L'Arbre des Refuges: Une Philosophie Non Confessionnelle

La seule façon d’apporter la paix au monde est d’apprendre soi-même à vivre en paix.( Bouddha « l’Éveillé » 623-543 av. J.-C )


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    Disciple laïc
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    Qu'est ce qu'être bouddhiste ? Empty Qu'est ce qu'être bouddhiste ?

    Message par Disciple laïc Mer 08 Jan 2020, 17:08

    Je vais découper le post en plusieurs section car il est trop long pour passer en une seule fois. Comme toujours c'est le point de vue d'un moine non le dogme absolu et incontestable issu de la révélation d'un dieu. 
    Le moine qui parle est vietnamien donc je pense que le contenu sera plus "formaté" pour des standard sociétaux asiatiques, vietnamiens en particulier. Ce qui n'interdit pas d'essayer de les appliquer de façon adaptée en France (par exemple) si on trouve qu'il y a trop d'écarts. 

    Qu'est ce qu'être bouddhiste ? Htthie10


    Être bouddhiste

    Thích Thiên Châu


    A) Introduction


    1 - Qui est-ce qu'un bouddhiste?


    Le Bouddhiste est celui qui apprend et pratique l'enseignement du Bouddha pour se perfectionner et devenir un homme éveillé et libéré.



    2 - Qu'est-ce que l'enseignement du Bouddha?



    L'enseignement du Bouddha ou le Bouddhisme est la voie, découverte par le Bouddha, qui conduit à l’Éveil et à la Libération. Le bouddhisme n'est pas une "religion" dans le sens occidental, mais une voie de spiritualité.



    3 - Comment devenir bouddhiste?



    Pour devenir bouddhiste vous vous engagez à pratiquer l'enseignement du Bouddha sous la direction d'un (ou des) moine(s), celui qui consacre toute sa vie à suivre la voie tracée par le Bouddha. Concrètement, après avoir affirmé votre confiance en Bouddha, dans le Dharma et dans le Sangha, vous observez les 5 préceptes:
    -Je m'efforce de respecter la vie des autres.
    -Je m'efforce de respecter les biens d'autrui.
    -Je m'efforce de ne pas commettre d'adultère.
    -Je m'efforce de respecter la vérité.
    -Je m'efforce de m'abstenir des boissons alcoolisés et de drogue.
    Ces 5 préceptes jouent un rôle important dans la vie du pratiquant, dans son environnement familial et dans le milieu social.



    4 - Le Bouddhisme ne demande pas à ses adeptes d'adhérer à des croyances qui lui seraient autoritairement imposées . Mais ne parle-t-on pas de confiance ou d'aspiration dans le Bouddhisme?


    Si, mais la confiance ou l'aspiration du Bouddhisme est tout à fait différente de la foi telle qu'elle est conçue dans d'autres religions. Le bouddhiste reste toujours lucide. Il n'adhère aux propositions qui lui sont faites qu'après avoir mûrement réfléchi, médité et reconnu qu'elles sont conformes à la réalité, à la raison. Il honore et respecte le Bouddha avec la confiance qu'il réserve à un Éveillé Parfait plein de compassion et de sagesse. Pour le bouddhiste, la doctrine du Bouddha peut se comparer "au doigt qui montre la lune" qu'il ne faut pas confondre avec la lune elle-même, il faut suivre la direction indiquée pour découvrir soi-même la vérité noble et bénéfique.
    La statue du Bouddha n'est pas une idole, mais une œuvre d'art, un symbole de la sagesse et de la compassion. La vénération d'un bouddhiste devant une statue de Bouddha n'a pas la même signification que les prosternations effectuées devant les idoles des polythéistes ou même des monothéistes.
    Le bouddhiste considère les moines comme des guides pouvant le conduire sur le chemin de la recherche spirituelle, et ne voit pas en eux des intermédiaires pouvant lui accorder pardons et faveurs.


    _________________
    Puissiez vous être délivrés pour toujours de la naissance et de la mort, des souffrances du corps et des perturbations mentales. 
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    Qu'est ce qu'être bouddhiste ? Empty Re: Qu'est ce qu'être bouddhiste ?

    Message par Disciple laïc Mer 08 Jan 2020, 17:09

    B) Le Bouddha


    5 - Qui est le Bouddha?


    Bouddha est un terme employé pour désigner les personnes qui ont atteint l’Éveil Parfait. Il existait déjà des Bouddhas dans le passé, comme il y en aura dans le futur. Le Bouddha du monde actuel est Sâkyamuni. Il est né en Inde, plus de 500 ans avant Jésus Christ. Son père est le roi Suddho-dana et sa mère, la reine Mâyâ. Il était très beau et très intelligent. A l'âge de sept ans, on l'amena à la campagne pour assister à la fête du Printemps. Pour inaugurer la fête, son père conduisit une charrue sertie de perles derrière deux bœufs beaux et forts. Le soc de la charrue, en retournant la terre, mit à jour des larves, les décapita, et du sang coula partout. Un groupe d'étourneaux voltigea autour de la charrue et se disputa les vers ainsi mis à découvert. Cet spectacle atroce mit le prince en face des vicissitudes de la vie et le plongea dans une profonde tristesse. De retour au palais royal, il en délaissa tout le faste et devint encore plus silencieux et plus méditatif qu'auparavant.
    Le roi se souvint alors des prédictions de l'ermite Asita et craignit que le prince ne cherchât à déserter bientôt la Cour et à renoncer aux choses de ce monde. Il essaya tous les subterfuges pour divertir son héritier, fit construire à dessein trois nouveaux merveilleux palais, chacun adapté à chaque saison de l'année: printemps, été et hiver , le maria avec la belle princesse Yashodarâ, alors que le prince n'avait que seize ans.
    Mais ni la vie dorée de la Cour, ni l'amour de la douce et belle princesse ne venaient à bout de la tristesse et des soucis du prince. Afin de se faire une idée exacte de la vie, il sollicita de son père l'autorisation de faire quelques promenades dans la capitale.
    A la première sortie, il rencontra un vieillard dont il fut frappé par la maigreur, et les difficultés de déplacement puisque celui-ci ne pouvait pas avancer sans l'aide d'un bâton. La deuxième sortie le mit en présence d'un malade couché gémissant au bord de la route. Et la troisième le mit devant un mort qu'on transportait à l'incinération.
    Ces trois épreuves inattendues et insupportables le plongèrent dans une infinie et profonde tristesse, et l'amenèrent à réfléchir davantage sur les souffrances humaines.
    A plusieurs reprises, le prince interrogea ses professeurs sur ces vicissitudes et les moyens de les supprimer. Les réponses qui lui furent données abondaient en mysticisme, manquaient de raisonnement valable et de sagesse. Elles ne lui satisfirent point.


    6 - Quel est le processus de sa recherche de la vérité?

    Contrairement aux trois précédentes rencontres, la quatrième sortie le mit en présence d'un moine errant mais serein, et qui lui semblait posséder un certain degré d'éveil et de libération.
    De retour au palais, il se décida à quitter sa vie princière et à se consacrer à la recherche de la vérité. Après mûres réflexions, il se prépara à fuir la Cour, attendant une occasion propice. Il apprit alors que son épouse Yashodarâ avait mis au monde un garçon. Cette nouvelle fut pour lui un choc pénible, car un nouvel attachement le liait à sa famille, d'où le nom du nouveau-né "Râhula" (le lien). Mais ce fut aussi pour lui une consolation, et même un encouragement à la réalisation de son projet : son père, assuré d'avoir un successeur, souffrirait moins de son départ.
    Le prince, alors âgé de vingt-neuf ans, choisit pour partir la nuit qui succéda à un festin royal, en mettant à profit le relâchement de la surveillance de la garde impériale. Il fit ses adieux à son épouse et à son fils Rahula, quitta le palais accompagné de son écuyer Chandaka et de son cheval préféré Kanthaka. Les deux hommes voyagèrent toute la nuit, et arrivèrent le lendemain matin au bord de la rivière Anoma. Le prince descendit de son cheval, se débarrassa de ses vêtements et de tout son attirail princier qu'il remit à son écuyer en même temps que son cheval. Il coupa ses longs cheveux avec son épée, se vêtit d'une robe de moine mendiant, garda seulement un bol à aumône. Il disparut dans la forêt profonde, en quête de la Vérité.
    Dès lors, le prince Siddhattha devint le moine du clan Sâkya - Sâkyamuni. C'était dans la région de Rajagaha que Sâkyamuni rencontra des maîtres célèbres comme Arâda kâlama et Udraka Ramaputra. Mais il ne fut pas convaincu de leurs enseignements. Il se rendit alors à Uruvela où il pratiqua un ascétisme rigoureux, espérant par là découvrir la Vérité. Six ans passèrent mais ce genre de vie n'eut pour résultat qu'un affaiblissement de son corps et de son esprit. Sa santé en fut compromise.
    Alors, Sâkyamuni décida de renoncer à cette pratique si sévère. Il reprit une nourriture normale, accepta un bol de riz au lait que lui offrait la bergère Sujâta. Les cinq ascètes qui l'accompagnaient jusque-là et qui pratiquaient avec lui le même ascétisme désapprouvèrent son attitude et le quittèrent.
    Continuant seul sa marche, Sâkyamuni arriva près de la rivière Neranjarâ (l'actuel Phalgu) ; il se lava et au sortir du bain, demanda à un homme ramassant de l'herbe de lui en donner une botte pour se confectionner un coussin. Il s'assit à l'ombre d'un arbre pipal ( appelé aujourd'hui bodhi ) avec la ferme détermination de ne pas quitter cette place tant qu'il n'aurait pas atteint l’Éveil. La décision une fois prise, il demeura ainsi pendant une semaine, plongé dans une méditation profonde. Le septième jour, Sâkyamuni fit tous ses efforts pour éliminer de son esprit toutes les racines du mal : convoitise, haine, ignorance.
    Dès lors, Sâkyamuni devint Sâkyamuni Bouddha ou Gotama Bouddha, il avait alors 35 ans. C'était par une splendide nuit de pleine lune du quatrième mois de l'année, le mois Vesakha.


