on peut aussi venir avec sa tente?
vous avez du passer un week end formidable
La seule façon d’apporter la paix au monde est d’apprendre soi-même à vivre en paix.( Bouddha « l’Éveillé » 623-543 av. J.-C )
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en Francais Anglais, Italien et VietnamienQUAND J'INSPIRE
Quand j'inspire, quand j'expire. (2)
Je me sens comme une fleur,
Aussi fraîche que la rosée.
Je suis solide comme la montagne.
Je suis ferme comme la terre.
Je suis libre, je suis libre.
Quand j'inspire, quand j'expire, (2)
Je suis l'eau reflétant
Ce qui est vrai, ce qui est beau.
Et je sens qu'il y a de l'espace
Tout au fond de moi.
Liberté, liberté.
JE SUIS CHEZ MOI
Je suis chez moi, je suis arrivé.
Il n'y a qu'ici et maintenant.
Bien solide, vraiment libre,
Je prends refuge en moi même.
Je suis chez moi, je suis arrivé.
Il n'y a qu'ici et maintenant.
Bien solide, vraiment libre,
Dans la Terre Pure, je m'établis.
Texte: Thich Nhat Hanh, Musique: Monique Mayers
enseignement de Maître THICH NHAT HANH
maître bouddhiste zen vietnamien
le 17 octobre 2000
salle de la Mutualité à Paris
Le chant du Bodhisattva de l’Ecoute profonde
Entouré de la communauté du Village des
Pruniers, moniales à sa droite, moines sur sa gauche, maître Thich Nhât
Hanh prend place sur l’estrade recouverte de moquette bleu royal, dans
la grande salle de la Mutualité où se sont rassemblées environ 1500
personnes. Dans les trois premières rangées sont installés
cinquante-six moines et abbés de pagodes mahayanistes de Chine, drapés
dans leur robe monastique couleur or. Dagpo Rinpoche, maître tibétain,
est assis à leurs côtés, au premier rang pour « la soirée de partage et
de pratique » à laquelle nous invite maître Thich Nhât Hanh.
Maître de « la pleine conscience », Thich Nhât Hanh garde les
yeux baissés et un visage impassible, totalement lisse et détendu,
rayonnant d’un sourire qui exprime une paix et une sérénité profondes.
Moines et moniales ont une expression de grande douceur sur le visage,
leurs gestes et leur comportement sont déjà un message de paix, avant
même que ne commence l’enseignement.
Maître Thich Nhât Hanh annonce que les
monastiques vont chanter une invocation au bodhisattva Avalokiteshvara,
« le Bodhisattva de l’Ecoute profonde », qui concentre en lui la
compassion de tous les Bouddhas. Il invite le public à participer, sans
rester seulement observateur. Participer, c’est à dire respirer très
profondément, être conscient de notre souffle et nous laisser porter
par le son, par l’écoute. Ce chant nous communiquera l’énergie du
Bodhisattva, l’énergie du cœur et de l’esprit de la communauté afin de
faciliter la transformation de notre corps et de notre esprit.
Maître Thich Nhât Hanh fait résonner la
grande cloche posée sur un coussin à sa droite. Un sourire de paix et
de compassion éclaire son visage. Il place au niveau du cœur sa main
droite et fait le mudra de la méditation. La vibration de la cloche
emplit la salle et se prolonge. Dans le silence recueilli qui s’est
installé, les moniales récitent alors :
« J’écoute, j’écoute ce son merveilleux qui me ramène à ma vraie demeure.
Que le son de cette cloche pénètre profondément le cosmos, même les régions lointaines remplies de ténèbres,
Que tous les êtres puissent entendre la voix de l’Eveillé ! …
« Au son de la cloche je sens en moi les souffrances se dissoudre peu à peu dans l’esprit calme,
Ma respiration me ramène à ma vraie demeure,
Dans le jardin de mon cœur, la paix éclot comme une fleur au printemps…
« Respire, respire, la vie en moi, autour de moi,
Respire, je suis vivant … »
Suit l’invocation chantée
d’Avalokiteshvara, puis le silence s’installe après la vibration de la
cloche. En cet instant, le silence est l’enseignement. Maître Thich
Nhât Hanh a les yeux fermés.
Que la terre pure du Bouddha soit possible à chaque pas !
