l'image du Bouddha que garde notre esprit. Notre représentation intérieure du Bouddha (désigne sa tempe).
Notre esprit se concentre dessus. Cette méditation demande de se concentrer sur une seule chose.
Pour comprendre l'autre forme de méditation, prenons un exemple. Le Bouddha est à cet instant dans notre esprit. Maintenant interrogez-vous sur ce qu'est le Bouddha. Est-il un corps ? Un esprit éclairé ? On a pas la réponse. C'est la même chose qu'avec le « moi ». Sans investigation, oui il y a un « moi », un « je ». Il y a bien une personne ici. Mais quand on interroge, elle disparaît.
C'est la même chose avec le Bouddha. Sans investigation le Bouddha est bien là. Notre professeur, notre maître. Mais si on s'interroge sur le Bouddha, il n'y a plus d'existence propre. Il y a donc vacuité du Bouddha. Et de la vacuité elle-même. Si on s'interroge sur ce qu'est la vacuité, on a pas la réponse.
Ainsi, le Sûtra du Cœur, ou plutôt le Prajñaparamita Sûtra, parle de la « vacuité de la vacuité ». Il y a donc deux vacuités, puis quatre vacuités, puis seize vacuité, puis dix-huit vacuité, puis vingt vacuité et ainsi de suite. La même chose s'applique à shunya, et nous avons vu que c'est applicable à l'infini. La vacuité de la vacuité ne fait donc pas exception.
Toute chose, y compris le Bouddha et la vacuité, tout est vide (vacuité). Mais les faits restent les faits. Nous connaissons la possession, le plaisir, toutes sortes de choses.
Y a t-il de l'espoir dans l'avenir de la race humaine ?
Non seulement les Japonais, mais de nombreux autres peuples, certains disent parfois « le monde entier », doivent faire face à une certaine instabilité et connaissent des problèmes . Y compris des problèmes économiques. Et ça ne concerne pas que les Japonais. Vous n'êtes pas seuls. Il y a beaucoup de gens comme vous. La question est : est-ce que l'humanité, le monde, sont condamnés ? Ou pas ? Je ne le crois pas.
L'humanité… à souffert dans le passé. Pendant plusieurs milliers d'années, plusieurs siècles. C'est vrai. Il y a toujours eu des problèmes dans l'histoire de l'humanité, des désastres, mais nous avons survécu.
Aujourd'hui, la seule menace est l'holocauste nucléaire. Si des fous déclenchaient un holocauste nucléaire, dans ce cas ce serait différent.
On ne peut pas nier qu'il y a des problèmes, de vrais problèmes, des tragédies, mais l'humanité survivra. Non seulement elle survivra, mais j'ai… des raisons de croire que ce siècle, le XXIème siècle, sera plus pacifique, plus harmonieux, plus fraternel. C'est mon sentiment, mon espoir. Parce qu'au XXème siècle, l'humanité a progressé. A appris. Les hommes sont passés par des épreuves très diverses, dont la guerre. En fait je pense que déjà depuis la fin du XXème siècle, l'humanité est plus mature. Cette plus grande maturité se traduit par des discussions sérieuses sur la non-violence, sur la préservation de l'environnement et de notre planète.
Des discussions sur les droits de l'homme, sur l'écologie, sur la liberté et la démocratie. Ce sont les signes d'une plus grande maturité des êtres humains.
Par exemple, parmi les Japonais comme parmi tous les peuples, le désir de paix, le désir… de voir disparaître l'arme nucléaire grandit partout. Partout également il y a un intérêt grandissant pour l'environnement.
Ces préoccupations prennent de plus en plus d'ampleur. Le concept de l'ahimsa, qui prône la non-violence, se développe également. Par conséquent, si nous, êtres humains, utilisons correctement notre intelligence, avec du cœur et une certaine ouverture d'esprit, je crois que rien n'empêche d'être optimiste quant à l'avenir de l'humanité.
Les quelques siècles à venir au moins, continueront dans cette direction. Dans plus de 1000 ans, je ne sais pas. C'est trop loin.
Il est très important de rester déterminé et confiant, d'associer l'intelligence humaine et le cœur. Les 2 doivent s'unirent.
Vivre avec le Sûtra du Cœur
Si on acquière de l'expérience grâce à une compréhension plus profonde et à une meilleure connaissance des concepts de vacuité et d'interdépendance, notre vision, notre esprit critique s’élargiront forcément.
Alors, dans la vie de tous les jours, lorsqu'on rencontrera un problème, l'ouverture de notre état d'esprit nous permettra d'en avoir une vision globale. Par conséquent, nous aurons beaucoup moins d'émotions perturbatrices.
Si notre esprit est trop étroit, le moindre petit élément peut le perturber. Donc avoir connaissance de shunya, de la relativité, de l'interdépendance, peut apporter beaucoup. De plus, un des messages clés du Bouddha, une des pratiques clés du bouddha-dharma est la compassion, karuna. Un altruisme sans limite.
Ainsi, associer un profond altruisme, un altruisme infini et la prise de conscience de shunya, c'est utile, c'est la clé.
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