    7 - Comment le Bouddha enseigna-t-il sa doctrine et fonda-t-il sa communauté?

    Après son Eveil, animé par sa compassion pour les êtres vivants et convaincu que l'homme était capable de s'améliorer et de progresser vers la perfection, le Bouddha se rendit à Saranath (Bénarès) où il retrouva les cinq ascètes qui étaient autrefois avec lui à Uruvela. Il leur fit part de sa découverte en leur faisant comprendre que pour atteindre la Vérité il fallait s'appliquer, vivre dans le juste milieu, éviter de se livrer aux débauches comme à la mortification.


    Le Bouddha commença son enseignement par la prédication des quatre Nobles Vérités à ces cinq ascètes:
    - La souffrance (dukkha)
    - La cause de la souffrance (samudaya)
    - La suppression de la souffrance (nirodha )
    - La voie pour y parvenir (magga)
    A la deuxième séance d'enseignement, le Bouddha prêcha la non-existence d'une âme indépendante et immuable.
    Ainsi , sous la direction clairvoyante du Bouddha, ses disciples devenaient de plus en plus nombreux. Il encouragea chacun d'eux à propager son enseignement dans chaque région visitée. Il entreprit lui-même, en compagnie de ses disciples, des pérégrinations à travers le pays, longeant le bassin du Gange, en enseignant à tous ceux qui voulaient bien l'écouter sans faire distinction de fortune, d'ethnie, de race, de classe sociale. Ceux qui étaient capables de mener une vie monastique pour guider les autres, quittèrent leur famille et entrèrent dans la communauté des moines ou des religieuses (sangha). Ceux qui préféraient pratiquer la Loi tout en restant chez eux sont admis et considérés comme adeptes (upâsaka ou upâsika). En propageant ainsi sa doctrine, le Bouddha rejeta toutes les croyances aberrantes. Il condamna toutes les mauvaises coutumes (comme par exemple les mortifications, le sacrifice des animaux pour le culte. etc.). Durant 45 années, d'un village à l'autre, Bouddha déploya toute son énergie pour ramener l'homme à une véritable vie et lui faire prendre conscience de ses précieuses aptitudes à s'orienter dans la voie du Sublime Éveil. Il combattit également le système des castes
    Ce fut sur le chemin de son enseignement que, dans la nuit de pleine lune du mois de Vesakha ou Vesak (la 4e pleine lune de l'année lunaire), le Bouddha s'arrêta pour se reposer dans la forêt de Kusinarâ, près du village de Kasia. Après une dernière prédication, encore par une nuit de pleine lune, il s'éteignit et accéda à la béatitude du Parinirvâna. Le Bouddha avait alors 80 ans.

    8 - Le Bouddha est-il un Dieu?

    Non, Bouddha n'est ni un dieu, ni un envoyé de Dieu, ni un Prophète. Il est un homme mais un homme par excellence, un Parfait Éveillé déployant toute son énergie pour parvenir à découvrir et à vivre avec la vérité qui est son objectif final. Par compassion, il a passé toute sa vie à enseigner la voie ainsi découverte, afin de promouvoir le bonheur pour toute l'humanité. Le Bouddha est un maître supérieur mais plein d'humilité. Il disait à ses disciples :


    "Vous devez vous-même faire l'effort.
    Les Bouddhas ne sont que des guides."
    (Dhp, 276).

    9 - Par quoi voyons-nous que Bouddha est un Parfait Éveillé?


    A la justesse et la noblesse de sa doctrine et à la véracité de ses paroles et de ses actes. Sa doctrine enseigne la connaissance profonde sur la nature de l'homme et de l'univers. Sa vie est la manifestation des quatre vertus fondamentales: la bienveillance, la compassion, la joie altruiste et l'équanimité. Si nous comparons le Bouddha aux hommes ordinaires ou aux fondateurs des autres religions, nous nous apercevrons que le Parfait Éveillé existe en lui. Il est comparé à un beau lotus blanc, comme il l'avait dit lui-même:


    "Comme un lotus pur et admirable,
    non souillé par les eaux boueuses,
    je ne suis pas souillé par le monde.
    C'est pourquoi, Brahmanes, je suis un Éveillé." (An, II, 39).


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    Message par Disciple laïc Mer 08 Jan 2020, 17:12

    C) le bouddhisme


    10 - Voudriez-vous me donner une information succincte sur les écrits fondamentaux du Bouddha?

    Le Bouddha n'a pas produit d’œuvre littéraire durant sa vie. Il prêcha oralement sa doctrine. Ses disciples l'ont écoutée, retenue et transmise verbalement aux autres. Il est probable qu'on se servait peu de l'écriture en Inde à cette époque. Par ailleurs, la transmission orale des connaissances était une tradition sacrée dans le milieu religieux. Après la mort du Bouddha, ses paroles ont été récitées puis transcrites dans les livres canoniques qui comprennent:
    - le recueil des codes de discipline: Vinaya Pitaka
    - le recueil des discours attribués au Bouddha et à ses disciples les plus proches: Sutta Pitaka
    Plus tard divers groupes de moines les commentèrent et en donnèrent de multiples interprétations selon leurs aptitudes, leurs appréhensions. Ces commentaires constituent le 3e recueil: Abhidarma Pitaka.
    Ces trois recueils constituent la Triple Corbeille (Tipitaka).
    Originellement écrits en pâli et en sanskrit, ils ont été ensuite traduits en chinois, tibétain, japonais, anglais, vietnamien, etc.
    Ce sont les livres écrits en pâli et la traduction en anglais qui sont les plus accessibles aux Occidentaux. Les trois collections en pâli appartenant à l’École des Anciens (Théravâda), éditées par La Pâli Text Society (Londres) se composent essentiellement de :
    -31 volumes de la collection des discours
    -5 volumes de la collection des codes de discipline
    -7 volumes de la collection des commentaires.


    11 - Quel est l'enseignement principal du Bouddha?

    C'est la doctrine de la production conditionnée (paticcasamuppada). Par la découverte de cette Loi, le Sage des Sâkya devint Bouddha. Elle explique que tous les phénomènes physiques ou psychiques sont à la fois conditionnés et conditionnants (causé et causant), qu'aucune chose n'est isolée de celles qui l'accompagnent, la précèdent et la suivent parce que tous les phénomènes sont à la fois causes et effets. En réalité, la science n'arrive pas à découvrir la première cause ou le dernier effet. Et il n'y a pas lieu de distinguer strictement causes et effets. Par exemple, l'argile est la cause du pot. Oui, mais lui seul n'est pas suffisant pour produire le pot. S'il n'y avait ni eau, ni potier, ni intention du potier de fabriquer un pot, ni son travail, le pot n'aurait pas pris forme. Toutes ces choses sont indispensables à la production du pot. Par conséquent, on ne peut pas dire que l'argile seule est la cause du pot. Ainsi, la question de la première cause est un faux problème. Selon le Bouddha, il n'existe pas de commencement unique et absolu aux choses composées, ni à l'univers, ni aux êtres vivants. Spéculer sans fin sur l'existence d'une cause première qui serait l'origine de tout, est vain, et ne peut qu'entraîner des troubles mentaux chez ceux qui s'y adonnent. Par ailleurs, la conception même de la première cause marque un arrêt total dans le progrès de la connaissance de l'homme.


    Évidemment, la doctrine de la production conditionnée est complexe et difficile à pénétrer. Le Bouddha a déclaré que celui qui voit la loi de la production conditionnée voit la doctrine, celui qui voit la doctrine voit la loi de la production conditionnée (Mn, I, 190-191). La stance suivante résume, dans une certaine mesure, le principe de cette doctrine :
    " Quand ceci est, cela est
    Ceci apparaissant, cela apparaît
    Quand ceci n'est pas, cela n'est pas
    Ceci cessant, cela cesse."
    (Mn, I, 264)
    Par cette stance, le Bouddha a exprimé la loi de l'interdépendance des conditions qui constituent les causes et les effets, et en même temps, l'insubstantialité et l'impermanence du monde.

    " Je vous ai enseigné, moines, à voir la production conditionnée partout et en toute chose." (Mn, III, 19 ; Sn, III, 103).
    La doctrine de la production conditionnée s'oppose aux théories édifiées sur :
    1-Le déterminisme des actions passées, de la vie antérieure (fatalisme)
    2-Un Dieu tout puissant qui crée et gouverne le monde (théisme)
    3-L'indéterminisme d'après lequel les choses existent sans causes, sans conditions (par hasard ou par chance).
    C'est à la lumière de cette doctrine que le Bouddha a analysé tous les phénomènes tant dans le domaine physique que dans le domaine psychique. Il a employé spécialement cette doctrine pour expliquer les corrélations du processus physico-psychique de la vie dans le cycle des morts et des naissances qui se résument en trois points dépendant et influant mutuellement :
    1-L'ignorance relative à la réalité de la vie et de la libération (avijja : A)
    2-L'action égoïste poussée par la soif (tanhâ) (karma : K)
    3-Les souffrances physico-psychiques et cosmiques (dukkha : D)


    (là il y a en principe un petit dessin en forme de cercle mais je n'arrive pas à le reproduire ici). 


