Présentation et Questions pour vous

@Ethers : Le Petit Véhicule ou Theravada est le plus ancien conservé de nos jours. Il s'efforce de respecter au mieux la doctrine et la pratique originelle du Bouddha et s'appuie sur les textes les plus anciens. Il vise surtout à la libération personnelle. Ce qui est logique, comment peut-on aider efficacement autrui si l'on n'est pas déjà capable de résoudre ses propres problèmes ? Le Petit Véhicule met en avant la figure de l'Arhat : le délivré vivant. Avec différents niveaux de perfection atteignable de son vivant y compris le niveau ultime (le Bouddha était un Arhat). Toutefois le Petit Véhicule estime qu'on a guère de chance d'y réussir si l'on ne se fait pas moine, c'estl a voie royale, la vie laïque a bien trop d'obstacle et rend la chose quasiment impossible. Tant la discipline et l'effort sont intenses mais à la hauteur de l'ambition. On a parfois qualifié cette voie d'égoïste. C'est idiot, disons le franchement (en tout cas je le dis). Le Bouddha était un Arhat. Il a entamé sa quête pour lui même et pour les autres et une fois atteint l'Illumination il a décidé que cela valait la peine de partager son succès avec tous, c'est donc tout sauf égoïste. Le Bouddha a fondé la tradition, il avait des moines, et a aussi eu d'excellents rapports avec les laïcs, certains laïcs proches du Bouddha qui l'ont beaucoup soutenu matériellement sont mentionnés comme ayant reçu de grands mérites pour cela, et le Bouddha les a loué, publiquement. Les moines du Petit Véhicule on une sorte de "contrat social/spirituel" avec les laïcs : les laïcs pourvois aux besoins matériels des moines pour que ceux-ci puissent se consacrer entièrement à la quête de la Libération. En cela les laïcs aident les moines, ils sont des soutient, ce qui est très profitable, génère beaucoup de bon karma. Le Bouddha a loué le dévouement de certains laïcs qui l'ont aidé de son vivant et leur a affirmé que cela aurait nécessairement de bonnes conséquences futures pour eux. L'idéal est qu'un laïcs aide un moins gratuitement, sans attendre rien en retour, c'est le don "parfait", cela permet de faire taire le "moi" qui a soif de reconnaissance. De son coté le moine ne doit pas remercier pour le don, ainsi il encourage le laïcs au don désintéressé. Les moines eux ont pour devoir d'être de bons moines, respectant la doctrine, d'avoir une discipline et une moralité sans faille. Et il sont là pour conseiller les laïcs, les aider spirituellement, quand ceux ci viennent les consulter. Les moines dispensent aussi le dharma aux laïcs. Un dharma "simplifié" compréhensible pour des non-moines. C'est donc un rapport "saint". Et si les moines se comportent mal, les laïcs peuvent parfaitement cesser de les soutenir, et un moine qui n'a plus rien a manger ni aucun vêtement propre ou abris... commence à se dire que peut être il n'est pas un aussi bon moine que cela et qu'il devrait rattraper le coup si il veut tout simplement vivre ! Donc les adeptes du Petit Véhicule (moines) aident la communauté. Il y en a aussi qui parfois en petit nombre préfèrent vivre en solitaire ou en tout petit groupe dans les forêt, toujours en déplacement, demandant ponctuellement de la nourriture aux villages rencontrés. C'est la discipline la plus dure, mais ils ne sont pas majoritaires. Ils ont par contre un immense prestige et son réputés attirer des disciples. Nous avons des écrits de certains d'entre eux récent et ce sont des guides puissants.

La Grand Véhicule ou Mahayana est apparu plus tardivement, en métissage avec d'autres cultures rencontrées, notamment dans les royaumes indo-grecs qui ont succédé à la mort d'Alexandre le Grand. Dans la région du Gandhara. On a commencé à représenter le Bouddha en image et sculpture. Le Grand Véhicule met en avant la figure du Bodhisattva : un être humain en quête vers l'Eveil mais qui reporte son succès pour continuer à aider les autres être souffrant dans le samsara. Un bodhisattva n'a pas encore atteint l'Eveil et la libération (le Bouddha historique a été bodhisattva dans ses vies passées), mais il se refuse à le faire tant qu'il y aurai des êtres en souffrance à qui venir en aide. C'est donc un sacrifice absolu pour un report de la délivrance suprême a une date future inconnue. Les Adeptes du Grand Véhicule sont davantage tournés vers autrui. Mais ce courant est varié. On trouve aussi bien les différentes formes de Zen, comme l'école de la Terre Pure qui fait beaucoup penser au christianisme ! Un adepte du Grand Véhicule pense ainsi je crois : je vais atteindre la libération en aidant les autres à le faire. Ce sera mon moyen. Principal. Alors que l'adepte du Petit Véhicule compte sur ses propres force et considère qu'il va trouver la libération en lui-même, par lui-même, pas une quête interne. Cette distinction interne/externe est relative, je l'emploi uniquement pour être clair. 