Que le royaume de Dieu soit disponible ici et maintenant
La voix de maître Thich Nhât Hanh
s’élève dans le silence, douce et légèrement voilée. Il évoque les
pratiques méditatives du Village des Pruniers qui comportent la
méditation assise et la méditation marchée, dite encore marche
méditative. Chaque pas de cette marche nous relie à la terre qui n’est
plus la terre ordinaire lorsque nous avançons en formant de tels
souhaits :
« Que la paix soit possible à chaque pas !
Que la liberté et la joie soient possibles à chaque pas !
Que la terre pure du Bouddha devienne réalité dans l’ici et le maintenant !
Que le royaume de Dieu soit disponible ici et maintenant ! »
Pour marcher ainsi, on s’établit dans
l’ici et le maintenant, sans souci pour le futur, sans regret pour le
passé. La vie en nous et autour de nous est remplie de merveilles. Si
nous ne sommes pas là dans le présent, alors les merveilles de la vie
ne sont pas pour nous. Nous devons être dans l’ici et le maintenant
pour toucher la vie en profondeur, avec toutes ses merveilles.
La paix est disponible dans chaque cellule de notre corps
La paix est disponible dans chaque cellule de notre corps.
Le royaume de Dieu est disponible dans chaque cellule de notre corps.
La terre pure du Bouddha est disponible dans chaque cellule de notre corps.
Nous pouvons toucher la paix, la joie
et le bonheur présents dans chaque cellule de notre corps, la paix pour
nous-mêmes et aussi pour le monde.
Mais, ajoute maître Thich Nhât Hanh,
dans chaque cellule de notre corps, il y a aussi la violence, la
souffrance et le désespoir. Le Bouddha nous invite à rentrer chez nous,
corps et esprit, avec une source d’énergie qui est la pleine
conscience. Avec la pleine conscience, nous touchons la paix, la joie,
le bonheur dans chaque cellule de notre corps. Sans la pleine
conscience, nous risquons fort de toucher la peur, la guerre, la
violence, le désespoir.
L’énergie de la pleine conscience
La pleine conscience est une énergie
qui nous permet de réaliser ce qui se passe dans le moment présent.
Nous sommes tous capables de générer cette énergie. Il suffit de faire
attention à notre respiration car l’énergie de la pleine conscience
réside dans le souffle.
Si je bois de l’eau et que je sais que
je suis en train de boire de l’eau, je bois en pleine conscience. Si je
mange et que je sais que je suis en train de manger, je mange en pleine
conscience. Si je marche et que je sais que je suis en train de
marcher, je marche en pleine conscience. Je suis conscient de chaque
pas que je fais. Mon corps est là, avec moi. J’investis à cent pour
cent mon corps et mon esprit dans chaque pas.
C’est ainsi que la pleine conscience
est forte, avec cette concentration forte, on touche le royaume de
Dieu, on touche la pleine conscience, on marche comme une personne
libre. On n’est pas entraîné vers les regrets concernant le passé, on
n’est pas possédé par la peur ou l’incertitude concernant le futur.
La terre pure de Bouddha, le royaume de
Dieu est maintenant ou jamais. Le pouvoir de la pleine conscience nous
permet de le toucher à l’instant même.
Chaque cellule de notre corps contient toutes les autres cellules
Dans l’Avatamsakasutra*,
le Bouddha dit que le Un contient le Tout, chaque cellule de notre
corps contient toutes les autres cellules. C’est pour cela que le
clonage est possible, parce qu’en chaque cellule est déposée la
totalité du patrimoine génétique.
* L’AvatamsakaSutra est un ensemble de sutras du canon sanskrit exposant les pouvoirs du Bouddha et de ceux qui atteignent l’Eveil
Nous avons des ancêtres génétiques,
mais aussi des ancêtres spirituels. La transmission se fait aussi par
la voie spirituelle. Je n’ai pas d’enfants biologiques, dit maître
Thich Nhat Hânh, mais j’ai beaucoup de fils et de filles spirituels. A
ces enfants, j’ai transmis beaucoup, je leur ai donné mon bonheur, ma
sagesse.
Parmi nos ancêtres spirituels, il y a
le Bouddha qui nous a transmis son amour et sa sagesse, à travers les
générations de bodhisattvas et de maîtres. Alors on peut dire aussi que
le Bouddha est présent dans chacune des cellules de notre corps, il est
présent en nous à travers l’énergie de la pleine conscience. Et le
Bouddha en nous permet la transformation intérieure qui nous conduira à
la réalisation de notre vraie nature.