    L'explication de la doctrine de la production conditionnée vise à rejeter la croyance selon laquelle l'homme ne serait que le résultat des actions de la vie antérieure ou la créature d'un Dieu tout puissant ou par le hasard sans causes ou sans conditions.


    12 - En quoi consiste la doctrine de l'insubstantialité (anattâvâda).

    La première doctrine affirme que toutes les choses sont soumises à la loi de la production conditionnée. La doctrine de l'insubstantialité analyse dans l'espace ce qu'on appelle conventionnellement "homme" ou "personne" sous ses différents aspects physico-psychiques. S'appuyant sur les deux éléments fondamentaux : le nom désignant les états psychiques, et la forme, le corps (nâma-rûpa), Bouddha aboutit à divers systèmes d'analyses dont le plus important est celui qui distingue en l'homme 5 agrégats (khandha) à savoir : l'agrégat de la matière (rûpa), celui des sensations (vedanâ), celui de la perception (sannâ), celui des compositions psychiques (sankhâra) et celui de la conscience (vinnâna). Par exemple, il existe, apparemment et conventionnellement une table, mais il n'y a pas de table réelle et substantielle en dehors de parties composantes comme la surface plane, les pieds, etc. De même, il existe conventionnellement une personne, mais il n'y a pas de personne avec une âme entité et substantielle en dehors des éléments physico-psychiques. L'homme n'est rien d'autre qu'une composition de matière et d'esprit ou des cinq agrégats comme il est indiqué plus haut ; en dehors de ces cinq agrégats il n'y a pas de corps et d'âme. C'est en raison de la corrélation et de l'interdépendance des éléments physico-psychiques et des actions (karma) que l'homme existe.


    Ainsi, affirmer que la matière fabricante existe indépendamment des objets fabriqués ou que l'âme persiste en dehors des agrégats est une conception erronée ou une invention trompeuse de la croyance dogmatique.


    Par ailleurs, les cinq agrégats s'associent les uns aux autres et forment une personne composée, insubstantielle, par conséquent, ils ne peuvent constituer un soi comme une entité-égo indépendante. Autrement dit, il n'existe pas un agent indépendant de ces 5 agrégats; de même qu'il n'existe pas un penseur indépendant de la pensée ; la pensée est elle-même le penseur.


    Ainsi ce que nous appelons "homme" n'est rien d'autre qu'un processus de phénomènes physico-psychiques sans sujet. La doctrine de l'insubstantialité constitue l'enseignement particulièrement original du Bouddha (Mn,I, 380) . S'il y avait un soi absolu permanent, la vie idéale menant à la suppression de la souffrance ne pourrait être établie. (Cf. Sn, III, 143).


    13 - En quoi consiste la doctrine de l'impermanence (aniccavâda).

    La doctrine de l'impermanence a pour but d'exprimer dans le temps la réalité des choses composées et insubstantielles : "Toutes choses composées sont impermanentes." (Mn, I, 228). L'impermanence se manifeste dans l'univers : les phénomènes physiques ainsi que psychiques. L'univers est comme un torrent d'eau qui coule et non pas une mare d'eau dormante. Les choses naissent, apparaissent et disparaissent. Les hommes naissent, vivent et meurent. Tout comme les vagues de l'océan s'élèvent et s'abaissent sans cesse. Autrement dit, il n'y a pas ce qui "est" mais seulement ce qui "devient". Devenir signifie "instable" et mobile, changeante. Apparition, changement et disparition sont les trois caractéristiques des choses composées. Bouddha a exprimé cette doctrine par des images populaires et poétiques : 


    " En vérité, la vie des hommes est brève, limitée, éphémère, remplie d'afflictions et tourments ; elle est comme une goutte de rosée qui disparaît aussitôt que le soleil se lève ; comme une bulle, comme un sillon tracé sur l'eau, comme un torrent en traînant tout sur son passage et jamais qui ne s'arrête ; comme du bétail pour la boucherie qui, à chaque instant, affronte la mort." (An, III, 70).


    En ce qui concerne l'impermanence du psychisme, le Bouddha a déclaré que l'esprit est plus éphémère que le corps. Toutes les choses sont impermanentes, cela veut dire que la rivière dans laquelle se baigne l'homme change sans cesse et l'homme lui-même change continuellement à chaque instant. Bien qu'impermanent, l'homme ainsi que l'univers ne disparaissent jamais totalement ; ils se transforment. La mort n'est qu'un changement apparemment marquant un terme d'une vie mais un changement " de bond", une "mutation", cependant la vie continue. De même, les choses se transforment mais ne se perdent jamais. C'est dans le cadre du déroulement que la causalité se manifeste sans interruption. La vie antérieure et la vie postérieure ne sont identiques ni différentes ; par conséquent, l'individu est toujours responsable de ses actes et héritier de leurs résultats.


    C'est ainsi que la doctrine de l'impermanence est dynamique tant au point de vue de la vérité que de la spiritualité.




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    Message par Disciple laïc Mer 08 Jan 2020, 17:13

    14 - Comment Bouddha conçoit-il la vie humaine?

    A la lumière des lois universelles précédentes, Bouddha a énoncé la voie du juste-milieu, s'écartant des deux extrêmes : luxure et mortification. Cette voie est expliquée dans les quatre Nobles Vérités (ariyasacca), qui constituent l'enseignement du Bouddha concernant l'imperfection de la vie et l'idéal pour ceux qui aspirent au bonheur dans le présent et dans le futur :

    1 - La souffrance (dukkha)




    La souffrance constitue la première Noble Vérité car la connaissance profonde sur la souffrance nous mène à la recherche de ses causes, à l'aspiration de la libération et à l'engagement dans la voie conduisant à la libération. La liste de souffrances est longue comme Bouddha l'a énumérée dans son premier discours: la naissance, la vieillesse, la maladie, la mort, l'association avec ce que l'on n'aime pas, la séparation de ce que l'on aime, la non obtention de ce que l'on désire, la douleur, les lamentations, et la détresse. Certainement, chacun peut y ajouter selon son expérience car la vie est pleine d«insatisfaction sous d'innombrables aspects. La souffrance est partout. C'est un mal cosmique. On peut la condenser dans les trois aspects :



    -La souffrance comme peines intrinsèques du corps et du mental (dukkha-dukkha).
    -La souffrance comme douleurs causées par la méconnaissance sur l'insubstantialité des choses composées y comprise la vie humaine (sankhâra-dukkha).
    -La souffrance comme douleurs causées par la méconnaissance sur l'impermanence de l'univers (viparinama-dukkha).




    Evidemment, il n'est pas difficile de comprendre la première puisqu'elle est évidente. Ce sont les deux dernières que l'on est incapable de comprendre si l'on est dépourvue de la connaissance sur la doctrine de l'insubstantialité et celle de l'impermanence. La vie, en réalité, est irréelle et éphémère, les sensations agréables ne sont que des productions conditionnées ; par conséquent, elles n'ont pas de substances et ne durent pas longtemps comme il est dit : la joie contient toujours en elle le germe de la tristesse. Si l'on méconnaît ces caractéristiques, on souffrira à la vue des pétales de roses fanées, à la vue de la disparition de nos bien aimés. Par ailleurs, tant que nous sommes dans le cycle des naissances et des morts, nous ne pourrions nous échapper à la souffrance.



    2 - La deuxième Noble Vérité : la cause (samudaya).




    La souffrance humaine ne provient pas de la fatalité, de Dieu, du hasard, mais de l'homme même, de ses actions volontaires poussées par la soif (tanhâ). La soif se manifeste sous trois formes :
    -La soif sensuelle
    -La soif d'extension du moi
    -La soif de destruction de ce qui est indésirable
    La soif est l'enfant de l'ignorance. L'ignorance et la soif sont deux causes principales de la souffrance. Il ne faut pas comprendre abstraitement la soif mais concrètement dans toutes les activités politiques, économiques, religieuses, sociales. . . Dans la politique, c'est la dictature ; dans l'économie, c'est l'exploitation ; dans la religion, c'est l'intolérance.
    Karma, c'est la manifestation de la soif par les actes. Tous nos actes sont des produits de l'ignorance et de la soif. Mais seuls les actes volontaires du corps, de la parole, de l'esprit sont les auteurs du karma individuel ou collectif. Nous récoltons ce que nous semons. Les bons actes nous donnent du bonheur, les mauvais, du malheur. La récompense ou la punition sont déjà sises au sein de la loi cause-effet, à quoi sert un Dieu pour ces affaires?
    La loi Cause-Effet se manifeste à travers le temps: passé, présent et futur. Il y a des causes qui donnent des effets immédiats, des causes qui donnent des effets après un certain temps.
    Nous avons suggéré en haut le karma individuel et le karma collectif. Le karma individuel détermine la vie individuelle, le karma collectif influence sur la vie familiale, sur la vie sociale. Pourtant ces deux karmas ne sont pas complètement séparés mais se complètent. Pour améliorer la société ou l'individu, il faut améliorer les deux karmas. Croire au karma comme une fatalité, c'est une grande erreur. On peut réformer la société comme l'individu grâce à l'amélioration du karma collectif comme individuel.