Pour le bouddhisme tibétain ou Véhicule de Diamant, je le connais moins bien. C'est un métissage antre la religion tibétaine locale antérieure et le bouddhisme. C'est ésotérique, complexe, avec plein d'images, de figures de "divinités", de rituels etc... Certains adeptes considèrent que chronologiquement, le Véhicule de Diamant étant le dernier, il est le plus parfait et abouti des courants, c'est lui qui explique le mieux la doctrine du Bouddha. C'est donc le meilleur des 3 Véhicules. C'est leur point de vue, à eux. On est libre de ne pas le penser. Et je ne sais pas si tous pensent cela. En tout cas vous ne voyez nulle part des moines tibétains chercher à convaincre des moines d'autres traditions de les rejoindre. Ce serait franchement scandaleux et indigne. 

Certains vont penser : il faut s'adapter à la modernité. 

D'autre vont penser : plus l'on s'éloigne de la pensée originelle plus c'est corrompu et inefficace. 

Les 2 points de vue se défendent, je ne suis pas capable de trancher, je comprend les 2, et j'estime qu'aucun des 2 ne devraient l'emporter totalement. Les 2 doivent être "vrai" même si pour notre pensée habituelle "binaire" c'est difficile à accepter. 

J'ai schématisé évidemment. Simplifié. 

Regardez attentivement chaque tradition, sur le fond elle disent toutes la même chose, c'est juste la forme qui change. Donc pour choisir, demandez vous : qui je suis ? Est ce que j'aime et j'ai besoin de rituels, de choses complexes, d'images, etc... ? Ou est ce que je préfère les choses dépouillées, sobres, minimalistes ? Est ce que je suis davantage porté sur la piété, la foi, sans trop de réflexion et d'introspection ? Est ce que j'aime le passé, l'ancien, et lui reconnait plus de valeur que le présent ? Etc... vous devez voir vos goûts, vos inclinations personnelles. 

- Est ce que vous vous voyez égrainé des centaines de chapelets en répétant le nom du Bouddha Amitabha ? 

- Est ce que vous vous voyez en Zazen, ne faisant rien de particulier ? 

- Vous voyez vous marcher dans la nature, paisiblement, l'esprit et le corps ici et maintenant ? 

- Vous voyez vous chantez des mantras mélodieux en l'honneur d'Avalokiteshvara le bodhisattva de la compassion ? 

- Vous voyez vous les yeux fermer visualiser dans votre esprit des images de plus en plus complexes ? 

Tout va dépendre de votre personnalité. 

Plus vous en saurez sur chaque tradition, plus à un moment vous pourrez vous dire : celle là , c'est moi ! C'est cette méthode là qu'il me faut parce que c'est comme ça que je suis. C'est la chaussure qui va à mon pied, la bonne pointure. 

Commencez à pratiquer des choses simples communes à toutes les traditions : la méditation sur le souffle, c'est la base. Et comme vous allez progressivement apaiser votre esprit et votre corps, vous allez voir les choses plus clairement, sur vous même, cela vous aidera dans vos décisions. Plus l'esprit est calme plus il perçoit les choses efficacement, tel qu'elles sont, sans être aveuglé par les émotions, les passions, les erreurs de conception sur soi et les autres. 

Méditer c'est d'abord apprendre à vous connaître vous même, faire ami ami avec votre esprit, vous familiariser vraiment avec qui vous êtes et ce que vous êtes. Au delà de ce que vous croyez savoir sur vous. 

Et il y a des sutras de bases reconnus comme fondamentaux par toutes les traditions et que vous pouvez commencer par étudier et questionner : le 1er déjà : le Sutra de la Mise en Mouvement de la Roue de la Loi. Tout y est déjà dit. Il n'est pas long. Il contient tout. Il est dit que tout le reste de la prédication du Bouddha pendant des décennies ne fut que des développement de ce seul soutras. Donc en principe tout y est. Et vraiment le comprendre peut prendre beaucoup de temps. Surtout a partir d'une traduction française.