Maître Thich Nhât Hanh
se tait. Un moine fait résonner la cloche. La vibration se prolonge
dans le silence. Le visage pleinement concentré, maître Thich Nhât Hanh
ressemble à son enseignement sur la pleine conscience. Il est la pleine
conscience.
La grande sagesse et le grand amour
Maître Thich Nhât Hanh
poursuit. Nous avons tous la capacité de comprendre et d’aimer, cette
capacité existe dans chaque cellule de notre corps. La grande sagesse, mahaprajna, le grand amour, mahakaruna,
existent dans chaque cellule de notre corps. Si nous savons les
toucher, ils se manifestent. Il suffit pour cela d’un peu
d’entraînement.
Mais il y a aussi en
nous l’enfer, la violence, le désespoir qui existent également dans
chaque cellule de notre corps. Si on rentre en soi, on risque de
toucher la peur, le désespoir, la souffrance et la violence. On les
évitera grâce à l’énergie de la pleine conscience.
En portant notre
attention sur l’inspiration, on devient pleinement conscient du fait
que l’on inspire. L’inspiration devient plus profonde, plus
harmonieuse. Il en va de même pour l’expiration.
« J’inspire, je sais que j’inspire.
J’expire, je sais que j’expire. »
Selon l’enseignement du
Bouddha, on augmente la pleine conscience en méditant sur la pratique
de la respiration. A travers la respiration, on embrasse l’énergie de
la pleine conscience sous toutes ses formes. Si on pratique quelques
minutes seulement par jour, on accroît la qualité de la respiration.
L’inspiration devient de plus en plus calme, harmonieuse et profonde.
Quand on n’est pas bien
dans son corps, qu’on est agité par des émotions, la respiration n’est
pas paisible. Pour apporter la paix dans la respiration, il faut
embrasser l’énergie de la pleine conscience.
L’énergie de la pleine conscience, comme le soleil
« Je sais que
j’inspire », j’identifie l’inspiration comme inspiration. Je sais que
j’expire, j’identifie l’expiration comme expiration, je sais que
j’expire. C’est un jeu d’enfant, mais l’effet sera très grand car
l’énergie de la pleine conscience est puissante. L’énergie de la pleine
conscience est pareille au soleil dont la lumière embrasse la
végétation qui se transforme. Avec l’énergie de la pleine conscience,
la paix s’installe dans le souffle. Si on pratique cinq minutes par
jour, on développera beaucoup de qualités.
Avec cette énergie de paix, on embrasse notre corps.
Il y a la guerre, il y
a le conflit dans notre corps. Il faut revenir à notre corps avec la
respiration consciente. Il faut laisser le corps se détendre, se
restaurer, participer à la pratique de la paix. Beaucoup d’entre nous
ont perdu l’habitude du repos qui est indispensable à la santé et qui
permet au corps de se guérir. Il faut que nous réapprenions à nous
reposer.
Lorsqu’un animal est
blessé dans la forêt, il sait instinctivement ce qu’il convient de
faire pour guérir. Il trouve un endroit tranquille, il ne mange plus,
ne poursuit plus d’autres animaux. Son corps guérit dans un processus
d’autoguérison.
Dans le passé, les
hommes ont eu cette sagesse spontanée. Lorsqu’ils étaient malades, ils
ne mangeaient, ni ne pensaient. Nous devons faire la paix avec notre
corps, le transformer par la pratique consciente de la respiration.
Chaque jour et au moins une demie-heure par jour, il est bon de se
dire :
« J’inspire, je suis conscient dans mon cœur.
J’expire, je suis conscient dans mon cœur. »
Amener la paix à notre corps
Nous ne faisons pas
attention à notre cœur. Développons la pleine conscience que notre cœur
est là et travaille sans cesse pour notre bien-être. En général, nous
préférons songer à nos diplômes, à notre carrière, à notre maison et
mille autres choses. Mais nous ne pensons pas à notre cœur, qui est la
source la vie. Si nous nous concentrons sur notre cœur, quelques
minutes régulièrement chaque jour, la vision profonde se manifestera.
Chaque fois que vous
allumez une cigarette, c’est un acte inamical pour votre cœur. Au lieu
de prendre une cigarette, faites une respiration profonde, faites une
promesse à votre cœur : « Cher cœur, je t’aime, toi qui constitues la
base de mon bien-être. » Et pensez de même à propos de votre foie, de
vos intestins, de vos poumons. C’est une pratique de l’amour adressée à
notre corps.