    3 - La troisième Noble Vérité : la cessation de la souffrance (nirodha=Nirvâna)




    La cause de la souffrance est le désir, sa suppression élimine la souffrance ; on atteint le Nirvâna, c'est " l'extinction de la soif " (tanhakkhaya)Mais qu'est-ce que le Nirvâna? (ou Nibbana) . En terme positif, on peut dire que le Nirvâna est la " paix absolue ". Mais comment notre langage peut exprimer, peut décrire "l'absolu"? Comment faire connaître à un poisson ce qu'est la terre?
    Dans le langage bouddhique, pour exprimer le Nirvâna, des termes négatifs sont employés : "non-composé, inconditionné (asamkhata), "extinction de la soif", "absence de désir" (virâya), "cessation".
    Cela mène à un malentendu, on pense que Nirvâna signifie annihilation. Pour montrer que Nirvâna n'est pas annihilation, Buddhagosa a raconté une histoire :

    "Les habitants d'un village étaient malheureux, terrorisés par des bandits. Un jour, tous les bandits furent arrêtés et emprisonnés par le chef du district. Depuis, les habitants n'étaient plus menacés, pillés. Ils vécurent tranquilles et heureux. La vie continuait après l'arrestation des bandits. Ainsi la vie continue-t-elle après la cessation de la soif, de la convoitise, de la haine, et de l'ignorance."



    Il existe d'une part, le Nirvâna complet des Bouddhas, des Eveillés Parfaits comme Bouddha Sakyamuni, d'autre part, le Nirvâna partiel :
    a -Entré-au-courant : le fruit de celui qui est libéré de l'attachement à un soi, du doute, de la croyance au rite, au dogme.
    b -Retour-une-fois : le fruit de celui qui est libéré d'une partie de la concupiscence, de la brutalité.
    c -Non-retour : La combinaison des deux fruits ci-dessus.
    d -Non-né : le fruit de celui qui, non seulement libéré des "souillures" dont sont libérés des saints de "l'entré-au-courant", de "retour-une-fois" , de "non-retour", mais encore libéré de l'attachement au monde invisible de l'orgueil, de l'excitation, de l'ignorance. Le Nirvâna dans ce monde avec le corps est nommé le " Nirvâna-avec-reste" et le Nirvâna après la mort, est nommé "Nirvâna-sans-reste".
    Donc on peut atteindre le Nirvâna même dans ce monde, avec le témoignage éloquent de Sakyamuni.




    4 - La quatrième Noble Vérité : la voie (magga)




    La voie qui conduit à la cessation de la souffrance comprend :
    - La discipline éthique (sila) : ce sont des règles morales reposées sur la Compassion et la Sagesse
    - La méditation (samâdhi) : c'est la méthode de concentration de l'esprit vers un objet précis
    - La Sagesse (panna) : voir la vérité telle qu'elle est.

    Ces trois "études" peuvent se développer en huit sentiers (atthagika-magga) :
    1- Compréhension juste
    2- Pensée juste
    3- Parole juste
    4- Action juste
    5- Moyens d'existence justes
    6- Effort juste
    7- Méditation juste
    8- Concentration juste.
    Cet octuple sentier peut se résumer dans cette stance :
    " Ne faire pas le mal
    Pratiquer le bien
    Purifier son esprit
    C'est l'enseignement du Bouddha."

    15 - L'origine du mal et son élimination


    Le mal prend racine au désir de satisfaire "le moi". Tout cela provient de l'opinion fausse qu'on a, ou plutôt qu'on est "un moi réel et permanent". Les principes fondamentaux du Bouddhisme nous montrent l'impermanence, l'illusion du "moi". Grâce à une analyse méthodique, nous comprenons que ce que nous appelons le moi n'est qu'un assemblage de l'esprit et de la matière, alors toutes nos actions ne sont pas destinées à servir ce moi, mais à servir les autres. Pour extirper le mal, tous les rites, toutes les bonnes coutumes sont utiles mais pas essentiels.


    16 - Qu'est-ce que la renaissance (samsâra)?

    La renaissance est la succession sans fin d'un être vivant avant de devenir Bouddha. Comme nous le savons, les relations causes-effets sont comme un courant continu non limité dans une seule vie. Tant que nous nous attachons encore à la vie, tant que nous faisons de mauvaises actions, nous renaîtrons après la mort pour subir les mauvais effets. En d'autres termes, après la décomposition du corps physique, le courant de vie continue sous un aspect différent à l'aspect actuel. Une remarque à faire, ce courant de vie n'est pas du tout le transfert d'une âme immortelle d'une vie à une autre comme un voyageur qui change d'hôtels.
    La renaissance dans le sens bouddhique, n'a rien à voir avec la réincarnation ou le retour certain d'une âme immuable à ce monde humain. Suivant son karma - des actions volontaires - bon ou mauvais, après la mort, un individu peut prendre une forme de vie supérieure des dieux (deva) ou une forme inférieure des animaux, des fantômes, des diables. . . Le courant de vie continue ainsi comme un courant d'eau. La vie postérieure hérite de tous les actifs comme passifs de la vie antérieure. Les deux aspects de vie ne sont ni identiques ni différents entre eux( na ca so na ca anno) et même à présent, notre vie d'aujourd'hui n'est pas celle d'hier, non plus celle de demain.
    Le fait qu'une personne devienne dieu ou animal n'existe pas ; seules ses actions imprégnées de caractère divin ou animal le font dieu ou animal.
    Seule la théorie de la renaissance peut expliquer logiquement si, après la mort, la vie continue ou prend fin.
    La renaissance est le produit du karma, alors, sans karma sans renaissance. Les Bouddhas, les Arahants sont complètement libérés de toutes les actions égocentriques, de toutes les actions qui conduisent à la vie ou à la mort, ils ont passé au-delà de la vie ou de la mort. Ce n'est pas facile. Aussi hormis les enseignements "Ultra-mondiaux" le Bouddha nous enseigne des disciplines de perfectionnement à notre portée pour nous amener au monde heureux, nous éloigner des mondes malheureux des animaux, des diables. Après la renaissance dans un monde plus ou moins heureux, on aura l'occasion de se perfectionner jusqu'à un niveau supérieur, puis au niveau suprême.




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    Message par Disciple laïc Mer 08 Jan 2020, 17:14

    17 - Pourquoi les bouddhistes ne croient-ils pas à un Dieu tout puissant?


    Le bouddhiste s'engage sur la voie de la quête de la vérité pour être parfaitement éveillé comme le Bouddha, il n'est pas un théiste, soit "mono" ou "poly". Grâce à la vie, à l'expérience du Bouddha, les Bouddhistes comprennent que tout est un. Il y a deux idées congénitalement inhérentes à la nature humaine : la conservation de soi et la protection de soi. Pour la conservation de soi, il a créé une âme immortelle, qui est rejetée par la théorie du non-moi. Pour la protection de soi il a créé un Dieu - c'est l'homme qui a créé Dieu et non l'inverse - qui est réfuté par la loi de production conditionnée .
    Dieu est le produit de la faiblesse humaine. Si l'on accepte un Dieu créateur qui crée et gouverne l'univers, on perd sa liberté et son aptitude de création , en attribuant cette aptitude à un Dieu créé par lui-même on met tout son destin dans les mains de Dieu au lieu de développer, user de toutes ses facultés pour améliorer sa vie.


    18 - Comment peut-on alors expliquer l'origine de l'univers et de l'homme?

    Toutes les religions - le Bouddhisme excepté - ont un point commun : on attribue le commencement de l'univers à un Dieu tout puissant, pour le Christianisme, c'est Jéhovah, pour l'islam, c'est Allah, pour l'Hindouisme, c'est Brahman. Tandis que le Bouddha reste silencieux à la question de l'origine de l'univers et à des questions métaphysiques, oiseuses, inutiles. Selon le Bouddha, tout est dirigé par la loi d'interdépendance, nul ne peut s'en échapper, il n'y a pas de Dieu créateur, il n'y a pas de cause première. Chercher la cause première est semblable à chercher le poil de la tortue, chercher la corne du lapin, c'est-à-dire chercher l'inexistant. L'espace-temps, dans lequel vit, évolue un être, est sans commencement, sans fin. L'essentiel du Bouddhisme est de nous montrer la souffrance, les imperfections de la vie et de nous indiquer la méthode de nous perfectionner afin de mettre fin à cette souffrance, et de promouvoir le bonheur même dans cette vie. Pour les bouddhistes, après mûres réflexions, tous les problèmes métaphysiques ne sont que des perturbations de l'âme. L'homme joue un rôle actif et unique dans sa vie propre comme dans la vie collective. Il est directement responsable de sa vie et indirectement responsable de la vie d'autrui.


    19 - Selon le Bouddhisme, qui est le premier homme sur la terre?

    Dans l'univers immense, la terre n'a aucun privilège pour être la seule habitable. D'après les calculs des scientifiques, il existe d'innombrables mondes habitables comme la terre. Cela est conforme à la doctrine bouddhique. Le Bouddha les a vus et nous les a dit . Certainement, avec un environnement différent à celui de la terre, les êtres dans ces mondes seraient différents de ceux sur la terre au point physique, physiologique comme psychologique.
    D'après une histoire populaire racontée aussi par le Bouddha, l'homme vient d'un autre monde pour vivre sur cette terre. Il évolue au cours du temps pour devenir l'homme contemporain.


    20 - Ne pas parler de Dieu, mais est-ce que le Bouddhisme est une ontologie qui discute de l'être, de l'essence de l'univers?

    Ne pas parler d'un Dieu "personnalité", pourtant le Bouddha parle d'un absolu (tathatâ) non-né, non-éteint opposé au phénomène (laksana) comportant la naissance et l'extinction. Sans cette nature ultime, l'homme ne peut pas être libéré de la souffrance et heureux. Cet Absolu est désigné par les exégètes, les commentaires par différents termes : la nature des choses, la véracité - immuable, la nature vraie, etc. . . Il réside dans le phénomène, mais découvert seulement par les Eveillés. La pénétration de cet absolu nommée aussi par des termes comme Eveil Parfait (Bodhi). Vivre l'Eveil, c'est se libérer, s'émanciper, atteindre le Nirvâna. Pourtant cet absolu est non-moi, est sans-essence, est vide. C'est pourquoi, il n'est pas possible de l'exprimer par le langage relatif de l'homme. Pour cette raison, les livres canoniques l'abordent rarement.


