La zen dictature... une arnaque bien huilée
Publié par Ferdy
[size=17]À considérer le peu de valeur accordée à l'indolence, à la paresse comme à l'ennui, chacun se croit plus ou moins condamné à s'engager dans une boulimie d'activités sociales, professionnelles, sportives, associatives ou de toute nature afin de tenter d'échapper au néant d'une existence contemplative.
Cette tyrannie nous est imposée depuis le plus jeune âge, enfin dès l'entrée en maternelle. Il faut absolument occuper le gamin à toute sorte d'activités dites d'éveil, pour qu'il ne puisse à aucun moment de la journée éprouver la sensuelle plénitude d'exister : découvrir son corps et son environnement autrement que sous l'angle de la domination conquérante ou de la compétition.
Il faut que ça bouge, que le planning soit surchargé, que le temps vienne toujours à manquer dans un mouvement de centrifugeuse pour le moins pernicieux. La constance dans l'effort annihile toute tentative de repli, de distance, d'observation immobile.
Parvenu à l'âge adulte, s'il en ressent le besoin, à la suite d'un possible burn-out annoncé, la méditation devient elle-même une activité comme une autre, programmée dans un lieu spécialement affecté à cette tâche, si distincte de l'univers habituel que le méditant se trouve propulsé vers un ailleurs exotique et désuet, sans lien commun avec son ordinaire surencombré d'obligations aliénantes. En inscrivant au cœur d'un planning surchargé une plage de silence et d'introspection, l'individu ne fait qu'ajouter à son programme de stress une fenêtre insolite, tout aussi encombrante que le reste.
Car si la nature a horreur du vide, l'homme ou la femme vit surtout dans la terreur de sa possible inanité. Le face à face avec le rien est source d'une angoisse irrépressible, l'aveu d'un échec narcissique trop cuisant.
Les vacances peuvent tourner au cauchemar s'il ne se trouve alentour aucune visite touristique exténuante, comme l'ascension d'un col ou la mortelle randonnée. Chez le salarié épanoui dans ses fonctions, le congé suffit parfois à déclencher une petite crise existentielle qui peut aboutir, dans certains cas, à une forme de dépression nerveuse ou à un accès d'agressivité particulièrement sensible sitôt que le promeneur solitaire redevient l'automobiliste pressé.
Afin de répondre à cette angoisse largement répandue, le marketing s'est emparé d'un concept philosophique ancestral qu'il est si bien parvenu à dénaturer de son essence originelle pour refourguer sa camelote de produits financiers "zen", de paisibles assurances et de toute une panoplie de gadgets lénifiants.
En quelques années, le monde occidental s'est saisi de cet artifice pour emballer à peu près tout et n'importe quoi, du shampoing-crème, aux séjours de thalasso, en passant par l'électroménager ou la tondeuse à gazon. Tout est devenu "zen", c'est-à-dire, dans la dialectique vénale du marché, une valeur ajoutée totalement abstraite, vidée de toute empreinte spirituelle subversive, qui sent bon l'encens, la sérénité harmonieuse et le folklore des anciens maîtres bouddhistes japonais.
Cette usurpation, bricolée de toute pièce par des prédateurs accomplis, est parvenue à greffer sur la parole du sage "qui se contente de peu", un ésotérisme de bazar qui ne se satisfait de rien.[/size]
Publié par Ferdy
[size=17]À considérer le peu de valeur accordée à l'indolence, à la paresse comme à l'ennui, chacun se croit plus ou moins condamné à s'engager dans une boulimie d'activités sociales, professionnelles, sportives, associatives ou de toute nature afin de tenter d'échapper au néant d'une existence contemplative.
Cette tyrannie nous est imposée depuis le plus jeune âge, enfin dès l'entrée en maternelle. Il faut absolument occuper le gamin à toute sorte d'activités dites d'éveil, pour qu'il ne puisse à aucun moment de la journée éprouver la sensuelle plénitude d'exister : découvrir son corps et son environnement autrement que sous l'angle de la domination conquérante ou de la compétition.
Il faut que ça bouge, que le planning soit surchargé, que le temps vienne toujours à manquer dans un mouvement de centrifugeuse pour le moins pernicieux. La constance dans l'effort annihile toute tentative de repli, de distance, d'observation immobile.
Parvenu à l'âge adulte, s'il en ressent le besoin, à la suite d'un possible burn-out annoncé, la méditation devient elle-même une activité comme une autre, programmée dans un lieu spécialement affecté à cette tâche, si distincte de l'univers habituel que le méditant se trouve propulsé vers un ailleurs exotique et désuet, sans lien commun avec son ordinaire surencombré d'obligations aliénantes. En inscrivant au cœur d'un planning surchargé une plage de silence et d'introspection, l'individu ne fait qu'ajouter à son programme de stress une fenêtre insolite, tout aussi encombrante que le reste.
Car si la nature a horreur du vide, l'homme ou la femme vit surtout dans la terreur de sa possible inanité. Le face à face avec le rien est source d'une angoisse irrépressible, l'aveu d'un échec narcissique trop cuisant.
Les vacances peuvent tourner au cauchemar s'il ne se trouve alentour aucune visite touristique exténuante, comme l'ascension d'un col ou la mortelle randonnée. Chez le salarié épanoui dans ses fonctions, le congé suffit parfois à déclencher une petite crise existentielle qui peut aboutir, dans certains cas, à une forme de dépression nerveuse ou à un accès d'agressivité particulièrement sensible sitôt que le promeneur solitaire redevient l'automobiliste pressé.
Afin de répondre à cette angoisse largement répandue, le marketing s'est emparé d'un concept philosophique ancestral qu'il est si bien parvenu à dénaturer de son essence originelle pour refourguer sa camelote de produits financiers "zen", de paisibles assurances et de toute une panoplie de gadgets lénifiants.
En quelques années, le monde occidental s'est saisi de cet artifice pour emballer à peu près tout et n'importe quoi, du shampoing-crème, aux séjours de thalasso, en passant par l'électroménager ou la tondeuse à gazon. Tout est devenu "zen", c'est-à-dire, dans la dialectique vénale du marché, une valeur ajoutée totalement abstraite, vidée de toute empreinte spirituelle subversive, qui sent bon l'encens, la sérénité harmonieuse et le folklore des anciens maîtres bouddhistes japonais.
Cette usurpation, bricolée de toute pièce par des prédateurs accomplis, est parvenue à greffer sur la parole du sage "qui se contente de peu", un ésotérisme de bazar qui ne se satisfait de rien.[/size]
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