L’enseignement du
Bouddha est très concret. Il s’agit d’amener la paix à notre corps. Il
faut savoir s’approcher des sensations et des perceptions qui peuvent
être agréables ou désagréables, contenir la peur, la souffrance et des
émotions fortes. Nous devons donc rentrer en nous pour pouvoir nous
occuper de tout cela.
L’enfant intérieur
« Je sais que le
désespoir est en moi, j’embrasse mon désespoir dans ma pleine
conscience. » On devient comme la maman avec son bébé. Lorsque le bébé
pleure, la maman prend son bébé dans ses bras et le berce. De même,
chaque fois que l’enfant intérieur pleure en nous, nous le consolons.
Le désespoir et les émotions font pleurer ce bébé terrible qui est en
nous. Il faut revenir à lui, en prendre soin.
En chacun de nous, il y
a un petit enfant qui a besoin qu’on se retourne vers lui, un enfant
empli de souffrance, de frustration, de violence et de désespoir. On
utilise pour cela l’énergie de la pleine conscience. Avec la
respiration consciente, on embrasse avec douceur l’enfant blessé en
nous. Sans la pleine conscience, on est inondé de souffrance, de
douleur et de désespoir. Il faut revenir en nous car l’énergie de la
pleine conscience est le Bouddha.
La pleine conscience
est porteuse de la concentration, de la vision profonde, de la
compréhension profonde. Elle contient le pouvoir de guérir qui n’est
pas abstrait. Nous souffrons parce qu’il y a en nous trop de violence,
de peine et de désespoir.
Notre souffrance en terme de nourriture
Le Bouddha aime parler
de notre souffrance en terme de nourriture. Cette souffrance qui est
installée en nous, si nous pouvons reconnaître la source qui la
nourrit, déjà nous sommes sur la voie de l’émancipation.
Il faut identifier la
source du mal-être, si nous avons la vue correcte, nous saurons couper
la source qui nourrit notre désespoir. La première vérité est celle du
mal-être que l’on doit regarder en profondeur. La deuxième vérité est
celle de la cause, aussi en terme de nourriture. Car c’est une forme de
consommation irréfléchie qui est à la source de notre mal-être.
Nous consommons par
peur, souffrance, désir maladif de la richesse, du sexe, de la renommée
ou du pouvoir. Mais le bonheur véritable n’est pas obtenu par la
satisfaction de tels désirs. Le bonheur vient lorsqu’on est enveloppé
de paix, d’amour et de compréhension.
Le regard profond et la
compréhension sont dirigées vers notre souffrance, avec le frère qui
est le Dharma et le maître qui est le Bouddha. De la compréhension
profonde naît l’amour véritable.
Nous consommons de la haine et de la violence chaque jour
La télévision que nos
enfants consomment est remplie de violence, de désespoir, de désirs
maladifs. Aux Etats-Unis, il se produit des fusillades dans les écoles,
des brutalités conjugales. La cause en est une consommation irréfléchie.
90000 femmes
américaines se plaignent de violences conjugales chaque année. Le
Congrès s’est posé la question de savoir comment arrêter cela. Il
n’existe pas de médicaments contre la violence, il y a quelques
médicaments mais ils traitent seulement les symptômes. On construit des
asiles et on lève des fonds pour agrandir les hôpitaux qui deviennent
très vite trop petits. On finance aussi des lignes téléphoniques
spéciales de secours, on forme des équipes spéciales d’intervention.
Car les enfants ne sont
pas les seules victimes de la violence, les adultes en souffrent aussi.
Nous consommons de la haine et de la violence chaque jour. La graine de
la violence grandit chaque jour en nous. La psychologie bouddhiste
parle de la conscience en nous comme d’une graine,
la semence d’Eveil présente dans chaque cellule de notre corps. C’est
une graine d’amour, de compréhension. Mais nous avons aussi une graine
de violence et de désespoir présente dans chaque cellule de notre
corps. Si elle est arrosée chaque jour par la télévision, les journaux,
les magazines, les romans, et même la conversation, nous devenons comme
paralysés par trop de violence, de désespoir et de souffrance. Car les
magazines et les journaux sont remplis de violence, de désir maladif,
de désespoir. Pour protéger nos enfants, consommons de la pleine
conscience. Pour protéger nos enfants, commençons par nous protéger
nous-mêmes.
Comment pratiquer le regard profond dans le malaise social ambiant ?
Le regard profond est
dirigé vers la réalité. Pour regarder profondément dans la nature de
notre malaise, il faut en identifier la source et faire en sorte que la
violence ne soit plus là, dans le rapport avec nos enfants et nos amis.