    21 - Quelle est la différence entre Deva dans le Bouddhisme et Dieu dans d'autres religions?

    Accepter par commodité la conception contemporaine de l'univers de l'Inde, des livres canoniques parlent souvent des Devas et des êtres vivants supérieurs à l'homme. Un petit univers se compose de trois mondes : sensuel, visible et invisible, au sein desquels existent cinq catégories d'être vivants : deva, homme, animal, diable, affamé-malheureux. Par conséquent, Deva n'est qu'une catégorie d'êtres vivants parmi d'autres. Il y a cinq niveaux de deva dans le monde sensuel, seize ou dix-sept dans le monde visible et quatre dans le monde invisible. Pour devenir un Deva, l'homme doit se perfectionner par ces dix disciplines :
    1- Ne pas tuer
    2- Ne pas voler
    3- Ne pas commettre d'adultère
    4- Ne pas mentir
    5- Ne pas déformer les paroles d'autrui
    6- Ne pas changer de paroles pour semer la discorde
    7- Ne pas prononcer de paroles grossières
    8- Ne pas être avide
    9- Ne pas être brutal
    10- Ne pas mal comprendre l'esprit
    Même par rapport à l'homme, leurs corps sont plus magnifiques, leur bonheur plus grand, leur vie plus longue, leur esprit plus noble, les Devas subissent pourtant encore la renaissance. En un mot, le Deva n'est pas un Dieu créateur.




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    Message par Disciple laïc Mer 08 Jan 2020, 17:14

    22 - Alors, le Bouddhisme est théiste ou athéiste?

    La réponse n'est pas facile. Quand on dit, le Bouddhisme est une "religion-sans-Dieu", c'est pour informer les initiés que le Bouddhisme ne préconise pas un théisme comme les autres religions. Actuellement, les mots théisme et athéisme ne sont pas bien clairs et provoquent des malentendus. Pourtant on peut dire que le Bouddhisme rejette toute idée d'un Dieu omniprésent, omniscient, omnipotent créant et dirigeant l'univers. Mais le Bouddha encourage ses disciples à respecter tous les sages et à pratiquer leurs bons conseils.
    Le Bouddhisme n'est non plus idéalisme ou matérialisme. La doctrine de la production conditionnée est la " voie du milieu ", elle ne tombe dans aucun extrême qui préconise l'existant ou l'inexistant, l'idéalisme ou matérialisme. De plus, le Bouddhisme n'est pas un système d'idées, une théorie spéculative ; le Bouddhisme est avant tout une voie originale avec ses principes véridiques, réalistes. Véridique, parce que le Bouddhisme est conforme à la réalité universelle avec ses nombreux aspects. Une description partielle déforme non seulement la réalité mais procure encore des fausses idées dangereuses. L'histoire des quatre aveugles et un éléphant racontée par le Bouddha à l'occasion d'une dispute des philosophes est pleinement significative :
    On demanda à quatre aveugles, à quoi ressemble l'éléphant. Celui qui toucha la tête dit que l'éléphant ressemblait à une jarre, celui qui toucha les défenses dit qu'il ressemblait à une houe de charrue, celui qui toucha l'oreille dit qu'il ressemblait à un éventail et pour le dernier qui toucha le ventre dit qu'il ressemblait à un silo de riz.
    Réaliste, car l'enseignement du Bouddha vise, et vise seulement à la cessation de la souffrance et non pas à la satisfaction de la spéculation. Le Bouddha fut clair sur ce point, il dit qu'il n'enseignait que la souffrance et la cessation de la souffrance. Dans les écritures bouddhiques, le Bouddha ou les commentaires discutèrent sur des problèmes philosophiques, réfutèrent des préjugés, émirent des opinions apparemment contradictoires, insistèrent sur quelques points au lieu d'autres, devant des interlocuteurs dissemblables. Tout cela tendait principalement à abattre les attachements aveugles irrationnels à l'extrême, à abattre toutes les partialités, toutes les théories extrémistes qu'elles soient idéalisme, matérialisme, karmisme, connaissancisme. . . Bouddha a dit : La Vraie Loi doit être abandonnée, a fortiori la fausse.
    C'est erroné de classer le Bouddhisme dans n'importe quel "isme".


    23 - Qu'est-ce que le Sangha (communauté religieuse)?

    Dans le sens général, le sangha est la communauté de tous ceux qui adoptent l'enseignement du Bouddha comme leur idéal. Dans le sens strict du terme, Sangha s'applique seulement à la communauté des moines (bhikkhu) et des nonnes (bhikkhuni). Ces personnes renoncent à la vie familiale privée pour se consacrer entièrement à la vie religieuse pour le véritable intérêt des autres et de soi même.


    24 - Qui peut devenir moine ou nonne?

    Tous, sans exception, sans discrimination de race, de couleur, de la situation sociale, de classe, pourvu qu'ils adoptent l'enseignement du Bouddha, et suivent le chemin du Bouddha.


    25 - Quelle est la différence entre l'école du Sud et l'école du Nord?

    Soit du Sud, soit du Nord, ces deux écoles appartiennent au Bouddhisme. Elles adorent un seul fondateur, un seul maître suprême, le Bouddha. Elles acceptent toutes les théories de la production conditionnée, du non-moi, de l'impermanence, des quatre Nobles Vérités. Pourtant elles ont de différentes interprétations de l'enseignement du Bouddha, et elles doivent s'adapter chacune à la culture du pays où elles s'implantent. Le Bouddhisme au Sri Lanka, en Birmanie, au Cambodge, au Laos subit l'influence du Thérévada propagé de l'Inde vers le Sud, d'où son nom, l'école du sud. Celui au Tibet, en Chine, Mongolie, Corée, au Japon, Vietnam. . . est sous l'influence du Mahâyana propagé de l'Inde vers le Nord, d'où son nom, l'école du Nord. On pense généralement, que l'école du Sud est conservatrice, qu'elle garde encore beaucoup de caractères originels du Bouddhisme ; tandis que l'école du Nord est libérale et actualisant, ainsi elle s'adapte facilement à la culture autochtone.
    Actuellement, le Bouddhisme est internationalisé, on fait des efforts pour une synthèse de ces deux écoles afin d'arriver à une seule unique.


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    Message par Disciple laïc Mer 08 Jan 2020, 17:16


    D) Les bouddhistes


    26 - Quels sont les devoirs d'un bouddhiste laïque?

    Un bouddhiste est celui qui fait des efforts dans l'étude et dans la pratique de l'enseignement du Bouddha. Il donne à ses enfants une éducation bouddhique, rayonne tout autour de lui de ses bons exemples, et œuvre, dans la mesure de ses possibilités, aux améliorations nécessaires pour le bien-être à la fois matériel, spirituel, de son environnement social.
    Il s'entraîne perpétuellement pour arriver à transformer la convoitise et la colère en bienveillance et compassion (metta-kerunâ ), l'ignorance et l'illusion en sagesse (panna) et la lâcheté et la passivité en courage (viriya). Compassion, sagesse et courage sont les trois vertus d'abord d'un homme équilibré et par suite d'un homme par excellence.


    27 - Donnons ici une explication complémentaire de ces trois vertus .

    1 - la compassion




    Compassion signifie à la fois bienveillance et sacrifice (mettâ-karunâ). Etendre son amour sans borne à autrui, aider les miséreux et nécessiteux sans en demander de contrepartie, c'est aussi faire preuve de compassion. L'amour et le sacrifice d'une mère à son enfant en sont le symbole :
    De même qu'une mère adore son enfant unique
    Prêtes à tous les sacrifices pour le protéger
    A tous les êtres vivants, Il faut avoir cette même disposition d'esprit
    Cette même compassion, aussi immense que l'océan, aussi élevée que la montagne
    (Mettâsutta).
    Dans ce monde moderne, matérialiste, dans le sens grossier, l'égoïsme est dominant, la compassion est peu répandue, il est nécessaire de la manifester à nos proches, en leur apportant notre amour et notre aide, et par là même en l'étendant à l'humanité entière. Par ailleurs, nous devrons nous aimer et prendre soin de nous-mêmes sans pour autant haïr et porter atteinte aux intérêts d'autrui:
    Envers n'importe qui et dans n'importe quelle circonstance,
    Ne jamais tromper ni mépriser,
    Dans la haine ou la colère,
    Ne jamais souhaiter de mal à autrui;
    De même qu'une mère adore son enfant unique
    Prêtes à tous les sacrifices pour le protéger
    A tous les êtres vivants, Il faut avoir cette même disposition d'esprit
    Cette même compassion, aussi immense que l'océan, aussi élevée que la montagne
    Chaque fois que la compassion sert de mobile à un acte quelconque, cet acte rend service à soi-même et à autrui. A titre d'illustration, je vais vous raconter l'anecdote suivante :



    " Autrefois, un moine s'était retiré dans une région de haute montagne afin de se consacrer à la méditation. L'auréole de sa compassion était si grande que même les bêtes du bois environnant n'hésitaient pas à venir s'aventurer près du pagodon et en particulier les biches qui venaient y brouter l'herbe verte. L'hiver fut particulièrement rigoureux cette année là. Le moine et son novice avaient l'intention de chercher refuge pendant un certain temps au pied de la montagne. Le même jour, comme d'habitude, une biche toute naïve s'approchait du pagodon. Aussitôt qu'il s'en aperçut, le moine la chassa sans mot dire. Prise de panique, la biche s'enfuit.
    Le soir même, après la séance de méditation, le jeune disciple se prosterna devant le maître et lui demanda :
    " Maître, depuis le jour où je suis devenu votre disciple, vous m'avez toujours appris qu'il ne faut ni tuer, ni lever la main sur les animaux. Or votre geste cet après-midi à l'encontre de la biche m'est incompréhensible et me crée beaucoup de désarroi."
    A ces paroles, le maître lui demanda posément :
    " Mais tu n'as donc pas compris qu'en chassant cette biche, je ne fais que manifester ma compassion pour les bêtes et que j'ai toujours observé le précepte de respecter la vie des êtres."
    Devinant que son disciple n'avait pas saisi le sens de ses paroles, il ajouta:
    " Pense un moment à ce que peut devenir notre biche une fois que nous aurions quitté cet endroit. Si elle continuait à revenir comme d'habitude et que par malheur s'y aventurait un chasseur sans scrupules, devinerais-tu ce qu'il lui adviendrait? "

    Cette anecdote montre que la compassion doit aller de pair avec la sagesse.



