Une profonde inquiétude du public se cristallise autour du développement de la nouvelle génétique, et nous sommes nombreux à en être conscients. Cette préoccupation est due a tous ses aspects, du clônage à la manipulation génétique. Des protestations se sont élevées à l’échelle mondiale au sujet du génie génétique impliqué aux aliments. Il est maintenant possible de créer de nouvelles variétés de plantes donnant des rendements très supérieurs, moins sensibles à la maladie afin d’optimiser la production alimentaire dans le monde ou les besoins alimentaires d’une population croissante doivent être satisfaits. Les avantages sont évidents et merveilleux. Des pastèques sans pépins, des pommes avec une durée de conservation plus longue, du blé et d’autres grains immunisés contre les organismes nuisibles pendant leur croissance en champs – tout cela n’est plus de la science fiction. J’ai lu que les scientifiques sont même en train d’expérimenter la création de produits agricoles tels que des tomates auxquelles on injecte les gênes de différentes espèces d’araignées.
Mais, par ces interventions, nous modifions la constitution génétique naturelle, et savons-nous réellement quel en sera l’impact à long terme sur les espèces de plantes, sur le sol, sur l’environnement ? Les avantages commerciaux sont évidents, mais comment décidons-nous de ce qui est réellement utile ? Le réseau complexe d’interdépendance caractéristique de l’environnement fait qu’apparemment nous n’avons pas la capacité de faire des prédictions. Les changements génétiques se sont produits lentement sur des centaines de milliers d’années d’évolution naturelle. L’évolution du cerveau humain s’est déroulée sur des millions d’années. En manipulant activement les gênes, nous sommes sur le point d’accélérer artificiellement le rythme du changement chez les animaux et les plantes ainsi que dans notre propre espèce. Cela ne signifie pas que nous devrions tourner le dos aux progrès dans ces domaines – je voudrais simplement faire remarquer que nous devrions prendre conscience des implications terrifiantes de cette nouvelle ère de la science. Les questions les plus urgentes sont liées à l’éthique plus qu’à la science en soi. Elles concernent la mise en œuvre correcte de notre savoir et de notre pouvoir quand de nouvelles possibilités s’ouvrent avec le clonage, le décryptage du code génétique et d’autres avancées scientifiques dans ce domaine. Ces questions sont en rapport avec les possibilités de manipulation génétique non seulement sur les êtres humains et les animaux mais aussi les plantes et l’environnement, dont nous faisons tous partie.
La question, au fond, est la relation entre notre savoir et notre pouvoir d’un côté et notre responsabilité de l’autre. Toute nouvelle découverte scientifique capitale qui offre des perspectives commerciales draine un intérêt et des investissements énormes de la part du secteur public et des entreprises privées. La somme de savoirs scientifiques et de l’étendue des possibilités technologiques sont tellement immenses que seules les limites de notre action viennent sans doute d’une imagination insuffisante. C’est cette acquisition sans précédent de savoir et de pouvoir qui nous place actuellement dans une position critique. Plus le niveau de savoir et de pouvoir est élevée, plus grand doit être notre sens de la responsabilité morale. Si nous examinons ce qui sous-tend philosophiquement une grande partie de l’éthique humaine, c’est essentiellement une reconnaissance claire du principe selon lequel un plus grand degré de savoir et de pouvoir correspond une plus grande nécessité de responsabilité morale. Jusque récemment, nous pouvions dire que ce principe avait très bien fonctionné. La capacité humaine de résonnement moral avait avancé au rythme que les progrès du savoir humain et ses capacités. Mais, avec l’entrée dans la nouvelle ère de la science biogénétique, le fossé entre le résonnement moral et nos capacités technologiques à atteint un point critique. La rapide augmentation du savoir humain et les possibilités technologiques qu’à fait naître la nouvelle science génétique sont telles qu’il est maintenant presque impossible à la réflexion éthique de suivre l’allure de ces changements. Une grande partie des nouvelles possibilités à venir se présente moins sous la forme de découverte ou de paradigme scientifique nouveau qu’en terme de développement de nouvelles options technologiques. Sans oublier les calculs financiers du monde des affaires et ceux politique et économique, des gouvernements. La question n’est plus de savoir si nous devrions ou non acquérir du savoir et en explorer le potentiel technologique. Elle porte plutôt sur le mode d’utilisation de ce nouveau savoir et de ce nouveau pouvoir pour qu’il soit le mieux approprié et le plus responsable éthiquement. C’est la médecine qui ressent l’impact de la révolution génétique de la façon la plus immédiate. Aujourd’hui, d’après ce que je comprends, nombreux sont ceux qui pensent que le séquençage du génome humain marquera le début d’une nouvelle ère.
Il sera alors possible de passer du modèle thérapeutique biochimique à un modèle thérapeutique génétique. Déjà, les définitions mêmes de nombreuses pathologies changent du fait que l’on découvre que les maladies sont génétiquement programmées chez les êtres humains et chez les animaux dès leur conception. Bien qu’il soit encore trop tôt pour qu’on ait connu la réussite d’une thérapie génique, il semble que ces thérapies ne soient plus du domaine de l’impossible. Même aujourd’hui, cette question de la thérapie génétique est celle concomitante de la manipulation des gênes, en particulier au niveau de l’embryon humain, nous pose de grands défis en matière de pensée éthique. Ce que nous devons faire de notre nouveau savoir est, à mon sens, un des aspects les plus profonds du problème. Avant de savoir que des gênes spécifiques étaient responsables de la démence sénile, du cancer, ou même du vieillissement, nous supposions en tant qu’individu que nous ne serions pas touchés par ces problèmes, mais, lorsque nous l’étions nous réagissions.
Mais, maintenant (ou du moins très bientôt), la génétique pourra dire des individus à des familles qui possèdent des gênes susceptibles de les tuer ou de les handicaper dès leur enfance, pendant leur adolescence ou leur âge mûr. Cette connaissance modifie radicalement nos définitions de la santé et de la maladie. Par exemple, un individu en bonne santé, mais qui a une prédisposition génétique particulière, pourrait se trouver étiqueté « bientôt malade ». Que devrions-nous faire d’une telle connaissance et comment la gérer avec un esprit de grande compassion ? Qui devrait avoir accès à cette connaissance, étant donné ses implications sociales et personnelles en termes d’assurances, d’emploi et de relations, ainsi que de reproduction. L’individu porteur de ce gêne a-t-il la responsabilité de révéler ce fait à son éventuel partenaire de vie ? Ce ne sont que quelques-unes des questions soulevées par cette recherche génétique.
Pour rendre encore plus complexe cet ensemble de problème, je crois comprendre que l’on ne peut garantir l’exactitude de ces prévisions génétiques. Il est quelquefois certain qu’une maladie génétique particulière observée dans l’embryon entraînera une maladie chez l’enfant ou l’adulte, mais il s’agit souvent une question de probabilités relatives. Le mode de vie, le régime diététique et d’autres facteurs environnementaux rentrent en jeu. Ainsi, même si nous savons qu’un embryon particulier porte le gêne d’une maladie, nous ne pouvons être certains que la maladie surviendra.
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