Euthanasie : « grand succès » des déclarations anticipées

Si vous assistez un mourant, adoptez l'attitude la plus adaptée à sa personnalité, à la nature de sa maladie, au fait qu'il a ou non une croyance religieuse, qu'il croit ou pas aux renaissances, et évitez autant que possible l'euthanasie.
Faites tout pour l'aider à se détendre en créant autour de lui un climat paisible. Si vous vous agitez, il aura l'esprit perturbé par toutes sortes de pensées et se sentira mal. En termes bouddhistes, vous courez le risque de susciter en lui des tendances négatives.

Si la religion du mourant est la vôtre, rappelez-lui les pratiques qui lui sont familières ou aidez-le à raviver sa foi. Au moment de la mort, son esprit devient moins clair. Il serait inutile de l’inciter à effectuer une pratique nouvelle ou à laquelle il n’est pas très accoutumé. Une fois que sa conscience grossière s’est dissoute et que la phase de conscience subtile a débuté, la seule chose qui peut l’aider est la force de son entraînement spirituel et de ses pensées positives.

Quand le malade est plongé dans le coma et qu’il ne reste plus en lui que le va-et-vient du souffle, sans présence de pensée, s’il est impossible de sortir son esprit de l’inconscience, agissez à nouveau en tenant compte de la situation. Si la famille vit dans l’aisance et que le mourant lui est cher au point qu’elle est prête à tout pour le maintenir en vie, ne serait-ce qu’un jour, il est important d’essayer. Même si ce n’est d’aucune aide au mourant, cela comblera les souhaits de ceux qui l’aiment.

Lorsqu’il n’y a aucun espoir de raviver la conscience et qu’en outre l’opération serait trop coûteuse, mettrait la famille en difficulté ou poserait de graves problèmes à d’autres, il est préférable de se dire « au revoir ».

J’ajouterai que, selon le bouddhisme, s’il faut tout faire pour éviter au mourant de souffrir, il n’en reste pas moins que celui-ci ne peut échapper à la souffrance qu’il a engendrée. En d’autres termes, il souffre à cause de ses actes (ou karma), et l’effet des actes est inéluctable.
S’il se trouvait dans un endroit démuni de toute condition matérielle favorable, ou dans une autre forme d’existence où personne ne pourrait prendre soin de lui, ses souffrances seraient pires. Puisque, à présent, d’autres le soignent et répondent à ses besoins, il est préférable qu’il souffre dans son corps actuel. Bien sûr, il revient avant tout à la famille et aux proches de décider ou prolonger ou non un état de survie artificielle.