    2 - la sagesse




    Etre sage et lucide signifie être capable de comprendre les choses conformément à la réalité, et de porter des jugements judicieux sur elles. A vrai dire, beaucoup de gens possèdent des connaissances en matière de philosophie ou de science mais peu ou même aucun de sagesse parce que nous sommes encore sous l'influence de l'ignorance et que notre conduite est conditionnée par nos désirs égoïstes. c'est pourquoi il nous importe d'aiguiser constamment notre lucidité, en faisant table rase de nos préjugés, en corrigeant notre subjectivité par un effort sincère et constant d'apprentissage, de réflexion et de pratique approfondies. C'est l'unique chemin qui mène à une vision claire et objective de la réalité, à une vie conforme à la Voie.
    Pouvoir observer et comprendre la réalité comme telle et non pas déformée par nos préjugés et notre subjectivité, c'est déjà se rapprocher de la réalité. Le développement est vraiment bénéfique, et le plus bénéfique est l'application de la connaissance dans la suppression des souffrances. La sagesse est la connaissance servant à procurer du bonheur pour autrui et pour soi-même. Un sage est parfait dans le domaine de la raison.



    3 - le courage




    Etre courageux signifie être prêt à agir pour une noble cause. La plupart d'entre nous ne sommes pas assez courageux parce que nous hésitons, nous reculons devant chaque entreprise, ce qui est parfois synonyme de faiblesse pour ne pas dire lâcheté. Bien souvent, nous sommes conscients de la justesse de la cause que nous défendons, mais notre engagement n'est pas total parce que nous avons peur de mettre en jeu nos intérêts et même notre vie. Toutefois, il faut remarquer que celui qui ne mâche pas ses mots et qui agit sans hésitation n'est pas forcément courageux, du fait qu'il lui manque de la compassion et de la sagesse. C'est pourquoi, il nous importe de développer notre courage en cherchant à extirper les défauts qui sont en nous, et de bâtir pour nous-mêmes une vie dans laquelle on est maître de soi. Tant que nous n'arrivions pas à nous maîtriser, alors nous serons toujours sous la dépendance des forces extérieures. L'homme courageux est celui qui a la capacité de vaincre toute force qui cherche à briser sa volonté. L'anecdote suivante va servir d'illustration à ce qui vient d'être exposé :
    "Un jour, tous les génies de la terre se sont réunis en vue d'une compétition ayant pour but de choisir le meilleur d'entre tous. Le premier candidat commença par une sentence magique : aussitôt la terre se mit en transe sous l'effet de la foudre et du tonnerre, ce qui fit trembler et s'enfuir les autres génies. Toutefois, il en demeurait un qui restait assis, immobile. Une fois que le premier candidat eût retiré sa sentence, tout redevint normal, et les autres génies retrouvèrent leur place. Ce fut maintenant le tour du second candidat : il traça une figure magique sous forme d'un grand cercle. Aussitôt, on vit la mer monter, et les eaux inonder plaines et montagnes : ce qui causa un grand désarroi pour toute la faune de la terre. Seul resta toujours sur place le génie de tout à l'heure, resté impassible et insensible à tout ce qui se passait autour de lui. Le troisième candidat, contrairement aux deux premiers, ne fit pas preuve de violence. Mais il se contenta de jouer avec une flûte un air extraordinairement féerique, à tel point que les autres génies en furent bouleversés et émus. Resta seul impassible toujours le même génie. Alors que le quatrième candidat s'apprêtait à faire preuve de ses capacités, le génie-arbitre déclara à haute voix :
    - Messieurs les génies, je vous prie d'arrêter ici notre compétition.
    - Mais génie-arbitre, nous ne sommes pas encore à la finale, pourquoi arrêter la compétition? interrogea un génie-candidat.
    - C'est parce qu'il y a déjà un vainqueur.
    Et l'arbitre désigne aux concurrents le génie qui restait toujours assis en toute tranquillité.
    - C'est bien lui le gagnant puisqu'il est le seul qui se maîtrise lui-même et qui ne s'est pas laissé influencer par tout l'environnement."




    Généralement, on a assez de force pour conquérir les ennemis extérieurs. Pourtant, on n'a pas suffisamment la persévérance pour dompter les vices intérieurs, même les plus petits. Le développement du courage, dans la pensée bouddhique, c'est la volonté de se perfectionner en soi-même par l'épanouissement des bonnes racines, comme l'absence de convoitise (altruisme), l'absence de haine (bienveillance), l'absence d'illusion (sagesse), et puis se sacrifier pour les autres.
    Etre courageux revient en somme à être parfait dans le domaine de la volonté.



    28 - Comment se comporter vis-à-vis des non-bouddhistes?

    Envers les personnes n'adoptant pas le même idéal qu'eux, les bouddhistes ne doivent pas se comporter comme des adeptes d'une religion supérieure. Respecter l'idéal et la religion d'autrui c'est là le juste comportement des bouddhistes. Etre compréhensif, tolérant et amical dans la communication avec les autres. S'il y avait des échanges de vues dans le domaine religieux ou spirituel avec eux, il faudrait se garder pour ne pas tomber dans des querelles inutiles, oiseuses, plus particulièrement écarter toute intention de les convertir. Par ailleurs, l'attitude positive des bouddhistes envers les autres religions est d'aimer les lotus mais apprécier aussi les tulipes, les lys, les roses,etc. . .


    29 - Que veut dire adopter la bouddhisation de la famille?

    Agréer l'enseignement du Bouddha comme l'idéal de leur vie, les bouddhistes laïques, en plus de la pratique individuelle, ont encore le devoir envers leurs familles. Dans plusieurs discours, Bouddha encouragea ses disciples à bien remplir leurs devoirs comme époux, comme enfants, comme parents, etc. . . Non seulement, le chef de famille s'occupe soigneusement de la vie matérielle de sa famille mais l'oriente encore vers la vie spirituelle afin d'obtenir le vrai bonheur, ce qui veut dire aider les membres de sa famille à vivre à la lumière de la sagesse du Bouddha. S'il y parvient, ceux-ci se réjouissent, non seulement de la joie et de la paix, mais deviennent aussi ses nobles amis qui, à leur tour, l'encourageraient de s'avancer dans la voie ainsi noblement tracée.



    30 - Comment réformer la société selon la pensée bouddhique?

    Selon le Bouddhisme, notamment la doctrine de la production conditionnée, la formation des choses dépend de plusieurs éléments ou conditions, lesquels ont entre eux une corrélation interdépendante. L'individu et la société ont également une corrélation intime. C'est ainsi que les bouddhistes doivent comprendre qu'ils ne sont pas des êtres indépendants des autres, ils reçoivent d'eux mais ils doivent aussi leur donner, ils sont à la fois donateur et receveur. Ils ont le devoir d'édifier et d'améliorer la société. Si nécessaire, il faut réformer ou modifier l'environnement pour que la paix et la prospérité règnent au sein de la collectivité. Et pour que cette contribution soit efficace, il faut se perfectionner d'abord soi-même, c'est-à-dire abandonner sa soif d'intérêts égoïstes, exercer l'esprit de tolérance, puis ensuite sur un niveau plus élevé se dévouer, se sacrifier pour le bonheur de ses semblables. La capacité est importante, mais la moralité et la sagesse le sont encore plus dans le but de se rendre utile aux autres et bénéfique à la société. Un bouddhiste laïque capable devra participer aux activités sociales sur le plan politique, culturel, économique, sanitaire,etc. . .
    Selon le Bouddhisme, l'homme et la société s'influencent réciproquement. C'est pourquoi, l'éducation de l'homme et la réforme de la société peuvent être réalisées ensemble ou séparément, selon l'importance du sujet dans certaines circonstances. Un homme en bonne santé peut devenir un coopérateur d'une société où règne la paix. Or, une société en paix peut aider l'homme à vivre dans le bonheur. Pour cette raison, les bouddhistes ont le devoir d'apporter leur contribution dans la réforme de la société.


    31 - Comment doit être la position du bouddhiste vis-à-vis de l'instauration de la paix dans le monde?