Que font les
parlementaires que nous avons élus ? Sont-ils capables de regarder
profondément dans la nature du mal ? De trouver une voie
d’émancipation, de savoir écouter, parler avec une vraie
compréhension ? Si l’on est habité par la violence, on ne pourra pas
pratiquer la compréhension profonde, l’écoute compatissante, le parler
aimant.
Il faudrait transformer
le Congrès en salle de méditation où l’on écouterait les autres, dans
la paix et la patience ; initier les parlementaires à la respiration
profonde. Nous avons besoin de paix pour le cœur, de paix pour le
corps. Nous devons élire ceux qui peuvent parler avec patience,
compréhension, amour ; encourager à pratiquer la méditation au niveau
de l’individu, du groupe, de la nation.
Clinton a beaucoup fait
pour le dialogue israélo-palestinien. Mais il a traité le mal de
manière symptomatique seulement. Les deux parties, Israéliens et
Palestiniens, souffrent. Chaque partie attribue sa souffrance et sa
misère à l’autre. Il faut que chaque partie puisse écouter la
souffrance de l’autre, que l’un s’asseye à côté de l’autre comme le
bodhisattva Avalokiteshvara « de la Grande Ecoute compatissante ».
Il serait bon de donner
quatre semaines aux Palestiniens pour qu’ils parlent de leur
souffrance. Qu’ils s’expriment de telle sorte que les Israéliens se
calment. C’est toujours une folie de faire souffrir l’autre.
La France et la Chine
devraient organiser un sommet entre Israël et la Palestine non pas pour
signer des accords, mais pour écouter, parler, méditer. La paix doit
être le fruit de la compréhension. On peut restaurer une vraie
communication dans la plus grande compréhension possible. Du côté
d’Israël comme de la Palestine, il y a une souffrance immense.
Avec notre fils, notre
fille, notre partenaire, il faut savoir dire : « Dis-moi ce qui est
dans ton cœur. Je t’ai fait souffrir parce que je ne t’ai pas compris.
Aide-moi à te comprendre. » Il faut savoir écouter comme le bouddha
Avalokiteshvara.
Lorsque nous invoquons
Avalokiteshvara, l’invocation de son nom pénètre dans chaque cellule de
notre corps. Le chant touche chaque cellule dans notre corps. La paix,
le bonheur sont des choses possibles avec l’écoute profonde et le
parler aimant.
Un moine fait résonner la cloche. Après une pause, maître Thich Nhât Hanh reprend.
L’ONU a
décidé que la première décennie de ce millénaire serait consacrée à la
promotion de la culture de la paix et de la non-violence. Le Manifeste
2000 a été élaboré avec la Fondation des Nobel de la Paix. Les six
points de pratique définis dans le Manifeste sont très proches des cinq
Entraînements.
L’UNESCO
est responsable de la diffusion du Manifeste. A ce jour, 61 millions de
signatures ont été recueillies par les signataires qui font le vœu de
vivre au quotidien les six engagements du texte. Et le 19 septembre
dernier une délégation de jeunes s’est rendue à l’ONU et a présenté
l’ensemble de ces signatures à Kofi Anan, le Secrétaire général des
Nations Unies.
Nous
voulons ajouter à ce manifeste un manuel pour la pratique de la
non-violence, décrivant des méthodes concrètes pour vivre la paix et la
non-violence aux plans individuel et collectif.
Maître
Thich Nhât Hanh appelle alors près de lui maître Sheng Hui, abbé d’une
pagode mahayaniste de Chine. Ils ont effectué ensemble au Village des
Pruniers, avec 55 autres moines et abbés chinois, une retraite pour la
paix dans le monde au cours de laquelle tous ont médité, marché, mangé,
en un mot vécu, dans la pleine conscience. Il invite l’assistance à
partager une méditation de paix, à échanger dans la pleine conscience.
Maître
Sheng Hui et les abbés chinois montent sur l’estrade. Les moines et les
moniales du Village des Pruniers passent au second plan. Maître Thich
Nhât Hanhh va s’asseoir auprès de Dagpo Rinpoche pour s’associer avec
lui à une prière pour la paix avec les religieux chinois. Sur ce moment
fort, maître Thich Nhât Hanhh conclut une soirée qui fut, ainsi qu’il
l’avait souhaité, un partage de paix et d’amour dans la pleine
conscience.
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