S'affranchir du système - économique

"S'affranchir du système" - expression utilisée par Ananda F dans un précédent post semble être une réponse à ce qu'il pourrait être appelé la contrainte du système.
[http://www.larbredesrefuges.com/j-aimerais-une-nouvelle-categorie-dans-le-forum-f66/dharma-au-quotidien-t4486.htm]

Or comme toute contrainte, il est possible de s'y adapter, d'y résister ou de la contourner.
La difficulté est duale car elle concerne le plan intérieur de l'individu et son plan extérieur (les autres)

Elle renvoie évidemment à la notion de compassion mais aussi à sa propre évolution, épanouissement, éveil.

Est-il possible de se trouver épanoui en se séparant de l'autre, de ses souffrances ??

S'affranchir du système suppose donc de savoir en quoi est-il possible de s'affranchir du système.

Car il ne s'agit pas de s'en éloigner, de le rejeter mais en "l'habitant de l'intérieur" veiller à notre libre détermination, à notre libre relation à l'autre.

S'affranchir du système représente une alternative à ce que nous vivons plus ou moins ensemble à cette heure.

Plutôt que de courber l'échine en tentant d'en être une moindre victime,

Ce serait de retrouver des formes de libération de l'emprise constante du système.

Cette emprise est d'autant plus forte qu'elle est essentiellement liée au monde économique : consommation - travail.

Le lien est caractérisé par l'argent qui n'est plus une valeur humaine (échange d'énergie) mais une valeur imposée qui échappe à l'individu en lui imposant certains comportements contraires à sa démarche altruiste.

Comme il n'est pas possible au nom d'un engagement personnel de se limiter à la critique sans amener de solution concrète,

il est un facteur déterminant qui permet l'affranchissement , c'est le niveau de consommation.

Suivant la règle de l'isolation - mieux on est isolé, moins on chauffe , moins on consomme, moins il est nécessaire de produire donc de travailler donc de vendre son énergie à des entités enclines au profit...Cet aspect rejoint l'idée de décroissance qui a pour sens de mieux répartir la consommation au niveau de l'humanité, en baissant notre niveau de consommation (celui des occidentaux). Ceci a une conséquence directe, celle de diminuer notre empreinte sur Terre.

Concrètement, il s'agit d'ausculter chacun de nos besoins , chacune de nos dépenses et en connaître son implication.
De la sorte, nous aurons une bien meilleure connaissance de notre budget et de ses conséquences socio-économiques.

Exemples :

1/ le chauffage : passer du fuel à l'énergie renouvelable évitera le règlement de la facture aux pétroliers pour privilégier une installation propre financée par un investissement réparti...

2/ les fruits et légumes : si une AMAP, un "direct producteur - consommateur" existe, pourquoi ne pas le rejoindre car cette dépense serait ainsi allouée directement au producteur, travailleur de la terre, garant des valeurs naturelles (bio...) plutôt que d'en faire profiter des intermédiaires .

Les exemples sont nombreux, nous pourrions en faire un démonstrateur.

L'intérêt d'échanger sur un tel forum est de multiplier les exemples, de faire partager une émulation mais aussi d'en apercevoir les limites , les risques pour en faire évoluer le concept, le partager largement car nous devons rester affranchi du système aussi au regard de notre statut économique.

Nous pourrons retrouver dans d'autre sujets d'autres facteurs d'affranchissement : d'ordre politique notamment...

Enfin, il n'est nullement question d'accointance politique quelconque mais beaucoup plus de prise de conscience individuelle et politique à partager suivant les valeurs fondamentales et personnelles bouddhistes.

Bonjour,

D'autres exemples pour les économies d'énergie trouvés sur le site http://www.wwf.be/

Lumière

* Veillez à éteindre la lumière en quittant une pièce.

* Si vous vous installez près des fenêtres pour lire ou travailler, vous profiterez de la lumière naturelle, gratuitement !

* Privilégiez aussi les teintes qui réfléchissent la lumière. L’éclairage d’une pièce peinte dans une couleur claire nécessite des lampes de puissance moindre.

* Privilégiez des ampoules fluocompactes (« basse consommation »). Elles sont un peu plus chères à l’achat mais beaucoup plus économiques à l’usage. Elles consomment 5 fois moins que les ampoules classiques et durent 12 fois plus longtemps si elles sont de bonne qualité. Choisissez des ampoules de classe A : la classe énergétique est indiquée via l’étiquette-énergie apposée sur l’emballage. Sur le site www.topten.be, vous trouverez la liste des ampoules les plus économiques et de qualité, disponibles en Belgique.