    Le Bouddhisme est vraiment une religion de paix, comme le montrent son histoire et sa doctrine. Le Nirvâna qui est son but suprême inclut parmi ses multiples mérites, la paix. Sa doctrine insiste sur la solidarité existant entre les hommes et la nécessité de vivre en harmonie les uns les autres.
    La doctrine de la production conditionnée met en évidence que tous les composants de l'univers constituent un ensemble d'éléments organisés, s'enchevêtrant entre eux de telle sorte qu'il en découle une influence réciproque. Le bonheur commun ne pourra exister tant qu'il n'y aura pas de corrélation harmonieuse.
    Pour vaincre l'esprit d'hostilité et d'animosité entre les hommes et les diverses collectivités, rien n'est mieux que d'approfondir la doctrine de l'insubstantialité. Si l'homme prend conscience qu'il n'y a pas en lui un soi personnel absolu, source d'égoïsme et d'orgueil, les barrières sociales ou syndicales ne se durcissent pas au point d'établir entre les hommes des séparations absolues pouvant engendrer des guerres fratricides. Dans le cas contraire, la tolérance se développera, chacun acceptera la différence de l'autre, et s'instaurera ainsi une société plus juste, plus fraternelle où il n'y aura que d'échanges fructueux comme cela doit avoir lieu entre les êtres raisonnables. Et la spiritualité bouddhique qui est une force contre la convoitise et contre la haine aidera les hommes à s'unir dans l'amour et dans la bonté.
    "Comme une mère qui aime son enfant unique, qui se sacrifie pour lui
    Ainsi par la compassion, aussi immense que l'océan aussi élevée que la montagne,
    On répandra sa bonté à tous les êtres vivants."
    (Sun, I, Cool.
    Bouddha donne également quelques conseils concrets destinés à établir la paix entre les hommes :
    1- Vivre ensemble dans l'harmonie
    2- Parler harmonieusement sans querelle
    3- Etre harmonieux même dans l'esprit
    4- Observer harmonieusement les disciplines
    5- Echanger ses opinions dans l'harmonie
    6- Partager harmonieusement les intérêts matériels et spirituel.
    (Cf.Mn, I, 322)
    Si les bouddhistes suivent correctement ces conseils, ils vivront en paix avec eux-mêmes et également avec les autres tout en se laissant guider par la sagesse du Bouddha.




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    Message par Disciple laïc Mer 08 Jan 2020, 17:17

    32 - Pour quelle raison propage-t-on la doctrine du Bouddha?

    Les bouddhistes doivent propager la voie du juste milieu parce qu'en elle brille la clarté de la vérité et parce qu'elle est également la source d'un bonheur infini pour l'humanité entière. Ils doivent s'efforcer d'utiliser les moyens susceptibles de la faire connaître, de telle sorte que tout le monde en comprenne la vertu, et par là même, en devienne un adepte.
    Pourtant, un bouddhiste ayant en vue du bonheur et de la paix du monde ne cherche pas à attirer vers sa propre religion par son intérêt personnel et par son orgueil. Du reste, il ne sera convaincant que s'il pratique et suit la voie bouddhique avec ferveur, non seulement de façon personnelle mais aussi en famille : pour y parvenir, il doit agir en premier lieu au sein de son milieu familial.
    Ni le luxe, ni la somptuosité des pagodes, ni la force et le nombre de ses adeptes ne témoignent la valeur du Bouddhisme, mais c'est plutôt la vie spirituelle de ses membres. Et c'est de cette spiritualité que le Bouddhisme tire sa vitalité et sa longévité.


    33 - De quels principes faut-il s'inspirer pour la propagation du Bouddhisme?

    Il faut tout d'abord être tolérant envers tout le monde. Remarquer ceux qui semblent être proches du Bouddhisme, ou qui manifestent de la sympathie pour lui et puis les orienter vers l'idéal de l'Eveil et de la Libération.
    Ensuite, employer les quatre moyens les plus efficaces suivants :
    1-La charité : partager les choses matérielles ou spirituelles
    2-Bonnes paroles : parler sagement et éloquemment
    3-Rendre service : se dévouer pour l'intérêt des autres
    4-Coopération : vivre et travailler ensemble sans distinction.
    C'est là l'art d'orienter les gens vers la voie juste (Dharma).



    Divers



    34 - Que signifie "prendre refuge dans les trois joyaux"?

    "Prendre refuge dans les trois joyaux", c'est "prendre le refuge" dans le Bouddha - le Maître Suprême - dans le Dharma - Les vérités nobles concernant la souffrance et la suppression de la souffrance - dans le Sangha - la communauté des moines et des nonnes qualifiés.
    Grâce à cette prise de refuge, on devient un ou une bouddhiste. Selon la tradition, une personne voulant devenir authentiquement bouddhiste doit participer à une cérémonie de " l'Initiation", de " l'entrée dans la Voie " célébrée par un ou plusieurs Vénérables et confirmer solennellement sa propre orientation spirituelle. On lui donne un nom bouddhiste, par exemple Dharmaratna, Tâm-Minh, Nguyên-Quang, etc. . . et lui conseille à observer les cinq préceptes.
    Par ailleurs, dans le sens plus large, prendre refuge dans les trois joyaux signifie reconnaître ses potentialités de l'éveil (Bouddha), manifester ses qualités merveilleuses (Dharma), et développer l'harmonie en soi-même (Sangha).


    35 - Pourquoi aller à la pagode, saluer les moines, et rencontrer les coreligionnaires?

    Les bonzes, de par leur vocation, plus versés dans les questions spirituelles, peuvent nous guider sur cette voie. La communion avec nos coreligionnaires, l'atmosphère tranquille, sereine, religieuse, pleine de "saveur de l’Émancipation" nous confirment sur la voie de Libération.
    Il est primordial de venir à la pagode, au moins une fois par mois, rendre hommage à Bouddha, réciter les Écritures liturgiques, pratiquer la méditation et discuter des problèmes, des affaires de la pagode avec les coreligionnaires.








    36 - Est-il bénéfique de faire le culte du Bouddha chez soi?

    Le culte donne une bonne influence sur notre perfectionnement spirituel, sur l'harmonie de la vie familiale. Une statue ou une image magnifique du Bouddha Sakyamuni doit être bien placée à un endroit solennel de notre domicile. L'autel du Bouddha doit être présenté d'une façon simple, modeste : un pot de fleurs, un porte-d'encens, une paire de porte-bougie, sont déjà suffisants. Les trois grandes qualités du Bouddha : Compassion, Eveil, Courage s'imprègnent profondément dans nos idées, nos paroles, nos actions, nous rappellent de faire des efforts sur la voie d'éveil.





    37 - Quelle est la signification de la récitation des Écritures liturgiques?

    Réciter les Écritures canoniques, ce n'est pas demander des bénédictions au Bouddha, mais bien comprendre ses enseignements, ses expériences. C'est un des meilleurs moyens d'imprégnation de la vérité sublime, du sens profond de la voie dans notre esprit. Réciter les Écritures ayant pour but de bien s'imprégner des enseignements, des expériences du Bouddha, aussi faut il lire dans les langues qu'on comprend. Le mieux, c'est de réciter quotidiennement devant l'autel, dans un lieu sacré, avant le coucher et après le réveil. Mais on peut faire la récitation n'importe quand, n'importe où, dans son bureau, dans sa chambre à coucher. Les cloches, les crécelles jouent seulement le rôle de la musique, accompagnant nos voix, surtout quand on récite ensemble. Il est préférable de choisir les Ecritures qui nous conviennent :
    " Réciter un verset de Vraie Loi vaut mieux que réciter une centaine de versets insignifiants."

    38 - Que signifie la confession?


    La confession signifie le repentir des fautes déjà commises et la promesse de ne les commettre de nouveau et la pratique de l'antidote.
    Si l'on veut s'avancer sur la voie de l'éveil et de la libération, il faut se confesser tous les jours. Pourquoi se lave-t-on le corps tous les jours mais pas l'esprit? Le soir avant de dormir, après la cérémonie ou la méditation, on s'assoit tranquillement en examinant, à la lumière des cinq préceptes, les actions corporelles, verbales et mentales accomplies dans la journée. Si l'on voit des fautes, immédiatement on se confesse.
    Autrefois, un grand sage mit deux pots dans son bureau. Chaque fois qu'il fit une mauvaise action, il plaça un grain de pois noir dans un pot ; et il plaça un grain de pois blanc dans l'autre s'il fit une bonne. Dans les premiers jours, les grains noirs étaient plus nombreux ; après un certain temps, ces deux sortes de grain avaient la même quantité ; et puis les grains blancs étaient plus nombreux ; et finalement il n'y avait que de grains blancs. Ce sage est devenu Parfait.
    Si possible, on participe à la cérémonie de la confession à la pagode deux fois par mois : au 15e et 30e jour du mois lunaire. Il est bénéfique de confesser ses fautes graves aux moines, aux personnes de confiance.


    39 - Comment mémoriser et invoquer le Bouddha?

    Mémoriser et invoquer le Bouddha, c'est se rappeler et penser au Bienheureux dans l'esprit ou en prononçant " Namo Sakyamuni Bouddha" ou en bref "Namo Bouddha" (Je rends hommage au Bouddha). Contempler la statue ou l'image du Bouddha est une autre manière de mémoriser et invoquer le Bouddha. Par le nom et la figure du Bouddha, le pratiquant se rappelle et pense aux qualités parfaites du Bouddha, à savoir : la compassion, la sagesse et le courage. Cette pratique fait fleurir chez le pratiquant de bonnes qualités. On peut mémoriser et invoquer le Bouddha à chaque moment, mais le mieux, c'est avant de dormir pour que les bonnes pensées s'imprègnent pendant le sommeil et grâce à cela il n'y a pas de cauchemars.


    40 - Que veut dire pratiquer le Thiên?