* Les tubes dits « néon » récents sont aussi économiques que des ampoules à basse consommation.

* Limitez l'utilisation des lampes halogènes et à incandescence très énergivores.

* Eliminez la poussière de vos sources lumineuses, vous améliorerez leur flux lumineux.

* Vu leur consommation en veille (stand-by), pensez à éteindre la veille de tous les appareils ou à placer une multiprise à interrupteur. La consommation en veille des appareils peut constituer 10% de votre consommation d’électricité.

* Débranchez les chargeurs dès que les appareils sont chargés (gsm, batteries…).

Simple non? :'otasi:

Et pour plus d'informations cliquez ici: http://www.wwf.be/fr/?inc=page&pageid=358

Bonne soirée!

Bonjour,
Une ou deux remarques sur ce thème plus qu'intéressant. Voici quelques points de ce qui fait ma vie quotidienne.
Les ampoules basse consommation sont très pollluantes, tant pour ce qui est des ondes émises que pour leur recyclage, inexistant ou presque (elle contiennent du mercure, entre autres). Il existe des ampoules mixtes.
Revers de la médaille aussi , les piles au lithium, de plus en plus courantes. Or, l'exploitation minière du lithium est une des causes de la déforestation et de l'exploitation outrancière des sols, en Amérique du Sud notamment. Les piles recharchageables sont certes un peu contraingnates (avoir un jeu de piles d'avance), mais très économiques, autant pour celui qui consomme que pour la nature.
Ne pas laisser en veille les divers appareils qui nous entourent : la veille, inutile en soi, consomme autant que l'état de marche.
L'eau : une denrée de plus en plus rare et chère. La douche, si elle est prise avec réflexion (on se mouille, on coupe l'eau, on se savonne, on se rince) consomme moins qu'un bain MAIS la plupart des amateurs de douches laissent couler l'eau. De 20 à 40 litres d'eau par douche, on peut facilement passer à plusieurs centaines de litres, soit plus qu'un bain. Pour ma part, ma famille se lave quotidiennement au gant... ce qui fait qu'à 4, nous consommons moins d'eau qu'une personne seule. Une douche de temps en temps suffit. La proprété et l'hygyène tiennent au savon, pas à la quantité d'eau utilisée.
Ceux qui en ont la possibilité peuvent aussi installer un système de récupération de l'eau de pluie.
La consommation. Privilégier les petits commerçants. Les AMAP peuvent être intéressantess mais 1) les producteurs sont rarement bio et leur impact sur la nature, même faible, reste négatif 2) contrairement aux petits commerçants, certains producteurs ne paient aucune charge et ne contribuent donc pas à la solidarité nationale (tout en profitant d'elle).
Moins, ou ne pas manger de viande, une source de pollution à tous les niveaux. En outre, l'animal n'est plus considéré comme un être mais comme un produit. Et si l'on y pense, l'homme vit-il encore pleinement comme un être ou est-il lui aussi devenu un objet ?
Enfin, il me semble que chacun doit se poser une question essentielle : ai-je besoin de ce que je veux acheter ? La société de consommation joue sur le désir, l'attachement, entraîne la colère, les guerres, ce que le Bouddha avait déjà stigmatisé en son temps. Alors pourquoi suivre aveuglément cette voie ?
Les besoins élémentaires (se loger, se vêtir, se nourrir) se sont déclinés d'une manière outrée, créant ainsi un enchevêtrement dans lequel on a bien du mal à laisser émerger la "simplicité naturelle de l'esprit"...
Bon, voilà, c'était quelques réflexions, en passant, histoire de mettre de l'eau (de pluie) au moulin (pour l'énergie).
Samthar

Voici un lien vers une liste de conseils que SS le 17e Karmapa a donnés, essentiellement orientés pour les moines, mais certain point nous concernent tous et vont dans le sens du respect et de la prise de consicence.
http://www.kagyuoffice-fr.org/17e_karmapa/2009/04/les-108-choses-a-faires/
Samthar

Merci Samthar de ton intervention judicieuse ( comme d'habitude )
Les 108 conseils de SS le Karmapa aurait pu se réduire à 54 tellement
il y a des évidences...mais c'est une très bonne initiative de se mettre au "vert"
Enfin, les monastères en général ont toujours été des exemples naturellement.

L'avis de Matthieu Ricard


Davos



Jeudi 12 février 2009




Un moine bouddhiste qui se dédie à l’action humanitaire a-t-il sa place au WEF (World Economic Forum) de Davos?

Les organisateurs ayant eu la bonté de m’y inviter et de m’offrir
une tribune pour m’exprimer librement, il m’a semblé que c’était le bon
endroit pour partager des idées qui me sont chères.

La crise économique, annoncée depuis plusieurs années par certains
esprits perspicaces que l’on a feint de ne pas entendre, est clairement
le résultat de l’égocentrisme et de l’avidité sauvage de nombreux
investisseurs qui méprisaient totalement le sort des personnes dont ils
ont dilapidés les ressources comme s’ils jouaient à la roulette.

Lors d’une session intitulée « Aider les autres », nous nous sommes
interrogés sur la manière dont la philanthropie allait être affectée
par la crise. Nombre de fonds de dotation d’associations caritatives,
confiées à des investisseurs douteux, ont en effet fondu comme neige au
soleil. Les entreprises qui consacraient une partie de leur surplus aux
œuvres caritatives ou s’y engageaient par simple souci de leur image
ont d’ores et déjà annoncé qu’elles suspendaient leur aide pour le
moment. En revanche, les entreprises qui ont inscrit au cœur de leur
mission la volonté de dédier une partie de leur travail, de leur
créativité et de leurs ressources à des programmes sociaux ne voient
aucune raison de renoncer à leur but parce la route s’annonce un peu
plus chaotique. Certaines ont même affirmé qu’elles allaient, au
contraire, augmenter leur aide – ce qui semble logique.

Il ressort également que les entreprises qui ancrent l’aide
humanitaire au cœur de leur projet traversent mieux les crises
financières. En effet, lorsque le profit financier est le seul but, si
ce dernier vient à disparaître, tout s’écroule. La recherche d’un «
bonheur égoïste » est finalement perdante pour tous. Par contre, si une
composante humaine, sociale ou humanitaire est inscrite dans
l’entreprise, tous ceux qui y participent, du grand patron aux
employés, sont davantage motivés pour traverser ensemble des moments
difficiles.

A bien y réfléchir, l’altruisme est le seul facteur qui permet
d’intégrer trois échelles de temps que l’égoïsme rend presque
incompatibles : l’économie à court terme, la qualité de vie à moyen
terme, et la protection de l’environnement à long terme. Une approche
plus altruiste nous éviterait certainement de bafouer, avec
indifférence et cynisme, les intérêts matériels de ceux dont nous
manipulons les ressources, de négliger les conditions de vie dans le
milieu du travail et dans la société, et de faire fi de la survie même
des générations futures.

Les puissants de ce monde auront-ils le cœur et la sagesse
d’envisager un tel changement de perspective, plutôt que de
reconstituer au plus vite des privilèges dysfonctionnels?

En synthèse :

Le dernier passage de Mathieu Ricard :

"A bien y réfléchir, l’altruisme est le seul facteur qui permet d’intégrer trois échelles de temps que l’égoïsme rend presque
incompatibles :
l’économie à court terme,
la qualité de vie à moyen terme,
et la protection de l’environnement à long terme.

Une approche plus altruiste nous éviterait certainement de bafouer, avec indifférence et cynisme,
les intérêts matériels de ceux dont nous manipulons les ressources,
de négliger les conditions de vie dans le milieu du travail et dans la société,
et de faire fi de la survie même des générations futures."

Ce passage décrit bien quelles sont les difficultés d'ordre collectif auxquelles nous sommes confrontés.

Les quelques conseils d'utilisation de l'énergie et de l'eau toujours utiles à lire et relire.
Nous nous attachons plus dans cette rubrique à envisager des axes de réflexion d'ordre collectif.
Par exemple d'un point de vue collectif, quelles seraient les actions à mener au niveau des énergies renouvelables et récupération eau de pluie ...

Quelques observations aussi :

"Les AMAP seraient rarement bio" : c'est bien aux consommateurs de sélectionner l'exploitation qui correspondrait au mieux au cahier des charges.

"contrairement aux petits commerçants, certains producteurs ne paient
aucune charge et ne contribuent donc pas à la solidarité nationale
(tout en profitant d'elle)." : ce point reste à préciser car à mon sens les charges sont de toute façon payer X fois de X manières différentes : taxe foncière ...

Le principe de solidarité nationale est à discuter car tout en étant un concept fondamental, il est tellement mis à mal ne serait-ce que par la méthode d'emploi , de recouvrement que la solidarité nationale s'est transformé en taxation sauvage et abusive sans autre cohérence que de financer des dépenses hors du temps ou encore mal gérées...

D'autres pistes sont à étudier telles que les échanges non monétaires entre individus.

Un autre sujet sera consacré à l'écologie d'un point de vue collective.