    La pratique du Thiên (dhyana, ch'an, zen) consiste à l'exercice des méthodes de la concentration ( samatha) et de la méditation (vipassana). Concentrer, c'est contrôler les pensées et unifier la force mentale. L'attention, le comptage du souffle (anâpânasati) est la méthode la plus efficace pour la concentration. La méthode a pour but de développer la capacité de la conscience suivant les expériences du Bouddha pour pénétrer dans la réalité. Selon le tempérament de chaque disciple, le maître lui initie un sujet convenable. Par exemple, l'impureté (asabha) du corps pour la personne s'attachant trop à la luxure, l'insubstantialité (anattâ) pour l'égoïste, la bienveillance et la compassion pour le méchant, etc. . .
    Dans la recherche spirituelle, pratiquer le Thiên est une pratique importante, par conséquent, il faut qu'on choisisse bien le maître ainsi que la méthode. En général, les 16 sujets préconisés par le Bouddha dans le Majjhimanikaya 118 est une méthode combinée et efficace pour presque tout le monde.
    Quel que soit le sujet, il est nécessaire de respecter les conditions essentielles comme: observer les codes de discipline, vivre dans un endroit tranquille, être auprès d'un maître qualifié, échanger les expériences avec les amis nobles (kalyânamitta), être modéré dans la nourriture, s'habiller de vêtements amples, s'asseoir correctement, etc. . .
    Par la concentration et la méditation, on arrive à la sagesse ; c'est pourquoi si l'on veut réaliser la voie, on ne peut négliger la pratique du Thiên.


    41 - Pourquoi est-on végétarien?

    Être végétarien, c'est se nourrir de grains et de légumes, sans viande ni poisson. Être végétarien, c'est être compatissant envers les animaux qui aiment aussi la vie, bien qu'il soient moins intelligents et plus faibles que l'homme. Des aliments suffisamment nutritifs aident le végétarien à rester en bonne santé; garder son estomac léger, ce qui facilite la pratique du Thiên. Le régime végétarien bouddhiste est différent de celui de certaines religions, car il résulte de la compassion et non de la vénération des animaux ou des superstitions ou du manque de viande.
    Concernant les bouddhistes laïques, s'ils ne peuvent être végétariens permanents, il est souhaitable qu'ils le soient 2 ou 4 jours - 1er ,8e, 15e, 23e - par mois. Ces jours là, outre le régime végétarien, on observe les 8 préceptes (atthasila): les cinq préceptes dont le troisième: "ne pas avoir de relations charnelles illégales" devient "observer la chasteté"; le sixième: "s'abstenir de manger l'après-midi" ; le septième: "s'abstenir de danser, chanter, écouter la musique, aller aux spectacles et s'abstenir de porter des guirlandes, de faire usage de parfum, de cosmétiques et d'ornements, etc. . ." ; le huitième: "s'abstenir de lits somptueux".
    L'observance des jours de jeûne (uposatha) facilite toujours la pratique du Thiên.


    42 - Comment organiser conformément au Dharma les célébrations d'anniversaire des morts?

    La célébration d'anniversaire des morts est une bonne tradition, car elle constitue une occasion pour que les descendants puissent exprimer leurs gratitudes envers leurs ancêtres et suivent leurs bons exemples.
    Dans cette célébration, c'est la sincérité du coeur qui compte mais non les offrandes et les formes rituelles. En conséquence, il faut qu'elle soit simple et solennelle. Il faut profiter de l'occasion pour rassembler, unifier les membres de la famille et les amis. Il ne faut pas gaspiller trop d'argent ni trop de temps dans les offrandes, les repas somptueux ou les loisirs non-profitables. Dans la tradition bouddhique, il est possible de célébrer l'anniversaire des morts par une cérémonie à la pagode.


    43 - Que signifie "câu an" (prier pour les malades)?

    Le Bouddha dit : "Ceux qui veulent rendre service au Bouddha soignent les malades." Par conséquent, envers les malades, il faut leur rendre visite, les soigner, les consoler, et si besoin est , les aider. Ecarter toutes les superstitions. La récitation des écritures liturgiques s'associe aux pensées bienveillantes envers les malades et aux souhaits d'une guérison, d'un rétablissement rapide.


    44 - Comment une famille bouddhiste organise la cérémonie de mariage de leurs enfants?

    Par son esprit de tolérance, le Bouddhisme autorise le mariage d'un bouddhiste et d'un non bouddhiste, pourvu que chacun accepte de respecter la conviction de l'autre. Selon le code de discipline (patimokkha), il est interdit aux moines et aux nonnes d'être marieurs. Cependant, ils peuvent témoigner et donner des conseils dans les cérémonies de mariage. Pour harmoniser les coutumes locales et la tradition bouddhique, la famille bouddhiste peut organiser 2 cérémonies: l'une à la maison et selon les procédures administratives en vigueur, l'autre à la pagode avec le témoignage des moines, des nonnes, des amis bouddhistes et non bouddhistes. Dans le cas où elle veut alléger les cérémonies, la première doit être simplifier, ainsi la deuxième devient la principale. Dans la cérémonie à la pagode, si les mariés ne prennent pas encore refuge dans les trois joyaux, le maître-guide de la cérémonie, tout d'abord, les oriente à la prise de refuge dans les trois joyaux, et les faire réciter les 5 préceptes et les discours relatifs à la cérémonie de mariage. Dans le sermon, le maître de la cérémonie rappelle aux époux les devoirs qu'ils ont l'un envers l'autre, ceux envers leurs enfants, enregistrés dans le discours Sigalovâda (Dn, 91) Le maître de la cérémonie explique également la signification de l'échange des bagues entre les mariés dans le sens bouddhique : c'est le symbole du bonheur de la famille qui se base sur l'amour, la compréhension, la patience. Finalement, un thé d'honneur pourra être servi pour terminer la cérémonie.


    Selon le Bouddhisme, la cérémonie de mariage est un contrat bilatéral solennel engagé par deux personnes de sexes différents qui veulent vivre ensemble pour établir une famille. En conséquence, le but de la cérémonie est d'aider le couple à prendre conscience de leurs devoirs réciproques, leur expliquer l'art de vivre ensemble dans l'amour et le respect, les faire promettre de s'entraider pour s'élever dans une vie juste, assurer l'éducation des enfants futurs.
    C'est dans cet esprit que la famille bouddhiste doit organiser la célébration du mariage de ses enfants. Il ne faut pas singer les pratiques des autres religions dont la signification et la forme sont différentes de celles du Bouddhisme. Par ailleurs, il est préférable de simplifier les formalités, ne pas compliquer les cérémonies notamment éviter les superstitions, le gaspillage.


    45 - Précisez l'attitude de la famille bouddhiste à l'égard du contrôle des naissances.

    Aujourd'hui on parle souvent de l'attitude des croyants vis à vis du contrôle des naissances. Certaines religions considèrent que le contrôle des naissances est un péché car cela est contraire aux dogmes, surtout au mythe de la création, de leurs religions. Les bouddhistes n'ont pas le même point de vue. Car, selon l'enseignement du Bouddha, la vie d'une personne est formée, lors de la conception, par la combinaison de trois éléments: le spermatozoïde de l'homme, l'ovule de la femme et la conscience de la naissance (patisandhivinnâna) ou l'être à renaître (gandhabba). S'il manque un de ces trois éléments constitutifs, notamment le troisième, un embryon ne peut se former. En conséquence, la famille bouddhiste, après avoir examiné sa capacité propre de procréation et d'économie, peut utiliser des méthodes de contraception de la médecine moderne. Cependant, Il vaut mieux appliquer la méthode de la réduction de la passion (tiêt duc), et comme Bouddha l'a enseigné, ne pas tomber dans la luxure. Cependant contrôle des naissances ne signifie pas destruction de la vie des enfants. Détruire l'embryon est un crime, un assassinat que les bouddhistes ne commettent jamais.


    46 - Que fait-on quand il y a un mourant dans la famille?

    Si un proche va mourir, tous les membres de la famille doivent rester calmes, ne pas pleurer ni crier. Il faut bien arranger l'endroit où se couche le mourant, installer, si possible, une statuette ou une image du Bouddha, inviter une personne respectée du mourant à venir lui donner des conseils (par exemple : affirmer la confiance en trois joyaux, rappeler les mérites qu'il a accomplis). Juste au moment de la mort du proche, tous les membres de la famille se réunissent auprès du mourant et invoquent le nom et les qualités du Bouddha pour aider le mourant à quitter sa vie sans souffrance. Il faut laisser le mourant se reposer tranquillement pendant quelques heures (7 heures), ne pas soumettre son corps à des mouvements trop brusques, car le bouleversement pourrait créer des douleurs physiques; ce qui l'irriterait. Pour les vieillards et les malades graves sans aucun espoir de guérison, il faut les laisser s'éteindre paisiblement chez eux. Les funérailles doivent être organisées dans la simplicité bouddhique: éviter tous les banquets, toutes les somptuosités, ne pas gaspiller trop d'argent pour le tombeau. Si possible, il faut aider les pauvres, les orphelins et transférer ces mérites au défunt. Quant aux cérémonies après la mort, il y en aura sept réparties sur quarante-neuf jours à compter de la date de la mort, c'est-à-dire une séance tous les sept jours. Les cérémonies seront célébrées avec des fleurs, de l'encens et la récitation des discours concernés. La dernière cérémonie au 49e jour peut être organisée à la pagode avec la participation des vénérables et des amis bouddhistes comme non bouddhistes. Pendant les cérémonies, il faut répandre la bienveillance au défunt et lui souhaiter de renaître dans un monde meilleur et de continuer à aspirer à travailler pour la libération totale.
     
     
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    saisie sur info 23/9/97


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    Puissiez vous être délivrés pour toujours de la naissance et de la mort, des souffrances du corps et des perturbations mentales. 

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